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Quelle philosophie de l'Histoire pour l'In-nocence?

Envoyé par Loïk Anton 
En observant la décivilisation, il semble que nous allions contre l'idée galvaudée du progrès universel. Cela n'est pas gênant ; mais ce qui l'est, c'est que l'idée de progrès s'adosse à une vision de l'histoire assez consistante, portée par Kant, Hegel ou d'autres.
Pour les philosophes rationalistes, le vrai, le bien, la science, s'imposaient nécessairement aux hommes. Donc, dans la confrontation entre des forces obscures et des Lumières, ces dernières finissaient toujours par l'emporter, au moins pour deux raisons différentes :
- les hommes, êtres raisonnables, adhéraient librement aux propositions de la Raison ;
- les puissances porteuses de la raison s'avéraient mieux armées, plus capables, in fine moins désorganisées, que les puissances obscures (prosaïquement, c'est dans un Etat libre et démocratique que la science et les techniques se développent, donnant l'avantage décisif à celui-ci sur ses adversaires théocratiques ou totalitaires).

En vertu de ces quelques considérations, on devrait donc pouvoir penser que ce sont bien les Lumières et la science qui convertiront, à court ou moyen terme, les "décivilisateurs". Et que dans la rencontre, la Civilisation doit en quelque sorte sortir d'une phase de Décivilisation (qui ne peut être qu'une phase...).

Bon, ces quelques notes en forme de provocation n'ont pour objectif que d'inviter la noble assistance à exprimer la philosophie de l'histoire de l'In-nocence, et son rapport avec des philosophies de l'histoire optimistes ou kantiennes.
Tout le problème gît dans les mots "court terme, moyen terme, long terme". A long terme, on peut être optimiste. Une civilisation musulmane raffinée renaîtra en France vers 2200 ou 2300. Après le saccage de Notre-Dame de Paris à la fin du XXIème siècle, on bâtira à sa place une magnifique mosquée ornée de fines arabesques. Le harem du Président de la République sera somptueusement décoré et surveillé par de sourcilleux eunuques noirs, extrêmement polis et hautement cultivés.
J'arrête ici mes amères plaisanteries, sans cependant être sûr qu'elles n'adviendront pas. Proclamons hautement que les Lumières, en tout cas dans leur déclinaison française, voient dans l'Islam le pire des fanatismes ("Mahomet" de Voltaire, et cent autres écrits). Soyons islamophobes sans états d'âme. Un jour ou l'autre, il faudra bien que commence la Reconquista, c'est une pure question de volonté politique.
L'Histoire ne présente qu'un sens, le progrès de l'autonomie, et dissimule le sens contraire qui s'alimente du premier, le progrès de l'hétéronomie. L'Histoire se confond donc avec le Progrès (de l'autonomie). L'œuvre historique de l'In-nocence pourrait être d'écrire l'histoire immergée de l'iceberg.

On en connait des éléments : l'auto régulation des marchés, l'histoire et la technique qui échappent à leurs auteurs, le philosophe de l'immanence qui découvre l'Archi-soi dans la révélation de soi... Il manque le récit de cette dépendance irréductible à l'œuvre dans l'Histoire.

L'uchronie est aussi une manière de penser l'histoire qui mériterait plus d'attention. Je note que l'Histoire avortée du partage de l'Algérie, engagée par Jean-Marc, est restée sans écho.
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