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Utilisateur anonyme
26 février 2008, 08:59   Mea-culpa.
L'affaire "casse-toi alors, pauvre con", qui à tant passionné les Français, va-t-elle enfin se terminer avec ce mea-culpa de Sarkozy ?

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mardi 26 février 2008, mis à jour à 07:19 (AFP)

PARIS
Salon de l'agriculture: "j'aurais mieux fait de ne pas lui répondre" déclare Sarkozy
AFP
Nicolas Sarkozy a affirmé mardi à Aujourd'hui en France/Le Parisien à propos de l'altercation qui l'a opposé samedi à un visiteur du Salon de l'agriculture qu'il aurait "mieux fait de ne pas lui répondre".

"Il est difficile même quand on est président de ne pas répondre à une insulte, j'ai sans doute les défauts de mes qualités. Cela étant, j'aurais mieux fait de ne pas lui répondre", a déclaré M. Sarkozy qui avait reçu lundi matin des lecteurs du quotidien.

La visite de Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture samedi a été marquée par un échange d'invectives entre un visiteur et le président, séquence filmée qui a été diffusée dans la soirée sur le site leparisien.fr. Cette séquence vidéo qui montrait notamment M. Sarkozy répondant au visiteur: "Casse-toi alors, pauvre con", a été visionnée plus de 1,2 million de fois, selon le compteur du site du Parisien.
26 février 2008, 09:43   Re : Mea-culpa.
Ma foi, un "j'aurais mieux fait" soi-mêmiste n'a pas beaucoup plus de valeur qu'un "pauvre con" qui lui échappe avec tant de naturel...
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 15:46   Re : Mea-culpa.
Oui, cher Bernard, mais essayez donc de faire visionner plus de 1,2 million de fois un "j'aurais mieux fait"... D'ailleurs, personne n'a relevé cette bizarrerie que les Français, aujourd'hui si peu attachés à la forme, à la langue, soient soudainement tellement choqués par les propos de M. Sarkozy...
26 février 2008, 15:51   Choqué
Pour ma part, je suis choqué que personne ne trouve à redire à ce qu'un passant déclare à notre Président, en le tutoyant, qu'il le "salit".

Un massage des gencives à l'huile de tonfa aurait été des plus appropriés.


Personne, je dis bien personne, ne stigmatise l'insulte au Chef de l'Etat.
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 16:02   Re : Choqué
Jmarc, vous parlez d'or ! Je remarque même que l'on ironise à plaisir sur un autre fil à propos de l'attitude de N. Sarkozy lors de la prise d'otages de Neuilly où il m'avait pourtant semblé qu'il n'avait manqué ni de sang froid ni de courage, dans une situation tout de même fort délicate...
26 février 2008, 16:05   Re : Mea-culpa.
L'écart de language de M. Nicolas Sarkozy est certes regrettable mais les médias français me semblent frappés d'amnésie. Charles de Gaulle n'avait-il pas traité les français de veaux ? François Mitterand n'avait-il pas qualifié les journalistes de chiens, lors du suicide de Pierre Bérégovoy, très médiatisé à l'époque ? Le style était moins percutant mais la teneur des propos non moins méprisante. L'affaire actuelle n'est pas une première, loin s'en faut, mais de toute évidence, l'homme visé gêne et doit être abattu. Je suis tout à fait d'accord avec vous, jmarc.
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 16:27   Re : Choqué
"Je remarque même que l'on ironise à plaisir sur un autre fil à propos de l'attitude de N. Sarkozy lors de la prise d'otages de Neuilly "


Oh !, mais c'est que certains ici voudraient recouvrir ce forum d'une atmosphère de terreur... (?)
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 16:33   Ecart ?
"L'écart de language de M. Nicolas Sarkozy"

Ben alors ? cher Dominique... (?)
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 17:23   Re : Girouettes sentimentales et aspirine
Le problème, c'est que M. Sarkozy n'inspire pas le respect dû à sa fonction. Personne n'aurait osé parler de la sorte à l'un de ses prédécesseurs. Si ce malotru lambda a pu le faire et que personne n'en soit choqué (hormis les preux jmarc et Alexis), il me semble que la responsabilité en incombe quand même au président et ce quelle que soit la sympathie, aussi nouvelle que surprenante (certains peuvent se féliciter de l'amnésie du site avant le mois de février 2008, car le rappel de leurs moqueries acerbes d'alors à l'égard du président aurait pu les faire passer pour des girouettes sentimentales) qui se manifeste à son égard sur ce site. La compassion pour les victimes ne doit pas rendre aveugle. Mais il est vrai que participer à la curée n'est pas digne non plus. Comme tout cela est compliqué. Où est mon tube d'aspirine ?
26 février 2008, 18:40   Re : Choqué
Citation
(Jmarc)
Pour ma part, je suis choqué que personne ne trouve à redire à ce qu'un passant déclare à notre Président, en le tutoyant, qu'il le "salit".
Et pour ma part, je m'étonne que personne ne relève le fait suivant : Sarkozy impose sa poignée de main à tout le monde, comme s'il était inconcevable que l'on n'ait pas envie de la lui secouer de grand cœur, ou de le toucher tel un roi thaumaturge. Je considère, moi, que la provocation était de son côté... Chirac, je crois, ne prenait que les mains qui se tendaient vers lui !
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 18:49   Re : Choqué
"Je remarque même que l'on ironise à plaisir sur un autre fil à propos de l'attitude de N. Sarkozy lors de la prise d'otages de Neuilly (...)"

Cher Alexis,

Comme vous vous en souvenez peut-être, mes interventions sur ce forum pendant les échanges de la campagne présidentielle ne laissaient aucune espèce de doute sur mon opinion à propos de M. Sarkozy. Vous aurez remarqué, depuis, que je ne me suis plus guère manifesté à son sujet. Sur cette affaire de "pauvre con", je me range sans l'ombre d'une hésitation derrière le billet de Cassandre, avec qui je crois partager une "tartufosensiblerie" aiguë.

Quant à l'affaire de Neuilly, je me suis simplement souvenu de cette inquiétude immédiatement exprimée par le maire d'alors, au sortir de la classe prise en otage, relative à la présence ou non de caméras (ou de TF1, je ne sais plus.) Je n'ironise pas. Vous m'accorderez qu'il faut un extraordinaire souci de l'image pour s'en préoccuper dans des circonstances pareilles.

Malheureusement pour lui, peut-être M. Sarkozy a-t-il oublié que le seul moyen à peu près sûr de contrôler les médias, c'est d'en être le propriétaire direct, comme M. Berlusconi.
26 février 2008, 18:58   Des veaux et des pauvres cons
Les registres sont très différents, incomparables à mon avis.

"Les Français sont des veaux." Il a réellement employé cette expression ?

- Il l'a souvent employée quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d'avoir engagé le fer. Au début de juin 1940, par exemple, à Londres, à l'hôtel Connaught, à voix basse pour ne pas être entendu des convives qui dînent à la table voisine. Il vient de stigmatiser l'armistice au micro de la BBC. Je le vois alors serrer son couteau nerveusement avant de le reposer avec délicatesse. Puis il me souffle: «Ce sont des veaux. Ils sont bons pour le massacre. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. » Quand j'apprenais l'histoire de France au collège Stanislas et que je m'étonnais de telle ou telle défaite militaire que nous avions essuyée, il me disait: «Les Français sont comme ça depuis les Gaulois. Hannibal qui recrutait des légions pour battre Rome écrivait à son frère Hasdrubal, qui levait des mercenaires en Espagne et dans les pays voisins: "Ne prends pas trop de Gaulois. Ce sont des ivrognes. Ils sont courageux dans l'action, téméraires au combat, mais vite découragés et jamais contents." César disait à peu près la même chose. Il ajoutait: "Ils sont palabreurs et n'arrivent à s'unir que face au danger." Tu vois, concluait-il, deux cents ans avant Jésus-Christ, on définissait assez bien les Français d'aujourd'hui. » De même répétait-il souvent: « La France vacharde. » Cela voulait dire qu'elle tombe dans la veulerie et qu'elle cherche à donner le coup de corne ou le coup de pied de l'animal rétif à ceux qui veulent la faire avancer. Une autre expression lui était familière: « Les Français s'avachardisent. » Termes militaires pour signifier qu'ils s'avachissent en grognant. Dans une lettre au père Bruckberger, le 27 mai 1953, il écrivait avec néanmoins un certain optimisme: "La mollesse française est d'une extrême épaisseur. Mais même en France, elle n'a pas l'Avenir, qui est aux forts."

Ph. de Gaulle : Les Français tels qu'ils sont, p. 114-115
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 19:13   Re : Choqué
Cher Orimont, il m'avait pourtant semblé que le titre de votre message "Destins de stars" et la référence à Britney Spears étaient quelque peu ironiques, mais je vous ai sans doute mal compris... Franchement, je ne me souviens pas de cet épisode sur la présence des caméras pendant la prise d'otages ; je faisais simplement remarquer qu'il ne devait pas être facile d'intervenir dans une semblable situation et que l'on pouvait peut-être reconnaître sans tomber dans la "sarkolâtrie" un certain courage à celui qui était encore à l'époque le maire de Neuilly. Je ne suis pas un défenseur inconditionnel du Président, mais il est tout de même significatif de noter que dans cette affaire du Salon de l'agriculture, on ne souligne guère l'outrage au chef de l'Etat mais plutôt l'aspect certes déplacé de sa riposte. M. Lombart nous dit même dans son dernier message que la provocation était en fait du côté de Sarkozy puisqu'il a imposé sa poignée de main à quelqu'un qui n'en voulait pas, mais qui n'a rien fait pour s'éloigner du Président, tout content sans doute de lui adresser sa misérable réplique.
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 19:48   Re : Mea-culpa.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
26 février 2008, 20:47   Re : Mea-culpa.
Anecdote controuvée, je le crains. Dans sa biographie de de Gaulle, Lacouture situe cette réplique dans les locaux de Saint-Stephens house (pas sûr de l'orthographe...), siège de la France Libre, en 1940 ou 1941...
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 20:50   Mémoire courte.
"Le problème, c'est que M. Sarkozy n'inspire pas le respect dû à sa fonction. Personne n'aurait osé parler de la sorte à l'un de ses prédécesseurs"


Ah bon ? Souvenez-vous de M. Chirac essuyant le crachat d'un jeune "cpf" de banlieue, et, dans un autre registre, mais symptomatique lui aussi de la baisse de prestige accordée à la fonction présidentielle, du mémorable interview de F. Mitterrand par Yves Mourousi.
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 22:03   Re : Choqué
Cher Alexis,

C'est vrai, j'admets volontiers l'ironie du "destin de star", mais pas celle de la quête avide de caméras (replongez-vous dans les actualités de l'époque.)

Et si je me permets un parallèle ironique entre Nicolas Sarkozy et Britney Spears, c'est que tous deux sont entièrement tributaires de l'image. Le président de la République est-il seulement un homme politique où un homme qui vit son destin personnel, sa saga. Il est bien possible qu'il entre dans la légende, au même titre que la Princesse Diana ou Claude François. Une série de hasards l'a porté au sommet, à commencer par l'absence de réel adversaire.

Quant à la haine qui s'anime contre lui, elle était bien sûr prévisible de la part de certains mais, plus profondément, je crois qu'elle traduit un sentiment "sentimental" (si j'ose dire) de trahison d'un rêve. A-t-on bien mesuré à quel point Nicolas Sarkozy a fait rêver les gens simples, non-politisés, et caressé dans le sens du poil des conservateurs pourtant éclairés mais enivrés par le petit lait qu'ils buvaient en isolant dans les discours du candidat les morceaux choisis à eux adressés dans les si beaux discours de campagne ? Ces discours qui jouaient avec subtilité une sorte de "retour vers le futur" enchanteur, faisaient voir la chimère d'un "bon vieux temps" d'avant 68 et qui n'étaient pas sans toucher y compris les plus ou moins soixante-huitards, puis le retour du plein emploi, des petits matins pleins d'allant, de l'optimisme, le rêve d'une modernité redevenue humaine après laquelle tant de malheureux contemporains brament obscurément.

Les gens simples non -politisés, ou faiblement, y ont cru, et même ceux qui n'avaient pas voté pour lui. Ceux-là, après l'élection, ne demandaient qu'à voir. J'en ai entendu plus d'un, de ces gens simples non politisés qui n'avaient pas voté Sarkozy, vouloir y croire sincèrement, attendre de voir avec une vraie bienveillance, accepter le rêve du "Tout est possible". C'est peut-être ce rêve-là qui a été sali. Aussi bien, fallait-il l'agiter avec autant de légèreté ?
Utilisateur anonyme
26 février 2008, 22:53   Bad dream.
Mais qui est davantage coupable, cher Orimont, le marchand de rêves, ou les masses (vous, moi, nous...), qui ne peuvent contenir leur irrépressible désir de chimères ?
Utilisateur anonyme
27 février 2008, 10:07   Re : La différence
Vous avez raison, cher D. Wagner.
La différence ne tient-elle pas dans le fait que les deux cas que vous rappelez avaient choqué l'opinion, alors que l'opinion ne semble guère choquée par l'attitude du "pauvre con" anonyme à l'égard de son président ?
Utilisateur anonyme
27 février 2008, 21:53   delightful
Citation

le rêve d'une modernité redevenue humaine après laquelle tant de malheureux contemporains brament obscurément.

un petit bijou !
Utilisateur anonyme
27 février 2008, 23:11   Re : delightful
De famille, mon cher, de famille.
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