Je ne pense pas que l'on puisse ajouter quoi que ce soit à ce qui a été déjà dit dans ce forum.
En revanche, la guerre civile en Syrie appelle quelques commentaires portant sur le passé récent et aussi sur le futur.
Il y a une quarantaine d'années et cela pendant près de vingt ans, le quotidien Le Monde a publié régulièrement de longs articles louangeurs ou élogieux sur la Syrie et sur le régime très "progressiste" du général Assad, père de l'actuel président de la République (arabe et socialiste, je crois) syrienne. Ce sur quoi il était fait de belles dissertations journalistiques, c'est sur la Syrie définie comme la Prusse du Proche-Orient : pays moderne ou désireux de se moderniser sous la houlette d'un régime autoritaire certes, militaire, peu démocratique, mais éclairé, anti-français et anti-occidental, pro-soviétique, nationaliste arabe, etc. qui imposait un ordre social censé favoriser la prospérité et le bonheur de chaque famille. Prusse du Proche-Orient, la Syrie était aussi un pays "éclairé" par l'islam des Lumières, les alaouites au pouvoir étant présentés et décrits comme des hommes tolérants, des espèces de francs-maçpns rationalistes frisant l'impiété ou de vagues protestants de l'Orient.
On voit aujourd'hui le crédit qu'il convenait de donner à ces âneries : aucun.
Le conflit en Syrie est aussi un violent conflit, séculaire, entre chiites et sunnites, entre l'Iran et l'Arabie saoudite.
Les chiites ont gagné en Irak. Les sunnites prennent leur revanche en Syrie. La troisième manche aura lieu dans les pays où vivent d'importantes communautés chiites. A Bahrein, la révolte chiite a été écrasée par les chars saoudiens, sans la moindre protestation de la "communauté internationale". Il reste des communautés chiites au Liban, au Koweit, à Bahrein, en Arabie saoudite. On peut gager que, excitées par les services secrets d'Iran avides de vengeance, ces communautés vont sous peu (deux ans, trois ans ?) entrer en ébullition et contester les pouvoirs sunnites.