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Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral

Envoyé par Werner 
Peut-on dire que l'anti-racisme français, dans sa forme actuelle, est une forme très généralisée d'hypocrisie ?


(La réponse est peut-être une évidence pour vous - mais j'espère ne pas vous écrire que des observations maladroitement copiées d'après les analyses in-nocentes.)

La majorité des français de souche a une réaction de peur et de fuite devant certains jeunes Arabes ou jeunes Noirs; devant leur démarche élastique lorsqu'ils passent à côté d'eux, devant leur manière de parler dans le métro à voix très haute, devant la menace de leur regard. Cette agressivité n'est pas seulement une apparence, et tous ont vu ou ont subi les insultes, les crachats et les coups qu'ils pouvaient à l'occasion donner. Cette violence n'est pas uniquement le fait des Arabes ou des Noirs, et certains Blancs s'en chargent avec autant d'entrain et d'efficacité; mais comme Renaud Camus l'a dit aux Assises sur l'islamisation, il faudrait être aveugle, ou d'une mauvaise foi sans nom, pour ne pas dire, pour ne pas vouloir qu'on dise qu'une partie écrasante, invraisemblable de la violence n'est pas le fait des français de souche.

Comme ces français ont appris que le pire des maux était le "racisme" (quand raciste est celui qui constate une différence entre un homme français depuis plusieurs générations, et un autre homme qui vient d'obtenir la nationalité française), que l'immigration n'avait aucun effet sur l'augmentation de la violence, et que la nocence des immigrés était un effet de leur exclusion et de leur pauvreté, il se pose pour eux un problème moral. Car ils sentent bien, et je crois que c'est pour cela qu'on peut parler d'hypocrisie, que ces Arabes ou ces Noirs ont souvent leur propre société, et qu'ils sont étrangers à "la France". Dans ces cas-là, et malgré l'ampleur de la déculturation, tout le monde, et d'abord les immigrés, savent ce qu'on veut dire par "la France". Ils sont donc tentés de les stigmatiser, et de reconnaître que leur violence n'est pas un effet nécessaire de leur pauvreté, mais d'un conflit naturel entre deux sociétés différentes et bien souvent opposées.

Cependant ils ne sont que tentés, et peu succombent à la tentation; et c'est de tentation qu'il s'agit, puisque c'est la tentation de la stigmatisation, c'est-à-dire du racisme, du mal. Comment sont-ils sauvés ? Par l'idée que la France n'existe pas en tant que civilisation (et ceux qui soutiennent le contraire font partie du mal, de l'extrême-droite), par l'idée que sa population a toujours été un mélange d'ethnies (y compris de populations arabo-noires), et par l'idée que ceux qui prétendent le contraire vivent dans la haine raciste de ceux qui n'ont pas leur couleur de peau (et donc qu'ils ne sont pas loin des figures sataniques et nauséabondes de Hitler et de Pétain). Ils sont donc sauvés, la plupart du temps; ils se gardent d'exprimer ce qu'ils ressentent fort bien, ils tiennent et défendent un discours emprunté, rigoriste, qui serait l'expression de leur bonne nature morale.

Ce n'est pas un phénomène de pur endoctrinement, car l'hypocrisie y joue un grand rôle*. Le réel apporte des démentis si nombreux et si constants que la rectitude idéologique, si elle veut survivre, ne peut que se raidir, se faire plus rigoureuse et intransigeante. Elle produit des anti-racistes puritains, qui dénoncent les hérétiques, les fascistes, les faiseurs de haine qui pullulent dans la France, ce pays moisi. Ces intraitables n'ont pas de mots assez insultants pour ceux qui ne croient plus à leur dogme, car ils savent qu'à cause d'eux pourraient se dévoiler leur hypocrisie et leur lâcheté.

C'est une raison pour ne pas être trop pessimiste. Je ne crois pas que ceux qui vivent dans le pur endoctrinement, qui sont profondément persuadés que l'anti-racisme dans sa forme dogmatique et mensongère a raison, soient les plus nombreux. On en trouve de beaux exemplaires dans le journalisme officiel, c'est-à-dire dans le pouvoir, ce qui leur donne des moyens efficaces pour dominer, culpabiliser et réduire au silence. La majorité s'est simplement et "obliquement" abstenue de suivre le chemin du réel, qu'on leur a dit mauvais et dangereux; mais elle sait très bien, au fond, ce qu'il en est. Je sais que la répression n'en finit pas de se durcir, mais nous avons de bonnes raisons de croire en un changement rapide de l'opinion, de penser qu'une brusque "décatéchisation" est encore possible.
_______

* À moins d'admettre que tout endoctrinement n'est possible que par l'aide de l'hypocrisie, et que ceux qui y résistent sont plus francs dans leur relation avec eux-mêmes, ce qui est sûrement vrai, mais conforterait notre condescendance envers ces "hypocrites".
La majorité s'est simplement et "obliquement" abstenue de suivre le chemin du réel, qu'on leur a dit mauvais et dangereux; mais elle sait très bien, au fond, ce qu'il en est.

Votre témoignage et la réflexion qu'il sous-tend sont très précieux cher Werner. Cette "tentation" n'admet de double que très asymétrique; en face d'elle, aucune tentation ni aucun salut qui préserverait de ses conséquences, aucune hésitation ni aucun doute religieux: une seule affirmation, une pleine émission de voix qui dit que la France est à maudire, à utiliser, à piétiner, à nier, à bien-baiser, à conchier, et à continuer de faire accueillir et de faire prendre l'insulte comme naturelle et les piétinements qu'on lui réserve comme son dû. Les rappeurs qui affirment cela ne s'inquiètent guère de le faire en "stigmatisant" qui que ce soit. Ils prennent, dévorent et rejettent comme un corps étranger ce qui ne leur sert plus ou leur sert moins. Face aux hypocrites "faces de craie" que vous nous décrivez, aucun hypocrite. Les rappeurs et les bénéficiaires de l'antiracisme institutionnel ne sont pas des hypocrites. Ils ne se soucient d'aucune peau, seul le sens les intéresse, celui qui leur est asservi. La peau elle-même, dont ils excipent dans leurs chants de guerre, leur est asservie, utile, jetable. A la différence des Noirs américains qui furent, comme les Blancs, à l'origine de la nation qui est la leur, ces gens n'ont pas même la peau dont ils se revendiquent : ils sont prêts à en changer à la première occasion, et s'ils la mobilisent (leur couleur de peau, leur prétendue identité ou appartenance ethnique) ce sera pour nier l'avoir fait, ce sera pour renier leurs frères du bled, pour se distinguer d'eux, pour trahir les racines qu'ils agitent comme des faire-valoir sitôt conquis le territoire qui les intéresse.

Ce que nous, les moins jeunes, aimerions voir s'affirmer chez vous, jeunes observateurs critiques de votre temps et de votre époque: l'audace de dire le réel et celle de faire connaître enfin, à pleine voix, ce percept du temps présent.
Utilisateur anonyme
01 mai 2012, 21:47   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
mais nous avons de bonnes raisons de croire en un changement rapide de l'opinion, de penser qu'une brusque "décatéchisation" est encore possible


Je ne crois pas cher Wenner, à moins d'une implosion de la droite gestionnaire (ce que je souhaite)... laquelle implosion faciliterait la création d'un grand courant droitier, national, aux valeurs sûres, non négociables, clairement définies : il y faudra la main de fer de MLP of course. Sans l'émergence d'une "nouvelle culture de droite" et de la prise de conscience qui, souhaitons le, devrait l'accompagner, la crise de l'unité nationale sera vite consommée, et irrécupérable : les Européennes font moins de 2 enfants par femme depuis 1975, et durant cette période la population "française" a augmenté de 13 millions...

Le résultat est visible sous nos yeux : les "Français d'avant" sont pointés du doigts, stigmatisés. Ils assistent,
impuissants, à la contre-colonisation organisée par des élites affairistes et cosmopolites désireuses de prendre leur revanche sur la vieille Europe, en l'émasculant.

Ils ont presque réussi... courage.
Il me semble que votre analyse manque néanmoins la dimension historique du problème.
L'antiracisme n'est pas sui generis ; il vient quand même de la Seconde guerre et de la Shoah.
Les Français de souche qui se sentent en délicatesse avec "des Noirs et des Arabes" ne veulent en aucune façon reproduire une logique qu'ils pensent raciste, et qu'ils pensent conduire aux camps d'extermination. Ce n'est pas de l'hypocrisie, c'est de la morale, voire une certaine logique :
"Si je commence à penser en termes raciaux, et à voir dans certaines 'races' des menaces, alors je serai conduit inéluctablement à vouloir éradiquer ces 'races'."
Les Français ne veulent pas entrer dans cette logique ; l'antiracisme leur dit qu'il y a là un enchaînement implacable, qui explique que la moindre concession au premier pas (cf. Marine Le Pen) soit interdite par le Cordon sanitaire.
S'il y a une réflexion à mener, c'est bien de se demander si dénoncer une violence y compris souvent le fait "de Noirs et d'Arabes" ne conduit pas à tomber dans l'engrenage infernal du racisme...
(Par ailleurs et statistiquement, sur le nombre de Français d'origine africaine ou arabe, ceux qui posent problème sont une infime minorité ; il me semble qu'au lieu de poser un problème général en terme de civilisation, il faudrait plutôt poser ce problème en terme de justice, un peu comme Xavier Raufer, et démentaler quelques groupes ultraviolents et leurs leaders...).
Utilisateur anonyme
02 mai 2012, 02:34   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Citation
Loik A.
Il me semble que votre analyse manque néanmoins la dimension historique du problème.
L'antiracisme n'est pas sui generis ; il vient quand même de la Seconde guerre et de la Shoah.
Les Français de souche qui se sentent en délicatesse avec "des Noirs et des Arabes" ne veulent en aucune façon reproduire une logique qu'ils pensent raciste, et qu'ils pensent conduire aux camps d'extermination. Ce n'est pas de l'hypocrisie, c'est de la morale, voire une certaine logique :
"Si je commence à penser en termes raciaux, et à voir dans certaines 'races' des menaces, alors je serai conduit inéluctablement à vouloir éradiquer ces 'races'."

Je crois que cette crainte est plus a-historique ou anti-historique et tient plutôt à la pensée magique : croire que le fait de se mettre à penser d'une certaine manière engendrera mécaniquement des conséquences tragiques comparables à celles qu'a pu engendrer une forme de pensée même éloignée.

Tout l'art de la gauche est d'assimiler contestation de l'immigration massive au racisme et d'avoir fait croire à l'existence et à la puissance de cette pensée magique (mes mêmes causes ont toujours les mêmes effets), à l'avoir dépouillée de toute connotation magique, à l'avoir laïcisée et même légalisée.

Je crois bien que c'est Muray qui a décrit les rapports entre la pensée de gauche et l'occultisme ai XIXème siècle. Nous sommes dans cet ordre là et pas dans celui de la réflexion historique.
Nous avons eu un débat ici même, à propos de la liberté d'expression et de parole, où Francis Marche défendait - si j'ai bien compris - l'idée que les paroles peuvent déboucher sur des actes. Et comme les pensées commencent la série... il faudra pousser la régression jusqu'au bout, et traquer même les pensées.
Le fait même de ranger aussi prestement la conviction selon laquelle les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets sous la rubrique de la "pensée magique" tient en soi du tour de prestidigitation.
Et penser que le réel serait si complaisamment ductile, se pliant parfaitement aux meilleures volontés et aux distinguos subtils d'une pensée rigoureuse qui pourrait en toute circonstance tenir le déroulement des choses sous un contrôle qui ne laisserait rien passer, tient en revanche d'une grande naïveté, qui n'est pas sans affinités avec la pensée magique.
Pensée magique : quelle définition ?
D'autant que Boudon montre que cette notion de "pensée magique", souvent liée à celle de mentalité pré-logique des supposés "peuples primitifs", est en fait un artefact. Les "primitifs" raisonnent comme nous et leurs rituels sont tout à fait logique, si on comprend le contexte qui l'aurait suscité... Enfin bref ! Ceci n'est qu'une parenthèse tout à fait hors-sujet.
"Du passé faisons table rase." Cette phrase, nous l'avons en travers et les totalitaires le savent qui nous provoquent sur ce terrain. Notre histoire, notre être, sont niés et nous sommes traités comme des étrangers chez nous. L'injure de racisme nous interdit toute rébellion.
Utilisateur anonyme
02 mai 2012, 12:44   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
02 mai 2012, 12:50   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Citation
Loik A.
Pensée magique : quelle définition ?
D'autant que Boudon montre que cette notion de "pensée magique", souvent liée à celle de mentalité pré-logique des supposés "peuples primitifs", est en fait un artefact. Les "primitifs" raisonnent comme nous et leurs rituels sont tout à fait logique, si on comprend le contexte qui l'aurait suscité... Enfin bref ! Ceci n'est qu'une parenthèse tout à fait hors-sujet.

A vos ordres !
Utilisateur anonyme
02 mai 2012, 12:52   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Citation
Alain Eytan
Le fait même de ranger aussi prestement la conviction selon laquelle les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets sous la rubrique de la "pensée magique" tient en soi du tour de prestidigitation.
Et penser que le réel serait si complaisamment ductile, se pliant parfaitement aux meilleures volontés et aux distinguos subtils d'une pensée rigoureuse qui pourrait en toute circonstance tenir le déroulement des choses sous un contrôle qui ne laisserait rien passer, tient en revanche d'une grande naïveté, qui n'est pas sans affinités avec la pensée magique.

Et vous avez cette conviction? Je note que ce n'est même pas une opinion mais bien une conviction.
Cher Didier Bourjon, je comprends bien que j'entraîne une grave baisse du niveau du Forum.
A chaque fois qu'on parle de Popper, d'épistémologie, cela semble hors sujet ; chacun a ses tabous... même ici?
Utilisateur anonyme
02 mai 2012, 15:57   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
(Message supprimé à la demande de son auteur)
» Est-ce une raison ("Penser que le réel...") pour taire ce qui survient, cher Alain ?

Certainement pas, cher Didier, j'en conviens parfaitement.
Il n'était du reste question que de faire valoir doucement, avec Loïk, qu'il y a également de fort bonnes raisons historiques de vouloir être "anti-raciste", malgré la connotation presque infamante que peut parfois revêtir ce terme, raisons qui ne sont pas à mettre seulement au compte d'une hypocrisie galopante, d'une bégueulerie aussi fanatique que pharisienne, d'une fatigue existentielle produisant de la maladie auto-immune, ou du simple esprit de nuisance, mesquin et revanchard, entre autres gracieusetés.

Quant à la question de savoir si certaines convergences, récurrences ou ressemblances vagues (ces mots sont délicats, ne les entendre qu'en un sens général) de motifs de pensée pourraient entraîner des comportements semblables, quoi qu'en aient ceux qui les tiennent et quelque dissemblables que paraissent les circonstances, cela me semble être une question complexe qu'il ne faut pas prendre à la légère, ni renvoyer d'un revers de main convaincu à des modes de pensée pré-rationnelle ; je me contenterai de dire, assez confusément et trop rapidement, que les formes sont prégnantes, et que, comme l'écrivait Musil, le réel ne dispose finalement que d'une demi-douzaine de moules à événements dans lesquels se coule immanquablement sa matière...
03 mai 2012, 03:46   Il vostro maggio
...et puisqu'il était question de magie, je ne puis m'empêcher de prêter à la ronde cette Bath-Shevah aussi anachronique que ronronnante...




Utilisateur anonyme
03 mai 2012, 18:41   Re : Il vostro maggio
Quelqu'un sait-il quel est le titre et l'auteur de la toile qui agrémente cet extrait ?
J'aimerais le savoir aussi, par curiosité. Question anatomie, c'est pas du Rembrandt.
Utilisateur anonyme
03 mai 2012, 18:45   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Quelles courbes !
Leroy ! Il est 19 heures passé et vous êtes encore là ? pas encore couché, à commenter des images lascives ! Et vos devoirs pour demain ! Et votre sac de piscine, vous l'avez préparé ?
Ah, cette bonne vieille ambiance bahut années soixante ! Merci, Marche !
Oui, d'accord avec M. Leroy, je trouve aussi que cette peinture est en son kitsch curieusement et intemporellement bandante, qui accompagne d'ailleurs très bien les voix soyeuses et caressantes de Miah Persson et Inga Kalna... Je ne sais pas du tout qui en est l'auteur.
Utilisateur anonyme
03 mai 2012, 23:29   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Je signale, à l'attention de ceux que l'information intéresserait, qu'il s'agit d'une toile de Frederic, baron Leighton (1830-1896), peintre et sculpteur britannique, datant environ de 1856-1858 et intitulée The Fisherman and the Syren.
Utilisateur anonyme
03 mai 2012, 23:30   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Utilisateur anonyme
03 mai 2012, 23:45   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Bravo, comment avez-vous trouvé ?
Utilisateur anonyme
03 mai 2012, 23:56   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Je pourrais vous le dire mais après, je serais contraint de vous tuer alors...
Utilisateur anonyme
03 mai 2012, 23:58   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Et on en reviendrait à un problème moral.
Utilisateur anonyme
04 mai 2012, 00:24   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Ha oui, il y avait un panier de poisson ! Vous savez, travailler dans la transformation des produits de la mer n'a rien de honteux, il n'y a pas de sot métier.
Tout à fait, il faut revaloriser la filière pêche.
Et votre sac de piscine, vous l'avez préparé ?

Ah oui, et n'oubliez pas le bonnet de bain, avec le talc.
Quelle sirène, le mot "bandant" est très approprié. Et quant au pêcheur, ne lui trouvez-vous pas un air anglais, sous son profil très grec ?

Merci pour vous encouragements, cher Francis Marche. Les rappeurs nous montrent en effet parfois le chemin, si je puis dire. Quant à dire les choses à haute voix, je crois qu'il y a des jeunes prêts à le faire, et qui le font. Mais de mon côté je ne suis sûr de rien (le "grand courant droitier aux valeurs sûres", la "nouvelle culture de droite", voilà qui ne m'attire pas du tout - sans "jeunisme" de ma part, j'espère); bien qu'il y ait de plus en plus souvent des injustices et des mensonges tels que le doute, ou la lâcheté devant la possibilité d'agir, disparaissent.

J'ai regardé de nouveau la vidéo où l'on voit Rémi Brague corriger Luc Ferry, à propos d'Averroès. Il dit ce que j'ai voulu dire plus haut, et de manière beaucoup moins longue et ampoulée: "On dit que les Arabes ont tout inventé, sûrement pour se dédouaner d'un prétendu racisme intellectuel, ou pas intellectuel" (je reformule un peu grossièrement).

C'est ce que je voulais dire, quand j'employais le mot d'hypocrisie, pour décrire le "climat moral" sous lequel nous vivons: Nous sentons une "extension du domaine du racisme"; la plupart des français de souche sentent qu'ils pourraient être, selon ces nouveaux critères, des racistes; il s'agit donc de s'empresser de montrer que non, on ne l'est pas le moins du monde; d'où l'hypocrisie et les mensonges insignes devant ce qui survient, comme cette façon d'excuser par principe tout ce que pourraient faire des immigrés et de reporter la faute sur "la société".

(Certes, je ne fais que reformuler, et encore, ce que vous savez depuis longtemps.)

Le pire, c'est qu'il y a parfois quelque chose qui ressemble effectivement à du racisme, ou en tout cas à du mépris envers les Arabes ou les Noirs, chez les plus zélés fossoyeurs de notre civilisation. Je ne saurais pas le dire de manière claire, car je n'en ai qu'une impression; l'impression qu'ils ont au fond beaucoup de mépris, et même un sentiment de supériorité complète, envers les civilisations musulmanes, ou envers les Noirs en tant que groupe ethnique, par exemple - comme si la spirale bathmologique s'était arrêtée chez eux juste avant de faire son tour.
Panier de poissons ou pas, avec son espèce de kippa sur la tête et un début de turgescence en cette pose de blasé m'as-tu-vu, cet alangui au teint mat est un David.
Mais la sirène n'est pas בת שבע
ça se sent !
04 mai 2012, 23:26   Odor di femina
On voit bien que vous ne les connûtes point de près, les femmes de cette époque...
J'avoue humblement mes limites mais je suis perplexe.
Utilisateur anonyme
05 mai 2012, 00:05   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Eh, entre nous, la sirène est quand même très peu poisson, si vous voyez ce que je veux dire...
Écoutez, je vais être brutal, je suppose qu'on peut la prendre par derrière mais pas plus.
Utilisateur anonyme
05 mai 2012, 00:17   Re : Sur l'anti-racisme, en tant que problème moral
Je l'attrape par la queue. Je la montre à ces messieurs.
Peut-être faudrait-il lancer l'idée d' "une sortie du placard" raciste. J'ai assisté au Burkina, qui s'appelait alors la Haute-Volta, à une journée de palabre entre les hommes du village et l'école de cinéma de Ouagadougou, pour régler des questions autour d'une sortie de masques. Tout ce qui était masculin dans le village, des bébés aux vieillards, a passé la journée (de saison sèche, il faut le préciser), à pérorer ou à bâiller aux corneilles. A l'arrière-plan, tout ce qui était féminin n'a pas arrêté de travailler pour préparer la fête, aller chercher de l'eau à des kilomètres etc. ( jamais vu de possesseur de couilles transporter de l'eau en Afrique, c'est impensable). Quand j'ai lu dans le Monde, il y a quelques mois, que l'Afrique aspirait à devenir à son tour "l'atelier du monde", j'ai souri.
Autre chose : où s'arrête le familial, où commence le racial ? Bien des peuples se rattachent mythologiquement à un couple fondateur. Les ancêtres des Japonais, peuple très homogène sur le plan biologique (à l'exception des Aïnous de Hokkaïdo) ont pu n'être que quelques familles liées entre elles à leur arrivée dans l'archipel. Faudra-t-il nier toute hérédité en voyant là le germe du racisme ? J'ai toujours adoré les atlas, comme mon grand-père alsacien que je n'ai pas connu, et dont on ne m'a appris ce trait de personnalité que tard dans ma vie.
Il en a fallu du courage aux premiers Américains qui ont fait leur sortie du placard dans les années 60. Il en faudra beaucoup pour ceux qui feront leur "sortie du placard raciste", surtout en France. Pourtant je sens que ces gens-là, paradoxalement, feront beaucoup de bien à l'humanité, de quelque couleur qu'elle soit. L'homme a le devoir d'être moral, la réalité se moque d'être morale ou immorale.
La touffe de crin qui lui bât les fesses lui fait un derrière de ponette, en effet.
Citation
Werner
Le pire, c'est qu'il y a parfois quelque chose qui ressemble effectivement à du racisme, ou en tout cas à du mépris envers les Arabes ou les Noirs, chez les plus zélés fossoyeurs de notre civilisation. Je ne saurais pas le dire de manière claire, car je n'en ai qu'une impression; l'impression qu'ils ont au fond beaucoup de mépris, et même un sentiment de supériorité complète, envers les civilisations musulmanes, ou envers les Noirs en tant que groupe ethnique, par exemple - comme si la spirale bathmologique s'était arrêtée chez eux juste avant de faire son tour.

Il m'est arrivé à plusieurs reprises de constater ce que vous décrivez ici. Au demeurant, je remarque avec une pointe d'étonnement que ce sentiment de supériorité infaillible touche tous les âges. Le bobo tout particulièrement estime absolument impensable que ces gentils peuples, certes un peu sauvages et à la vivacité parfois amusante, ne puissent pas, un jour ou l'autre, aspirer à la perfection du Bien qu'ils incarnent, du Mieux qu'ils proposent, et ne pas céder aux sirènes de la modernité, cette dernière ayant une fâcheuse propension à les rendre jaloux.

Récemment, voici les propos que j'entendis, propos tenus par un jeune homme devant régulièrement se rendre sur le continent africain afin d'y mener à bien ses études : "L'islam n'est pas une menace. Regardez les jeunes, tout ce qu'ils veulent, ce sont des Nike et des iPhones, et ces produits-là, c'est nous qui les vendons ! Ce qu'ils veulent regarder à la télé, ce sont les séries américaines, les mêmes que celles que nous regardons !"

Voilà. Avec un peu de temps, d'écoute active, d'accueil à bras ouverts et beaucoup d'iTrucs / chaussures à la mode / écran plats / diffusions de séries américaines (ne pas rayer la mention inutile), nous devrions pouvoir en finir avec la violence entre humains, et donc avec l'Histoire. Voilà pourquoi le bobo mène avec courage son combat contre la fessée. La fessée et l'inégalité entre les sexes représentent les derniers bastions de l'Histoire, à éliminer d'urgence.
Enfin ce que le bobo dit là vient d'un illustre prédécesseur, Max Weber, et d'un autre, Marcel Gauchet ; l'inéluctable sécularisation... Je me demande d'ailleurs ce qu'en pense aujourd'hui Gauchet, est-il, toutes proportions gardées, comme Badiou enfermé dans son idéologie, ou bien..?
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