C'est évidemment une hypothèse qui déplairait à tous les partis politiques, et c'est pourquoi elle est si attrayante. Les possibles vainqueurs de la présidentielle n'y ont pas songé, c'est normal, l'irréalisme est à la fois leur fonds de commerce et leur nature profonde. Pourtant cette hypothèse n'est absolument pas farfelue. Nicolas Sarkozy paraît trop impopulaire pour gagner, la messe semble dite. La droite reste majoritaire dans l'opinion, disent les augures. Les législatives de juin risquent de profiler un avenir terrifiant, où le grand parti feignasso-remplaciste détiendrait absolument tous les pouvoirs ( sauf chez toi, heureuse Alsace ! " Quel beau jardin ! " disait déjà Louis XIV.)
Les Français ne se déjugeraient pas entre avril et juin, ils obéiraient à ces deux logiques : une certaine prédominance de la droite dans l'opinion et la peur du totalitarisme mou d'un parti qui depuis longtemps fait peser sur ce pays une implacable terreur idéologique. Le bredouillement de Sarkozy qui au lieu de lire le texte de Guaino " l'immigration est un problème pour ce pays", a dit :" L'immigration est une chance, mais elle peut aussi être un problème" en dit long. La terreur de paraître ne serait-ce que l'ombre d'un lointain cousin de la tante d'une concierge qui serait raciste paralyse dans ce pays jusqu'au cerveau d'un Président de la République de droite.
Alors, au lieu de se disputer déjà les ministères, les socialistes feraient bien de réfléchir à cette intéressante question : qui fera un Premier Ministre hollando-compatible ? Je parie pour Borloo, non par sympathie, mais parce qu'il permet toutes les ambiguïtés.