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Cinéma, encore

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
08 juin 2012, 00:33   Cinéma, encore
Je crois bien – sans pouvoir retrouver la citation exacte – que c'est suite à la lecture de Renaud Camus sur ce forum que j'ai vu Le Guépard de Visconti. Ce film est remarquable, et bien que certains se souviennent peut-être de moi comme d'un "difficile" en matière de cinéma, cette fois les décors, la musique, le jeu de Burt Lancaster, les lieux et le thème du crépuscule de l'aristocratie m'ont réellement subjugué.
Existe-t-il d'autres films de cette envergure et qui nous montreraient l'élégance européenne dans toute sa splendeur ? Me vient à l'esprit le personnage de Humbert Humbert dans Lolita de Kubrick, mais j'accepterais volontiers d'autres suggestions. Merci !
Utilisateur anonyme
08 juin 2012, 00:43   Re : Cinéma, encore
La série des Sissi...
Utilisateur anonyme
08 juin 2012, 00:56   Re : Cinéma, encore
J'avais beaucoup aimé l'adaptation du roman de Forster, A Room With A View, avec Daniel Day Lewis et Helena Bonham Carter.
08 juin 2012, 03:50   Re : Cinéma, encore
Ah non, le Lolita de Kubrick m'a accablé, il fait de Humbert un pantin parfaitement désarticulé et ridicule. Pour ma part, film totalement raté. Seuls moments un peu réjouissants que j'en ai retenu, ces scènes où l'on voit la petite Lola sucoter des ice-creams dans la voiture, chaussée de grosses lunettes de soleil, au rythme entraînant d'airs niais. Ce sont également les seuls moments où l’actrice interprétant Lolita s'approche un peu de l'archipel chronologique de la nymphette, car elle est en fait beaucoup trop âgée...

J'avoue, et cela a peu à voir avec l'"élégance européenne" , que le dernier "grand" film que j'aie vu était Le Ruban blanc de Haneke, où ce ne sont que de supposés effets pervers d'une éducation rigoriste à l'ancienne, protestante en particulier, qui sont épinglés.
À tel point qu'on pourrait jurer voir presque reconstituée par anticipation, dans certains plans de l'allée centrale enneigée du village, la fameuse photo de la ligne de chemin de fer menant au portail d’Auschwitz.
Utilisateur anonyme
08 juin 2012, 06:08   Re : Cinéma, encore
Mort à Venise
Le talentueux Mr Ripley
Les films de Régis Wargnier
08 juin 2012, 09:37   Re : Cinéma, encore
Le théâtre filmé de Sacha Guitry s'approche un peu de la question posée mais reste trop démonstratif.

Si Versailles m'était conté, etc.
08 juin 2012, 10:20   Re : Cinéma, encore
Peut-être le " Guerre et paix de " Cukor et certains films de Lubitsch ? Peut-être aussi le magnifique "Soleil trompeur" dont la première partie évoque les charmes d'une civilisation à l'européenne qui se meurt.
D'autre part dans les films sur la guerre de Sécession, les cinéastes américains prennent plutôt parti, bizarrement, pour le sud dont la civilisation raffinée héritée de de l'aristocratie européenne, française en particulier, semble les fasciner.
J'ai revu récemment à la télévision le Guépard qui est, en effet, un film vraiment magnifique, mais je persiste à trouver que la seule fausse note est Claudia Cardinale, bizarrement enlaidie par une coiffure qui lui tasse le visage, un maquillage blafard et des yeux trop charbonneux. D'autre part, je trouve qu'elle joue vraiment mal.
08 juin 2012, 11:19   Re : Cinéma, encore
Citation
mais je persiste à trouver que la seule fausse note est Claudia Cardinale, bizarrement enlaidie par une coiffure qui lui tasse le visage, un maquillage blafard et des yeux trop charbonneux. D'autre part, je trouve qu'elle joue vraiment mal.

Exact mais il se peut que le fait qu'elle soit de culture francaise puisqu'elle a grandi en Tunisie et y a accompli toutes ses études au lycée francais ait joué un certain rôle dans sa carrière car son talent d'actrice n'éclate pas l'écran. Visconti était par ailleurs francophile.

Je suis peut-être injuste mais est/était-elle vraiment belle ?
08 juin 2012, 13:38   Re : Cinéma, encore
Barry Lindon de Kubrick est le seul qui me vient en mémoire dans le genre.
Etonnant en effet qu'il n'y ait pas plus de film montrant l'élégance occidentale, et encore, est-ce un exemple frappant? Du moins assistons-nous au désir d'un homme de s'élever dans une société même si celle-ci décline. Aucune complaisance pour le héros très arriviste et peu noble en définitive, mais une jolie allégorie sur les nouveaux hommes au pouvoir se délitant au cœur de la décadence des anciens. A quoi rêveront les hommes de demain s'ils n'ont plus de beauté vers laquelle tendre?
08 juin 2012, 16:31   Re : Cinéma, encore
Le Guépard est visuellement bien meilleur que Barry Lyndon. Kubrick ne s'interdit pas les effets faciles, par exemple les gros plans pour s'assurer qu'on a bien compris. Parmi les films qui soutiennent quelque peu la comparaison, me viennent en effet à l'esprit, comme Albert, les adaptations de Forster par James Ivory, mais également quelques films de Minnelli, Senso de Visconti et certaines scènes de Max Ophüls.
Utilisateur anonyme
08 juin 2012, 16:45   Re : Cinéma, encore
C'est Barry Lyndon.
Le Guépard est un film miraculeux, adaptation par un aristocrate d'un roman écrit par un aristocrate sur un père aristocrate. Une des rares occurences d'adaptation cinématographique supérieure au livre original, malgré toute l'affection que j'ai pour le roman de Lampedusa. Il n'a, je crois, aucun équivalent.
Les vestiges du jour d'Ivory m'avait néanmoins fait une très forte impression, montrant la grandeur et la décadence de la noblesse anglaise par le prisme d'un de ses serviteurs. Un film tellement beau qu'on a du mal à croire que l'industrie cinématographique moderne ait pu l'enfanter. Anthony Hopkins et Emma Thompson, deux "stars" (comme Ivory) ont probablement aidé au financement d'un film qui va à ce point contre son époque.
08 juin 2012, 18:22   Re : Cinéma, encore
"Les vestiges du jour d'Ivory m'avait néanmoins fait une très forte impression, montrant la grandeur et la décadence de la noblesse anglaise par le prisme d'un de ses serviteurs. Un film tellement beau qu'on a du mal à croire que l'industrie cinématographique moderne ait pu l'enfanter. Anthony Hopkins et Emma Thompson, deux "stars" (comme Ivory) ont probablement aidé au financement d'un film qui va à ce point contre son époque."
En effet, c'est un film magnifique tiré d'un roman dont l'auteur est d'origine ... japonaise. Il montre toutefois l'aveuglement politique d'une certaine aristocratie anglaise.
08 juin 2012, 18:37   Re : Cinéma, encore
Senso
L'Homme à la caméra
Les Chevaux de feu
Couleur de la grenade
Les Damnés
L'Incompris
Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas !
Films français : Angèle, la Règle du jeu, un dimanche à la campagne
08 juin 2012, 19:18   Re : Cinéma, encore
Et pourquoi pas Marius, tant qu'on y est ?
09 juin 2012, 08:44   Re : Cinéma, encore
JGL, ce ne sont pas là des films qui mettent en avant la splendeur ou l'élégance d'une civilisation.
09 juin 2012, 11:20   Re : Cinéma, encore
Cela peut faire l'objet d'un débat.

"Senso", c'est la civilisation aristocratique de l'Italie du Nord-Est (Vérone et Venise), occupée alors par les Autrichiens, et qui va sombrer lentement après la défaite de Custoza; l'histoire racontée (liaison "impossible" entre une aristocrate italienne et un officier autrichien) est digne de ces histoires qui forment les livrets des opéras de Verdi - qui sont une des plus belles réalisations de la civilisation italienne.

"L'Homme à la caméra" est en partie un manifeste "formaliste" sur les possibilités de faire un film sans récit, sans personnage, uniquement avec des enchaînements métaphoriques d'images. C'est aussi, par ce qu'il montre (turbines, mécanismes, barrages, usines, voies ferrées, machines à vapeur, etc.), un film qui dément la thèse répétée partout de l'arriération de la Russie avant 1917 et qui célèbre les grandes transformations économiques et industrielles de la Russie des ingénieurs entre 1880 et 1917.

Les films de Parajdanov, outre qu'ils sont formellement splendides, sont faits d'images à la gloire d'une très ancienne civilisation (chants, paysages, villages, couleurs, vêtements, traditions, visages...) de l'Arménie et du Caucase.

"L'Incompris" de Comencini est certes un mélodrame (raison pour laquelle le film n'a pas été compris, surtout dans les décennies idéologiques de l'Europe, 1960-80, années de plomb et de béton armé), mais le mélodrame est un grand "genre" littéraire et populaire; et surtout le film est une admirable reconstitution de la vie menée à Florence par les riches anglais (en l'occurrence un Consul du Royaume-Uni) dans une villa (palladienne, si mes souvenirs sont exacts ?) entourée d'un très beau jardin...

"Mon Dieu, comment... ?," autre film de Comencini, est certes un film ironique ou critique, mais il met en scène, dans d'admirables images, la lente déchéance de l'aristocratie du Sud de l'Italie, au début du XXe siècle. On peut en dire autant de "La Règle du jeu" - pour ce qui est de l'aristocratie française et des modes de vie qui étaient les siens ou étaient censés être les siens.

Certes, "Angèle" est aussi un mélodrame, mais les plans du film qui se succèdent sont construits avec une grande rigueur - ce qui d'un point de vue formel va à l'encontre de l'esthétique supposée du mélodrame. L'héroïne (Orane Demazis : orthographe ?) a une voix nasillarde très désagréable, "populacière" (mais ce sont les débuts du parlant). Surtout, c'est un film sur la civilisation archaïque de la Haute Provence rurale, rude et pauvre, civilisation qui n'est pas éteinte au début du XXe siècle, civilisation fondée sur l'honneur, le nom, la réputation, la parole donnée et le "regain", la volonté de faire revivre une terre en grande partie abandonnée.

"Un dimanche à la campagne" est un petit chef-d'oeuvre sur la petite bourgeoisie de la fin du XIXe siècle. Renoir montre que, dans les films en noir et blanc, on peut faire voir la lumière, le scintillement des eaux, les changements de couleur de la végétation, la carnation de la chair et jusqu'aux désirs...
09 juin 2012, 12:32   Re : Cinéma, encore
"Une partie de campagne".
Utilisateur anonyme
09 juin 2012, 12:51   Re : Cinéma, encore
The Servant de Joseph Losey, dans une tonalité résolument décadente, offre une réflexion de grande qualité sur l'aristocratie et les risques auxquels elle est confrontée dans le monde moderne. Pour une fois, le qualificatif de film culte ne semble pas immérité.
09 juin 2012, 15:43   Re : Cinéma, encore
Colonel Redl, d'István Szabó.
09 juin 2012, 16:00   Re : Cinéma, encore
Max Ophüls ?
09 juin 2012, 16:42   Re : Cinéma, encore
Colonel Redl, d'István Szabó.

Ah, j'ai adoré ce film !

Oui, Max Ophüls , aussi.
La maison le Tellier est un film merveilleux en même temps qu'un bel hommage au charme de cette France paysanne et catholique où le rustre enrichi avait plus de délicatesse qu'il n'y paraissait , où le curé était bon vivant et le bordel bon enfant .

" Une partie de campagne" exact. "Un dimanche à la campagne " est un film de Bertrand Tavernier.
09 juin 2012, 17:07   Re : Cinéma, encore
Tout Bergman.
Pasolini : Oedipe, Médée, La ricotta.
Ophüls.
Fassbinder.
Sokourov.
Les frères Cohen.
Dreyer.
Tarkovski.
09 juin 2012, 17:31   Re : Cinéma, encore
Désiré
10 juin 2012, 00:54   Re : Cinéma, encore
Les vestiges du jour d'Ivory m'a beaucoup émue aussi, Anthony Hopkins est superbe dans ce film.

JLG, j'aime aussi beaucoup la lumière de Renoir, dans "Toni" elle avait "le scintillement des eaux, les changements de couleur de la végétation, la carnation de la chair et jusqu'aux désirs..." comme vous écrivez.
L'homme à la caméra me donne le tournis, le accélérés donnent un effet horriblement mécanique. Est-ce fait exprès?
Je n'ai pas vu "mon Dieu comment...?" mais l'incompris m'a beaucoup plu.

Désiré (j'ai beaucoup ri), le roman d'un tricheur ou le plaisir d'écouter parler un acteur qui aime écrire et le faire entendre.

J'ai beaucoup aimé l'œil du diable de Bergman.
Tout Joseph Leo Mankevitch
Casque d'Or
Utilisateur anonyme
10 juin 2012, 17:33   Re : Cinéma, encore
Chers In-nocents,
Merci beaucoup pour vos conseils qui devraient m'occuper quelques mois. Je partage la nuance émise à propos de Claudia Cardinale. S'agissant de Humbert Humbert, je ne le mets certes pas à la même hauteur que le prince Salina mais il y a quelque chose d'un peu désuet dans son élocution et ses tenues qui me plaît beaucoup.

Véra,
À quel(s) film(s) des frères Cohen pensez-vous en particulier ?
10 juin 2012, 22:50   Re : Cinéma, encore
Tess, de Polansky, d'après le roman de Thomas Hardy Tess of the d'Urbervilles. Rarement plus belle étude sur le "regain" chez une descendante de l'aristocratie anglo-normande devenue fille de journalier. Esthétique d'une magnifique clarté. Aucun défaut notable. L'écrivain "de terroir" qu'était Thomas Hardy fut un peu leur Giono.

[en.wikipedia.org]

Puisqu'il est question d'auteurs de terroir: Jean-Michel Thibaux (né à Toulon en 1949), auteur de La Bastide Blanche, pourrait bien être notre Thomas Hardy sans que cela n'émeuve grand monde
Utilisateur anonyme
10 juin 2012, 23:06   Re : Cinéma, encore
"Pique-nique à Hanging Rock", de Peter Weir : une plongée dans un collège de jeunes filles australien en 1900.
10 juin 2012, 23:46   Re : Cinéma, encore
Ce "Pique-nique à Hanging Rock" est un film d'horreur, comme peut être histoire d'horreur The Turn of the Screw mais le film est faible. Le récit original est une espèce de légende urbaine de l'Outback qui finit par prendre le tour d'un mythe fondateur (trouble et transformation de l'Occidental aux prise avec la nature sauvage et ses charmes au sens le plus fort de ce terme, et bien sûr, avec la nature du Sauvage). Un syndrome de Jerusalem à Ayers Rock, en quelque sorte. Le monde anglo-saxon est riche de ce type de phénomène. Quant on songe qu'il suffit à quelques Anglais de se trouver en vacances en France pour y "voir des choses"... et les chaînes de télévision anglaises d'en faire des documentaires. Telle famille ainsi, serait, en plein Cantal, tombé dans un "time-warp", une déchirure de l'espace-temps... il fallait s'y attendre, avec tous ces sauvages continentaux et leur magie noire, tout est possible...
10 juin 2012, 23:48   Re : Cinéma, encore
Citation
Maxime
Véra,
À quel(s) film(s) des frères Cohen pensez-vous en particulier ?

Il s'agit des frères Coen, mais je ne crois pas que leurs films correspondent à votre recherche.
11 juin 2012, 00:28   Re : Cinéma, encore
À propos de films australiens, j'en ai vu un récemment qui n’était pas mal, Sleeping beauty.
L'entrée en matière captive d'emblée : une sémillante jeune rousse se voit administrer dans un laboratoire, pour arrondir ses fins de mois, un tubage gastrique par voie orale.
Dans le silence aseptisé du lieu, les petits suffoquements de la brave ozie forcent l'admiration, et le laborantin placide ne manque pas, la sonde récupérée, de féliciter flegmatiquement la jeune femme en lui tapotant le bras : good job.

Plus loin, il sera même question d'Ingeborg Bachmann.

Mais cela non plus ne correspond pas à l’objet de la requête de Maxime, sinon qu'on y voit aussi des bourgeois se lamentant, in a modern fashion, sur le temps perdu.
Utilisateur anonyme
11 juin 2012, 01:00   Re : Cinéma, encore
Citation
Billy Budd
Citation
Maxime
Véra,
À quel(s) film(s) des frères Cohen pensez-vous en particulier ?

Il s'agit des frères Coen, mais je ne crois pas que leurs films correspondent à votre recherche.
Merci de la correction. Effectivement, pour en avoir vu deux, il ne me semble pas non plus que cela corresponde.
Certes, Cassandre, mais les options politiques peu clairvoyantes qu'adopte l'aristocrate n'entament en rien le dévouement du serviteur. Aucun des deux protagonistes masculins n'est d'ailleurs présenté négativement, ils sont plutôt l'objet de forces qui les dépassent. Faire un film sur un Lord nazi et un valet rigoriste, voilà qui ne manque pas d'esprit de résistance. Qui peut encore comprendre ce qui se joue entre ces deux représentants de l'ordre ancien, la belle servante interprétée par Emma Thompson et le riche américain interprété par Superman (quelle ironie de la part d'Ivory) ? La tragédie n'a plus de sens aujourd'hui, car plus rien n'est sacré.

Soleil Trompeur ressemble beaucoup, dans sa présentation de la vie de "Datcha", à un des premiers films de Mikhalkov, Partition inachevée pour piano mécanique. Partition.. a la beauté de Soleil Trompeur mais ne se termine pas terriblement.
11 juin 2012, 12:05   Re : Cinéma, encore
Citation
Johannus Marcus
Le Guépard est visuellement bien meilleur que Barry Lyndon. Kubrick ne s'interdit pas les effets faciles, par exemple les gros plans pour s'assurer qu'on a bien compris.

Visconti abuse bien du zoom, enfin surtout dans Mort à Venise.

Dans un tout autre registre, j'avais été frappé par Les Visiteurs, film vulgaire au possible, mais qui malgré lui sans doute, décrivait pertinemment La Grande Déculturation - en substance, les nobles ont été rachetés par leurs valets et vivent désormais désormais une vie petite-bourgeoise dans une maison phénix.

Cela dit, le film est tellement mauvais que je ne saurais le conseiller.

En revanche, L'Arche Russe ou Le Soleil de Soukourov peuvent je crois entrer dans la catégorie que Maxime recherche tout en étant d'excellents films.

En dépit de ce qu'en pense Orson Welles lui-même, La Splendeur des Amberson vaut aussi le coup d’œil.
11 juin 2012, 21:00   Re : Cinéma, encore
Citation
Maxime
Chers In-nocents,
Merci beaucoup pour vos conseils qui devraient m'occuper quelques mois. Je partage la nuance émise à propos de Claudia Cardinale. S'agissant de Humbert Humbert, je ne le mets certes pas à la même hauteur que le prince Salina mais il y a quelque chose d'un peu désuet dans son élocution et ses tenues qui me plaît beaucoup.

Véra,
À quel(s) film(s) des frères Cohen pensez-vous en particulier ?

Je ne les ai pas tous vus. "Fargo" jouit d'une grande réputation mais il fait partie de ceux que je ne connais pas.

"The Big Lebowski", le premier que j'aie vu, une fantaisie que je n'avais jamais vue au cinéma.

"The Barber" et "A Serious Man", formellement assez différents mais les deux traitent de l'absurdité de la vie et de la difficulté à tenir une position existentielle.

"No Country for Old Men", sorte de polar qui comme tout polar qui se respecte pose la question du mal.

Dans tous les cas, la direction d'acteurs est excellente.

Billy Bud a, par ailleurs, raison. Je m'étais trompée, c'est Coen sans h, d'une part. D'autre part, les thématiques sont très américaines et ancrées dans le territoire américain.
Utilisateur anonyme
11 juin 2012, 21:01   Re : Cinéma, encore
J'ai vu The Barber et No Country for Old Men, deux films très différents mais très bons.
11 juin 2012, 22:12   Re : Cinéma, encore
Citation
Véra
Je ne les ai pas tous vus. "Fargo" jouit d'une grande réputation mais il fait partie de ceux que je ne connais pas.

Fargo est le seul de leurs films que j'aime vraiment avec peut-être Miller's Crossing.
12 juin 2012, 08:56   Re : Cinéma, encore
Citation
Billy Budd
Citation
Véra
Je ne les ai pas tous vus. "Fargo" jouit d'une grande réputation mais il fait partie de ceux que je ne connais pas.

Fargo est le seul de leurs films que j'aime vraiment avec peut-être Miller's Crossing.


Il faut décidément que je les voie un jour !
12 juin 2012, 13:13   Re : Cinéma, encore
"Entre les murs" de François Bégaudeau est un film magnifique sur le devenir de l'Europe.
Plus sérieusement, "Ivan Roublev" de Tarkovski sur la Russie au moment des invasions mongoles.
12 juin 2012, 13:26   Re : Cinéma, encore
C'est Andreï Roublev et non Ivan Roublev, cher M. Petit-Détour. J'ajouterais que les titres s'écrivent en italique et non entre guillemets.
12 juin 2012, 13:27   Re : Cinéma, encore
Pour les "nouveaux", discussion non dénuée d'intérêt, ici même, autour de ce film des frères Coen, le 15 octobre 2008, et du roman de Cormac McCarthy duquel il est l'adaptation.
I C I
12 juin 2012, 13:43   Re : Cinéma, encore
Merci Félix.
Utilisateur anonyme
12 juin 2012, 14:21   Re : Cinéma, encore
Pour moi un des plus beaux fims français est "la grande illusion" aussi de Renoir "la regle du jeu" "french cancan", les films romantiques de l anglais Michael powell le cinéma de David lean, et puis le grand John Ford avec surtout le magnifique et ambigu "Prisonniére du desert", "qu elle etait verte ma vallée" et bien d autres
Parmi les films récent le superbe" History of a violence"
12 juin 2012, 17:17   Re : Cinéma, encore
Citation
Daisy
Parmi les films récent le superbe" History of a violence"

Je promets que ce n'est pas pour chipoter, je pense vraiment que cela a son importance, mais le film s'appelle A History of Violence - accessoirement, il n'entre pas davantage dans la catégorie évoquée par Maxime.
Utilisateur anonyme
12 juin 2012, 19:42   Re : Cinéma, encore
Le Messager (The Go-Between, titre préférable) de Joseph Losey scénario d’Harold Pinter d’après le roman de Leslie Poles Hartley
12 juin 2012, 23:22   Re : Cinéma, encore
Ah oui, inoubliable, mais bien oublié, The Go-Between de Losey, avec ce gamin qui court en tous sens dans les prés, entre les amants...

J'ai noté que l'an passé Alan Hollinghurst (né en 1954), auteur britannique de ce troublant chef-d'oeuvre, The Swimming Pool Library, a fait paraître ce que la critique anglaise désigne comme un chef d'oeuvre, apparemment dans la même veine esthétique que ce film et ce roman: The Stranger's child -- veine proustienne inversée puisque ce que recherche cet auteur selon ses termes serait ce qu'il désigne sans le connaître comme "inconnaisabilité du futur" (the unknowability of the future)...
12 juin 2012, 23:41   Re : Cinéma, encore
Les Duellistes de Ridley Scott, ou encore le Napoléon d'Abel Gance.
13 juin 2012, 08:21   Re : Cinéma, encore
Je suis surpris de ne pas voir cité ici Le désert des tartares.
La garde aux confins de l'Empire est-elle un sujet périmé depuis que la Diversité est venue nous apporter ses lumières et ses bienfaits?
Il est vrai que ce film n'a, à ma connaissance, jamais été édité en DVD.
13 juin 2012, 21:28   Re : Cinéma, encore
Amazon propose ceci, Cher Morel.
14 juin 2012, 09:32   Re : Cinéma, encore
Citation
Éric Veron
Amazon propose ceci, Cher Morel.

Ma connaissance était donc très imparfaite.
Monsieur Véron que les dieux appellent sur vous mille bénédictions ainsi que sur votre descendance que je souhaite nombreuse grasse et prospère jusqu'à la septième génération.
Utilisateur anonyme
14 juin 2012, 19:23   Re : Cinéma, encore
"Visconti abuse bien du zoom, enfin surtout dans Mort à Venise". Il ne s'agit pas de zooms mais de travellings avant. Cela fait à mes yeux une notable différence.
14 juin 2012, 20:54   Re : Cinéma, encore
Cher Morel, pour le moment ma descendance est restreinte, veille sur sa ligne et bosse dur pour assurer la gamelle mais je suis convaincu que vos bons vœux auront pour effet d’améliorer l’ordinaire dans cinq ou six générations. Je me permettrai alors de venir, souterrainement, vous porter mes remerciements.
14 juin 2012, 21:45   Re : Cinéma, encore
(En passant) Non, il s'agit bien de zooms. Visconti abuse très notablement des zooms avant et plus généralement des longues focales. Ça lui a été beaucoup reproché, peut-être par un snobisme anti-télévision (qui elle aussi, pour d'autres raisons, économiques notamment, abuse des zooms). J'aurais plutôt tendance à dire, pour ma part, que Visconti fait un admirable usage de l'abus des zooms avant et des longues focales, tout particulièrement dans Mort à Venise (comme Stanley Kubrick faisait un admirable usage de l'abus des zooms arrière dans Barry Lyndon).
Utilisateur anonyme
14 juin 2012, 22:27   Re : Cinéma, encore
Oui, vous avez raison pour Mort à Venise, mais il me semble bien que l'effet du zoom avait été anticipé dans les films précédents (Ludwig en particulier) par de nombreux courts travellings de recadrage dont l'élégance m'avait frappé. Le zoom est aussi un procédé que Fassbinder a beaucoup utilisé à la même époque, ou un peu plus tard, mais dans un répertoire beaucoup plus "kitsch".
14 juin 2012, 22:56   Re : Cinéma, encore
Cher Bruno A., voici une illustration du "zoom arrière" qui tombe à pic, parce que je suis sûr que Ludwig est postérieur à Mort à Venise.
Oh, je chipote....
Utilisateur anonyme
14 juin 2012, 23:36   Re : Cinéma, encore
Ah, oui il me faut vraiment revisiter mes classiques, et sans doute dans une période plus ancienne que Visconti usa des travellings dont je parle, dont les coups de zoom furent un perfectionnement.
16 juin 2012, 20:12   Re : Cinéma, encore
Pour ceux qui aiment les grandes fresques épiques situées à un moment charnière de l'Histoire, et qui évoquent aussi bien la nostalgie d'une époque que le crépuscule d'un monde, je conseillerais trois films : 1900 de Bernardo Bertolucci, La Porte du Paradis de Michael Cimino et Il était une fois en Amérique de Sergio Leone.
19 juin 2012, 21:40   Re : Cinéma, encore
Je me demande, Maxime, si le "Faust" de Sokourov ne pourrait pas vous plaire.


Utilisateur anonyme
19 juin 2012, 21:53   Re : Cinéma, encore
Utilisateur anonyme
20 juin 2012, 01:17   Re : Cinéma, encore
Chère(?) Véra,
Merci pour votre suggestion. Le Faust de Goethe fait partie des livres que j'ai le projet de lire cet été, j'essaierai de repenser lorsque je l'aurai lu à cette récente adaptation cinématographique.

J'en profite à nouveau pour tous vous remercier des propositions qui ont été faites. Tous les films que j'ai vus jusqu'à présent m'ont plu (Toni, Une après-midi à la campagne, Les Duelistes, Casque d'Or), en particulier le très épique Napoléon d'Abel Gance. La série des Sissi aurait pu beaucoup me plaire – c'est du moins ce que j'ai cru en voyant les premières très belles scènes – mais l'intrigue et les personnages m'ont rapidement semblé trop prévisibles. Ce fut néanmoins un moment "hors de l'époque" très agréable !
Utilisateur anonyme
20 juin 2012, 23:52   Re : Cinéma, encore
Citation
cassandre
"Les vestiges du jour d'Ivory m'avait néanmoins fait une très forte impression, montrant la grandeur et la décadence de la noblesse anglaise par le prisme d'un de ses serviteurs. Un film tellement beau qu'on a du mal à croire que l'industrie cinématographique moderne ait pu l'enfanter. Anthony Hopkins et Emma Thompson, deux "stars" (comme Ivory) ont probablement aidé au financement d'un film qui va à ce point contre son époque."
En effet, c'est un film magnifique tiré d'un roman dont l'auteur est d'origine ... japonaise. Il montre toutefois l'aveuglement politique d'une certaine aristocratie anglaise.

Pourquoi souligner que Kazuo Ishiguro est d'origine japonaise, comme si c'était là un défaut (le "toutefois" qui suit le laisse du moins entendre) ? On s'en moque ! Car il est anglais, nul doute là-dessus. Il suffit de lire The remains of the day dans le texte pour s'en convaincre : Ishiguro y utilise la langue anglaise la plus pure, la plus exacte, la plus raffinée qu'il m'ait été donnée de lire depuis... Forster.

Je vous conseille vivement cette lecture, dont la qualité est, à mon sens, mille fois supérieure au film d'Ivory (que je porte pourtant très haut d'ordinaire...) : film beaucoup trop démonstratif, au propos beaucoup trop appuyé, en regard du texte d'Ishiguro qui est, lui, toute en retenue, en pudeur, en finesse, en qualité d'observation (le narrateur est le butler, et son humble position, bien moins que dans le film, ne lui permet pas de juger son maître, Lord Darlington, il ne s'y croit pas autorisé, et ce n'est qu'entre les lignes qu'on devine les activités collaborationnistes dudit Lord.

Il me semble donc que c'est à Ishiguro, bien plus qu'à Ivory que reviennent les mérites de cette oeuvre effectivement majeure, et parfaitement à contre-courant (d'accord là-dessus : quel majordome aujourd'hui (même et surtout dans la très traditionnelle Angleterre) pourrait se comporter ainsi, se pénétrer à ce point de son rôle et ne jamais en outrepasser les limites?) Le défaut d'Ivory est précisément, en montrant trop la collaboration de Darlington avec les nazis, de franchir les limites que le personnage d'Ishiguro respecte de bout en bout...)
Utilisateur anonyme
21 juin 2012, 06:24   Re : Cinéma, encore
C'est un peu comme Antoine dans Les Faux-Monnayeurs ; il a le sens de sa mission auprès des Profitendieu.
21 juin 2012, 10:35   Re : Cinéma, encore
"Pourquoi souligner que Kazuo Ishiguro est d'origine japonaise, comme si c'était là un défaut "

Ah, mais je n'ai absolument pas voulu insinuer que c'était un défaut. Au contraire. Je suis admirative qu'un étranger ait pu à ce point capter ce qu'avait de grand le perfectionnisme que ce domestique mettait à accomplir sa tâche envers et contre tout comme un rituel quasi sacré et le raffinement qui ressortait de ce rituel.

Pour le reste, n'ayant pas lu le livre, je ne puis faire la comparaison avec le film.
Utilisateur anonyme
27 juin 2012, 23:46   Re : Cinéma, encore
Il y a aussi Tous les matins du monde, dont la musique est très belle.
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