Le site du parti de l'In-nocence

Nouvelles de Richard Millet

Envoyé par Gérard Rogemi 
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 17:54   Re : Nouvelles de Richard Millet
La liste de “signataires” (ils sont un peu compliqués à définir puisqu'ils ne signent pas une pétition à proprement parler...) est impressionnante : c'est une suite de noms de demi-inconnus !
10 septembre 2012, 17:58   Re : Nouvelles de Richard Millet
Faites-moi penser à ne pas inviter à diner les Imbéciles dont les noms suivent (dommage quand même pour Nancy Huston, pour laquelle j'avais une certaine sympathie) :

Olivier Adam, Philippe Adam, Jakuta Alikavazovic, Marianne Alphant, Gwenaëlle Aubry, Patrick Bard, Cathie Barreau, Bruce Bégout, Tahar Ben Jelloun, Arno Bertina, Luc Blanvillain, Evelyne Bloch-Dano, François Bon, Elisabeth Brami, Geneviève Brisac, Michel Canesi, Laurent Cauwet, Marie-Claude Char, Jean-Patrice Courtois, Sylvain Courtoux, Céline Curiol, Emmanuel Darley, Sylvia Tabet Davidenkoff, Kéthévane Davrichewy, Jean Baptiste Del Amo, Chloé Delaume, Agnes Desarthe, Maryline Desbiolles, Louise Desbrusses, Marie Desplechin, Bernard Desportes, Suzanne Doppelt, Bruno Doucey, Lionel Duroy, Eugène Ebodé, Antoine Emaz, Mathias Enard, Didier Eribon, Arlette Farge, Lydia Flem, Vincent Fleury, Philippe Forest, Dan Franck, Anne-Marie Garat, Christian Garcin, Gilbert Gatoré, Michèle Gazier, Jean-Baptiste Gendarme, Liliane Giraudon, Jean-Louis Giovannoni, Valentine Goby, Frédéric-Yves Jeannet, Serge Joncour, Maylis de Kerangal, Pascale Kramer, Nathalie Kuperman, Hervé Hamon, Stéphanie Hochet, Nancy Huston, Charlotte Lacoste, Lola Lafon, Jérôme Lambert, Mathieu Larnaudie, Camille Laurens, Bertrand Leclair, JMG Le Clézio, Noémi Lefebvre, Alban Lefranc, Pierre Lepape, Michèle Lesbre, Yun Sun Limet, Laure Limongi, Alain Mabanckou, Gérard Macé, Eric Marty, Jérôme Meizoz, Céline Minard, Gérard Mordillat, Laure Murat, Bernard Noël, Amélie Nothomb, Gaëlle Obiégly, Pascal Ory, Martin Page, Yves Pagès, Jean-Noël Pancrazi, Eric Pessan, Mazarine Pingeot, Christine Planté, Jérôme Prieur, Christian Prigent, Dominique Quélen, Michel Quint, Jamil Rahmani, François Rastier, Jean-Marie Blas de Roblès, Jean Rouaud, Denis Roche, Oliver Rohe, Isabelle Roussel Gillet, Lydie Salvayre, Boualem Sansal, Julien Santoni, Colombe Schneck, Michel Séonnet, Alain Sevestre, Florence Seyvos, Martine Storti, Muriel Szac, Abdellah Taïa, Camille de Toledo, Tito Topin, Cécile Vargaftig, Franck Venaille, Delphine de Vigan, Jean-Jacques Viton, Carole Zalberg, Valérie Zenatti
10 septembre 2012, 18:01   Re : Asensio
Le Stalker n'a jamais pardonné à Richard Millet ne n'avoir rien compris, et probablement pas lu grand chose, du grand Cormac McCarthy, ce qui nous force, dans ce débat, à accorder au Stalker quelques circonstances atténuantes à ses outrances habituelles. Ce que Richard Millet a noté sur Cormac McCarthy ("un sous-Faulkner" qui aurait besoin du cinéma pour exister), outre que cela est une souveraine bêtise, est aussi une insulte à l'esprit, à la littérature et à l'esprit de la littérature -- le Stalker réagit, c'est son métier.
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 18:05   Re : Asensio
Jean-Baptiste Gendarme !!!
10 septembre 2012, 18:06   Leçon de chinois
Gérard Macé, tout de même, ça fait mal quelque part.

... cette courge d'Amélie Nothom : ça fait du bien, ça renforce dans ses convictions, ça édifie sur le petit caca littéraire et toutes les bonnes raisons que l'on a de s'en tenir loin.
10 septembre 2012, 18:10   Re : Leçon de chinois
Marianne Alphant, hélas !
10 septembre 2012, 18:16   Re : Nouvelles de Richard Millet
En effet...
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 18:25   Re : Nouvelles de Richard Millet
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Richard Millet dirait que le texte du Stalker relève de la post-critique, dans la mesure où c'est un blogueur qui s'exprime. On sait que l'auteur de Langue fantôme n'a pas bonne opinion des blogs, pas plus que de Google ou de Wikipedia. Toujours savoir d'où l'on parle.
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 18:50   Re : Nouvelles de Richard Millet
C'est essentiel, le doùçaparle !
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 19:18   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Sébastien B.
Richard Millet dirait que le texte du Stalker relève de la post-critique, dans la mesure où c'est un blogueur qui s'exprime. On sait que l'auteur de Langue fantôme n'a pas bonne opinion des blogs, pas plus que de Google ou de Wikipedia. Toujours savoir d'où l'on parle.

Alain Finkielkraut et Richard Millet possèdent ce coté vieux machins qui séduit les jeunes filles qui aiment initier les écrivains reconnus aux charmes de Google.
10 septembre 2012, 19:25   Re : Nouvelles de Richard Millet
"J'écris depuis plus de quarante ans. Pas davantage aujourd'hui qu'hier je ne me sens menacée dans ma vie quotidienne, en grande banlieue parisienne, par l'existence des autres qui n'ont pas ma couleur de peau, ni dans l'usage de ma langue par ceux qui ne sont pas "français de sang", parlent avec un accent, lisent le Coran, mais qui vont dans les écoles où, tout comme moi autrefois, ils apprennent à lire et écrire le français."

écrit Annie Erneaux.

C'est terrible ce fantasme, ce sentiment de sécurité chez les bobos !

Blague à part, pour qui se prend-elle? La vérité se réduit à l'opinion d'Annie Erneaux ?
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 19:38   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Cassandre

C'est terrible ce fantasme, ce sentiment de sécurité chez les bobos !

Vue leur position géographique, le réveil sera douloureux...
Ce que Richard Millet a noté sur Cormac McCarthy ("un sous-Faulkner" qui aurait besoin du cinéma pour exister), outre que cela est une souveraine bêtise, est aussi une insulte à l'esprit, à la littérature et à l'esprit de la littérature.

M. Millet a réellement écrit cela ? Francis, si tel est le cas, j'aimerais connaître les arguments en faveur de M. Millet qui pourraient être opposés à votre opinion, que je fais entièrement mienne.
Tiens, c'est le même passage que relève Cassandre qui m'a frappé. Toujours cet extraordinaire et soudain parti pris de ne vouloir s'en remettre qu'à son "vécu" le plus personnel, prendre appui sur le périmètre balisé de ses itinéraires, de ses habitudes, tirer argument, en somme de son "petit bout de lorgnette". Ce "petit bout de la lorgnette", qui a tant et tant servi, et sert encore, de repoussoir métaphorique pour vilipender le manque "d'ouverture à l'autre", le voici promu excellent instrument de mesure de la réalité !
Citation

Cormac McCarthy. Il donne l'impression d'un Faulkner dont les effets sont tantôt poussés à l'excès (donc inopérants, ennuyeux), tantôt vidés de leur pouvoir : un monde abandonné de Dieu et auquel il ne reste que l'ennui de la répétition solitaire, contre quoi je lutte pendant quelques pages encore avant de comprendre que ce Dieu n'est autre que Faulkner, et que seul le cinéma peut rendre lisible McCarthy.

(Richard Millet, L'Enfer du roman, § 108)


Il n'a pas dit "sous-Faulkner". Il n'aime pas McCarthy mais sa critique reste mesurée. Ailleurs il écrit que ses personnages (des ruraux) sont nobles.
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 20:06   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Jean-Marc
Ce que Richard Millet a noté sur Cormac McCarthy ("un sous-Faulkner" qui aurait besoin du cinéma pour exister), outre que cela est une souveraine bêtise, est aussi une insulte à l'esprit, à la littérature et à l'esprit de la littérature.

M. Millet a réellement écrit cela ? Francis, si tel est le cas, j'aimerais connaître les arguments en faveur de M. Millet qui pourraient être opposés à votre opinion, que je fais entièrement mienne.

Il me semble que Nabokov écrivait le plus grand mal de Faulkner : « Écrivain provincial » ou une chose approchante. Les erreurs de jugements des écrivains (surtout éditeurs, ils lisent plus) sur les œuvres des autres sont légion (Sur Proust..). On mélange tout. Le problème est de savoir si avoir écrit l’Éloge mérite la peine de mort. De quoi Millet est-il le nom ? (Pas encore utilisé).
Dans l’exemple cité il est clair que nous sommes en présence d’un règlement de compte et non d’une vertueuse indignation.
10 septembre 2012, 20:12   Re : Nouvelles de Richard Millet
Merci de cette citation de l'Enfer du roman, Sébastien. C'est pire encore que ce que je craignais. Quel dommage, d'être Richard Millet et d'énoncer de tels jugement sur l'oeuvre de Cormac McCarthy. Blood Meridian, qui est son chef d'oeuvre, n'est pas même un roman. C'est une longue rhapsodie, triste et belle, nocturne jusqu'en plein soleil, un long poème odysséen sur le désert, la barbarie, le Mal, le destin et la mort comme la littérature n'en est plus capable depuis des temps que je n'ose pas nommer.
Jean-François, Nabokov disait du mal de tout le monde, on se demande même s'il ne le faisait pas par goût de la blague. Dostoïevsky "auteur de troisième ordre", il fallait tout de même y penser.
Francis,

N'oubliez pas la sexualité, sinon pourquoi le juge Holden se mettrait-il nu si c'était seulement pour tuer le Kid ?

C'est très faulknérien, cela.
10 septembre 2012, 20:17   Re : Nouvelles de Richard Millet
Oh c'est sans doute plus compliqué que cela. La rencontre du Kid et de Holden en livre probablement la clé.

Blood Meridian se reconnaît comme un livre majeur du continent américain à ceci que, comme Moby Dick, il est sans femme. La grande littérature américaine, ne me demandez pas pourquoi, est toujours sans femme. Elle parvient à la beauté sans la femme, c'est ce qui contribue à la rendre si extraordinaire.
Jean-François,

N'y a-t-il pas, dans ce jugement de Millet comme dans ceux de Nabokov, le désir de heurter le sens commun ?

A propos de Nabokov, je vous suggère de faire des recherches pour retrouver sur google le fameux texte que son père Vladimir Dimitriévitch écrivit à propos du procès Beilis, auquel il assista, texte qui porta une très grave atteinte au peu de prestige qui restait à Nicolas II. Incidemment, Vladimir DImitriévitch rédigea le texte de l'abdication du Grand-Duc Michel.
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 20:40   Re : Nouvelles de Richard Millet
Le Premier Ministre s'en prend au relativisme : « Le risque, c'est de tout mettre sur le même plan... »
Ah non !
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 20:51   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Jean-Michel Leroy
Le Premier Ministre s'en prend au relativisme : « Le risque, c'est de tout mettre sur le même plan... »
Ah non !

Il ne manquait plus que lui pour que la pagaille soit complète.
Je me suis fait la même remarque.
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 21:01   Re : Nouvelles de Richard Millet
L'article précise bien que c'est lors de l'inauguration du mémorial du camp des Milles que le Premier Ministre a fait ces déclarations, histoire de tout bien mélanger. Millet. Camp de concentration. Millet. Pamphlet fasciste. Millet. Fasciste.
Mais surtout, pas d'amalgames !
10 septembre 2012, 21:29   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Ce que Richard Millet a noté sur Cormac McCarthy ("un sous-Faulkner" qui aurait besoin du cinéma pour exister), outre que cela est une souveraine bêtise, est aussi une insulte à l'esprit, à la littérature et à l'esprit de la littérature – le Stalker réagit, c'est son métier

Toujours les mêmes qui écrivent sur ce qu'ils n'ont pas lu. Incroyable et en plus en prenant le plus extravagant et le plus
hurluberlu des critiques comme référence je veux dire Le Stalker cad la démesure même.
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 21:39   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Jean-Michel Leroy
L'article précise bien que c'est lors de l'inauguration du mémorial du camp des Milles que le Premier Ministre a fait ces déclarations, histoire de tout bien mélanger. Millet. Camp de concentration. Millet. Pamphlet fasciste. Millet. Fasciste.
Mais surtout, pas d'amalgames !

Bientôt la suite : Référence aux heures les plus sombres de notre histoire, au ventre de la bête immonde etc. La machine est en position ON.
10 septembre 2012, 22:06   Re : Nouvelles de Richard Millet
» Il me semble que Nabokov écrivait le plus grand mal de Faulkner

"Chroniques de pèquenots cultivateurs de maïs", ou quelque chose dans le genre, qui l'emmerdaient profondément. Mais il portait Proust au pinacle, quand même... Inutile même d'imaginer ce qu'il eût dit de McCarthy.
Et ce n'était probablement pas par goût de la provocation, mais par une aversion sincère pour tout ce qui se rapprochait trop évidemment du tuf, de la tripe et sa matière : le réel devait être digéré par le plus haut, et il louait plus que tout l'art de l’illusionniste parfaitement maître de ses mirages.

(Il y a des femmes dans Faulkner, des jeunes filles même, qui sentent comme les arbres...)
Il disait aussi de Stendhal qu'il avait un "Paltry style" (je viens de vérifier). Ce ne peut être qu'une bravade, on ne peut pas reprocher à Stendhal ce qu'on lit ci-dessus.

Nabokov est un immense écrivain, mais aussi un grand provocateur.

Je crois d'ailleurs qu'il se définissait comme un conservateur de lépidoptères (sa vraie passion) qui écrivait et non comme un écrivain.
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 22:22   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Alain Eytan


(Il y a des femmes dans Faulkner, des jeunes filles même, qui sentent comme les arbres...)

Oui, de très beaux textes sur l’odeur de Caddy..
10 septembre 2012, 22:38   Re : Nouvelles de Richard Millet
Jean-Marc, l'hôtel à Montreux, c'est comme un perpétuel dimanche.
...qui pourraient servir de défense à Richard Millet et à tous ceux que le parti dévot accuse de "déchirer le vivre-ensemble" (selon le mot d'Annie Erneaux), parmi lesquels Renaud Camus et l'In-nocence. Il est signé du philosophe sinologue français François Jullien, professeur d'Université. Il s'agit d'un extrait de son essai intitulé Du mal / du négatif (Ed. du Seuil [www.amazon.fr] )que je ne saurais trop recommander aux In-nocents.

[L'auteur, président du Collège international de philosophie (1995-1998) ; professeur à l'Université Paris Diderot et directeur de l'Institut de la pensée contemporaine ainsi que du Centre Marcel-Granet ; membre senior de l'Institut universitaire de France et lauréat du Grand prix de philosophie de l'Académie Française pour l'ensemble de son œuvre (2011), présente d'abord la notion de la pensée chinoise mo hua (默 化) -- "transformation silencieuse sous les événements", avant de s'engager dans le développement qui suit où il s'agit de rien moins que repenser la possibilité d'une diversité d'Occident contre les risques d'un retour à la guerre]:

Autre révolution "silencieuse": je fais partie de la première génération en France, et même depuis que la France existe, qui n'ait pas connu la guerre sur son sol, et même pour qui la guerre sur son sol est tenue désormais, non seulement pour improbable, mais pour impossible; or, je ne crois pas que l'on puisse expliquer la violence urbaine aujourd'hui indépendamment de ce fait dont elle est une manifestation en retour comme autre intériorisation, et dissémination, d'un négatif qui n'a plus d'ailleurs pour se déployer. Donc aussi qu'on ne peut plus cibler (Bush, en faisant la guerre à l'Irak, a fait comme s'il pouvait à nouveau l'extérioriser et le cibler). Les anciennes stratégies sont désormais désuètes, car le terrorisme, la violence ne sont pas interprétables seulement en termes moraux (même si la morale peut avoir à en juger); ni ne se laissent intégrer dans de pures causalités sociologiques (la misère d'après l'occidentalisation forcée ou celle des banlieues), ou limiter à des enjeux idéologiques (l'intégrisme religieux: car cet intégrisme, on le sait, est éminemment réactif). Encore moins peuvent-ils être tenus pour des phénomènes secondaires, ou transitoires, ou sur lesquels la volonté aurait suffisamment prise. Mais ils réclament qu'on s'interroge sur l'issue (qui ne soit pas seulement exutoire) que l'on assigne au négatif, quand ne jouent plus les figures ordinaires de l'affrontement, désormais périmées, avec lesquelles l'Histoire jusqu'à présent a travaillé.

Les régimes à forte négativité, ou réagissant à une négativité forte, gagnent de ce fait en dynamisme (cf. le Consultat après la Révolution française ou la Chine d'après la Révolution culturelle); à quoi s'opposent les régimes de négativité faible, telle la France d'aujourd'hui (les mouvements sociaux, catégoriels et se fondant sur la seule défense des "acquis", en sont l'illustration actuelle). Voire nos formes politiques contemporaines souffrent elles-mêmes, à leur insu, d'un enfouissement du négatif. S'il y a quelque chose qui "patine", à l'évidence, aujourd'hui, dans les démocraties occidentales, et conduit au désengagement des citoyens, sur lequel ensuite on gémit en vain, sans doute cela tient-il d'abord à ce que le jeu de l'opposition n'y fonctionne plus, ou sinon demeure un pur effet de surface sans "en-jeu" effectif (ou relève de la seule compétition pour le pouvoir, les programmes ne différant guère, comme on l'a constaté lors d'élections récentes); alors qeu la démocratie, dans son principe grec, repose sur la possibilité d'un affrontement des discours, discours contre discours, logos contre logos (les "antilogies"), que ce soit au tribunal, au conseil, à l'assemblée (et même au théâtre, l'agôn): puisque, selon cette exigence attachée au nom de Protagoras, s'il est vrai qu'un discours peut mettre en valeur une idée, il faudra toujours deux discours opposés -- thèse-antithèse -- pour en éprouver la vérité, le témoin (auditeur - spectateur - citoyen) s'instaurant en tiers pour en juger selon la ligne de contradiction des arguments avancés.

De même rêve-t-on paresseusement, de nos jours, d'une Europe qui, par principe, abolisse toutes ses barrières internes et s'étende au plus loin, tout en se plaignant que celle-ci reste "abstraite" au regard des citoyens: comme si l'on ne comprenait pas que c'est de l'individuation déterminant par opposition, celle-ci appelant alors à son dépassement, que naissent la vitalité et l'engagement de l'esprit. Car la seule expérience de ce qu'est un "style" ne nous l'apprend-elle pas déjà -- expérience au plus près ? Il n'est de style, en effet, qu'exerçant sa négativité en opérant par différenciation-opposition vis-à-vis d'un ordre convenu, attendu, de la moindre phrase comme de la moindre forme. Ou l'histoire de l'Europe ne nous le confirme-t-elle pas, à partir de l'écart de ses divers centres donnant à circuler ? Même la production de concepts tient à un "milieu" intellectuel individué, donc particulier, elle est écologique, disait Nietzsche. De l'autoroute fendant le paysage, il n'y a rien à regarder... L'Italie de la Renaissance (entre ces foyers pourtant si proches : Sienne, Pise, Florence...), comme de l'Allemagne du romantisme (celle du jeune Hegel: entre Tübingen plus orthodoxe, Iéna plus libre sous l'autorité de Fichte, Weimar où règne la personnalité de Goethe...), mais d'abord la Grèce antique divisée entre ses cités, doivent le foisonnement inépuisable de leur vie intellectuelle à la tension inventive qui naît d'un tel pouvoir indéfini d'écartement, proprement découvrant, plus que de l'esprit de rivalité, esprit chauvin ou "de clocher", si souvent dénoncé.

Si l'Europe reste, ou plutôt devient, effectivement abstraite, comme est "abstrait" l'Empire romain fondant en un tout l'individualité des cités et demeurant juridiquement formel, tel que le décrit Hegel, c'est qu'elle se laisse aller à l'homogénéisation d'elle-même en n'exploitant plus ce négatif, et d'abord au travers de ses langues -- on verra au moins en cela un symptôme. Non seulement traduire est penser, mais, en Europe, penser c'est aussi (traditionnellement) traduire. Si les philosophes sont en Grèce, la philosophie naît à Rome, car découvrant dans l'épreuve de ce négatif qu'est l'intraduisible sa vocation à l'universalité : dans les traductions tâtonnantes des termes grecs chez Lucrèce et chez Cicéron. Or, sous la domination de l'anglais qui se troue engagée (autre "transformation silencieuse"), qu'en advient-il, i.e. quelles tensions productives -- ces résistances de Babel donnant à travailler -- se voient dès lors retirées ? Quand il explore les conditions de possibilité d'une paix perpétuelle, Kant lui-même insiste sur les dangers que fait courrir l'extension conduisant à la fusion et revendique une séparation, Absonderung, entre Etats voisins, telle qeu l'instaure la "diversité des langues et des religions" (y compris des religions : quitte à se reprendre ensuite en note, Kant, à l'apogée des Lumières et du règne de l' "Homme", risque cette "expression singulière"). Car le dire ainsi n'est pas s'enfermer dans le local face au global mais revendiquer un universalisant qui soit aiguisé par la fécondité du négatif (cet universel étant moins donné qu'il n'est lui-même un processus de dépassement); et par suite refuser de céder à l'aplatissement du standard avec lesquels l'universalité , de nos jours, se voit si souvent confondue. L'universalité est un concept de la raison, l'uniforme un concept de la production; celle-là invoque une nécessité, celui-ci ne repose que sur une commodité.

(à suivre)
On ne peut néanmoins éviter la question (celle qui a justifié la "construction européenne") : ce négatif de l'écartement - affrontement (l'antixoun d'Héraclite) n'est-il pas à condamner puisqu'il conduit à la guerre ? -- Héraclite lui, en fait l'éloge [[u]ndc[/u]: qu'est-ce qu'on attend pour virer Héraclite de chez Gallimard ?]. Après avoir poussé utilement les hommes à aller habiter la terre entière, jusqu'aux contrées les moins habitables, comme, à l'intérieur, à se constituer en Etat pour s'opposer à la force de l'autre, la guerre, dit en effet Kant en appelant à l'institution d'un droit international, ne peut plus se prévaloir de quelque noblesse épique, héroïque, et est désormais périmée. Les Etats aussi, comme les individus, devront sortir de "l'état de nature". A quoi Hegel répond que la guerre ne s'explique pas par des causes contingentes, ni on plus par une haine qui se porterait de peuple à peuple, mais que c'est une nécessité de la vie spirituelle qu'il y ait des peuples singuliers ; qu'un peuple, en tant qu'il est une individualité, ce qui implique unicité et exclusion, refait grâce à la guerre sa cohésion, puisque ravivant ainsi le sentiment d'appartenance de ses individus au tout qu'il est : il "nie" par elle cette négation de lui-même qu'est sa dissolution sous l'empire toujours grandissant de la vie matérielle et des intérêts particuliers (dans l'expérience ordinaire, à moindre échelle, il suffit qu'un autre apparaisse à l'horizon de façon négative, et qu'on se mette à le combattre, ou du moins à le critique, pour qu'un lien plus intime se resserre aussitôt entre "nous" et qu'on s'éprouve à nouveau coalisé). Or il se joue là davantage qu'une opposition entre deux modèles théoriques, le formalisme du premier et l'organicisme du second [note du copiste: "formalisme du premier (Kant)" = hermogénisme; "organicisme du second" (Hegel) = cratylisme], soit le risque d'une universalité pauvre (chez Kant), parce que supprimant la détermination concrète, ou celui, adverse d'un attachement réactionnaire à la vitalité (chez Hegel) par empathie au sein de la "substance éthique". Nous avons à repenser aujourd'hui, sur de nouvelles bases, le destin coopérant du négatif; notamment à distinguer entre ce qui détruit et ne produit rien (qu'on appellera pour commencer le mal) et ce que serait un négatif activant, mobilisant, tel qu'il met sous tension, promeut, innove, intensifie. [ndc: Breivik = négatif non-coopérant; In-nocence = négatif activant, mobilisant].

C'est même à cette capacité à gérer du négatif sans l'aseptiser, ou plutôt, ce gérer étant par trop managérial, à le faire "lever", à le rendre productif au lieu de le désamorcer, que je vois se renouveler la vocation de l'intellectuel à l'ère de la mondialisation. Son "engagement" ne serait plus, dès lors, celui d'un positionnement à l'extrême, en quête d'une radicalité de principe (comme la figure s'en est déployée en France, dans l'antagonisme de bloc à bloc, ou de classe à classe, de Sartre à Foucault et Bourdieu -- cette figure n'est-elle pas épuisée ?); mais consiste à déceler selon quelles voies, dans ce nouveau contexte, du négatif, loin d'être à bannir, met en mouvement et peut activer : à faire apparaître selon quel autre plan ce qui paraissait "mauvais" révèle des ressources inexplorées, et même inenvisagées , se découvre une fécondité possible et devient en mesure de coopérer; comme aussi, selon un mouvement inverse et complémentaire, à restaurer de l'écart dans la pensée; en redéployant les conditions d'un dissensus travaillant à l'encontre du consensus dans lequel la pensée est toujours menacée de s'endormir et de s'étioler. Ou comment, à partir de la ré-sistance, naît-il de la con-sistance (ce qui est d'autant plus important que nous sommes aujourd'hui, je l'ai dit, dans un régime de négativité faible, en Europe) ? Plutôt que des conflits recouverts, ou biaisés, ou larvés, mieux vaudront des conflits ouverts construits en contradictions. On pourra se contenter dorénavant des formes soft, substitutives, mi-exutoires, mi-probatoires, d'un négatif amorti, convenable et qui n'est plus guerrier -- tel le Mondial de foot avec ses héros médiatiques. Mais on peut aussi espérer creuser un négatif plus intelligent, plus virulent, qui rappellerait l'esprit à son inquiétude.

[fin de l'extrait].
11 septembre 2012, 01:27   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Cassandre
C'est terrible ce fantasme, ce sentiment de sécurité chez les bobos !

Blague à part, pour qui se prend-elle? La vérité se réduit à l'opinion d'Annie Erneaux ?

Xyr : "Le climat que j'ai découvert ne se compte pas seulement en nombre de dents pétées ou de filles violées, c'est un ensemble, invisible lorsqu'on ne veut pas le voir, évident lorsqu'on se réveille."

Source
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 01:39   Re : Nouvelles de Richard Millet
"publiciste" signifie journaliste. Vous vouliez dire "publicitaire".
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 01:50   Re : Nouvelles de Richard Millet
Cher Phénarète, merci pour ce texte d'un blogueur que je ne connaissais pas.
11 septembre 2012, 08:13   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Non moi ces idées-là je les avais assimilées, c'est au pied de biche que la rue est venue mes les expulser de la tête et du coeur, et ça a pris du temps, beaucoup de temps.

Chronique d'un rénégat comme on dit aussi en allemand. Merci mille fois, chère Phénarète.

A lire absolument !
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 08:37   Re : Nouvelles de Richard Millet
(Message supprimé à la demande de son auteur)
11 septembre 2012, 08:39   Re : Nouvelles de Richard Millet
Merci, cher Marche, pour ces extraits remarquables.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 08:59   Re : Nouvelles de Richard Millet
JMG Le Clézio, Tahar Ben Jelloun, Maryline Desbiolles, Marie Desplechin, Bernard Desportes, Camille Laurens, Amélie Nothomb, Mazarine Pingeot, Colombe Schneck, Delphine de Vigan...

Ce que j'envie Richard Millet d'avoir de tels ennemis !!!!!!
11 septembre 2012, 09:10   Re : Nouvelles de Richard Millet
Le dernier paragraphe de l'extrait retranscrit ci-dessus contient tout le principe de la défense judiciaire de Renaud Camus traîné en justice pour avoir fait son métier. Il pourrait même être cité en prétoire -- son auteur ayant mérité la reconnaissance et les honneurs de toutes les plus grandes instances représentant la vie intellectuelle de la nation, sa parole pourrait être d'un autre poids que celle des minus pétitionnaires actuels, qui s'agitent dans leur ignorance crasse, ou hypocrite (dans le cas d'Edgar Morin), de ce qu'expose Jullien dans cet essai, et font claquer et clabauder leur mâchoires de hyènes feignant l'indignation dans leur soif de curée entre deux plateaux de télévision complaisants.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 09:56   Re : Nouvelles de Richard Millet
Le vrai "déshonneur" de Richard Millet

Le Monde

Par Patrick Kéchichian, écrivain, ancien journaliste au "Monde"

On peut évidemment comprendre l'indignation d'Annie Ernaux et des signataires de son texte, "Déshonneur de la littérature", face à la pensée et à l'expression de Richard Millet, notamment dans son "Eloge littéraire d'Anders Breivik". Mais cette nouvelle injonction à s'indigner est inadaptée pour au moins deux raisons.

D'une part un appel collectif à l'encontre d'un seul homme, muni de sa seule plume a de quoi faire frémir. Même si la qualité d'écrivain ne peut en aucune façon exempter, comme on le professe trop souvent, de la responsabilité quant aux mots proférés ou écrits. Il n'empêche : ce geste de vindicte collective est inacceptable, quelles que soient les horreurs auxquels il veut répondre. De même que l'acte de Breivik relève des tribunaux – et son procès fut exemplaire –, celui de Millet relève de l'analyse littéraire, de la raison et de la pensée. Et éventuellement, aussi, de la justice, si l'on juge qu'il y a infraction. Cette analyse, on doit la pousser à un très haut degré de sévérité.

Un autre motif de cette inadaptation se trouve dans l'idée inconsistante que l'écrit de Millet "déshonore" la littérature. Mais non, voyons ! Ce qui est déshonoré dans cette ignominie ce sont des personnes, des victimes, des familles, des hommes, des femmes, vivants ou morts. Et celui qui, le premier, en toute lucidité et aveuglement, se déshonore c'est Richard Millet lui-même. Enfin, il est une autre instance qui subit de plein fouet ce déshonneur : c'est Dieu lui-même, ce Dieu de la Bible dont se réclame Richard Millet, c'est le Christ, celui des Béatitudes qui commande d'accueillir le pauvre, l'affligé, l'étranger, le persécuté. Cette analyse du texte dont je parle, il est urgent de la mener. Elle sera éprouvante, proche plus souvent de la nausée que du rire incrédule. C'est sur ce terrain qu'on réduira le propos de Richard Millet à sa funeste dérision. Millet cherche à donner corps à ses fantasmes, il s'enivre du mot décadence : mot-valise qui donne une réalité à son fantasme.

Enfin, il s'aime lui-même, sombrement mais d'un amour immodéré et suicidaire, en messager, en héraut du déclin de la civilisation. Pour commencer cette analyse, je voudrais m'arrêter brièvement sur quelques mots de ce texte, qui engagent justement la "littérature", puisque c'est d'elle que se réclame Millet. C'est d'elle dont il se pare, comme d'une protection. Et que c'est elle aussi qu'invoque Annie Ernaux, citant le même passage... "Dans la perfection de l'écriture au fusil d'assaut, il y a quelque chose qui le [Breivik] mène au-delà du justifiable – ce qui pourrait être, néanmoins, une des définitions restreintes, de la littérature, en même temps que la négation de celle-ci." Quelle surprenante et malheureuse expression : "écriture au fusil d'assaut" ! Il y aurait donc "perfection" du geste meurtrier, et cette perfection serait littéraire ? Une "perfection" égale, je suppose, à celle que l'on trouve chez Céline qui écrivait ses pamphlets avec une arme encore plus efficace : celle de l'anéantissement programmé d'un peuple qui, lui aussi, faisait injure à une haute civilisation – celle imaginée par le nazisme. Le geste de Breivik, alors même qu'il "mène au-delà du justifiable", a donc ce mérite de donner au monde une "définition de la littérature". Même si celle-ci est "restreinte", même si elle porte en même temps sa propre "négation" (c'est bien le moins !). Cela mérite, en effet, un "éloge" !

Entendons bien les mots, les phrases de Millet. Certes, si la littérature et le Mal ont bien quelque rapport, ce ne peut être au titre d'une identification exaltée. Et l'insupportable opération de l'écrivain, quoiqu'il vaticine, consiste précisément à faire du geste concret et sanglant de Breivik un geste, un morceau de littérature. Répétons-le, le déshonneur qui est ici élevé au rang d'art ne touche en rien cet art, mais il blesse des personnes, avec des noms, des visages, des personnes qui souffrent, qui meurent. Visages que figure, pour ceux qui clament y prêter foi, le Christ en croix. Là, on touche le motif bien réel de l'injustifiable et du "déshonneur".

Patrick Kéchichian, écrivain, ancien journaliste au "Monde"
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 10:29   Re : Nouvelles de Richard Millet
Les abonnés du magazine Causeur peuvent-ils nous donner une idée de ce que Renaud Camus et Alain Finkielkraut disent de l'affaire Millet ?
11 septembre 2012, 11:35   Re : Nouvelles de Richard Millet
« ...nos formes politiques contemporaines souffrent elles-mêmes, à leur insu, d'un enfouissement du négatif. S'il y a quelque chose qui "patine", à l'évidence, aujourd'hui, dans les démocraties occidentales, et conduit au désengagement des citoyens, sur lequel ensuite on gémit en vain... »

Il m'est souvent venu à l'idée, et je ne suis pas la seule, que ce qui se passe aujourd'hui en France, cette révolution antinationale avec avènement de l'homme nouveau métissé, est comparable, entre autres révolutions, à ce qui s'est passé au Cambodge sous les khmers rouges, atrocités en moins (pour le moment). Si l'entreprise khmer a fini par échouer, c'est entre autres, en raison de sa rapide mise en oeuvre au moyen, précisément, de ces atrocités qui représentaient pour la population cambodgienne elle-même, pour l'occident de l'époque, hormis les gauchistes, et d'une façon générale pour le monde libre et civilisé, cette négativité absolue qu'il convenait de stigmatiser et de combattre. Il en va autrement du Désastre français. S'il est -- peut-être -- sur le point de réussir, c'est qu'il a été mis en oeuvre, si lentement, si subrepticement, si insidieusement, sur presque un demi-siècle, tout en étant le plus souvent officiellement nié, qu'il a dispensé les maîtres d'oeuvre d'avoir recours à ces atrocités qui eussent révélé au grand jour et de façon criante le négatif de l'entreprise, lequel négatif a fait l'objet de cet enfouissement dont parle F. Julien.

Merci, cher Francis pour ces extraits magistraux.
11 septembre 2012, 12:18   Re : Nouvelles de Richard Millet
Camille Laurens parmi les signataires : dommage, aussi. Non, ce n'est pas flatteur de l'avoir pour ennemie, disons : antagoniste.
Très beaux passages du Journal de Renaud Camus à son sujet, et au sujet de son ancien époux.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 15:14   Re : Nouvelles de Richard Millet
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 15:22   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Didier Bourjon
Entretien avec Renaud Camus (et A. Finkielkraut) dans Causeur du mois de septembre (accès payant).

La conclusion de l'entretien avec Renaud Camus :

« … S'agit-il encore, comme Millet le prétend dans son titre, de "littérature" ?

R.C. Je ne vois pas pourquoi vous dites "prétend". Tout ce qu'écrit Millet est "littéraire". Une des vertus de la situation actuelle, c'est que, puisque le journalisme au service du parti dévot (et même le constituant majoritairement) vit dans la fiction, dans l'omission, dans l'art de ne pas voir et surtout de ne pas dire ce qui survient (aidé en cela par la sociologie), il se trouve que le réel, par un joli retournement, est offert en héritage à la littérature, faute d'autre ayant droit. L'ennui est que la pauvre littérature est bien vieille et bien fatiguée pour jouir de ce joli magot, très inconfortable à administrer. Très rares sont les écrivains prêts à relever le défi. Millet est l'un d'eux. »

Cher Didier, vous nous mettez l'eau à la bouche !
11 septembre 2012, 15:26   Re : Nouvelles de Richard Millet
En effet !

Aujourd'hui monsieur Jourdain s'appellerait monsieur Bourmeau (ou monsieur Descoings, ou monsieur Ferrand -- paix à leur âme --). Au lieu d'être un "bogent" , bourgeois gentilhomme, fasciné par les nobles qui le méprisent et s'appliquant à les singer tout en se faisant berner par eux, il est un "bobo", bourgeois bohème, fasciné par la "diversité " racailleuse et s'appliquant à la singer jusque dans sa haine pour la France. Faute d'être lui même un de ces "divers" qui le méprisent, aussi copieusement que la noblesse d'hier méprisait la roture, il s'enchante de se croire élevé à la "dignité" de "pote" des caïdo-rapeurs comme monsieur Jourdain s'enchantait de recevoir le titre de mamamouchi.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 15:44   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Didier Bourjon
« … S'agit-il encore, comme Millet le prétend dans son titre, de "littérature" ?

Et pendant ce temps, le Monde nous apprend (Le Monde des Livres du 31 août) que Christine Angot mène une expérimentation littéraire grave et radicale.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 16:00   Re : Nouvelles de Richard Millet
“Le Nouvel Observateur” délire : Richard Millet part « en claquant la porte » et ça devient : Richard Millet « claque la porte » de Gallimard...
11 septembre 2012, 16:39   Re : Nouvelles de Richard Millet
La niaiserie, la platitude se sentent menacées. Un coup de gueule ne suffit pas. Cette pauvre Annie Ernaux me rappelle BHL.
A mon avis, il ne va pas rester chez cet éditeur. Sa position est intenable et l'ambiance doit être délétère, compte tenu du nombre considérable d'écrivains publiés par cette maison qui ont signé la pétition. C'est plus qu'un désaveu, c'est un meurtre symbolique.

Le titre de son dernier livre, consacré à l'affaire mais qui ne devrait pas être commercialisé, résonne lugubrement : Pourquoi me tuez-vous ?

Comment continuer à travailler sereinement après une telle chasse à l'homme ?
11 septembre 2012, 17:11   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Faites-moi penser à ne pas inviter à diner les Imbéciles dont les noms suivent (dommage quand même pour Nancy Huston, pour laquelle j'avais une certaine sympathie) :

Cher Olivier,
Sur cette liste il n'y a pas un seul écrivain qui ait une assise littéraire certaine. Je ne vois que du bas-clergé, des second-couteaux.

Quand j'exprimais mon malaise (intuitif) à propos du nommé Boualem Sansal je ne me trompais pas. Ce type est un faux-cul intégral. Il ne faut rien croire de ce qu'il écrit.

A propos de Nancy Huston vous avez raison car elle a une certaine classe et on aurait pu croire qu'elle ferait preuve de plus de discernement mais cette pétition n'est pas née du hasard car ce qui relie ces gens entre eux sont des liens anciens et ils appartiennent tous à une nébuleuse crypto-communiste.
11 septembre 2012, 17:12   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Comment continuer à travailler sereinement après une telle chasse à l'homme

Parce que vous croyez que tous ces auteurs passent leur temps chez Gallimard ?

Vous avez des gens comme Mordillat qui sont des communistes et des anti-chrétiens de toujours et vous pensez bien qu'ils éprouvent pour Richard Millet une aversion profonde mais aussi ancienne.
11 septembre 2012, 17:53   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Ce que Richard Millet a noté sur Cormac McCarthy ("un sous-Faulkner" qui aurait besoin du cinéma pour exister), outre que cela est une souveraine bêtise, est aussi une insulte à l'esprit, à la littérature et à l'esprit de la littérature

Car critiquer Cormac Mc Carthy "est aussi une insulte à l'esprit, à la littérature et à l'esprit de la littérature."
Tout est bon pour enfoncer un pieu dans le coeur de Millet.

Dites-nous Jean-Marc, ne devriez-vous pas aller signer derechef la pétition plus haut ?
11 septembre 2012, 18:10   Re : Nouvelles de Richard Millet
L'enjeu essentiel, pour moi, c'est de montrer que la culture est le "disque dur" de la politique, du point de vue de la citoyenneté et de l'économie.

Après une telle définition, proposée par Madame le ministre de la culture, il ne faut plus s’étonner de rien.
11 septembre 2012, 18:14   Re : Nouvelles de Richard Millet
Une telle définition ne veut rien dire. La métaphore n'est pas à la portée de n'importe qui.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 18:15   Re : Nouvelles de Richard Millet
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Le texte que vous citez est de Francis, Rogemi.

Pour ce qui est des pétitions, je n'en signe jamais, cela me semble une invention de gauche, je vois très bien Montand, Sartre, Beauvoir et Signoret signant à tour de bras à propos de n'importe quoi.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 18:36   Re : Nouvelles de Richard Millet
(Message supprimé à la demande de son auteur)
11 septembre 2012, 19:23   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
M. Millet a réellement écrit cela ? Francis, si tel est le cas, j'aimerais connaître les arguments en faveur de M. Millet qui pourraient être opposés à votre opinion, que je fais entièrement mienne

Vous êtes vraiment extraordinaire Jean-Marc.

Vous écrivez que vous faites entièrement votre l'opinion de Francis et vous vous permettez d'éluder ma réplique !
Rogemi,

Je n'élude rien du tout, je vous dis que je ne signerai pas ce machin qui est une pétition sans en être une.

Je saisis l'occasion pour vous indiquer que ne signant jamais de pétition, je ne pourrai en signer "derechef", comme vous dites.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 22:07   Re : Nouvelles de Richard Millet
Pierre Nora expose son point de vue dans “Le Monde”.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 22:33   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Jean-Michel Leroy
Pierre Nora expose son point de vue dans “Le Monde”.

"En tant que membre du comité de lecture de Gallimard, – depuis quarante cinq ans ! –, "
Traduction : en ma qualité de dieu sur le mont Olympe.

"On ne veut pas se désolidariser et on ne veut pas se solidariser. Nous voilà dans un piège. A cause de vous, mon cher Richard. A vous donc de trouver le moyen de nous en sortir, sans hurler que l'on veut votre mort, et avec vous, celle de la littérature et même de l'Occident."

Traduction : une retraite un peu anticipée est la seule solution, Antoine saura être généreux.
11 septembre 2012, 23:24   Re : Nouvelles de Richard Millet
L'épisode a néanmoins eu le mérite de faire voir les fétides et les lâches au travail, en pleine besogne de préparation de leur œuvre au noir -- L. Bloy


Comme c'est curieux! je voulais justement vous entretenir de cette oeuvre au noir, que Cassandre nomme fort justement négativité subreptice et que François Jullien dans son essai cité supra met en corrélation avec la sombre et silencieuse mutation qui n'est autre que l'oeuvre noire du silence (sa traduction française : "transformation silencieuse sous les événements"); en chinois, cela se nomme mò hua et s'écrit comme ceci 默 化.

Je voulais attirer votre attention sur le premier des deux sinogrammes qui renferme le signifiant de ce terme bisyllabique (le second, 化, n'est autre que le marqueur du "processus" attaché au premier signifiant) :

默 () se décompose en 黑 qui désigne la noirceur, les ténèbres et le Mal et qui se prononce hēi.

et en 犬, qui se prononce quǎn et qui n'est autre que la forme "essentialisé" du chien, le chien de la chiennerie, qui diffère dans l'esprit chinois de canis familiaris (lequel se dit gou et s'écrit 狗)

犬 est le "radical" du chien dans les idéogrammes.

Cette "transformation silencieuse sous les événements" est bien "l'oeuvre au noir" de Bloy: les deux sont aisément corrélables dans la pensée orientale, par la voie du sensible: cette noirceur c'est celle de l'encre, de la pierre d'encre des calligraphistes, celle, donc, de l'écrivain qui, dans l'esprit de Bloy, oeuvre au Mal.

Pierre d'encre des calligraphistes, en effet, qui a pour homophone la solitude (寞) et le frottement (磨) du bâton d'encre sèche sur la pierre humide où l'on trempera le pinceau: 墨筆

Cette action de frottement noir meule les résistances, les émousse, mais aussi bien affûte les lames de couteau !

Un dernier petit mot: ce 默, tel quel, alors qu'il comporte de nombreux homophones qui eussent pu très bien faire l'affaire de la transcription phonétique, sert en chinois à nommer cet homme : 默罕默德. L'avez-vous reconnu ? Non ? pourtant, sa noirceur y est montrée deux fois (1er et 3ème sinogrammes). Allez, je vous aide, en vous le donnant en alphabétique: Mò hǎn mò dé

Et oui, c'est bien lui, le nom du fondateur de l'islam.

Il y a un génie chinois, il y a véritablement un génie de la langue chinoise qui vous livre le sens à chaque pas.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 03:13   Re : Nouvelles de Richard Millet
Un texte de Richard Millet dans l'Express du 12 septembre :

[www.lexpress.fr]
12 septembre 2012, 07:51   Re : Nouvelles de Richard Millet
J'avoue ne pas avoir beaucoup de considération pour Jean Robin mais cet article est vraiment typique de la personne.

"Oh non je ne veux pas hurler avec les loups mais comme c'est bon de venir donner un violent coup de pied à un Millet gisant à terre."

Infâme!
12 septembre 2012, 07:58   Re : Nouvelles de Richard Millet
Article prévisible, rédigé par une cheville ouvrière avec ces manières d'auxiliaire de police dans le mouvement en cours. Les salariés de l'opinion publique ont ouvert les guichets.
12 septembre 2012, 08:52   Re : Nouvelles de Richard Millet
Cher Francis Marche, je tiens à vous remercier de vos considérations sur les écrits de François Jullien. Elles me sont précieuses à propos d'un thème qui me semble essentiel.
12 septembre 2012, 12:49   Re : Nouvelles de Richard Millet
Il n'est pas demandé à Pierre Nora d'exprimer quelque solidarité que ce soit envers Millet, ni même de hurler avec la meute qui le poursuit, mais de rappeler ce qu'implique la liberté d'expression et qu'il ne peut pas y avoir de littérature (ni de pensée d'ailleurs) sans liberté. Lui qui est historien, il connaît, du moins je l'espère, le texte de la Déclaration des droits de l'Homme de 1789.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 12:57   Re : Nouvelles de Richard Millet
Au moins cette affaire aura permis d'occuper Roland Jaccard

"Et commençons par couper les branches pourries de ce qu’on appelait, autrefois, la littérature. "

Je crains pour la vie de Richard Millet.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 13:03   Re : Nouvelles de Richard Millet
(Message supprimé à la demande de son auteur)
12 septembre 2012, 13:35   Re : Nouvelles de Richard Millet
Cher Christophe Rivoallan, on peut avoir l'impression en lisant votre message que Roland Jaccard appelle au meurtre contre Millet et non qu'il se moque d'Annie Ernaux et de ces co-signataires, comme c'est le cas.
12 septembre 2012, 13:43   Re : Nouvelles de Richard Millet
Pourquoi ne pas publier ici un communiqué de soutien à Richard Millet, collaborateur des Cahiers de l'In-nocence, non par adhésion littéraire ou idéologique à ses derniers écrits, mais au nom de la liberté d'expression ? Quels soutiens publics a-t-il reçus à ce jour ?
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 13:47   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Marcel Meyer
Cher Christophe Rivoallan, on peut avoir l'impression en lisant votre message que Roland Jaccard appelle au meurtre contre Millet et non qu'il se moque d'Annie Ernaux et de ces co-signataires, comme c'est le cas.

Cher Marcel Meyer, je ne parlais pas de Roland Jaccard mais de ceux dont il se moque et qui sont en train de remonter une guillotine dans la cour Saint André.
Citation
Didier Bourjon
Pierre Nora, ce n'est pas l'actuel responsable des éditions Fayard ? Le fils de son père ?
Quoi qu'il en soit : quel brio dans l'argumentation... Et quel mépris, de la même eau que ce pauvre garçon de Le Clezio relevant qu'il n'avait pas connaissance de ce que pouvait bien avoir écrit cet obscur Millet, qui par le fait ne valait pas tripette... Du beau monde, vraiment.

Non, c'est son oncle.

Le père de Pierre Nora, c'est l'éminent chirurgien Gaston Nora (Aron), qui eut le courage de témoigner en faveur de Xavier Vallat, le 5 décembre 1947.
Citation
Buena Vista
Quels soutiens publics a-t-il reçus à ce jour ?

Patrick Kechichian (non sans réserves), Robert Ménard, Renaud Camus, Christian Combaz, Bruno de Cessole, Denis Tillinac. A part eux, je ne vois pas. Peut-être faudrait-il lancer une pétition. Encore une, me direz-vous.

Autant Eric Zemmour avait reçu du soutien lors de son procès en correctionnelle, autant Richard Millet semble bien isolé. Au reste, il revendique hautement cette solitude dans presque tous ses livres. C'est tout à son honneur. Je ne sais pas si ce genre d'initiative (la pétition) lui plairait. Peut-être préfère-t-il les témoignages privés et souhaite-t-il que cette affaire se calme. En tout cas, je vous recommande sa tribune dans L'Express, elle est fort bien écrite. Dommage qu'elle ne soit pas disponible en ligne.
12 septembre 2012, 14:17   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Patrick Kechichian (non sans réserves), Robert Ménard, Renaud Camus, Christian Combaz, Bruno de Cessole, Denis Tillinac. A part eux, je ne vois pas. Peut-être faudrait-il lancer une pétition. Encore une, me direz-vous

Mais y-a-t-il eu une pétition contre Zemmour ?
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 14:21   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Sébastien B.
Citation
Buena Vista
Quels soutiens publics a-t-il reçus à ce jour ?

Patrick Kechichian (non sans réserves), Robert Ménard, Renaud Camus, Christian Combaz, Bruno de Cessole, Denis Tillinac. A part eux, je ne vois pas. Peut-être faudrait-il lancer une pétition. Encore une, me direz-vous.

Autant Eric Zemmour avait reçu du soutien lors de son procès en correctionnelle, autant Richard Millet semble bien isolé. Au reste, il revendique hautement cette solitude dans presque tous ses livres. C'est tout à son honneur. Je ne sais pas si ce genre d'initiative (la pétition) lui plairait. Peut-être préfère-t-il les témoignages privés et souhaite-t-il que cette affaire se calme. En tout cas, je vous recommande sa tribune dans L'Express, elle est fort bien écrite. Dommage qu'elle ne soit pas disponible en ligne.

Zemmour est médiatique. Millet est connu des initiés.
Millet doit bien être pouvoir être contacté par quelqu’un ici. Il serait intéressant de connaître ses souhaits (même si je crains que ça n’aille pas dans le sens que je pense être le bon).
Si quelque chose peut être fait je suis partant, si Richard Millet est d’accord.
Il me semble y avoir une très grande différence :

- les propos de Zemmour sont partagés par une majorité de Français ;

- le propos de M. Millet dans ce texte est jugé au moins étonnant par beaucoup.
12 septembre 2012, 14:42   Re : Nouvelles de Richard Millet
Moi aussi, je serais partant. C'est un écrivain estimable et un homme au moins courageux, au mieux admirable.
Mais il a le tort, me semble-t-il, de s'enfermer dans la surenchère stérile des "réponses" à ses détracteurs sous forme de livres. Déjà en 2008, son opuscule L'opprobre était une "réponse". Et ainsi de suite. Un mouvement perpétuel de réponses aux réponses où l'on peut craindre qu'il ne finisse par s'user, tendre à se discréditer ou même perdre une partie de ses moyens littéraires.
Les deux derniers livres, par qui le scandale arrive, ne sont pas les meilleurs au plan littéraire, je crois que cela a été dit sur ce forum : et ils n'apportent rien de bien nouveau, sinon un sous-titre (Eloge...) qui aura mis le feu aux poudres.
Alors, quel que soit le désir ô combien respectable de solitude voire d'isolement de Richard Millet, il serait temps je crois que sa "défense" (faute de meilleur mot) passe aussi en d'autres mains, afin d'échapper à cette spirale infernale (et non bathmologique) des réponses aux réponses et des répliques aux répliques.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 14:43   Re : Nouvelles de Richard Millet
Citation
Jean-Marc
Il me semble y avoir une très grande différence :

- les propos de Zemmour sont partagés par une majorité de Français ;

- le propos de M. Millet dans ce texte est jugé au moins étonnant par beaucoup.

Si les propos de M. Millet étaient vulgarisés et s'ils bénéficiaient ensuite de la même exposition médiatique, je ne crois pas me tromper en affirmant qu'une majorité de français (les mêmes que pour Zemmour car, au fond, ce sont, mutatis mutandis, les mêmes idées) les partageraient.

Lundi, une femme arborait fièrement sa lecture : Confession négative de Millet.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 15:08   Re : Nouvelles de Richard Millet
La plus grande librairie belge refuse de vendre "l'éloge de Breivik" de Richard Millet
12 septembre 2012, 15:10   Re : Nouvelles de Richard Millet
Patrick Kechichian (non sans réserves)
En effet, vous faites bien de le préciser, Cher Sébastien B. Extrait :
Ce qui est déshonoré dans cette ignominie ce sont des personnes, des victimes, des familles, des hommes, des femmes, vivants ou morts. Et celui qui, le premier, en toute lucidité et aveuglement, se déshonore c'est Richard Millet lui-même. Enfin, il est une autre instance qui subit de plein fouet ce déshonneur : c'est Dieu lui-même, ce Dieu de la Bible dont se réclame Richard Millet, c'est le Christ, celui des Béatitudes qui commande d'accueillir le pauvre, l'affligé, l'étranger, le persécuté.
Cette analyse du texte dont je parle, il est urgent de la mener.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 15:19   Re : Nouvelles de Richard Millet
L'affaire Richard Millet, acte II, scène IV :

- Pourquoi me tuez-vous?
12 septembre 2012, 15:52   Re : Nouvelles de Richard Millet
"Moi aussi, je serais partant. C'est un écrivain estimable et un homme au moins courageux, au mieux admirable.
Mais il a le tort, me semble-t-il, de s'enfermer dans la surenchère stérile des "réponses" à ses détracteurs sous forme de livres. Déjà en 2008, son opuscule L'opprobre était une "réponse". Et ainsi de suite. Un mouvement perpétuel de réponses aux réponses où l'on peut craindre qu'il ne finisse par s'user, tendre à se discréditer ou même perdre une partie de ses moyens littéraires.
Les deux derniers livres, par qui le scandale arrive, ne sont pas les meilleurs au plan littéraire, je crois que cela a été dit sur ce forum : et ils n'apportent rien de bien nouveau, sinon un sous-titre (Eloge...) qui aura mis le feu aux poudres.
Alors, quel que soit le désir ô combien respectable de solitude voire d'isolement de Richard Millet, il serait temps je crois que sa "défense" (faute de meilleur mot) passe aussi en d'autres mains, afin d'échapper à cette spirale infernale (et non bathmologique) des réponses aux réponses et des répliques aux répliques."

Entièrement d'accord.
Citation
Christophe Rivoallan
L'affaire Richard Millet, acte II, scène IV :

- Pourquoi me tuez-vous?

Je suis très agréablement surpris par cet article, qui apporte bien des réponses.

Un regret : une fois encore, un titre peu adapté... "Pourquoi me tuez-vous ?" aurait pu être la question d'une victime à Breivik, je suppose que la remarque sera faite.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 16:06   Re : Nouvelles de Richard Millet
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

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