Le parti de l'In-nocence constate sans surprise que le syndicat Force Ouvrière, avide de montrer son dévouement aux nouveaux arbitres du jeu électoral mis en place par le Grand Remplacement, et n'hésitant pas pour ce faire à renier avec une détermination, un sens politique et une impatience de l'avenir dignes d'éloges, ses plus vénérables traditions laïques et volontiers anticléricales, fait distribuer à tous les ouvriers de l'usine Peugeot-Citroën de Poissy, sans la moindre discrimination quant à leurs origines il faut le remarquer, des calendriers musulmans.

Le parti de l'In-nocence ne s'étonne évidemment pas de ce qui pourrait, à des observateurs superficiels, sembler un opportuniste renversement de doctrine et de tradition, mais qui est parfaitement conforme à ce qui s'observe d'autre part chez nombre d'anciens champions très laïques des droits de l'homme et de la liberté, pour lesquels ce combat-là cesse au seuil de l'islam, au nom de l'anti-racisme et de l'accueil de l'Autre, subsumés en enthousiaste remplacisme. Il est malgré tout interloqué par ces deux phrases imprimées en gros caractères très lisibles sur la face même du calendrier :

« CE CALENDRIER CONTIENT DES VERSETS CORANIQUES ET DES HADITHS DU PROPHÈTE. PRIÈRE DE NE PAS JETER SES FEUILLES ET DE LES BRÛLER.».

Le parti de l'In-nocence croit comprendre cette phrase ambiguë du calendrier de F.O. comme une injonction à le brûler après usage, plutôt que de le mettre à la poubelle — ce qui est pousser jusqu'à l'exquis la sensibilité religieuse et liturgique, dès lors qu'il s'agit de la religion conquérante, d'un syndicat jadis si farouchement laïque et anticlérical.