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Communiqué n° 1399 : Sur l’allongement des vacances scolaires de la Toussaint

Communiqué n° 1399, jeudi 14 juin 2012
Sur l’allongement des vacances scolaires de la Toussaint

Le parti de l’Innocence exprime sa totale désapprobation face au projet de M. Vincent Peillon, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, d'allonger encore les vacances scolaires de la Toussaint.

Le parti de l’In-nocence rappelle que son propre programme en matière d'éducation demande au contraire le rétablissement de trimestres qui soient de véritables trimestres, sans interruptions sensibles en leur beau milieu. Il est absolument impossible d’établir une atmosphère de concentration et d’étude sérieuse avec des trimestres en lambeaux. De nouvelles classes sociales, et c’est tant mieux, ont accédé à l’éducation, y compris l’éducation supérieure. Elles découvrent qu’il ne s’agit pas seulement d’un avantage et d’un privilège de riches oisifs, comme elles l’avaient cru souvent, mais d’un processus rigoureux, qui exige de l'élève effort et application. Si cet effort et cette application, traditionnellement admis comme allant de soi dans le système scolaire classique, sont refusés comme trop durs pour les élèves contemporains et par eux, par leurs parents, leurs maîtres et leurs représentants médiatiques, politiques et pédagogiques, l’effondrement de l’enseignement et de son niveau général, déjà nettement observable, sera officiellement consacré, et il ne restera plus à ceux qui désirent apprendre et se cultiver qu’à se tourner vers de rarissimes mentors individuels.
15 juin 2012, 10:17   Rogner le "pic"
Entendu hier la curieuse justification du bien fondé de cette mesure, avancée par un membre de la FCPE. Selon lui, on observerait un "pic" d'"incivilités" et autres tensions à l'école entre novembre et décembre dont la cause serait à chercher, précisément, dans les trop brèves vacances de la Toussaint qui ne permettraient pas aux élèves de se reposer suffisamment. (il n'a pas dit "se reposer", bien sûr, mais un de ces verbes du jargon néo-psychologique que je ne mémorise jamais, assorti de considérations empruntées aux conclusions des experts de la chrono-biologie.)
Utilisateur anonyme
15 juin 2012, 11:02   Re : Rogner le "pic"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Une étude vient de montrer que pour la seule école primaire, les réductions d'heures de cours effectuées depuis une trantaine d'années ont abouti à la perte de l'équivalent d'une année scolaire.
« Il est absolument impossible d’établir une atmosphère de concentration et d’étude sérieuse avec des trimestres en lambeaux »
Il faudrait comprendre que cette impossibilité est précisément le but recherché.
Il faut voir également que ce genre de mesure ne peut qu'être plébiscité par des familles de plus en plus recomposées qui doivent jongler entre différents foyers avec leur marmaille. L'allongement des vacances d'icelle est certainement bien vu, de ce point de vue là.
Remarquez aussi que les vacances, dans l'état actuel de l'école, peuvent devenir pour certains un moment d'apprentissage privilégié, de lecture(s), de repos de l'esprit au loin de l'agitation, de la brutalité et de la nocence.
Le parti ne pourrait-il pas également produire un communiqué félicitant M. Peillon pour le retour de l'Histoire en classe de Terminale scientifique ?
L'école de demain fera partie du monde à l'envers qu'on nous construit. Cette institution est encore trop dure, s'y exerce encore une trop grande autorité malgré les violations quotidiennes de la relation maître-élève, jadis essentielle. Peillon pose donc un jalon, et bientôt le total des heures enseignées à l'école sera inférieur à celui du temps passé en classe. Avec la suppression possible des devoirs à la maison - une "évolution" somme toute logique dans une société livrée à la quête aveugle et maladive de droits -, les racailles en germe, effarants modèles identificatoires des enfants les plus civilisés, seront contents. Ils auront toute latitude pour s'adonner à leurs pratiques préférées: traîner, pourrir les lieux et la vie des autres.
Citation
Jean-Michel Leroy
Le parti ne pourrait-il pas également produire un communiqué félicitant M. Peillon pour le retour de l'Histoire en classe de Terminale scientifique ?

Si c'est l'histoire vu par Monsieur Peillon, qui ressemble à celle de Monsieur Mélenchon, il n'existe aucune raison de se féliciter. Qu’elle reste supprimée.
C'est ce que je me suis dit également : Vive le retour de l'Histoire ! Ah mais oui, l'Histoire selon les socialistes...
Et creuser les citrouilles pour Halloween, ça prend du temps !
L'école de demain fera partie du monde à l'envers qu'on nous construit.


Allons allons, pas si grave que ça ce "monde à l'envers"... puisque les experts savent, les lobbys savent, les sondages savent, les élites savent, et en plus ils ne risquent rien s'ils se trompent, ou à faire la piteuse démonstration qu'ils ne savent pas vraiment de quoi ils parlent. Nous vivons dans une société où les leçons ne sont retenues que dans l'optique de perpétuer/conforter/servir le pouvoir en place. Le messager indique t-il la présence d'une menace ? Au lieu de combattre la menace on y réduira ou laissera réduire le messager au silence : c'est clairement la définition d'une société de courtisans ; une telle société ne peut se développer que s'il existe en effet une Cour, quelle que soit la forme qu'elle prenne aujourd'hui sous nos yeux.
16 juin 2012, 11:08   Re : Rogner le "pic"
Citation
Orimont Bolacre
Entendu hier la curieuse justification du bien fondé de cette mesure, avancée par un membre de la FCPE. Selon lui, on observerait un "pic" d'"incivilités" et autres tensions à l'école entre novembre et décembre dont la cause serait à chercher, précisément, dans les trop brèves vacances de la Toussaint qui ne permettraient pas aux élèves de se reposer suffisamment. (il n'a pas dit "se reposer", bien sûr, mais un de ces verbes du jargon néo-psychologique que je ne mémorise jamais, assorti de considérations empruntées aux conclusions des experts de la chrono-biologie.)

L'hypocrisie de la FCPE est merveilleuse ! Il est vrai que les enfants sont plus fatigués à cette période comme nombre de gens d'ailleurs. Les jours raccourcissent, les virus pullulent, etc.
Cependant, un enfant / élève correctement éduqué a sans doute moins d'énergie pendant cette période mais ne se croit pas pour autant autorisé à insulter le monde !

Je crois surtout qu'un mois d'école pour certains enfants / élèves, cela fait déjà trop et leur est déjà insupportable. D'où les incivilités qui ne font qu'exprimer leur détestation, leur manque d'intérêt pour la chose scolaire qui, en outre, les plonge face à leur vacuité.

Il aurait sans doute été préférable pour ces élèves-là de leur permettre de quitter le système scolaire plus tôt en abolissant une bonne fois pour toute le "collège unique".
Utilisateur anonyme
16 juin 2012, 11:20   Re : Rogner le "pic"
La FCPE est composée d'Amis du Désastre encore plus enthousiastes que ceux des syndicats et des médias. Il faut le voir, il faut avoir fréquenté ces gens pour le croire.
16 juin 2012, 11:31   Re : Rogner le "pic"
Citation
Jack
La FCPE est composée d'Amis du Désastre encore plus enthousiastes que ceux des syndicats et des médias. Il faut le voir, il faut avoir fréquenté ces gens pour le croire.

Les parents de la FCPE veulent le beurre et l'argent du beurre. Incapables d'accepter que leurs enfants doivent faire des efforts à l'école et qu'ils ne sont pas forcément faits pour l'abstraction ou les activités manuelles, d'ailleurs, ils se sont constitués en groupe de pression pour obtenir ce qui les arrange pour leur engeance. Soit, en guise de réussite, une baisse des exigeances, afin de grossièrement donner le change.

Voyez la façon dont ils tenté de militer pour que les élèves du primaire n'aient plus de leçons à réviser le soir. Faut-il être irresponsable ! D'autant que les leçons à revoir ou réviser prennent entre dix minutes et quarante minutes en primaire, si l'instituteur étale bien le travail.
Et puis je suis navrée, lorsqu'il faut apprendre par coeur les tables de multiplication, les conjugaisons ou une poésie, il faut bien le faire à la maison !

Ecoutez, mon cher Jack, si ces gens n'ont pas d'autre ambition pour les enfants que d'être des ignorants, dotés d'une petite mémoire, tant pis pour eux !
Il faudrait malgré tout qu'ils comprennent que les parents de l'APEL n'ont pas leur démarche. C'est sans doute pour cela que les établissements privés ont de meilleurs résultats !
Sans compter qu'on y trouve guère de Mamadou déchaîné.
16 juin 2012, 11:31   Re : Rogner le "pic"
Il est vrai que désormais on apprend si peu à l'école de la République que l'on peut comprendre qu'elle soit considérée comme une contrainte inutile et par conséquent insupportable.
16 juin 2012, 11:42   Re : Rogner le "pic"
Citation
Cassandre
Il est vrai que désormais on apprend si peu à l'école de la République que l'on peut comprendre qu'elle soit considérée comme une contrainte inutile et par conséquent insupportable.

Il est injuste, Chère Cassandre, de dire qu'on y apprend peu. On y apprend peu dans certains établissements de par la démagogie et la lâcheté de certains qui y officient. Sans doute aussi parce que nombre d'écoles ont des classes composées quasi exclusivement d'immigrés qui n'ont guère d'intérêt pour la langue française. Doux euphémisme !

Ma fille est dans une école privée sous contrat. Les programmes sont les mêmes que dans le public et je vous assure que les programmes sont bien faits, tant en calcul, qu'en français et que les élèves apprennent beaucoup. Il est d'ailleurs très satisfaisant de les voir progresser pendant ces années de primaire, d'observer la façon dont leur personnalité évolue en fonction de leur apprentissage vers plus de raison, de subtilité, vers une ébauche de capacité analytique.

Surtout, il est très plaisant de voir un enfant fier de progresser, de grandir.

C'est tout le travail d'humanisation, je crois, qui est en jeu à ce stade.
Utilisateur anonyme
16 juin 2012, 11:43   Re : Rogner le "pic"
Chère Véra, je suis bien d'accord avec le fond de votre message. Ces gens veulent se défausser intégralement sur l'Ecole, et faire en sorte qu'elle ne soit plus qu'une vague garderie, un "lieu de vie", de "socialisation" ; en aucun cas un lieu d'étude, de travail, et moins encore de sélection. Bref, que l'Ecole cesse à tout prix d'être l'Ecole.

Cela dit, je pense que nous devrions à tout prix, sur ce forum (comme ailleurs...), nous interdire d'employer des expressions du type "Mamadou déchaîné" (sic).

Notre civilisation et nous valons mieux que cela.
Utilisateur anonyme
16 juin 2012, 11:49   Re : Rogner le "pic"
Je suis assez d'accord avec Jack...
Chère Vera, je visais plus particulièrement l'école publique (ma petite fille aussi est dans un collège privé où ça ne se passe pas trop mal).
On y apprend peu dans certains établissements de par la démagogie et la lâcheté de certains qui y officient.

Je crois au contraire qu’on apprend énormément dans les établissements en proie à la crise mimétique. On apprend qu’il faut laisser faire, laisser dire, surtout ne pas se rebeller, baisser le nez, prier pour qu’on ne devienne pas le bouc émissaire et puis se joindre à la meute avec un lâche soulagement lorsque la victime désignée est son voisin. C’est une très bonne initiation à la vie dans le monde de demain.

On y apprend aussi qu’il y a des gens contre lesquels il est dangereux de se rebiffer, fût-ce en les dénonçant à des autorités supérieures, tels les petits caïds, qui ont l’appui de toute leur bande, de leurs aînés, et de toutes les bandes de leurs aînés, et qu’il est d’autres gens contre qui on peut au contraire sévir impunément, tels les professeurs, qui ont statutairement un problème avec une mystérieuse substance qu’on appelle l’autorité. L’autorité a ceci de particulier (ce doit être un cas très paradoxal de physique des fluides) qu’on en a toujours soit trop, soit pas assez. On n’a jamais la quantité exacte. Un professeur qui tient en respect les petites crapules qu’il a devant lui et qui arrive donc à faire cours s’expose à d’infinis problèmes parce que les parents crapuleux rouspètent et que la hiérarchie du professeur le lâche à la première dénonciation. Un professeur qui se fait assassiner par les petites crapules est immédiatement accusé de manquer d’autorité (jurisprudence Montet-Toutain). Techniquement parlant, on peut avoir à la fois trop et pas assez d’autorité, et on est dans ce cas doublement coupable (cas de la professeur de maths de Béziers qui s’était immolée par le feu).
Après quelques recherches, j'ai découvert qu'avant la Grande guerre, la rentrée des classes était aux alentours du 1er octobre.

Plus tard, la dernière année avant le désastre, 1967-1968, la rentrée est le 15 septembre, et les vacances de Noël débutent le 20 décembre. Il y a des vacances pour Toussaint, qui commencent le samedi 28 octobre 1967 à la fin des cours.

Les deux premiers trimestres sont assez longs, 3 mois une semaine pour le premier, 3 mois pour le second, chacun coupés d'une semaine de vacances. Le dernier trimestre est court (du 19 avril au 29 juin), et ne comporte pas de vacances.

Dans ces conditions, est-il inepte de penser que le 1er trimestre actuel comporte deux semaines de cours de plus que ses équivalents d'autrefois ?
Dans mon enfance, et je crois toute ma scolarité, on rentrait le 1er octobre. Trois mois, c'était long pour ceux qui n'aidaient pas aux moissons ni aux vendanges.
Je crois d'ailleurs que la date de la rentrée n'était pas la même au collège et à l'école primaire.
Citation
Marc Briand
Dans mon enfance, et je crois toute ma scolarité, on rentrait le 1er octobre. Trois mois, c'était long pour ceux qui n'aidaient pas aux moissons ni aux vendanges.

C'est à vérifier mais je crois que la longueur des vacances d'été s'explique, en effet, par la nécessité pour les enfants de paysans d'aider aux récoltes et aux vendanges.
16 juin 2012, 14:06   Re : Rogner le "pic"
Citation
Jack
Chère Véra, je suis bien d'accord avec le fond de votre message. Ces gens veulent se défausser intégralement sur l'Ecole, et faire en sorte qu'elle ne soit plus qu'une vague garderie, un "lieu de vie", de "socialisation" ; en aucun cas un lieu d'étude, de travail, et moins encore de sélection. Bref, que l'Ecole cesse à tout prix d'être l'Ecole.

Cela dit, je pense que nous devrions à tout prix, sur ce forum (comme ailleurs...), nous interdire d'employer des expressions du type "Mamadou déchaîné" (sic).

Notre civilisation et nous valons mieux que cela.

"Mamadou déchaîné" : c'est pourtant ce dont il s'agit, hélas ... Tous les jours, je passe devant une école et un collège de mon quartier et aux heures de sortie, je vois des enfants et des adolescants déchaînés ou au contraire apathiques, qui crient, s'invectivent et regardent les passants d'un air malveillant. Il se trouve qu'ils sont issus de la diversité. Il serait certainement moisn provocateur d'écrire des "jeunes issus de l'immigration" mais j'aurais alors le sentiment de jouer le jeu d'une certaine bienpensance. Cependant,je comprends votre point de vue, s'exprimer de la sorte, c'est se mettre au même niveau. Me trompé-je ? Néanmoins, le dire de façon plus enrobée, dans une société qui oeuvre à masquer cette réalité, c'est peut-être perdre en efficacité. C'est aussi risquer d'avoir quelque activiste du MRAP en profiter pour chercher des noises au forum, d'ailleurs. C'est un risque à prendre plus que jamais en considération !
Tout cela pose une question : quels mots choisir pour combattre le conformisme lénifiant du politiquement correct ? Cela dépend sans doute des circonstances.

Pour en revenir à cette FCPE et à ses membres qui demandent à être leurrés, qui sait quand cette association fut fondée, par qui et avec quel arrière-plan politique ?
Et qui sait comment elle est devenue majoritaire et comment elle s'est retrouvée si proche des instances politiques du PS ?
Wikipédia, chère Véra, toujours Wikipédia.
Utilisateur anonyme
16 juin 2012, 14:58   Re : Rogner le "pic"
Utilisateur anonyme
16 juin 2012, 15:36   Re : Rogner le "pic"
Je ne suis pas un grand spécialiste de ce courant, mais il semblerait que la FCPE et le pédagogisme en général soient une émanation d'une certaine gauche chrétienne, qui semble avoir sombré, culturellement, à la faveur de Mai 68, de Vatican II, et autres inflexions malheureuses de l'histoire récente.
Tout cela pose une question : quels mots choisir pour combattre le conformisme lénifiant du politiquement correct ?

Voilà une question qui ne me parait pas anecdotique. Elle représente l’une de mes attentes envers ce forum. La réponse n’est pas facile à trouver, sans doute n’est-elle pas absolue ni définitive, ni la même pour chacun et vous en délimitez fort bien les risques, chère Véra. Je trouve que le Renaud Camus a su trouver ce ton pour lui-même ainsi que dans les communiqués, même si le style parapluie avalé peut parfois prêter à sourire.
Il me semble que cet allongement des vacances de Toussaint est de quelques jours à peine, ces vacances durent déjà dix ou onze jours. L'argument de la FCPE me semble bien spécieux, quand on constate que les incivilités, comme on disait sous Jospin, augmentent en période de vacances (ou de grève des enseignants), puisque les élèves sont livrés à eux-mêmes. Les vitres de la salle de sport que je fréquente ont subi des incivilités lapidaires pas plus tard qu'hier, à la sortie de cours présumés dans le collège voisin.

D'autre part, M. Jean-Marc fait bien de rappeler les anciens calendriers scolaires, la rentrée en octobre, etc ... C'est à se demander si, au fond, la durée du temps passé "entre les murs" poreux de l'institution n'a pas augmenté, tandis que la substance du savoir transmis s'évaporait mystérieusement. Professeur en classe de première, je consacre beaucoup de temps à faire réviser l'oral et l'écrit du bac à mes élèves en fin d'année, cessant à Pâques d'ajouter de nouveaux textes et notions à leur "liste". Si je ne sacrifiais du temps de cours à faire revoir aux élèves ce qui a déjà été vu, la plupart ne ferait pas cet effort de révision chez soi. Inversement, les plus consciencieux se lancent avec beaucoup d'ardeur dans des révisions globales, des amas de fiches, des achats de para-littérature médiocre sur la littérature, sans la moindre idée de la méthode à suivre pour préparer personnellement un examen, ce qui prouve bien que certains apprentissages n'ont pas été faits à l'école primaire et plus tard.

En d'autres termes, les lois, règlements et autres réformes ne me semblent faits que pour entériner ce qui a déjà lieu sur le terrain, à quoi l'on veut donner une sorte de légalité. La question réelle me paraît moins concerner la quantité de temps passé à l'école, que sa qualité.
Mon cher Henri, il faut aussi s'attarder sur cette idée d'incivilités, assez récurrente pour nous apprendre quelque-chose, le dévoiement de l'institution scolaire.
Le rôle de l'école n'est pas de lutter contre les incivilités mais de transmettre des connaissances, des méthodes de travail et d'analyse.
Or force est hélas de constater qu'à défaut de remplir cette mission et faute de reconnaître que tous les élèves ne sont pas faits pour suivre un cursus long, les instances ministérielles ont lentement transformé l'école en une vague garderie, à vocation "socialisatrice". Mission socialisatrice molle, d'ailleurs puisque l'époque est au lénifiant.

Il serait bon (mais ne rêvons pas !) que d'aucuns dans les sphères décisionnaires se rappellent d'une chose. Les écoles de la IIIe République remplissaient cette fonction de socialisation. Simplement, moins naïfs qu'aujourd'hui, les maîtres s'appuyaient sur une autorité de fer et non sur quelque bavardage post-rousseauïste et lacrymal.

Il n'empêche que ceux qui arrivaient à s'extirper de leur milieu étaient alors plus nombreux qu'aujourd'hui et que ceux qui apprenaient, ce qu'ils avaient appris, ils le savaient bien.
Vous avez raison, chère Véra, le temps ne fait rien à l'affaire.
La FCPE, et le SNES, et le SGEN... la plupart des syndicats de professeurs et de parents d'élèves sont à l'origine de l'Ecole compassionnelle.

A propos de l'adjectif "compassionnelle", je rassure les puristes, son emploi est, à mes yeux, une sorte d'hommage à l'écrivain Hervé Guibert.
En quelque sorte, la proto-école compassionnelle...
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