Cher Didier,
"Eloge de la fadeur" est le titre d'un petit livre passionnant (autant que surprenant) du sinologue François Jullien - le saviez-vous ?
Ce qui, avant la lecture de l'ouvrage, paraissait un paradoxe - la valeur du "fade" - s'impose progressivement au lecteur comme étant ce pouvoir d'harmonisation ("Harmonisante fadeur") tellement convoité dans la culture chinoise. Par la contemplation du "fade", du "sans saveur", nous sommes invités à remonter jusqu'à la source "inépuisable" (loin des oppositions dérisoires, des stimulations superficielles).
"Plutôt que d'être une notion, la fadeur symbolise une certaine balance, un moment intermédiaire, un stade transitoire et toujours menacé". (F. Jullien, "Eloge de la fadeur, p. 89)