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La France n'est pas une nostalgie. C'est un projet. Mieux, une promesse.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
12 juillet 2012, 09:40   La France n'est pas une nostalgie. C'est un projet. Mieux, une promesse.
Le vote des étrangers, c'est maintenant !

Le Monde.fr | 12.07.2012 à 09h34

Par Jean-Yves Leconte, sénateur des Français établis hors de France


A l'automne dernier, le Sénat, à l'initiative du groupe socialiste, votait la proposition de loi adoptée par l'Assemblée Nationale en 2000 et inscrivant dans notre constitution le droit de vote pour les étrangers aux élections municipales. Souvent la question revenait : pourquoi remettez-vous cela à l'ordre du jour à quelques mois de la présidentielle ? Les socialistes, depuis 1981, ont toujours promis cette disposition à la veille des élections mais ne l'ont jamais mise en œuvre.

Sénateur élu depuis quelques semaines, je répondais avec confiance que le Sénat, passé à gauche depuis peu de temps et pour la première fois sous la Vème République, avait toujours constitué un blocage aux réformes constitutionnelles refusées par la droite. Symboliquement donc, voter ce texte dans la foulée de la victoire de la gauche aux sénatoriales était important. Cela valait aussi engagement, en cas de victoire de la gauche en 2012, à finaliser cette réforme. Souvent, toutefois, je lisais dans les yeux de mes interlocuteurs un grand scepticisme : Ils ne voyaient dans cette proposition qu'un marronnier électoral auquel on ne donne jamais suite lorsque l'on est aux responsabilités.

Les élections législatives et présidentielles sont terminées et nous connaissons maintenant les contraintes liées à mise en œuvre de cette réforme :

- La majorité constitutionnelle des 3/5e n'est pas garantie au Congrès. Congrès qui pourrait être convoqué dans la foulée d'une adoption dans les mêmes termes à l'Assemblée et au Sénat du texte de la loi constitutionnelle. L'autre option c'est le référendum ;

- Ce type de réforme, qui structurerait le quinquennat, et lui donnerait sa force morale, doit se faire au début du mandat, à l'instar de l'abolition de la peine de mort ;

- Les élections municipales sont prévues au printemps 2014. Il conviendrait donc de respecter les principes républicains et d'amener cette réforme à terme avant l'été 2013 ;

Tenir compte de ces contraintes, c'est vouloir la réussite de cette réforme. Dans le cas contraire, le "soupçon du marronnier" serait trop fort et nous pourrions ne plus jamais trouver la force de la mettre en œuvre.

Disons-le dès maintenant : oui il faut aller de l'avant ; oui il faut faire un référendum sur ce sujet, sans l'esquiver. Nous pouvons le gagner, car les Français évoluent sur cette question. Nous devons le gagner car reconnaitre le droit de vote à des étrangers installés en France depuis des dizaines d'années, dont les enfants sont souvent français, c'est un outil d'intégration formidable. Le risque communautariste ? Il existe à court terme, c'est exact. Mais quel plus beau témoignage de la force de la République que ceux qui doutent d'elle ou qui veulent la combattre accepte d'y jouer un rôle en s'y intégrant ? C'est donc un risque qu'il faut prendre si l'on souhaite défendre nos valeurs républicaines et démontrer leur force.

Avoir débat sur cette question, sur la citoyenneté de résidence, sur l'avenir de notre pays, à composition pluriculturelle, fruit de notre histoire et de nos idéaux, nous le devons à nos concitoyens. Faisons de ce débat le point de départ du reflux des idées xénophobes, qui si elles n'ont pas gagné en 2012, ont montré leur capacité à s'immiscer durablement dans le débat politique.

Le score du Front National au premier tour des présidentielles, autant que celui de Nicolas Sarkozy en raison du ton de sa campagne de second tour, révèle une société malade. Une société dont le vivre ensemble est profondément atteint. Et cela va bien au-delà de la situation économique et sociale et de sa traduction politique. La France est une république. C'est une société pluriculturelle, issue de notre histoire, de nos valeurs et aussi - ne l'oublions pas - de nos amours. Que cette conviction apparaisse si peu partagée aujourd'hui est un danger mortel. Cette constatation nous impose un devoir de reconquête de la République. Dans les faits. Dans les esprits.

La France n'est pas une nostalgie. C'est un projet. Mieux, une promesse. Une promesse née de 1789, entre citoyens qui partagent un même destin, de construire une communauté de dessein, une nation. Stigmatiser, c'est exclure. Refuser de partager des valeurs communes, c'est désintégrer l'ensemble de la République. Nous n'avons rien à craindre de l'immigration si l'intégration fonctionne. Comme outil d'intégration, comme symbole d'une nouvelle époque et de la rupture avec les dernières années, le droit de vote des étrangers aux élections locales doit aussi vite que possible être mis en œuvre. Vouloir un referendum pour confirmer cette réforme constitutionnelle, c'est à la fois la mise en œuvre d'un engagement qu'un moyen de réconcilier la France avec son avenir.

Jean-Yves Leconte, sénateur des Français établis hors de France
Le titre que vous donnez à ce fil, cher Christophe Rivoallan, est joli. C'est bien la seule chose réjouissante de cette tribune.
Citation
Jean-Michel Leroy
Le titre que vous donnez à ce fil, cher Christophe Rivoallan, est joli. C'est bien la seule chose réjouissante de cette tribune.

Je n'ai fait que reprendre une phrase de cet hallucinant texte.

Je me suis permis de le poster car je trouve assez piquant de voir que c'est un représentant des Français du dehors qui souhaite que les non-français du dedans votent. Nous marchons sur la tête non ?
Une communauté de dessein? Renan, lui, parlait d'une communauté de destin. Mais ce n'était que Renan et pas l'essentiel Jean-Yves Leconte.

Encore un appel stupéfiant. Donner un droit à des gens qui n'en veulent même pas. Continuer à donner le bâton pour se faire battre, de toutes les manières possibles.
Citation
Jean-Michel Leroy
Le titre que vous donnez à ce fil, cher Christophe Rivoallan, est joli. C'est bien la seule chose réjouissante de cette tribune.

Je doute que nous en soyons aux réjouissances.
Citation
Pierre Jean C.
Encore un appel stupéfiant. Donner un droit à des gens qui n'en veulent même pas. Continuer à donner le bâton pour se faire battre, de toutes les manières possibles.

Oui, un peu comme le pacs ou le mariage et l'adoption pour les homosexuels. J'ai cru comprendre qu'ils sont une infime partie à les souhaiter véritablement. Nous sommes dans l'affichage, dans les "bonnes" intentions.
"Le Sénat, passé à gauche depuis peu de temps et pour la première fois sous la Vème République". Le Sénat a longtemps été la forteresse de la gauche républicaine, radicale et socialiste. Pendant 10 ans, de 1958 à 1968, le président de cette institution a été M. Monnerville, sénateur de la Guyane, membre de la "gauche démocratique". La gauche démocratique est bien la "gauche", et même la vraie "gauche".
Ce monsieur Leconte, nouveau sénateur, réécrit l'histoire à grands coups de hache sans doute; à ses façons de nettoyer l'histoire ou de la purifier, on peut inférer qu'il est à coup sûr "prof d'hist géo" et que, s'il ne l'est pas ou ne l'a pas été, il aurait mérité de l'être.
Ce texte est en effet un joli florilège de formules bien creuses, du genre "Disons-le dès maintenant : oui il faut aller de l'avant" et autres "La France est une république. C'est une société pluriculturelle, issue de notre histoire, de nos valeurs", etc. Des mantras débités au mètre par un Monsieur Prudhomme avanciste tout émerveillé de sa conscience citoyenne, et qui tiennent lieu d'ersatz de colonne vertébrale à une pensée-mollusque toujours sur le point de s'effondrer sur elle-même en bavochant.
JGL nous dit drôlement que ce monsieur "aurait mérité d'être prof d'histoire-géo", eh bien il eût fait un tout aussi joli "prof de lettres" : "Vouloir un referendum pour confirmer cette réforme constitutionnelle, c'est à la fois la mise en œuvre d'un engagement qu'un moyen de réconcilier la France avec son avenir."
Je ne savais pas, en effet, que la France et son avenir fussent brouillés.
Gaston Monnerville était bien originaire de Guyane, mais il était sénateur du Lot.
Fiche Wikipédia de Gaston Monnerville
De fait, cher Virgil, il fut les deux : Sénateur de Guyane entre 1946 et 1948 et Sénateur du Lot entre 1948 et 1974. M. JLG a donc autant raison que vous.
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