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Suppression des notes à l'école, ça continue

Envoyé par Vivien 
"Après avoir produit une lettre stupéfiante au CNAL pendant sa campagne, François Hollande semble imposer ses idées subrepticement au milieu éducatif, occasionnant parfois des cacophonies avec son ministre. Le samedi 26 mai 2012, au congrès de la PEEP (la toute-puissante Fédération des Parents d’Elèves de l’Education Publique), Vincent Peillon, minisitre de l’éducation nationale, a annoncé dans un discours-programme qu’il souhaitait – parmis d’autres idées égalitaristes et un obscur projet “art et école” – “faire évoluer la notation pour qu’elle ne soit pas perçue comme une sanction” invitant à un « changement de pédagogie » afin de placer le « bien-être des élèves » au cœur du projet scolaire. Le 7 juin 2012 François Hollande, lors d’une visite à l’école des Trois cahiers à Dieudonné (Oise), affirmait lui que « des notes, il en faut ».

Pourtant, l’adjoint de Vincent Peillon, Bruno Julliard (celui-là même qui avait porté la fronde contre le CPE en 2006, bloquant les universités pendant plusieurs mois), en remet une couche. Il s’est rendu jeudi dernier dans un colloque de l’obscur «Mouvement contre la constante macabre», qui défend l’idée selon laquelle le système de notation permettrait au professeur de scinder ses élèves en différentes groupes (les bons, les moyens, les mauvais), afin d’éviter d’être suspecté de laxisme. « Il lui faut donc toujours une part d’élèves en échec », continuent-ils, en proposant donc la suppression de la notation à l’école. Estimant que ce mouvement avait «un rôle important à jouer», Bruno Julliard manifeste la partie cachée de la conception socialiste de l’éducation.

Une conception de l’éducation qui voit dans la note un facteur discriminant et inégalitaire. En voulant supprimer les notes afin de ne gêner surtout aucun mauvais élément, la gauche retombe en fait dans ses travers idéologiques qui oeuvrent au nivellement complet de la population, dans une éducation nationale à tendance totalitatiste. Il semble que l’idéologie de la “Nouvelle éducation” et de l’égalitarisme forcé, pris dans le moule étatiste, prenne le pas sur le bon sens et les techniques éprouvées de la pédagogie traditionnelle. En ces temps de chahut généralisé dans les écoles et de la multiplication des causes de la déconcentration des élèves, l’évalutaion chiffrée des compétences constituent plus que jamais le moyen de concerner les éléves par leur propre réussite, et d’évaluer leurs compétences de manière objective."

Source : [www.itinerarium.fr]
Le terme de sanction est un fantasme, les notes n'ont jamais été qu'évaluation et encouragement à progresser.
Avoir choisi Bruno Julliard comme conseiller n'était pas une riche idée de Vincent Peillon !

Disons les choses clairement, étudiant médiocre, ancien président de l'UNEF (syndicat qui milite en faveur de la nullité dans les universités), n'ayant dû son ascension politique qu'à son activisme, Julliard ne peut que défendre la médiocrité.
Le plus pernicieux dans cette histoire n'est pas tant le "nivellement" que l'irréalité dans laquelle sont maintenus les élèves. Jusqu'au bac, ils évoluent dans une sorte de monde fictif où personne n'est sérieusement "noté". Les lycéens, par exemple, obtiennent leur bac dans une tolérance très large en matière de fautes d'orthographe. Puis, s'ils ne s'inscrivent pas à l'Université (où la fiction demeure) et décident de passer un concours d'entrée à telle ou telle école en vue d'apprendre un métier un brin relevé (orthophoniste, par exemple, très en vogue en ce moment), c'est bien souvent une simple épreuve de dictée, une bonne vieille dictée d'antan, avec son bon vieux et inflexible seuil de fautes éliminatoires, qui se présente comme première épreuve et qui les plombe d'entrée, eussent-ils consciencieusement faite leur la tournure d'esprit du temps. Les voilà bien bernés ! Tout se passe comme si, des années durant, on leur avait joué un bon tour.
Ce bon tour, Orimont, c'est la spécialité des socialistes depuis Mitterrand, des vendeurs d'illusions, des flagorneurs de Narcisse ... Jack Lang en est une bonne illustration avec son loisir-divertissement à la portée de tous, sa fête de la musique où n'importe qui peut donner le la.
Non, c'est la spécialité de l'ensemble du complexe médiatico-politique, de l'ensemble de l'oligarchie en place, laquelle ne rêve que d'instaurer une bonne fois pour toutes la cacocratie, de l'ensemble des forces politiques dites "de gouvernement" ou "républicaines" — ce qui inclut Mélenchon mais pas Marine le Pen — : n'oubliez pas qu'une bonne partie des réformes qui ont mené au désastre scolaire, et notamment le collège unique, ont été faites par la droite.
Le désir de voir disparaître les notes trahit une haine du mérite et de la distinction. L'élève médiocre doit être l'égal de l'élève brillant. On remplace donc la notation par "l'évaluation des compétences" (acquis - non acquis - en cours d'acquisition). Il n'y a, de ce fait, plus de différence entre le génie et le tâcheron puisque tous deux savent, par exemple, conjuguer le présent de l'indicatif. Cette machine à décerveler est aussi une machine à fabriquer de faux bacheliers. Après les poulets, les diplômés élevés en batterie.
Il n'y a, de ce fait, plus de différence entre le génie et le tâcheron puisque tous deux savent, par exemple, conjuguer le présent de l’indicatif.

Varichkine, vous ne croyez pas sérieusement que les gamins de nos collèges ou de nos lycées savent conjuguer le présent de l’indicatif, même d’un verbe du premier groupe.
"L'élève médiocre doit être l'égal de l'élève brillant."

Jusqu'à ce que l'élève médiocre soit renvoyé à sa médiocrité par la première dictée qui passe et a vite fait de le remettre à sa place, ce qui, d'ailleurs, ne l'empêchera pas d'applaudir à la suppression des notes et de la rigueur le jour où lui-même inscrira ses propres enfants à l'école car on lui aura aussi retiré, pendant toute sa scolarité, l'usage d'un minimum d'esprit critique.

La hiérarchie, les notes, les sanctions, l'exclusion, l'élève médiocre ne les accepte, ne les comprend, ne les trouve parfaitement justifiées que dans le cadre d'un casting pour devenir "la nouvelle star", où elles s'exercent sans appel. Ce n'est pas seulement parce que prétendre devenir "la nouvelle star" est devenu une ambition existentielle infiniment désirable, c'est aussi parce que la nécessité d'établir une sélection, une hiérarchie, s'exprime immédiatement, dès le début du parcours de la "star" en herbe, et non pas après l'avoir laissée chanter faux pendant des mois et des années avant de la soumettre à deux exercices de vocalises de base qui ruinent en un instant ses espérances, comme fait la dictée proposée aux bacheliers bernés.
Cher Chatterton,

Il y en a, il y en a... De toute façon, ce n'était qu'un exemple, voire une hypothèse.

Cher Orimont Bolacre,

Si j'en crois le message de Christophe Rivoallan à propos de la Novlangue, la réforme est en marche. Avec un peu de bonne volonté, les Gadet, Candea et Bertucci parviendront à tout "égaliser". L'élève médiocre sera alors renvoyé à sa "créativité".
Savez-vous que les "libres enfants de Summerhill" considèrent leur scolarité comme réussie, même s'ils conviennent n'avoir pas appris grand chose durant leurs épanouissantes "études".
L'ignorance procure à certains d'étranges voluptés.
L'ennui, c'est qu'il faut très peu de personnes instruites, savantes, responsables et actives pour "faire tourner" une société et l'on doit admettre que de grandes choses ont été accomplies, en tout domaine, du temps où une très large partie des habitants de la planète était totalement analphabète et n'avait pas appris grand chose, du point de vue des connaissances abstraites. Dans le fond, il est inutile, d'un simple point de vue pratique, esthétique, social, "culturel", ou même, oserais-je, simplement humain, que les hommes ne soient pas ignorants. Ce qui compte bien plus, c'est qu'ils soient occupés. Les ignorants de jadis ne manquaient pas d'occupations, Dieu sait ! et il était très simple aux personnes instruites de leur en trouver, ne fût-ce qu'en les mettant à leur service afin qu'elles aient tout loisir de s'instruire encore plus avant.

Ce pauvre diable de festivus recompose cette masse ignorante de toujours mais on ne sait pas trop comment l'occuper. Alors on le flatte au petit bonheur la chance, au gré de jongleries intellectuelles de plus en plus difficiles à soutenir, non sans le conduire lentement mais surement à la reine des occupations : s'entre-tuer.
Utilisateur anonyme
27 juin 2012, 15:37   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
L'homo festivus est joyeux, accueillant et violent.
Cher Orimont Bolacre,

Les ignorants de jadis avaient une certaine utilité : ils cultivaient la terre ou travaillaient dans les usines. Quand on a abandonné la terre et que l'on a remplacé les ouvriers par des machines dans les usines, il a fallu occuper ces inactifs, en effet. Mais, dans le même temps, l'éducation est devenue un droit, et certains ont considéré que le diplôme en était également un. Au nom de ces principes, on a fait des diplômés.
A présent, on ne veut plus de conscrits, on veut des bacheliers. Et on en aura bientôt autant que jadis des bidasses.
Comment des gens qui ont eux-mêmes travaillé, passé des examens, des concours difficiles, peuvent-ils à ce point mépriser les enfants d'aujourd'hui ? On est exigeant avec ceux qu'on aime, non ?
Utilisateur anonyme
27 juin 2012, 17:49   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Comme tous les participants de ce forum, je suis évidemment pour la conservation des notes à l'école. J'ai sous les yeux une copie d'une étudiante qui est à l'université (en licence 1 de lettres modernes pour être plus précis) ; et lorsque je lis des passages comme celui-ci, je n'ose imaginer quel aurait été son niveau si elle n'avait jamais été notée :

"Aujourd'hui, à l'époque du roman français contemporain, plusieurs écrivains ou philosophes reflechissent sur la nature, l'activité qu'emmène le roman de toutes époques confondues. Le roman est un genre encré dans l'histoire de France voire du monde. Nous parlons souvent de grand roman ou de "classique", il permet la distraction, l'analepse, l'inspiration. Chaques auteurs de roman s'affirment dans leur style nottament pour creer un lien ou non avec les lecteurs. Le roman permet surtou l'affirmation des valeurs et des attentes."
Citation
Marc Briand
Le terme de sanction est un fantasme, les notes n'ont jamais été qu'évaluation et encouragement à progresser.

Oui, j'ajouterai que c'est apprendre le principe de réalité, que Freud distinguait du principe de plaisir.
Cher Marc Briand,

Croyez-vous qu'un "pégagogiste" ou un démagogue puisse aimer les enfants qu'il prétend instruire et éduquer ?

Cher Joseph,

Ce passage est un chef-d'oeuvre en comparaison de ce que la majorité des bacheliers peuvent produire.
Je veux dire, cher Varichkine, que transmettre ce qu'on a reçu, en l'améliorant si possible, est déjà une forme d'amour. Ou bien, pourquoi des gens qui ont beaucoup reçu sont incapables de donner ?

Une copie ancienne du Concours Général :
Mireille Sorgue
Je suis frappé par la coexistence entre une syntaxe et une orthographe à l'extrême limite de l’illettrisme et l'emploi d'un vocabulaire savant (ici "analepse"). Voilà qui est très caractéristique de ce que produit la pédagogie modernœud.
Pour ceux qui veulent rire (ou pleurer, c'est selon) deux minutes : Des perles de haute volée philosophique dans les copies du Bac
Utilisateur anonyme
27 juin 2012, 23:45   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Excellent !
Cher Marcel Meyer,

Vous mettez le doigt sur un aspect essentiel de la pédagogie moderne. Le plus ignare des élèves connaît son catéchisme "pédagogiste" par coeur. Il ne sait pas conjuguer le passé simple, mais truffe ses copies de termes tels que "champ lexical", "modalisateur", "anaphore"...
Utilisateur anonyme
28 juin 2012, 12:02   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Vous avez bien raison. Ils ne savent pas écrire, mais ils connaissent très bien les termes techniques. D'ailleurs, cette étudiante évoquait dans sa copie la notion de "transfictionnalité".
Cher Marc Briand,

Les apprentis sorciers de la pédagogie traitent les élèves comme des rats de laboratoire. En toute bonne conscience, ils les sacrifient au nom de l'égalité et du progrès. Ils ne veulent pas transmettre un savoir, élever des individus, mais modeler des créatures à l'image de leurs rêves fous.
Il s'agit je crois du syndrome Diafoirus : une pédanterie de pseudo-savant m'as-tu-vu alliée à une grossière inculture, une intolérance sans faille et une immense satisfaction de soi-même.
"Il s'agit je crois du syndrome Diafoirus : une pédanterie de pseudo-savant m'as-tu-vu alliée à une grossière inculture, une intolérance sans faille et une immense satisfaction de soi-même."

Entièrement d'accord avec vous, cher Marcel.
Utilisateur anonyme
28 juin 2012, 12:47   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
C'est ce qu'expliquent de nombreux auteurs (de Closets, Pennac...) : la réelle érudition, l'amour des livres, de la littérature, des auteurs, l'intimité avec les œuvres sont remplacés par du jargon néo-déconstructionniste, pseudo-analytique et d'aucune utilité pour des élèves qui n'ont encore rien lu. En résultent ces copies ridicules, parsemées et de fautes d'orthographe, de conjugaison, de syntaxe et de termes compliqués.
Utilisateur anonyme
28 juin 2012, 12:48   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Un exemple emblématique étant celui du terme oxymore qui a connu, comme le fameux opus, une fulgurante fortune au sein du bon peuple.
La littérature est une maladie, il faut bien connaître le nom des médicaments : c'est celui des figures de style qui jouissent depuis quelques années d'une grande faveur -- et très comique -- dans les cours de français, dès la sixième.
Oui, cher Jean-Michel Leroy, avec quelques hésitations quant à son genre.

Cher Orimont Bolacre,

J'ai connu un professeur (une "professeure") qui faisait étudier les déictiques à ses élèves de sixième.
La pédagogie à but non élitiste est denevenue plus pédante -- et plus rasoire -- que ne le fut jamais celle a but élitiste.
Si encore tout ce monde était à jour sur le plan scientifique ! Mais les programmes affichent un retard scientifique d’une bonne trentaine d’années. On continue à tartouiller du Propp et du Greimas, alors que :

1. ces modèles ont été disqualifiés depuis longtemps par la recherche sérieuse ;

2. on n’en a jamais fait qu’une application tellement approximative qu’elle ne rime rigoureusement à rien. Si c’est pour raconter à des élève de sixième qu’une histoire, en général, raconte quelque chose qui arrive à quelqu’un, qui rencontre sur son chemin certains obstacles, il est parfaitement inutile de convoquer un arsenal conceptuel dérivé de Greimas. Il suffit de le dire comme je viens de le dire.
Ceci dit, il me semble que le système de notes de 0 à 10 (je pense que c'est celui en vigueur dans le primaire, mais je peux me tromper) est d'une inefficacité redoutable.

Je serais plutôt partisan d'un système distinguant les deux matières de base (français et mathématiques) de toutes les autres. Dans ce cadre là, pour les matières de base, il y aurait deux notes : satisfaisant ou insuffisant. C'est compréhensible par tous, alors que la "moyenne" ajoute des torchons et des serviettes (comment le fait d'être bon en maths permet-il de compenser le fait qu'on soit nul en français ? mystère) et surtout n'est pas une "moyenne", puisqu'elle n'est pas la moyenne des notes.

Pour les matières autres, je pense que ce n'est pas très grave si un élève du primaire les maîtrise mal.
Vous préconisez un système de notation binaire (0 ou 1) pour les mathématiques et le français, et l'absence de notation dans toutes les autres matières pour les élèves de primaire ? Jean-Marc, envisagez-vous de prendre votre carte au « Mouvement contre la constante macabre » ?
Contre la quoi ?


Je pense simplement qu'un élève qui ne maîtrise pas les bases de notre langue et les bases des mathématiques ne doit pas être admis au collège, il ne me semble pas nécessaire de tourner autour du sujet pendant des heures...
Le « Mouvement contre la constante macabre », cité dans l'extrait en tête de ce fil (une association d'Amis du Désastre qui envisage de supprimer les notes).
Il s'agissait d'ironie de ma part pour souligner le fait que votre proposition me semblait aller dans le sens de ceux qui veulent un nivellement par le bas...
Je ne vois pas bien en quoi identifier les élèves insuffisants et leur faire quitter l'enseignement traditionnel en fin de primaire est un nivellement par le bas...
C'est le fait de n'avoir le choix qu'entre deux notes ("satisfaisant ou insuffisant", comme vous dites) qui me faisait dire ça. Avec un tel système, on ne distingue plus un élève moyennement bon d'un très bon élève. Cela m'a fait pensé au système américain, qui a cru bon de remplacer, pour des raisons de politiquement correct, les notes chiffrées par des notes symbolisées par des lettres (A, B, C, etc.) Il s'agit là encore d'une façon de brouiller la notation ; avec la note chiffrée, on sait à quoi s'en tenir : 0/20 signifie que rien n'a été fait, 10/20, que la moitié du devoir était bon, 20/20, qu'il n'y a aucune faute, etc. Avec des notes en lettres, on ne sait plus bien qui représente quoi.
La méthode de ceux qui veulent niveler par le bas est toujours de rendre la notation moins fine et moins lisible, jusqu'à la supprimer complètement. L'égalitarisme veut croire en un monde où tout les individus auraient des capacités égales. Comme cela ne correspond pas à la réalité, et comme on ne peut pas "redistribuer" les capacités intellectuelles (comme on redistribue l'argent par l'impôt et l'Etat-providence), les égalitaristes sont obligés de faire en sorte que les capacités des meilleurs ne puissent pas s'exprimer, et pour cela, il convient de les noyer dans la masse en ne les distinguant plus. Les notes sont considérées comme stigmatisantes non pas parce qu'elles stigmatiseraient ceux qui les reçoivent, mais parce qu'elle ne font que révéler au grand jour une vérité que les Amis du Désastre refusent de voir (à savoir le fait qu'il y a des bons et des mauvais). Moralité : pour faire tomber la fièvre, cassons le thermomètre. Ne pas noter les élèves est un moyen de ne pas distinguer les bons des mauvais et donc de ne pas voir qu'il existe des différences. On est exactement dans la même logique que lorsque les médias refusent de voir les choses en face au sujet de l'immigration pour ne pas "stigmatiser" : ils refusent obstinément de se donner les moyens de mesurer une réalité car si celle-ci éclatait au grand jour, elle ne ferait qu'infirmer leurs présupposés idéologiques.
Le système A, B, C, D, E me semble pertinent pour des épreuves qui ne sont ni des QCM, ni des devoirs scientifiques dans lesquels les réponses partielles ne peuvent être que vraies ou fausses.

Considérez une copie de philosophie. Je pense qu'il est déjà assez difficile de dire si elle est très bonne, bonne, moyenne, médiocre, mauvaise. Alors, imaginer qu'elle vaille 12,5 ou 13, 75 me semble de la divination.
L'avantage des notes chiffrées est qu'on sait à quoi elles correspondent dès qu'on les voit : la plus basse est 0/20, la plus haute est 20/20, la moyenne est à 10/20, il y a le même écart entre 10 et 15 qu'entre 15 et 20, etc. Avec les lettres, c'est plus flou : quelle est la note la plus basse : E, F ? La plus haute : A, A+, A++ ? La différence entre un A et un A+ est-elle la même qu'entre un A- et un B ? Quelle lettre correspond à la moyenne ? Etc.
Le problème de la notation en philosophie vient de la subjectivité relative de la matière (contrairement aux mathématiques, par exemple) et non du système de notation. Une copie peut valoir 10 ou 15 en note chiffrée selon les correcteurs, tout comme elle peut valoir A- ou C avec des lettres. Je ne crois pas que les correcteurs de philosophie notent au demi ou au quart de point car plus une notation est subjective, moins il est censé de lui donner de la précision.


Par ailleurs, la baisse de l'exigence continue, comme le montre ce communiqué du collectif "Sauver les lettres" :
Le français au brevet 2012 : niveau sixième.
En fait, je me demande s'il n'en va pas de la notation des élèves comme il en va de l'évaluation de tout groupe.

Sans avoir fait d'études dans ce domaine, il me semble que, dans un groupe d'une taille suffisante, il y a, mettons, un petit quart de gens très bons ou bon, un petit quart de mauvais ou très mauvais, et une bonne moitié de "vaguement passables et peu différentiables".

Qu'il y ait une grande différence entre 4 et 8, je le conçois. Qu'il y ait une grande différence entre 12 et 16, je le comprends. En revanche, il ne me semble pas très évident que la différence entre 8 et 12 soit aussi marquée.

En fait, un système où l'on dirait :

- à la fin du primaire, un quart de l'effectif est envoyé en collège spécialisé ("collège pour élèves faibles, destinés à un métier non intellectuel") ;

- en fin de cinquième, dix pour cent de l'effectif restant seraient aiguillés dans cette voie ("on s'est trompé sur leurs capacités") ;

- en fin de troisième, un quart de l'effectif restant partant pour "enseignement technique court".

Ne laisserait au lycée que la moitié de l'effectif et me conviendrait très bien.
Utilisateur anonyme
29 juin 2012, 22:47   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
C'est la courbe de Gauss : 98 % dans la cloche !
Pas forcement 98%, dans le cas qui nous occupe...



Un exemple :




On pourrait par exemple considérer les trois catégories jusqu'à "moyen faible", ou n'en prendre que deux pour être moins brutal.
Chaque année, mes élèves sont notés aux examens qu'ils passent, et je note les élèves des autres. Les excellents obtiennent rarement plus de 15 en français, tandis que les très "faibles", comme on dit, peuvent espérer 7 ou 8. Le professeur aura tendance à être plus exigeant et sévère face à un bon élève, et à tout pardonner ou presque à un élève incompétent. Ce croisement de misérabilisme et d'hostilité à toute forme de distinction rend la notation discutable. L'inspection ne formule pas ainsi la critique, mais insiste chaque année pour nous rappeler que l'échelle des notes en français (ça s'appelle maintenant "littérature") prévoit des notes comme 0, 1 ou 2, et d'autres comme 19 ou 20. Ce n'est pas parce que le système est imparfait qu'il faut tout supprimer, nous sommes bien d'accord. Il faut garder présent à l'esprit, toutefois, que la note chiffrée ne met pas à l'abri, par sa seule vertu, de toute dérive pédagogique.
Utilisateur anonyme
30 juin 2012, 08:37   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
A l’Université, mais je suppose que le problème est le même ailleurs, dans un effectif globalement mauvais la notation des meilleures copies posent un problème. Quand des copies très faibles (mais contenant un petit élément du cours vaguement mémorisé et probablement incompris) se voient attribuer la note 8 sur 20 il semble injuste de noter à 12-13 les copies passables ou assez bonnes. On peut alors aller jusqu’à 16-17 pour marquer la différence. Le résultat est, pour l’étudiant, illisible. Il m’est arrivé de convoquer les 5 étudiants ayant des 16 et 17 pour leur expliquer que leur note était artificielle et due à la nullité de leurs camarades. C’eût été un très mauvais service à leur rendre que de les conduire à se considérer comme bons : Ils auraient cessé de travailler.
Ce problème ne se poserait pas s’il était possible d’attribuer la note de 5 aux copies faibles. Malheureusement une courbe de Gauss dont le sommet est à 5 vous conduit à vous voir accuser de saboter la filière. L’obsession de la courbe de Gauss centrée sur 10 fait beaucoup de dégâts. Il me semble d’ailleurs que Gauss expliquait que pour trouver la fameuse courbe il fallait un certain type de sujet et un certain type d’effectif (en gros des mauvais des moyens des bons. Vouloir trouver une courbe de Gauss, surtout centrée à 10, quand 80% des individus sont nuls, 10% moyens et 10% assez bons est grotesque, pourtant cela se fait.
En somme, le principe de la notation serait remis en cause par la vague égalitariste et lénifiante de l'idéologie moderne ? Peut-être faudra-t-il un jour adopter un système d'évaluation purement verbal ? Les copies méritant 2/20 seront accompagnées d'un commentaire de ce type : "Connaissances en cours d'acquisition. De bonnes idées, à étoffer peut-être" et celles qui valent 18 porteront celui-ci, par exemple : "Devoir satisfaisant, mais ne cherchez pas à briller. Faites plus simple".
Jean-François,


La courbe de Gauss n'y est pour rien, et la population à laquelle vous êtes confronté est tout à fait "normale" au sens de Gauss.

En réalité, la moyenne gaussienne ne veut pas dire que la gaussien moyen soit moyen en lui-même, il l'est par rapport au groupe.

Supposons que la population se répartisse en :

- corrects, 10% ;

- faibles, 20 % ;

- mauvais, 40% ;

- très mauvais, 20 % ;

- archi-nuls, 10%

Vous aurez une moyenne à "mauvais".

Le grand avantage des notes "non chiffrées" est qu'elles échappent à la gaussienne, surtout si elles sont binaires (bon/mauvais). Dans ce cas, vous mettez "mauvais" à la mauvaise copie et vous passez à autre chose.
Un autre élément, l'incidence de la difficulté de l'épreuve quand on note sur 20 avec un barème pré-établi, "à la faute", si je puis dire.

Considérons la France d'il y a cinquante ans et une épreuve, la version latine. Prenons des extraits d'égale longueur, et plusieurs classes de, disons, seconde.

- un texte du "de Viris" : gaussienne impossible, tout est décalé vers le haut à cause du très petit nombre de fautes ;

- un texte de Tite-Live : gaussienne ;

- un texte de Tacite : gaussienne impossible, tout est décalé vers le bas.

Avec un système "bon-moyen-mauvais", on peut au contraire classer, car il n'est pas tributaire du barème : "un non sens , trois contre sens, deux faux-sens, mais ce n'est pas mal car le texte de Tacite est très difficile".
Je suis instituteur et l'institution me demande d'évaluer les acquisitions de mes élèves de CM2.
A aucun moment de ma formation ou de mes inspections on ne m'a demandé d'utiliser les notes sur 10 ou sur 20.
Pourtant, je l'ai fait longtemps comme la plupart de mes collègues les plus en phase avec la pédagogie des IUFM.
Par inertie, parce qu' on m'a moi-même noté, pour satisfaire les parents, pour faire plaisir aux élèves qui sont très demandeur de notes sauf ceux qui ont des mauvaises notes.
Et puis j'ai dû signer les bulletins de ma fille en CE2 qui me rapportait des moyennes trimestrielles en poésie de 14,75
et douze autres moyennes avec deux chiffres derrière la virgule. Quand vous voyez que votre enfant a 13 en grammaire
qu'est-ce que cela vous apprend sur ses acquisitions en grammaire? Moi, pas grand chose.
Donc depuis peu, je ne mets plus de notes mais des appréciations en lettres genre S ou I mais je prends soin d'indiquer aux parents si le subjonctif est maîtrisé ou non, si les fractions sont comprises ou pas and so on...
L'école ne doit pas seulement être une gare de triage qui utilise par exemple les maths sélectionner les élèves.
Toi mon gars tu maîtrise les intégrales tu seras médecin, toi mon gars par contre tu seras maçon.
On pourrait peut-être aussi aborder la notion de plaisir d'aller à l'école...
Je me relis, c'est un peu confus mais j'ai jeté cela sur le clavier comme ça venait.
Utilisateur anonyme
30 juin 2012, 09:41   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Je vous remercie Jean-Marc. C’est très clair.
Le problème est qu’un grand nombre d’universitaires s’imagine (ou feigne de s’imaginer, car cela arrange tout le monde) que la moyenne gaussienne est obligatoirement la moyenne. Quand j’étais assistant, époque lointaine, mon patron exigeait que je rendisse mon paquet de copies avec une belle courbe de Gauss centrée à 10, ce qui conduisait à des absurdités. Un projet d’élaboration d’un logiciel permettant d’obtenir pour chaque correcteur la même moyenne (10) et le même écart type (moyenne des écarts types des différents correcteurs) a même existé. Le logiciel nous aurait passé des 11 à 15 (enfin certain 11, il aurait fallu utiliser le générateur de nombres aléatoires) et des 8 à 3 (même remarque) sans scrupule.
Ce que vous me dites ne m'étonne pas du tout, et montre en particulier que des gens intelligents et cultivés peuvent être ignorants (et, encore pire, ignorants et sûrs d'eux). C'est très fréquent en matière de statistiques, domaine où tout le monde s'estime compétent sans rien savoir.

Deux notions fondamentales sont systématiquement ignorées : le biais et l'étalonnage.

Cela étant posé, le système de notation avec moyennes gaussiennes est parfaitement adapté dans certains cas, lorsque le test est reproductible et bien étalonné.

Les tests linguistiques, du type TOEFL ou CPE, me semblent appartenir à cette dernière catégorie.
Utilisateur anonyme
30 juin 2012, 11:58   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Citation
Brindamour
On pourrait peut-être aussi aborder la notion de plaisir d'aller à l'école...

Et en quoi la suppression des notes permettrait de faire aimer l'école?

Permettez que j'y aille aussi de mon témoignage : ce dont se plaint mon fils en classe de 6ème ce ne sont ni les devoirs en classe, ni les notes mais le bruit et le chahut de la classe, le manque d'autorité de ses professeurs à faire taire les élèves perturbateurs qui empêchent les autres de suivre le cours, c'est le manque de respect des élèves envers leurs maîtres au point de faire pleurer un professeur.

Oui l'école n'est pas une gare mais c'est une compagnie ferroviaire qui n'a pas à décider où iront ses passagers mais qui ne doit pas les mettre avec les ânes dans les vagons à bestiaux ou mélanger ceux de seconde classe avec ceux de première.
J'avoue que je comprends mal. On nous présente le recours aux lettres de notation comme une nouveauté alors qu'il s'agit d'une vieille lune abandonnée, faute d'avoir fait ses preuves, par les professeurs qui sont revenus subrepticement à la notation de 1 à 20. Je le sais parce que, rentrant d'Algérie dans les années 76 et enseignant en France, j'ai découvert avec surprise que la mode était aux lettres à la place des notes. La mode a duré jusqu'à ce que sous la pression des élèves eux-mêmes et de la commodité, les professeurs, ainsi que je l'ai dit plus haut, soient revenus sans tambours ni trompettes à l'évaluation chiffrée classique.
Cassandre,

Je crois que le problème n'est en fait ni celui des notes chiffrées ni celui des lettres : c'est tout simplement d'avoir le courage de dire à un élève et à ses parents que l'élève est mauvais et qu'il n'a pas sa place dans le type d'enseignement où il est.
Je réagis au commentaire de Brindamour.

Je suis professeur dans le secondaire, et je pense comme lui que la note n'exprime pas tout, et qu'il serait bon de trouver une meilleure manière d'indiquer ce que l'élève est capable de faire et ce dont il est incapable. Bien sûr, il ne s'agit pas de supprimer les notes chiffrées, mais d'employer des méthodes de notation diverses : on pourrait, selon les besoins, noter de manière chiffrée pour tel contrôle, ou noter uniquement les compétences pour tel autre, voire faire les deux dans d'autres cas...

Il y a quelque chose de juste dans la critique de la note chiffrée, et quelque chose de vrai dans l'éloge de la notation par compétences. Hélas, comme souvent avec les esprits simples qui président à la destinée de l'Education nationale, la critique devient le prétexte à une dangereuse tabula rasa et à des réformes pédagogiques coercitives, là où la mesure devrait nous inciter à faire preuve de prudence, et à surtout accorder aux instituteurs et aux professeurs la liberté de faire ce qu'ils jugent bon de faire, et de le faire comme ils le souhaitent.

Bien sûr, je suis aussi d'accord avec Jean-Marc sur sa critique du collège unique...
Utilisateur anonyme
30 juin 2012, 12:46   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Bonjour,

Je suis avec beaucoup d'intérêt les réflexions postées sur ce fil de discussion. Il me semble qu'il y a aussi peu de participants à militer pour la proscription de la notation chiffrée qu'il y en a pour défendre l'efficacité de ce système. L'exemple de la copie de l'étudiante de lettres semble montrer qu'aucune notation chiffrée n'apprenne à un élève à maîtriser le système de la langue. La démonstration de Jean-Marc sur la courbe de Gauss accentue mon doute sur l'opportunité du maintien des notes sur l'échelle actuelle (de 0 à 20), d'autant que nous savons bien que l'objectivité que semble traduire une donnée chiffrée est rendue encore plus douteuse lorsque la "pédagogie" s'en mêle : il n'y a pas beaucoup d'enseignants qui tiennent à décourager absolument leurs élèves, et c'est tant mieux.

A la réflexion, je me trouve dans le camp des partisans de l'évaluation par compétences, car elle me paraît plus juste et plus profitable aux élèves, pour peu qu'on y mette de la lisibilité. Cela requiert une élaboration adéquate des parcours de formation : chaque discipline, pour chaque cycle d'apprentissage, formalise clairement les objectifs (on trouve cela dans les livrets scolaires de lycée par exemple). Les situations d'évaluation testent ces compétences, sur une échelle de 1 à 3 ou à 4 (de mauvais à très bon, par exemple) : il n'y a plus une seule note pour une copie, mais une série d'évaluations différenciées. Je prends l'exemple d'une copie d'histoire : je mesure la maîtrise du cours, la qualité de l'argumentation, la justesse de la lecture du document, etc. Chaque compétence évaluée sur cette échelle, j'entre le résultat dans un logiciel dont l'entrée principale n'est pas la note, mais la compétence. Plus besoin de "coefficienter" les notes. Résultat des courses, j'arrive à des moyennes chiffrées plus lisibles (avec un seuil de redoublement à définir, par exemple 1,5/4 sur l'ensemble des compétences), corrélées plus efficacement à un niveau réel (mauvais, moyen, etc.). Autre avantage, l'évaluation par compétences facilite l'approche transversale entre disciplines, évitant ainsi la multiplication des items, et contribuant à mieux distinguer les profils des élèves. J'aurais tendance à faire un sort particulier à la maîtrise de la langue qui conditionnerait le passage dans le cycle supérieur, aux paliers-clés de l'orientation. Comme il n'y a pas grand monde pour s'en occuper, soyons réaliste, cette charge reviendrait au professeur de français. Pour finir, les évaluations des examens conserveraient elles une notation sur 20 à la condition qu'elles soient parfaitement étalonnées.
Il me semble qu'au prix de ce travail, certes ingrat, de remise à plat et de transparence, l'évaluation pourrait retrouver justesse et légitimité, bref, une efficacité.
Utilisateur anonyme
11 juillet 2012, 10:21   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Le choix d'un prénom dit beaucoup.

(comme le commentaire qui accompagne la photo de l'article : Un lycéen se prend la tête sur le sujet de philosophie du bac 2012, le 18 juin à Strasbourg).

"LE MONDE | 11.07.2012 à 09h33 • Mis à jour le 11.07.2012 à 10h14

Pour décrocher une mention "très bien" au bac, mieux vaut s'appeler Madeleine, Irène, Côme ou Ariane. Un quart des jeunes répondant à un de ces quatre prénoms a eu le bac 2012 avec plus de 16 sur 20 de moyenne.

Dans le groupe des Marie-Anne, Anne-Claire ou Gaspard, un sur cinq a obtenu la plus haute mention. Cinq points de plus que les Violette, Apolline, Iris, Béatrice, Judith, Domitille, Hortense, Fleur, Daphné, Noé, Lara, Henri, Adèle, Rose, Augustin, Astrid ou Eléonore. Les porteurs d'un de ces prénoms avaient cette année une chance sur 6 de décrocher la meilleure mention, alors qu'en moyenne 6 % des bacheliers 2012 peuvent se prévaloir de cette distinction.

PLUS D'UN TIERS DES LINDA AU RATTRAPAGE

Un sociologue, Baptiste Coulmont, "s'amuse" tous les ans à observer les mentions "très bien", à partir de 350 000 résultats (une étude disponible sur son blog, Coulmont.com). Que les parents angoissés ne débaptisent pas illico leur Jennifer pour autant. Il ne suffit pas d'appeler sa fille Madeleine pour qu'elle brille à l'école. "Est-il nécessaire de répéter que le prénom n'a aucun effet sur le résultat des élèves ?", insiste le scientifique, qui voit dans la liste des super-nominés, "les prénoms que les enseignants et autres parents de catégories professionnelles à fort capital culturel donnaient à leur enfant il y a dix-huit ans".

Dans un système éducatif où 90,6 % des enfants de professeurs ont un bac contre 38 % des enfants d'employés (selon le suivi des enfants entrés au collège en 2005), ces statistiques dessinent avant tout une sociologie des prénoms. Et c'est une géographie mouvante.

Entre 2008 et 2011, certains prénoms ont gravi l'échelle des mentions. "C'est le cas des Aliénor, Augustin ou Eléonore, note le chercheur. En revanche, les Victoria, Margaux ou Victor sont un peu descendus", car ces prénoms se sont répandus, ne restant plus l'apanage des seules classes culturellement bien dotées. Et forcément, dans une école aussi inégalitaire que la nôtre, cela a entraîné une chute des mentions attribuées aux jeunes portant ces prénoms.

Le mouvement est toujours le même. "Au départ, les journalistes et les gens du spectacle innovent. Les catégories culturellement favorisées copient et le prénom devient à la mode", explique le sociologue.

Chez les ouvriers ou employés, on trouve l'inspiration ailleurs. Mais les Kevin et autres Christopher décrochent peu la mention. Et aucun des 125 Youssef et 105 Nabil n'a obtenu son bac avec un "très bien". D'ailleurs, plus de 30 % des lycéens qui portent ces deux prénoms sont à l'oral de rattrapage... Un second groupe d'épreuves de repêchage, que 97 % des Madeleine ont évité !

Les filles, qui sont globalement plus nombreuses que les garçons à flirter avec le "très bien", ont aussi leurs contre-exemples. "Seules une ou deux Sandy ou Alison, huit Cassandra et huit Sabrina ont eu l'examen 2012 avec plus de 16 sur 20. Quant aux Linda, plus d'un tiers d'entre elles sont au rattrapage", constate Baptiste Coulmont.
Utilisateur anonyme
11 juillet 2012, 11:19   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Margaux comme Château Margaux, c'est mieux que Margot-te qui rime avec cruchot-te, c'est sûr.

Il est grand temps de revenir aux prénoms autorisés en 1970. Je ne serais pas surpris que les actuels Kevyn, Pamèla et autres Fleur soient les plus ardents défenseurs d'une telle proposition.
Pour Margaux, je pense surtout à l'influence d'Hemingway.

Celui-ci avait nommé sa fille Margot. Celle-ci demanda à ses parents l'origine de son prénom, et il lui fut répondu que sa conception était largement due à la consommation d'une bouteille du château de même nom.

Elle fit donc légalement changer son prénom de Margot en Margaux.
Permettez-moi de militer un peu en faveur de cette proposition de réforme néfaste.

En classe de quatrième, ma prof de Lettres (la mieux notée de l'établissement) a demandé à me faire comparaître en conseil de discipline : elle avait affirmé avec force, malgré mes protestations, qu'il fallait attribuer la citation "Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie" à Alain Souchon et non à André Malraux.

En quatre ans de collège, on nous a appris que la révolution russe fut un dîner de gala, on nous a fait calculer la durée de séries télévisées, puis le nombre de mètres à parcourir pour se rendre d'un point A au Pôle Emploi, jadis ANPE. On nous a appris que ceux qui fréquentaient le Grevisse étaient d'odieux réactionnaires. Les profs nous ont beaucoup parlé de leur foi en Marx, de leurs pratiques sexuelles, de leur emploi du temps familial ("Entre les courses, la lessive et les gosses, j'peux jamais lire !" dixit la prof de Lettres).

Dans ces circonstances, il serait surprenant qu'une bonne éducation soit encore mesurable dans les établissements publics ou les privés sous contrat, et qu'elle soit garantie par les diplômes. S'en remettre à une unité de mesure définie par des cuistres pour juger du développement personnel et du niveau d'instruction d'un élève me semble inquiétant.

Puisque les Etats-Unis ont interdit le monopole d'une Eglise, nous pourrions bientôt décider de séparer l'école de l'Etat. Réjouissons-nous donc de l'annonce de toute réforme qui pourrait conduire à une telle sécession : interdiction de distribuer des claques éducatives, abolition des devoirs, des notes, des cours...
Utilisateur anonyme
13 juillet 2012, 10:04   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Pour rire un peu : [storage.canalblog.com]
Utilisateur anonyme
13 juillet 2012, 11:16   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Trapu Alexandre
Utilisateur anonyme
13 juillet 2012, 20:09   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
La semaine du 2 au 7 juillet visite du 6 établissements scolaires très différents les uns des autres en vue de l'inscription de notre fils en 5ème :

- un établissement à Saint-Maur-des-Fossés : école hors contrat très pauvre d'une cinquantaine d'élèves, le directeur ancien militaire vouvoie l'enfant, nous cite un proverbe arabe dans la langue originale et nous expose durant 2 heures, d'excellents principes pédagogiques. Ici la transmissions des valeurs chrétiennes sera parfaitement assurée ; on sent souffler l'Esprit sur cette petite communauté. Mais l'école n'a pas d'internat.
- un établissement à Montréal de l'Aude : école hors contrat située sur un vaste terrain, un très jeune préfet des études, un internat mais hélas un petit côté improvisé que ne nous a pas rassurés,
- l'école des Roches dans l'Eure : école laïque sous contrat, très bon encadrement des internes, directrice très à l'écoute, vsite guidée des lieux, lycée international,
- une école catholique à Fontainebleau : 1200 élèves, directeur visiblement pressé, pas d'allemand en LV2, valeurs religieuses transmises sans plus,
- une école catholique à Bordeaux : une directrice aimant visiblement son métier, les valeurs chrétiennes sont diffusées "transversalement". La théorie du genre? Elle est au programme et nous sommes sous contrat... Mais on n'est pas obligé d'insister.
- une autre école catholique à Bordeaux sous tutelle domInicaine : une des rares écoles catholique sous contrat bénéficiant de la présence d'une religieuse.

Le Conseil de famille s'est prononcé pour la dernière.
15 juillet 2012, 00:11   ?
"(...) une des rares écoles catholique sous bénéficiant de la présence d'une religieuse."

C'est le bénéfice du doute ?
Utilisateur anonyme
15 juillet 2012, 01:30   Re : Suppression des notes à l'école, ça continue
Ecoles sous contrat. Vous aurez corrigé.
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