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L'islam, religion irresponsable

Francis Marche - Forum de l'In-nocence - mai 2015

 

À moins d'un mois écoulé depuis la tuerie du 7 janvier, on peut dire que les terroristes, s'ils n'ont pas encore gagné, ont marqué des points décisifs :

a) un consensus général s'est établi dans la parole publique (pas seulement celle des médias) sur la nécessité de "ne pas provoquer inutilement" et donc de surveiller – s'auto-surveiller, s'entre-surveiller – la parole publique : ne plus prononcer le nom d'Allah, ne plus désigner l'islam autrement qu'en tremblant, etc., se méfier de ce que l'on dit, surveiller ses écarts de langage, trembler, trembler de mal dire, de dire trop et trembler de risquer de dire ce qu'il faut taire ;

b) le travail sémantique autour de l'injonction de "ne pas faire d'amalgame" entre ce qu'il faut appeler islam et ce qu'on a encore un peu le droit de désigner comme "terrorisme islamiste" est allé très loin, jusqu'à l'absurde, celui du théâtre de l'absurde : alors que dans une douzaine de pays musulmans des musulmans "biens sous tous les rapports", "modérés", "pères de familles", avocats et juristes (au Pakistan), qui, nous répètent-on, sont "les premières victimes des terroristes islamistes" manifestaient leur colère face à la répétition de ce qu'ils ressentent comme offense faite à leur prophète (une nouvelle caricature en une de l'hebdomadaire) en réclamant rien moins qu'une mise à mort des auteurs de la répétition de l'offense, appels à mettre à mort écrits sur de petites pancartes brandies par les manifestants, soit une répétition des actes des frères Kouachi sur les mêmes, appels à ré-assassiner les assassinés, alors que se déroulaient ces manifestations de dizaines, peut-être centaines de milliers de musulmans sur trois continents, de l'Indonésie au Sénégal, les autorisés de parole, en France, continuaient l'antienne qu'il ne faut pas faire d'amalgame. Pas d'amalgame entre quoi et quoi ? Eh bien entre les tueurs qui se réclament de la communauté des musulmans et les musulmans qui les incitent à recommencer leurs actes, simple non ? C'est ça, le théâtre de l'absurde, celui de Beckett, de Ionesco, de Boris Vian et d'autres, que les autorités du complexe médiatico-politique au pouvoir sont parvenus à faire subir, et accepter, aux Français. C'est là un point fondamental. Les terroristes islamistes ne doivent pas en croire leurs yeux, un peu comme les soldats de l'armée de Hitler qui en 40 découvrirent qu'il suffisait, pour passer la ligne Maginot, de la contourner : les Français ont construit une nouvelle ligne Maginot, quatre-vingts ans plus tard, mais mentale celle-là, entre "méchants islamistes" et "gentils musulmans".

b) les pouvoirs publics, la classe politique dans son ensemble, le Premier ministre en tête, enjoignent sans retenue aucune les Français à battre leur coulpe un peu plus, les invitent à se reprocher de pratiquer "l'apartheid" envers "qui vous savez". Si les terroristes ont frappé, c'est simple, c'est parce qu'on n'a pas été assez gentils avec eux. Et ça aussi, ça passe. Les amis de Coulibaly doivent bien rire. Ils savaient que les Français étaient un peu niais et cloches, mais à ce point ...

c) les porte-parole de cette nouvelle politique, qui appellent à faire plus ce qu'on a mal fait ou trop fait en vain pendant quatre ou cinq décennies ("politique de la ville", "efforts d'intégration", etc.), ont vu leur cote d'amour dans la population des sondés monter en flèche, Valls en tête. Ce qui doit laisser incrédules jusqu'aux amis les plus proches des terroristes, lesquels doivent bien un peu se trouver "désarmés" par l'aveuglement et la candeur de leur adversaire, au moins quelques jours, le temps de renforcer leurs frappes dans l'espoir qu'un jour enfin, ces abrutis finissent par comprendre ce qui leur arrive.

d) le sentiment qu'une guerre était déclarée à la France n'a duré que quelques jours, et la marche du dimanche 11 janvier, l'immense communion de tout un pays semblent en avoir tout a fait effacé la réalité. Il n'y a pas de guerre, semblent se dire à présent les Français, après pareille fête nationale, un peu comme lors de la dernière apparition publique de Pétain à Paris le 28 avril 1944 ou lors de l'allocution de De Gaulle à Mostaganem en juin 1958 ("Vive l'Algérie française") : les ferveurs populaires suscitées par le sentiment d'une union nationale eurent, en janvier 2015 comme alors, de quoi faire oublier la guerre, bien présente et nullement résorbée ou résolue. La liesse d'une union nationale dans la rue, à cet égard, ressemble fort à un enfoncement de tête dans le sable.

Mon sentiment est qu'en ce mois de janvier de 2015, la France est retournée à la case départ, celle de novembre 1954.

Il faut ajouter à cela que personne en France, strictement personne, dans la presse et dans le monde politique ne semble demander de comptes aux ministres responsables d'avoir laissé dans la nature les assassins des 7 et 9 janvier jusqu'à la date où ils ont commis leurs forfaits. Ni le ministre de l'Intérieur pour avoir failli à sa mission de protéger les citoyens, ni la Garde des Sceaux pour avoir laissé en liberté les tueurs (dont l'un avait bénéficié d'une remise de peine récente) n'ont encore été nommément interpellés et mis face à leurs responsabilités. Quel somnifère, quelle liqueur anesthésiante sont administrés aux Français pour produire chez eux pareille absence de réaction ? Je ne connais pas de pays au monde, sauf la Chine ou peut-être la Corée du Nord, où les responsables politiques pourraient espérer jouir d'une telle impunité. C'est pour moi un mystère. Dans aucun pays de "traditions démocratiques", aussi mal rodées fussent-elles, au Brésil, en Europe de l'Est, au Maghreb même, verrait-on pareils manquements passés sous silence et tacitement pardonnés comme on le voit en France en ce moment.

Le 30 janvier, au Japon, un grand quotidien national s’est excusé auprès de son lectorat d’avoir reproduit la couverture du dernier Charlie-Hebdo présentant ce qui a été interprété comme une caricature du prophète des musulmans.

Deux systèmes de valeurs entièrement intériorisés sont en concurrence dans le monde : celui dans lequel ne commet aucune offense sanctionnable par la loi morale commune des hommes et du Droit celui qui ne partage pas un régime ou un ordre de valeurs et d'interdits religieux particulier quand bien même les tenants de ce dernier se disent offensés par lui, et celui dans lequel ce système de valeurs et d'interdits religieux particulier prévaut sur tout ce qui n'est pas lui, au point que le contrevenant qui, pour y être extérieur, n'a ni volonté ni conscience de l'offenser, doit des excuses, et se doit de s'imposer des limites en prévention de toute offense nouvelle commise par inadvertance.

Céder au Droit musulman particulier, en évolution constante (les représentations du prophète des musulmans ne semblent pas avoir été explicitement interdites dans le Coran), et à son intimation à se soumettre aux interdits qu'il engendre seul et de manière la plus capricieuse qui soit, revient à lui faire allégeance aveuglément. En effet si, spontanément, la communauté des hommes soumis au Droit universel, lequel prévoit la liberté d'expression, s'interdit d'argumenter contre le bien-fondé des interdits que lui impose le droit particulier et si personne n'oppose aux musulmans "offensés" par des dessins, des arguments du Droit musulman c'est parce que celui-ci s'exclut d'emblée du Droit universel en générant seul ses propres lois, interdits, tabous, exigences visant ses sujets, et que ce faisant il échappe totalement à la souveraineté du Droit universel. Mais personne non plus, dans le monde de ceux dont la liberté et les actes sont régis par le Droit universel, ne songe à rappeler que les interdits de l'islam doivent ne s'appliquer qu'à ses seuls fidèles dès lors que ceux-ci ne se reconnaissent pas dans le Droit universel.

Il y a là un double piège :

1. celui qui consiste à ne point s'autoriser à contester "en interne" le bien-fondé des interdits pris par les représentants autorisés du culte musulman (interdit de représentation de leur prophète, etc.) ce qui revient à tacitement lui accorder le statut d'un Droit particulier non subsumable au Droit universel auquel ressortissent tous ceux que n'offensent pas ces représentations, statut qui, par conséquent s'établit en concurrence avec la primauté de ce dernier;

2. celui qui consiste à ne pas soustraire totalement et définitivement le Droit universel à l'emprise et aux exigences du Droit particulier, en se privant d'objecter, par exemple, que l'offense de la représentation picturale du prophète de cette religion ne doit demeurer offense, péché, délit, que dans le seul périmètre du Droit musulman.

La soumission générale au Droit particulier commence dès que s'opère la transgression de cette limite qui consiste à reconnaître à ce Droit un degré d'applicabilité à la communauté universelle des hommes indifférents ou étrangers à la foi musulmane. Cette soumission, cet acquiescement à se taire sous les injonctions émises par le Droit particulier au-delà du périmètre de ses croyants, abolit le Droit universel et représente la première étape d'une évolution qui doit faire passer l'ensemble de l'humanité sous le régime du Droit musulman.

En Algérie française, la séparation des Droits était posée comme "axiologique" : pas question que les rigueurs et préceptes du Droit musulman ne débordent du périmètre de la communauté où il s'appliquait depuis des siècles, pas question de le voir exiger quoi que ce soit des non-musulmans. L'islam ne devient "le danger suprême" que dès lors qu'il commence à faire cela en France, soit cela même dont s'abstiennent les communautés de migrants en provenance des aires de civilisations extérieures à l'islam, qui n'entendent surimposer, superposer aucun Droit particulier au Droit universel qui lui est indifférent, et qui ne rêvent pas, par ce moyen, d'opérer son éviction.

Le Droit particulier ne doit s'appliquer qu'à ceux qui ont fait le choix de l'adopter, c'est ainsi que les normes et prescriptions qui régissent la figuration pictographique du fondateur de la religion musulmane, les sanctions éventuelles dont se rendent passibles les contrevenants, si elles sont confinées au périmètre des croyants et adeptes de cette religion dans les pays où cette religion impose sa loi et ses codes, préservent la primauté du Droit universel qui prévoit la liberté d'expression pour tous hors les sociétés et nations où l'islam domine. Mais dès lors que certains s'occupent de vouloir faire appliquer les clauses du Droit particulier par voies d'intimidation, par la terreur, par la violence et les menaces de violence, par mille pressions, y compris les plus insidieuses telles les pressions psychologiques qui accompagnent toute victimisation subjective, aux citoyens de pays où ce Droit n'a pas cours, soit ceux-là même qui sont extérieurs à cette religion, alors oui, il y a danger mortel non pour "les valeurs de la république", non pour "les valeurs de la démocratie", mais pour le Droit universel qui protège les personnes et régit la vie en société en Occident depuis huit siècles au moins, comme pour l'ensemble des pays où se répartit, encore aujourd'hui, la majorité de la population humaine qui échappe à l'emprise de l'islam.

Certains opposent à cette considération certains arguments relatifs à la nature de ce que je nomme « Droit universel » :

Les pays anglo-saxons ont inventé le droit libéral, droit qui s'oppose en tout point au droit romain (par exemple, le 'droit d'auteur', de droit romain, défend les auteurs, tandis que le 'copyright' défend le commerce des œuvres). Le droit romain dit ce qui est juste, le droit libéral ajuste l'espace au besoin de tous (le commerce de tous avec tous). Ce qui nous submerge d'abord, c'est le droit libéral, qui a pour simple règle "faire le moins de mal possible, quitte à faire du mal à tous".

Au travers du droit libéral, notre société va tout simplement s'ajuster au besoin de tous, et en premier lieu au besoin des musulmans. On est dans l'ajustage. On construira autant de mosquées qu'ils le souhaiteront. L'administration publique sera ajustée au besoin des musulmans, il suffira d'en multiplier les guichets. L'école publique fera une place aux écoles privées musulmanes.

Le nouveau Droit Universel Libéral, est comme un ajusteur, il ajuste les individus en érigeant des murs de ségrégation mentale. Son outil, c'est la 'norme', une norme pour toute chose, 'la loi' servant alors de vieux factotum.

Cela peut être assez vrai, s'agissant de ce « Droit libéral, droit ajusteur », il n'empêche que ses ajustements rencontreront des limites, celles qui émanent et émaneront de "l'objet de l'ajustement" : une brèche est ouverte, qui bée à présent aux yeux de tout observateur intègre, et qui est le fait du vouloir-déborder qui anime l'islam, ce dernier ne se contentant plus, ou ne s'étant jamais contenté d'une place de strapontin, aussi ajustée soit-elle à ses aises, dans l'application de ses normes. Plus de mosquée ou d'écoles coraniques, on peut supposer que pareil ajustement soit réalisable, mais le vice est d'un autre ordre, qualitatif : les musulmans, depuis leur mosquée, se soucient fort de ce qui n'est pas eux, de la cité où s'applique un Droit qui, pour n'être plus lui-même à force "d'ajustements", n'en est pas encore pour autant la Charia et ce souci musulman dirigé vers ce qui n'est pas lui, ce vice et ce détournement de la visée religieuse intra-communautaire prend toujours et constamment la voie de la revendication, laquelle vise les normes de comportement que prescrit ou tolère un Droit qui n'est pas le leur et dont la seule existence conteste, à leurs yeux, la légitimité du leur.

Une dynamique s'enclenche alors qui dépasse tout l'espace de l'ajustement quantitatif : l'islam mord, empiète, non point le réel des limites tracées à ces ajustements mais leur source juridique et morale, il n'est pas ou plus dans une discussion d'intendance avec ce qui n'est pas lui, dans une démarche syndicale, mais s'attaque à cela même qui fonde le devoir et la démarche libérale d'ajuster, d'accueillir, de tolérer et d'être, envers lui, inclusif, comme disent les anglophones. Les hommes qui ont manifesté par dizaines de milliers en brûlant des drapeaux français et des églises, en Afrique, au Proche-Orient, en Tchétchénie, en Indonésie, ne réclament pas "plus d'écoles coraniques en France", "plus de mosquées", "moins d'apartheid", ou "plus de respect" mais signifient leur volonté de voir appliqués aux non-musulmans de France les préceptes juridiques et moraux de l'islam, ils proclament leur exigence que l'on applique à ces sociétés les lois de l'islam hic et nunc et dans toute leur rigueur. Ils n'ont pas manifesté pour plus de rigueur envers les leurs qui eussent transgressé leurs lois, mais pour que ces lois s'appliquent désormais, avec la même rigueur, à d'autres qu'eux-mêmes.

Face à cela le "Droit libéral" se trouve dans la même position que le "Droit romain", il est mêmement mis au défi de réagir et de se défendre en affirmant sa primauté ou, sinon, de s'effacer et de se soumettre au Droit particulier des religieux.

L'interdiction de représentation du prophète des musulmans, légitimée ou non par le Coran, ne doit s'appliquer qu'aux seuls musulmans. Pas à ceux qui ne partagent pas leur religion. Si ceux-ci se soumettent à un interdit qui ne les concerne pas, ils sont perdus, et leur soumission est commencée. Aucune religion "responsable" ne fait déborder ses règles et interdits sur les citoyens qui ne sont pas de ses fidèles et qui sont soumis au seul Droit universel qui leur garantit la liberté d'expression. Seul l'islam se permet cela : vouloir imposer les interdits de son Droit particulier à l'ensemble de la société civile qui ne reconnaît pas ce Droit. C'est inadmissible. La sonnette d'alarme a été tirée le 7 janvier. Pour ceux qui ne l'ont pas entendue, le pire est à craindre.

Les « irresponsables » ne sont pas ceux qui réitèrent des caricatures du prophète des musulmans mais les musulmans qui réitèrent leur volonté d’imposer à la société civile les interdits particuliers à leur religion. Aucune autre religion que l’islam, au XXIe siècle, n’a cette prétention, irresponsable et folle, d’appliquer ses préceptes et ses tabous à ceux qui ne sont pas ses adeptes.

Et il faut se dresser contre les voix qui répètent depuis plusieurs semaines que « ces caricatures vont encore tuer » à propos de la dernière couverture de Charlie-Hebdo, car cet argument est exactement de ceux que l’on adresse aux femmes en leur disant que porter une mini-jupe est cause de viol, et que par conséquent, c’est la mini-jupe qui fait le viol et que c’est elle, la mini-jupe, qui, en dernière instance, est la coupable du viol que subit celle qui la porte ou qui a fait le choix de la porter en rendant ce choix lui-même criminel ! Les interdits de l’islam ne doivent s’appliquer qu’aux seuls fidèles de cette religion, et toute tentative de les imposer en dehors de la communauté des fidèles est contraire au Droit, pas seulement contraire à l’esprit de la république laïque, mais bien essentiellement contraire au Droit universel des hommes libres de conscience et jouissant de leur droit inaliénable à s’exprimer sans entraves, et sans aucunes restrictions qui seraient étrangères ou extérieures au Droit universel, lequel est non particulier à une communauté religieuse !

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