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Communiqué n° 1343 : Sur les propos de M. Claude Guéant et les réactions qu'ils suscitent

Communiqué n° 1343, lundi 6 février 2012
Sur les propos de M. Claude Guéant et les réactions qu'ils suscitent

Le parti de l'In-nocence observe avec une fascination stupéfaite la comédie pourtant prévisible des réactions politiques et médiatiques aux propos de M. Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, sur l'inégalité des civilisations — propos d'une telle évidence et d'un si élémentaire bon sens que même les plus indignés de ceux qui y réagissent n'osent pas soutenir leur contraire, tant ce contraire serait absurde ; de sorte que, par un tour supplémentaire de la répression idéologique, M. Guéant n'est pas fustigé pour ce qu'il a dit mais pour ce que, disant, il aurait pu vouloir dire, insinuer, donner à entendre aux uns ou aux autres.

Le parti de l'In-nocence estime pour sa part, bien entendu, que les civilisations sont aussi inégales que les intelligences, les talents, les aptitudes physiques et les vertus morales ; et que seul un monde sinistre où la morale, l'esthétique et la réflexion politique seraient tenues pour nulles et non advenues pourrait soutenir et forcer à soutenir que les civilisations sont égales alors qu'il n'y a aucune égalité en art, en morale, en discrimination et en in-nocence ; qu'au demeurant un tel monde aux valeurs écrasées est bien celui que la Grande Déculturation, la décivilisation, l'enseignement de l'oubli et l'industrie de l’hébétude nous ont préparé de longue date.
Si j'ai bien compris, puisque toutes les civilisations se valent et que le nier ou simplement le nuancer fait de celui qui nie ou nuance un raciste, les combats contre le fascisme, le nazisme, le totalitarisme soviétique ou l'apartheid sud-africain n'ont été que des combats racistes.

Puisque toutes les civilisations se valent, au nom de quoi condamner l'excision, la lapidation des femmes adultères, la mise à mort des apostats et des blasphémateurs, la pendaison des homosexuels, etc., etc. ?

Puisque toutes les civilisations se valent et qu'en Occident seul on affirme que toutes les civilisations se valent, au nom de quoi condamner qui affirme que toutes les civilisations ne se valent pas ?
Et si toutes les civilisations se valent, pourquoi avoir résisté en 40 à la germanisation de notre pays alors que la civilisation allemande était bien plus proche de la française que l'arabo-musulmane d'aujourd'hui? Et pourquoi approuver les Tibètains qui résistent à la sinisation duTibet ? Ect. Etc.
Oh il y a pire vous savez: puisque toutes les civilisations se valent pourquoi condamner celle qui prévalut longtemps dans le sud des Etats-Unis où l'on pendait les noirs aux arbres pour leur rappeler de rester à leur place ? Pourquoi vouloir prohiber l'anthropophagie chez celles, devenues fort rares, où cette pratique est courante ? etc.. Pourquoi les vaincus épousent-ils les meurs de leurs vainqueurs en les jugeant plus douces ? pourquoi la soie est-elle plus généralement préférée comme tissu d'habillement à la toile de jute, à table le faisan aux petits pois à la platée de rutabaga ? etc..
Citation
Francis Marche
Pourquoi vouloir prohiber l'anthropophagie chez celles, devenues fort rares, où cette pratique est courante?

Du fond de sa détresse physiologique, l'anthropohage végétarien se demande parfois si tous les régimes se valent.
Mais à partir de quel point de vue juge-t-on les civilisations ? Serait-ce sous le regard de l'éternité ?
Pardonnez-moi de faire du mauvais esprit...
Peut-être Guéant aurait-il dû parler de régimes politiques ? Peut-on dire du nazisme qu'il fut une civilisation ? Du stalinisme ? De Vichy ? N'est-ce pas par abus de langage ?
Mais tout régime politique est, d'une certaine façon, porteur d'une idée de civilisation. Il y avait bien dans le nazisme, dans l'apartheid sud-africain ou dans le communisme soviétique, et aujourd'hui dans les théocraties orientales, une idée de civilisation.
N'est-ce pas Madame Aubry qui a parlé de "changer de civilisation" ? C'est donc bien que pour Madame Aubry toutes les civilisations ne se valent puisque l'une doit venir remplacer l'autre. Donc Madame Aubry est aussi raciste que Monsieur Guéant.
Le dernier argument risque d'être spécieux cher Kiran: certains y objecteront que l'interchangeabilité des civilisations sur un territoire donné atteste leur équivalence. L'angle de vue le plus intéressant resterait celui du désir: désire-t-on changer de civilisation ? ou bien y sommes-nous forcés par les circonstances (celles, par exemple, d'une invasion), elles-mêmes imposées, contraintes et sans l'offre d'un choix ? Pour Mme Aubry, le désir d'embrasser une autre civilisation ne peut exister puisque la civilisation musulmane, par exemple, équivaut, ontologiquement, à la nôtre. La substitution de civilisation telle qu'elle l'envisage est ainsi aliénée au désir, et donc à la politique. Son slogan est apolitique: il faut changer de civilisation non point par préférence ou par choix, mais parce qu'il en est temps. Voilà ce qu'il faudrait contester: il n'est temps de rien. Le temps des hommes et de leurs choix politiques est un temps libre et c'est du reste cette liberté-là qui caractérise notre civilisation et la rend supérieure aux autres !
Si on place ses pas dans ceux de Francis Marche, il ne faut alors pas prétendre qu'une civilisation est "supérieure" à une autre, car on entre dans un débat sur l'objectivité d'une telle hiérarchie. Mais plutôt se positionner sur l'idée du désir subjectif d'adhérer, ou non, à telle civilisation (que l'on ne prétend ni meilleure ni inférieure aux autres, mais qu'on se donne le droit arbitraire de choisir, ou non...).
Il est grotesque, révoltant, déshonorant pour l'intelligence de ceux qui professent cette idée, de dire que notre civilisation n'est pas actuellement supérieure aux autres quand ceux qui appartiennent à ces autres se précipitent souvent au péril de leur vie pour s'installer à demeure dans la nôtre. Il est grotesque, révoltant, déshonorant pour l'intelligence, de vanter la supériorité de la civilisation arabo-musulmane au moyen-âge par rapport à celle de l'occident chrétien et de refuser en même tempos de reconnaître aujourd'hui la supériorié de notre civilisation sur celle des pays musulmans.
Mais tout régime politique est, d'une certaine façon, porteur d'une idée de civilisation. Il y avait bien dans le nazisme, dans l'apartheid sud-africain ou dans le communisme soviétique, et aujourd'hui dans les théocraties orientales, une idée de civilisation.

Avec cette différence fondamentale, toutefois, que la civilisation, si elle est toujours à soutenir, à prolonger, a créer indéfiniment, est d'abord et avant tout un legs, un héritage, un donné. Les régimes politiques auxquels vous faites allusion n'ont pas créé de civilisation, ils n'en ont pas eu le temps (Dieu merci). En revanche, ils s'appuyaient, même si c'était pour les écraser, sur des formes de civilisations dont ils entendaient se débarrasser.
D'autre part, une grande partie de l'ambiguïté de la question soulevée tient en ceci que derrière les cris d'orfraies qui montent de toutes parts, on perçoit bien qu'en fait de civilisation, il n'est considéré que l'occidentale, en bloc, qui serait en quelque sorte l'adversaire de tous quand elle est brandie comme étendard par les racistes, mais qui serait l'amie du genre humain et de toutes les autres civilisations quand elle fleurit dans la bouche du progressisme outragé.
De toutes façons l'idée que toutes les civilisations se valent est une idée purement occidentale.
Cher Francmoineau, c'est le reproche paradoxal des ennemis de l'intérieur de cette civilisation: ils lui reprochent de ne pas être assez ce qu'elle est. Et ce reproche est si amer et si violent qu'il en pousse certains à basculer dans l'inimitié ouverte et dans l'adhésion à des civilisations inférieures que cette problématique, celle de n'être pas aussi ouverte et universelle que la civilisation le proclame, n'a jamais effleurées. Plutôt le repli sous le voile, plutôt l'abîme que l'imperfection. Face à la douleur, à l'énorme pénibilité d'assumer une contradiction au plus vif de leurs principes (contradiction, et pour la partie chrétienne de cette civilisation occidentale, mystère) les civilisations inférieures, butant dans le mur du contentement de ce qu'elles sont, se replient et se durcissent, s'autosuffisent. Porter le niqab dans l'Essonne, dans le quatorzième arrondissement parisien, quel beau signe d'ouverture à l'Autre, n'est-ce pas ? Mais au moins, la civilisation musulmane en faisant cela, se pare contre le reproche de ne pas être assez ce qu'elle est, se barde contre cette mise en défaut. Certains esprits préféreront cette forme aboutie de civilisation à une autre qui, par exemple, ne se montrerait pas aussi ouverte que sa devise le proclame, et qui pécherait ainsi à leurs yeux d'une coupable défaillance, impureté.

En sus de l'héritage civilisé, il faut défendre le choix de civilisation. La modernité et ses moyens nouveaux sont tels que la question du choix et du désir politiques de civilisation qui ne se posait pas jadis (la civilisation était héritage passif), se pose désormais pour chaque individu, pour l'homme de la Creuse, l'homme de Bamako ou le vagabon roumain qui circule dans toute l'Europe. Chacun, désormais se voit offert le choix politique de se civiliser au mieux de ses aspirations, et il faut ajouter que l'espace politique européen qui s'est constitué ces dernières années, par l'abandon des frontières, a contribué à faire naître la possibilité de choisir sa civilisation, il a déclenché la mise en concurrence ouverte des civilisations. Il y a désormais, pour des centaines de millions de migrants potentiels, un marché de la civilisation où l'Europe apparaît encore cotée AAA, au suffrage universel des votants par les pieds.
Certains depuis une quinzaine d'années ont fait leur fond de commerce de l'anathème contre "les Gaulois" qui seraient des gens sans diversité, bornés, xénophobes, racistes, des esprits étriqués et consanguins, ce qui, après tout, pourrait être vrai, or cela est faux. Cela est faux parce que "le Gaulois" est profondément contradictoire et qu'il a acquis et développé sa civilisation contre ce qu'il aurait pu être. Ce qui constitue une louable prouesse.

J'ai appris récemment qu'il y avait seulement trois statues de femmes en pied à Paris, capitale de cette Gaule: Jeanne d'Arc, Sarah Bernhart, Dalida.

La première est une petite gauloise ou présentée comme telle par l'historiographie. Elle est un peu la figure de proue de la Nation et elle le mérite. Laissons donc ce personnage de sainte et intéressons-nous aux deux autres.

Qui sont les deux autres ? L'une est une juive née de père inconnu, d'une mère née à Amsterdam dont le père avait été marchand de lunettes itinérant; l'autre fut une beauté égyptienne (miss Egypte en 1950) née de parents italiens, et décorée par Charles de Gaulle de la médaille de la Présidence.

Qui furent ces deux femmes ? des égéries du faubourg Saint-Germain en mal d'exotisme ? Des "beautés exotiques" pour salons à curiosités fréquentés par des pervers internationaux faisant escale à Paris, et que les gaulois des provinces n'auraient jamais ni connues ni reconnues comme des leurs. Pas du tout. Ces deux femmes furent des idoles des chaumières françaises, aimées, adulées par le petit peuple comme par les grands de la République; l'une se fit l'ambassadrice itinérante de la culture française dans tout le monde civilisé et jusqu'en Amérique latine; l'autre vendit plus de disques que Madonna, se fit connaître et aimer jusqu'au Japon, fut pleurée par tous les "Gaulois" quand elle connut la fin tragique que l'on sait. Trois générations d'enfants "gaulois" fredonnèrent ses chansons dans les cours et les près.

Je m'interroge : quelle civilisation, quelle nation possède dans sa capitale des statues de femmes dont les deux tiers sont des étrangères ? Et l'on voudrait quoi aujourd'hui ? Remplacer la statue de Jeanne d'Arc par celle de Joséphine Baker et faire que cette civilisation à l'esprit d'ouverture exemplaire et véritablement extraordinaire ne fût plus ?
J'ai appris récemment qu'il y avait seulement trois statues de femmes en pied à Paris

Vous devez vous tromper, cher Francis : rien qu'au jardin du Luxembourg, il y en a une vingtaine (les reines de France et femmes illustres).

[fr.wikipedia.org]
en pied, cher Francmoineau.

(bon, je vais faire des recherches)
Je vous invite à lire la tribune de Laurent Gervereau dans Le Monde d'hier soir.

C'est réjouissant...

Vous ne saviez pas qui est l'auteur ?
Voici, sur son site, son autobiographie...

Comment ce genre de type, peut-il être publié dans un journal national ?

Le type est un grand penseur, qui n'a jamais rien fait de sa vie, mais se prend très très très au sérieux. Par exemple, il publie sur son site son album photos de vacances en Mongolie. Les photos vont du médiocre au passable.

Mais plutôt que d'appeler cela son album photos, c'est l'occasion de décliner tout un concept créatif commençant par :
"Voilà un exercice de prise d’images fixes. Il a été réalisé entre août et septembre 2009 en Mongolie. Vous avez ici une suite sélectionnée de vues. Elles peuvent, en contactant l’auteur, servir à éditer un livre, à des projections, à des expositions, des spectacles... [...]"

Et s'achevant par :
"[...] Pour finir, disons que les effets de suite, comme les formats dans une salle ou un livre, sont aussi importants que l’instant de la saisie. Trois règles m’orientèrent donc : un principe, une quête, qui fait sortir l’appareil ou pas ; la pertinence du bout de réel découpé et figé ; les conditions d’usage des images, modifiant le choix et le sens.

Il y a des débats dont l'on voudrait nous abreuver qui sont des insultes à l'intelligence, y entrer est une immense corvée.

Mère des gens sans inquiétude, Mère de ceux que l'on dit forts
Mère des saintes habitudes, princesse des gens sans remords
Salut à toi, dame Bêtise, toi dont le règne est méconnu
Salut à toi, Dame Bêtise, mais dis-le moi, comment fais-tu
Pour avoir tant d'amants et tant de fiancés
Tant de représentants et tant de prisonniers
Pour tisser de tes mains tant de malentendus
Et faire croire aux crétins que nous sommes vaincus
Pour fleurir notre vie de basses révérences
De mesquines envies, de noble intolérance
Les réactions de la bien-penserie vertueuse sont aussi prévisibles que la salivation d'un chien de Pavlov. Elles ne relèvent pas de la réflexion mais du réflexe conditionné et ne méritent sans doute pas une seconde d'attention.
Citation
Jean-Loup B.
Les réactions de la bien-penserie vertueuse sont aussi prévisibles que la salivation d'un chien de Pavlov. Elles ne relèvent pas de la réflexion mais du réflexe conditionné et ne méritent sans doute pas une seconde d'attention.

Et quand en sortirons-nous?
Je vois que le débat public, parlementaire, sur la phrase de Guéant vient d'atteindre le point Godwin.

N'y a-t-il pas en France quelque figure intellectuelle majeure, une sorte de vieux sage à sensibilité "de gauche" pour se lever et mettre fin à cet emballement de démence d'un coup de sifflet d'arbitre, un Régis Debray, un Edgar Morin... ? ou bien ces figures-là, par leur silence même, ont-elle décidé de laisser la dangereuse hystérie gagner le corps politique sans aucun frein ? A quoi joue ce que l'on appelait autrefois l'intelligentsia française ?
Aurait-on échappé à DSK pour des prunes ou des clopinettes ?
une sorte de vieux sage à sensibilité "de gauche" pour se lever et mettre fin à cet emballement de démence d'un coup de sifflet d'arbitre, un Régis Debray, un Edgar Morin...

Regardez donc le "vieux sage" Edgar Morin bavocher d'indignation surjouée, m'en direz des nouvelles !... Vous parlez d'un arbitre !
(à partir de 1'45...)




Tout de même, cette polémique est encourageante : Eva Joly n'a pas encore osé dire que la civilisation arabo-musulmane (ou afro-musulmane) était supérieure à l'occidentale.
Par ailleurs, j'ai l'impression, même si je suis très loin de la France, que pour la grande majorité de nos concitoyens cette polémique n'a aucun sens, qu'elle les agace profondément.
Et si la Gauche vertueuse venait de perdre la Présidentielle ?
Ceci dit, M. Guéant s'est placé de lui-même dans une situation inconfortable. Plutôt que d'affirmer que "toutes les civilisations ne se valent pas", il eût été plus inspiré de dire que si, dans l'absolu, on peut considérer, au nom du relativisme culturel, les civilisations comme également estimables, les valeurs et coutumes de certaines d'entre elles sont incompatibles avec les nôtres.

Et de prendre ses contradicteurs à leur propre jeu en leur demandant si la mise à mort des apostats, des blasphémateurs, des femmes adultères et des homosexuels était, selon eux, des pratiques acceptables.
La supériorité de l'occident est tellement évidente que l'on n'a pas le droit d'en faire état comme l'a dit et écrit René Girard.

Citation
"Les mondes anciens étaient comparables entre eux, le nôtre est vraiment unique. Sa supériorité dans tous les domaines est tellement écrasante, tellement évidente que, paradoxalement, il est interdit d'en faire état."

Le monde d'aujourd'hui est bien celui de la civilisation occidentale.
La gauche sait au fond d'elle-même qu'elle a fait subir à son pays ce qu'aucun des pires despotes de l'histoire n'eût osé faire subir au sien, qu'elle s'est laissée entraîner si loin dans l'ignominie qu'elle n'a plus d'autre ressources que de poursuivre dans cette voie jusqu'au point de non retour afin qu' ayant gagné sur toute la ligne elle puisse écrire l'histoire en sa faveur au lieu d'être jugée impitoyablement par elle, ce qui risquerait d'arriver si quelques rares esprits libres lui échappaient.


(message corrigé)
Ce qu'en pense Bernard Lugan


Monsieur Guéant et l’esprit du temps…

Avec ce qu’il faut désormais appeler l’ « affaire Guéant », nous nageons en plein confusionnisme. D’abord parce que Monsieur Guéant a confondu « Civilisation » et régime politique, ce qui, convenons-en, n’est pas tout à fait la même chose…
Ensuite, parce que la gauche dénonce des propos inscrits dans l’exacte ligne de ceux jadis tenus par Victor Hugo, Jules Ferry, Léon Blum ou encore Albert Bayet. Pour ces derniers, il existait en effet une hiérarchie entre, d’une part les « peuples civilisés », c'est-à-dire ceux qui se rattachaient aux Lumières et à l’ « esprit de 1789 », et d’autre part ceux qui vivaient encore dans les ténèbres de l’obscurantisme. Jules Ferry déclara ainsi devant les députés le 28 juillet 1885 :

« Il faut dire ouvertement qu’en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures ; mais parce qu’il y a aussi un devoir. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ».

Quant à Léon Blum, le 9 juillet 1925, toujours devant les députés, il ne craignit pas de prononcer une phrase qui, aujourd’hui, le conduirait immédiatement devant les tribunaux :

«Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l'industrie. »

Reconnaissons que Monsieur Guéant est bien loin d’avoir tenu de tels propos clairement racistes. La gauche ferait donc bien de balayer devant sa porte et si les représentants de la « droite » avaient eu un minimum de culture, ils auraient pu, en utilisant ces citations et bien d’autres encore, renvoyer le député Letchimy au passé de son propre parti.

Le problème est que Monsieur Guéant est un universaliste pour lequel l’étalon maître de la « Civilisation » est, selon ses propres termes, le respect des « valeurs humanistes qui sont les nôtres ».
A ce compte là, effectivement le plus qu’un milliard de Chinois, le milliard d’Indiens, les centaines de millions de Japonais, d’Indonésiens etc., soit au total 90% des habitants de la planète, vivent en effet comme des « Barbares » ou des « Sauvages». Barbares et sauvages donc les héritiers de Confucius, des bâtisseurs des palais almohades et de ceux du Grand Moghol puisqu’ils n’ont pas encore adhéré à nos « valeurs humanistes », ces immenses marques du progrès humain qui prônent l’individu contre la communauté afin que soient brisées les solidarités, la prosternation devant le « Veau d’Or » afin d’acheter les âmes, la féminisation des esprits contre la virilité afin de désarmer les peuples, les déviances contre l’ordre naturel afin de leur faire perdre leurs repères.

Face à cette arrogance et à cet aveuglement qui constituent le socle de la pensée unique partagée par la « droite » et par la gauche, se dresse l’immense ombre du maréchal Lyautey qui, parlant des peuples colonisés, disait : « Ils ne sont pas inférieurs, ils sont autres ». Tout est dans cette notion de différence, dans cet ethno différentialisme qui implique à la fois respect et acceptation de l’évidence.
Or, c’est cette notion de différence que refusent tous les universalistes. Ceux de « droite », tel Monsieur Guéant, au nom des droits de l’Homme, ceux de gauche au nom du cosmopolitisme et du « village-terre ».

Bernard Lugan
08/02/12
"Sa supériorité dans tous les domaines est tellement écrasante, tellement évidente que, paradoxalement, il est interdit d'en faire état.

C'est comme les femmes qui se savent belles et qui font, par un surcroît de coquetterie, celles qui se trouvent laides.
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