Dans l'Orient désert, quel devint mon ennui !

Je viens à vous, ô Vénérables In-nocents assemblés sur les pentes de la belle montagne que l'on devine dans le logo, pour vous confesser publiquement que je suis devenu un monstre. La Syrie me fait périr d'ennui. Je devrais m'indigner, sangloter aux terribles nouvelles qui nous arrivent de ce pays. Or, je m'en fous totalement, je ne clique même plus sur les articles que le quotidien-du-soir-ignoble-mais-plein-de-détails-vrais consacre à ces horreurs. 65 morts aujourd'hui, ah bon ? 37 ou 88 hier, ah tiens ? 93 morts pour un vendredi, jour des manifs de sortie des mosquées, c'est un peu faiblard. Ils auraient pu arriver à la centaine pour marquer le coup. Voyez jusqu'à quel point de cynisme abject j'en suis arrivé, jetez-moi des pierres, je vous en prie.
Koffi Machin discute avec Sergueï Truc, inamovible ministre des Af. étrangères du gouvernement des Ours de Moscovie, et alors ? Un garçon de treize ans se fait couper le pénis en rondelles. Curieux ! Dans l'Orient classique qui savait se tenir, on ne castrait que les jeunes Noirs. Qui d'ailleurs l'avaient bien mérité, si j'en crois le conte des Trois Eunuques dans ces merveilleuses "Mille et Une Nuits" (traduction Mardruze, je vous en prie, surtout pas une autre). On a peu remarqué combien ces contes sublimes étaient d'un racisme anti-noir révoltant. Que fait Dominique Sopo ? Il dort ? Il faut tout de suite traîner l'auteur en justice. Avec qui, à votre avis, forniquent les femmes de Schariahr au début du recueil ? Pourquoi jouissent-elles si fort que le roi décide d'en tuer une après chaque nuit d'amour, jusqu'à ce que Schéhérazade invente sa ruse ? Les "Mille-et-Une Nuits" dégoulinent de jalousie arabe sur les avantages intimes des Noirs, personne à ma connaissance n'a jamais osé le dire.
Le drame de la Syrie, c'est qu'elle arrive trop tard. La pièce "Printemps arabe" a déjà été jouée dans plusieurs pays, et elle s'est avérée un four retentissant. Si le boucher de Damas est chassé de sa boucherie, les chrétiens, Alaouites et autres Druzes se feront découper à leur tour en rondelles. Les sunnites instaureront une charia qui lavera plus blanc que partout ailleurs. Le monde arabo-musulman est d'une prévisibilité à mourir d'ennui. Mais n'insistons pas, puisque toutes les civilisations se valent, selon l'affirmation péremptoire de mon cheval.
Il y aura plus de plaisir à relire "Bérénice" et à trembler au sort incertain de l'amour entre la reine syrienne et l'empereur de Rome. "Et que le jour commence et que le jour finisse Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice", ah voilà la vraie actualité !

J'admire l'envolée, le style, depuis longtemps, moi aussi, l'Orient m'emmerde !

Oui, Alain N. Pas d'individualités en Orient, pas d'héroïsme, seulement ces grands courants d'eau sale aussi prévisibles que la marée bretonne. "Circulez...", etc.

"(traduction Mardruze, je vous en prie, surtout pas une autre)"

Ah non alors ! Pas très galant, ce voeu.

"Le drame de la Syrie, c'est qu'elle arrive trop tard. La pièce "Printemps arabe" a déjà été jouée dans plusieurs pays, et elle s'est avérée un four retentissant."


J'espère (pour nous) que l'Algérie ne jouera pas la pièce "Printemps arabe"... Pour le reste, pas de quoi en être fier mais je partage assez votre indifférence.

Faites excuses, cher Orimont, Antoine Galland a émasculé si j'ose dire le texte original. Le XVIIIème siècle à ses débuts n'avait pas conquis son audace dans les sujets érotiques. Le Docteur Mardrus, d'origine égyptienne sauf erreur, était l'ami des symbolistes, il écrit comme eux un français fleuri et raffiné qui convient très bien à ces contes. Si vous les lisez avec les illustrations de Van Dongen, vous n'aurez plus jamais besoin d'aller consulter les sites pornos américains (je blague, je blague !)