Le parti de l'In-nocence est heureux de reconnaître une pensée qui soit si radicalement et diamétralement opposée à ses propres conceptions. Il note que M. Negri parle à plusieurs reprises de "scène" européenne et juge le terme hautement significatif. L'homme de la multitude negrienne et l'Europe que le philosophe appelle de ses vœux relèvent l'un et l'autre du théâtre et ont en commun d'être encore, par chance, des fictions. Ils supposent, heureusement, une humanité imaginaire. Sur un point au moins, toutefois, cette humanité affleure de plus en plus expressément au réel : c'est la déculturation. M. Negri fonde grandes espérances sur la culture et il y fait largement référence mais — son choix de mots l'implique assez — sa multitude aux singularités sans autres identités qu'elles-mêmes, redondantes, ipséistes, ne saurait être qu'hébétée et violente. M. Negri, plus ou moins consciemment, le sait bien, qui ne s'enthousiasme pas par hasard, chez Henri Michaux, pour le terme de "barbares". Ce n'est en effet que de barbares que peut être composée la "multitude européenne" qu'il nous décrit : sa vision n'implique pas seulement, malgré qu'il en ait, la déculturation que nous observons à l'œuvre de toute part, mais la décivilisation dont nous voyons pointer tant d'indices. " />
Le parti de l'In-nocence est heureux de reconnaître une pensée qui soit si radicalement et diamétralement opposée à ses propres conceptions. Il note que M. Negri parle à plusieurs reprises de "scène" européenne et juge le terme hautement significatif. L'homme de la multitude negrienne et l'Europe que le philosophe appelle de ses vœux relèvent l'un et l'autre du théâtre et ont en commun d'être encore, par chance, des fictions. Ils supposent, heureusement, une humanité imaginaire. Sur un point au moins, toutefois, cette humanité affleure de plus en plus expressément au réel : c'est la déculturation. M. Negri fonde grandes espérances sur la culture et il y fait largement référence mais — son choix de mots l'implique assez — sa multitude aux singularités sans autres identités qu'elles-mêmes, redondantes, ipséistes, ne saurait être qu'hébétée et violente. M. Negri, plus ou moins consciemment, le sait bien, qui ne s'enthousiasme pas par hasard, chez Henri Michaux, pour le terme de "barbares". Ce n'est en effet que de barbares que peut être composée la "multitude européenne" qu'il nous décrit : sa vision n'implique pas seulement, malgré qu'il en ait, la déculturation que nous observons à l'œuvre de toute part, mais la décivilisation dont nous voyons pointer tant d'indices. " />
Le parti de l'In-nocence est heureux de reconnaître une pensée qui soit si radicalement et diamétralement opposée à ses propres conceptions. Il note que M. Negri parle à plusieurs reprises de "scène" européenne et juge le terme hautement significatif. L'homme de la multitude negrienne et l'Europe que le philosophe appelle de ses vœux relèvent l'un et l'autre du théâtre et ont en commun d'être encore, par chance, des fictions. Ils supposent, heureusement, une humanité imaginaire. Sur un point au moins, toutefois, cette humanité affleure de plus en plus expressément au réel : c'est la déculturation. M. Negri fonde grandes espérances sur la culture et il y fait largement référence mais — son choix de mots l'implique assez — sa multitude aux singularités sans autres identités qu'elles-mêmes, redondantes, ipséistes, ne saurait être qu'hébétée et violente. M. Negri, plus ou moins consciemment, le sait bien, qui ne s'enthousiasme pas par hasard, chez Henri Michaux, pour le terme de "barbares". Ce n'est en effet que de barbares que peut être composée la "multitude européenne" qu'il nous décrit : sa vision n'implique pas seulement, malgré qu'il en ait, la déculturation que nous observons à l'œuvre de toute part, mais la décivilisation dont nous voyons pointer tant d'indices. " />
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Communiqués

 


Sur un article de M. Toni Negri
Le parti de l'In-nocence prend connaissance avec le plus grand intérêt d'un article du philosophe italien Toni Negri selon lequel, d'après le titre même, "Nous n'avons pas besoin d'un peuple européen". M. Negri, fidèle au concept qu'il a maintes fois avancé, mais l'appliquant résolument à notre continent, appelle à définir l'Europe comme "une multitude civile".

Le parti de l'In-nocence est heureux de reconnaître une pensée qui soit si radicalement et diamétralement opposée à ses propres conceptions. Il note que M. Negri parle à plusieurs reprises de "scène" européenne et juge le terme hautement significatif. L'homme de la multitude negrienne et l'Europe que le philosophe appelle de ses vœux relèvent l'un et l'autre du théâtre et ont en commun d'être encore, par chance, des fictions. Ils supposent, heureusement, une humanité imaginaire. Sur un point au moins, toutefois, cette humanité affleure de plus en plus expressément au réel : c'est la déculturation. M. Negri fonde grandes espérances sur la culture et il y fait largement référence mais — son choix de mots l'implique assez — sa multitude aux singularités sans autres identités qu'elles-mêmes, redondantes, ipséistes, ne saurait être qu'hébétée et violente. M. Negri, plus ou moins consciemment, le sait bien, qui ne s'enthousiasme pas par hasard, chez Henri Michaux, pour le terme de "barbares". Ce n'est en effet que de barbares que peut être composée la "multitude européenne" qu'il nous décrit : sa vision n'implique pas seulement, malgré qu'il en ait, la déculturation que nous observons à l'œuvre de toute part, mais la décivilisation dont nous voyons pointer tant d'indices.
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