Le parti de l’In-nocence a constaté que les dispositions législatives récentes tendant à réduire le nombre et la taille des panneaux publicitaires le long des routes et à l’entrée des villes ont été très peu suivies d’effet, comme s’il s’agissait de lois pour faire des lois et dire qu’on les a faites, pas pour agir sur le monde (et en l’occurrence sur le monde sensible par excellence, sur le monde visible, sur le territoire). Il est d’autant plus révolté d’apprendre l’existence d’un nouveau projet gouvernemental, totalement contraire au précédent, et qui, lui, livrerait aux panneaux publicitaires des zones périurbaines qui jusqu’à présent en étaient préservées. Ainsi, en société remplaciste, le signe continue-t-il de se substituer à la chose, la publicité à la réalité, l’image à ce qu’elle cache, la banlieue universelle à la ville comme à la campagne.