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Demande d'aide

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 12:22   Demande d'aide
Ce forum s'est fait l'écho des problèmes rencontrés par des éducateurs à qui l'on contestait le droit de corriger un enfant indiscipliné ou insolent. Certains des intervenants en ces lieux me semblent avoir des compétences en matière d'éducation dont je suis dépourvu.

Comme je suis le défenseur en justice d'une éducatrice de la petite enfance qui s'est vue licenciée avec effet immédiat pour avoir légèrement tiré les cheveux d'un enfant très indiscipliné, afin de lui montrer que cela faisait mal, car ledit enfant venait précisément de faire pleurer une petite fille en lui tirant les cheveux, je recherche les ouvrages en matière d'éducation qui traitent de ce genre de problématique et qui admettent qu'une petite correction peut être utile à l'éducation d'un enfant.

Pour ma part, je suis d'une époque où il était admis que les enfants puissent recevoir gifles et fessées dans le cadre d'une saine éducation. mais, dans ce procès, je suis confronté à des témoins éducateurs qui considèrent avec une surprenante unanimité que la moindre tape est une abomination.

Merci de toute aide éventuelle.
06 avril 2008, 13:38   Re : Demande d'aide
Pourquoi ne pas trouver des parents pour attaquer les parents du petit indiscipliné, avec retrait immédiat de l'école pour mise en danger des autres enfants ? Ce serait la réponse du berger à la bergère... Évidemment, ce serait une autre affaire... Je crains bien, cher Corto, que cette éducatrice, à qui je ne vois rien à reprocher, soit sacrifiée sur l'autel de la nouvelle Justice... Peut-être ne peut-on plaider, dans ce cadre, que le tirage de cheveux "pédagogique" sans intention de nuire... Quelle misère...
06 avril 2008, 15:24   Re : Demande d'aide
Il me semble que vous voilà dans un fichu prédicament, hélas ! Je ne sais pas ce que dit le code pénal suisse à ce sujet mais je sais ce qu'en Suisse on pense fermement devoir penser des dits "châtiments corporels" : que c'est une abomination, au même titre que le concept de race, l'élitisme, la sélection à l'école, le refus de l'immigration en provenance du Tiers Monde, etc.

A cela, on ne peut rien opposer, rien. La seule chose qu'on pourrait opposer, c'est le bon sens appuyé sur des siècles de siècles de pratique universelle. Or, la doxa actuelle prend le contrepied du bon sens, et cela de façon explicite, résolue, consciente, systématique : c'est un dogme. Peut-on plaider contre un dogme ? Sans doute pas car si c'était plaidable, il n'y aurait même pas lieu de plaider tant la chose serait évidente. C'est comme l'islam et la violence : ou bien le lien paraît tellement évident qu'il n'y a même pas lieu de poser la question, ou alors la conviction contraire est absolument imperméable à tout raisonnement. Tout cela n'est guère encourageant mais que dire d'autre ? Peut-être faut-il plaider ainsi...
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 16:14   Solution tirée par les cheveux
Tirez les cheveux de la mère ! Je suis sûr qu'elle aimera…

(Je réalise combien de fois j'ai évité la prison, à vous lire…)
06 avril 2008, 16:33   Re : Demande d'aide
Citation
Or, la doxa actuelle prend le contrepied du bon sens, et cela de façon explicite, résolue, consciente, systématique : c'est un dogme. Peut-on plaider contre un dogme ? Sans doute pas car si c'était plaidable, il n'y aurait même pas lieu de plaider tant la chose serait évidente.

Vous êtes vraiment en verve aujourd'hui cher Marcel car il est évident que nos maitres appliquent contre toute logique mais de facon explicite, résolue, consciente, systématique leur dogme et les tribunaux, les juges, les procureurs sont les vecteurs premiers de ce même dogme.


Ps.: Je parle en connaissance de cause car j'ai été obligé ces 30 dernières de me battre dans des dizaines pour ne pas dire une centaine de procès civils contre l'opiniatreté sotte des magistrats allemands mais je suppose que leurs collégues francais ne valent pas mieux.
06 avril 2008, 16:40   Re : Demande d'aide
Cher Corto,

S'agit-il d'une affaire relevant du droit du travail?
06 avril 2008, 17:02   Re : Demande d'aide
Et pourquoi, après tout, ne pas plaider en effet le sens commun contre la doxa de l'époque ? Cette époque de demi-habiles qui croient qu'ils peuvent, mieux, qu'ils doivent tout réinventer, et cela au nom de la plus niaise, de la plus sottement naïve des visions du monde. Comme le dit souvent Cassandre, un peu de culture éloigne du sens commun : les demi-habiles sont en général anti-conformistes, notamment les jeunes gens, ceux qu'en allemand on appelle die Halbstarken, les demi-forts. Davantage de culture permet de dépasser la présomptueuse illusion du penser par soi-même pour l'individu, du tout réinventer pour la société ; le sens commun - le communis omnium consensus - apparaît alors comme le fondement de la possibilité de la vie en commun, le fondement de la société.
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 17:06   Re : Demande d'aide
Oui, absolument, cher Rogémi .

Et pour répondre à Marcel Meyer, d'un point de vue pénal, la jurisprudence helvétique admettait encore, il y a peu, le droit de corriger ses enfants - droit qui est délégué aux éducateurs et professeurs à qui les parents confient leurs enfants -, mais, la dernière fois que le Tribunal fédéral s'est penché sur la question, il a laissé la question ouverte de savoir si cette jurisprudence devait encore être maintenue ou si toute atteinte à l'intégrité physique était passible du droit pénal....

Dans une autre affaire que nous traitons, un père a été arrêté par la police à son domicile, suite à une plainte de son ex-épouse, pour avoir donné des gifles et un ou deux coups de pieds au derrière de son adolescent de fils (sans laisser de marque, sous réserve, peut-être, d'une rougeur, constatée le lendemain qui pourrait être liée à un coup de pied ou à une activité sportive dont le fils est friand) qui venait de le traiter de con et tout ça parce que ledit père insistait pour que son rejeton finisse ses devoirs (sachant qu'il lui paie une coûteuse école privée, ledit fils étant en échec scolaire grave). Ce père a été entendu par le juge d'instruction et, si la mère ne retire pas sa plainte, il risque de se retrouver devant un tribunal, pour atteinte à l'intégrité corporelle. Inutile de dire que les résultats scolaires de l'enfant ne se sont pas améliorés depuis lors....
06 avril 2008, 17:45   Re : Demande d'aide
Certains tribunaux suisse allemands me semblent être particulièrement contaminés par la doxa régnante, en particulier en ce qui concerne le droit de garde des enfants qui apparemment est accordé à 99 % à la mére et cela même si le pére présente tous les attributs de sérieux requis.

Quand une mère en Suisse veut obtenir d'un tribunal (où les juges sont à 90% des femmes) l'interdiction pour le père de voir son/ses enfant(s) elle choisit (sur conseil de son avocat) souvent la tactique de la plainte pour violence. En Helvétie cette méthode semble très bien focntionner...

En ce qui concerne l'obtention d'indemnités pour licenciement abusif en faveur de votre cliente il faudra essayer de prouver, cher Corto, le caractére d'insignifiance du tirage de cheveux car à mon avis elle ne pourra plus continuer à travailler dans cette institution.

Dispose-t-elle d'un contrat de travail avec en annexe une liste des obligations à respecter?
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 17:51   Demande d'aide
Dites, Corto, vous prenez combien, comme avocat ? Vous êtes bon ?
» (Je réalise combien de fois j'ai évité la prison, à vous lire…)

Et moi, que je suis fils ignorant de parents criminels et récidivistes...
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 18:04   Re : Demande d'aide
Je ne suis pas assez cher, Boris, tant mon dévouement est grand. Vous voyez je travaille pour mes clients même le dimanche !

Pour prouver que tirer les cheveux ne justifie pas un licenciement immédiat , cher Rogémi, je dois m'appuyer sur des traités pédagogiques qui confirment l'adéquation et le caractère éducatif de petites corrections dans certaines circonstances, car s'appuyer sur le seul bon sens préconisé par M. Meyer risque de ne pas convaincre. D'où ma demande d'aide.
06 avril 2008, 18:08   Re : Demande d'aide
Réflexion faite, je me demande si le mieux ne serait pas de mettre en évidence l'instrumentalisation de la Justice... Que veulent-ils ? Un dédommagement ? Une victoire morale ? Une mise en valeur du petit Ego de leur rejeton ? (En tout cas, en bon escrimeur, je chercherais, après avoir paré le coup, à attaquer en justice - ou faire attaquer - ces nouveaux parents indignes...)
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 18:10   Re : Solution tirée par les cheveux
« Et moi, que je suis fils ignorant de parents criminels et récidivistes... »

Non non, ça se sent bien !
Flatteur, va !
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 19:31   Re : Témoins de rêve
Ah ! Si je pouvais faire entendre des témoins tels que vous, chers amis, j'emporterais la conviction du tribunal sans difficulté, mais aussi sans gloire tant l'autorité de vos témoignages serait l'élément décisif. Merci de votre soutien. Je vous tiendrai informés du jugement.
06 avril 2008, 20:04   Re : Demande d'aide
Voici ce que je lis à l'instant dans l'Express de cette semaine :

"Le Conseil de l'Europe souhaite bannir les châtiments corporels infligés aux enfants. Pour obtenir l'interdiction des gifles et autres fessées, une campagne d'information européenne va être lancée. En 2007, 16 pays dont l'Allemagne et la Grèce (mais pas la France), ont adopté des lois enjoignant les parents de ne plus lever la main sur leurs enfants."
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 20:12   Re : Demande d'aide
A ma librairie j'avais quelques clients qui profitaient de mon état de commerçant, donc financièrement otage de sa clientèle, et sans possibilité de fuite, pour se venger à mes dépends de leurs frustrations, vexations subies par leurs proches ou patrons, que sais-je. Je suis persuadé que dans bien des cas des parents pratiquent de la sorte envers l'enseignant par l'intermédiaire de leur enfant. Un peu comme celui qui, promenant son molosse, le retenant à grand peine, se fait valoir par la crainte qu'il inspire par l'intermédiaire de son chien. A creuser peut-être ? Bonne chance en tout cas !
06 avril 2008, 20:44   Crime et châtiment
Bien cher Corto,


Je crains que vous ne trouviez guère ce que vous cherchez : en effet, vous nous écrivez qu'il vous faut " des traités pédagogiques qui confirment l'adéquation et le caractère éducatif de petites corrections dans certaines circonstances".


Or ces traités sont rédigés, très probablement, par les tenants d'une "éducation sans violence".

Ceci dit, je crains que, même du point de vue du bon sens, votre éducatrice ne soit allé un peu loin.

De mon point de vue, il y a une différence entre les tout petits enfants et ceux qu'on disait "doués de raison". A mon époque, les seuls "châtiments" pour les petits enfants étaient la tape sur les fesses, les fessées, voire les coups de martinet (j'en ai reçu) étant réservés pour les enfants plus grands (dans ce cadre, le "coup de pied au cul" de l'adolescent évoqué me semble tout à fait adapté).

Vous nous parlez d'une éducatrice de "la petite enfance", je ne sais ce que cela recouvre. Si, par exemple, l'enfant en cause a deux ou trois ans, je crains fort que sa compréhension ne soit très limitée.

Un point aussi qui me semble essentiel : le châtiment corporel n'est envisageable que si tout enfant qui commet une faute le subit. S'il est réservé à quelques cas extrêmes, il devient choquant et incompréhensible.


Il y a cinquante ans, tout enfant qui faisait une grosse bétise était frappé, souvent symboliquement, et comme tous étaient logés à la même enseigne, il n'y avait pas de mal à cela. Si, dans cet établissement, il n'y a jamais eu la moindre tape, alors je crains qu'il n'y ait problème.
06 avril 2008, 20:48   Transaction
Bien cher Corto,


Vous êtes juriste. Si le litige qui vous occupe est entre cette personne et son institution (cela semble être le cas, c'est plus simple que si les parents sont en jeu), conseillez-lui une transaction :


- son institution n'est pas absolument sûre de gagner (vous connaissez la justice) ;

- pour son institution, c'est du temps et de l'argent ;

- surtout, il n'est pas certain que cela soit, au sens français, une faute grave ou une faute lourde. Je ne sais si le droit suisse fait ces différences.
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 21:29   Re : Demande d'aide
Merci, cher jmarc de vos conseils et de votre appréciation fort pertinente du cas, même si vous semblez vous ranger à l'avis de ma partie adverse !. Oui, le litige est entre ma cliente et l'institution. Non, l'institution n'a pas voulu transiger, ce que je souhaitais. Quant à la qualification de la faute, c'est, en effet, tout le problème. Elle doit être très grave pour justifier un licenciement immédiat en droit suisse. A moi de montrer qu'elle ne l'est pas.

De plus, avec votre subtilité habituelle, vous avez mis le doigt sur un élément essentiel qui devrait m'être favorable. Mais je ne peux rien vous dire à ce sujet avant le procès. Confidentialité oblige....
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 21:36   Faute grave
« Elle doit être très grave pour justifier un licenciement immédiat en droit suisse. »

Est-ce qu'on réalise bien à quel point nous en sommes ???
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 21:47   Re : Demande d'aide
Si le Conseil de l'Europe souhaite bannir les châtiments corporels, c'est assurément parce qu'ils ne le sont pas encore, cher jlchambon. Ce point est plutôt favorable. D'ailleurs, je crois que la tendance est en train de se renverser et que l'on prône le retour à certaines formes de punition. Il y a un dossier dans le journal LA CROIX à ce sujet en 2004 et je dois encore en consulter un dans Le Monde. Le Conseil de l'Europe me fait penser à une locomotive, dont la force d'inertie la fait continuer à avancer bien après que le conducteur ait actionné les freins.

Vous avez parfaitement raison, cher Obi Wan. Les éducateurs, qui étaient jadis admirés et respectés (dans nos contrées, il y avait trois personnages qui comptaient au village : le curé - ou le pasteur en Suisse voisine -, le maire - ou le syndic de l'autre côté du lac - et l'instituteur - ou le régent -), servent, aujourd'hui, de "défouloir" aux frustrations de bien des parents.
Utilisateur anonyme
06 avril 2008, 21:52   Re : Faute grave
Oui, cher Boris, sans le point de vue des participants à ce forum, je me sentirai désespérément étranger à cette époque !
06 avril 2008, 22:33   Sun Tzu
Si vous plaidez, plaidez la pédagogie. Le tirage de cheveux de la part de l'institutrice ne fut pas un acte de violence, de défoulement violent de l'adulte sur l'enfant. Il ne fut pas non plus chargé d'intention punitive ou châtieuse. Il ne s'est agi nullement d'un châtiment corporel venant en rétribution d'une faute comme le serait une fessée, mais au contraire d'une démonstration pédagogique de ce qu'il ne faut pas faire, un enseignement par le contre-exemple. L'institutrice, parce qu'elle est opposée à toute violence, a tenu à faire connaître et mesurer à l'auteur des faits violents à quel point la violence physique est détestable, et ce afin de mieux la décourager et la bannir.

Pas une seconde, dans cet incident, l'institutrice n'a pris l'enfant comme punching-ball, comme eût pu le faire, ailleurs et en une autre époque, par exemple, un parâtre alcoolique, un pervers, un insensible.

L'acte de l'institutrice est un acte pédagogique assumé, pensé, contrôlé, défendable, bref une violence qu'elle s'est à elle-même imposée pour les besoins d'une cause noble, laquelle est, mesdames et messieurs les jurés, celle-là même que les parties civiles sont venus faire valoir.

Vous connaissez l'adversaire, profitez-en pour dauber dans son sens, seul moyen de neutraliser son venin, de retourner son dard.
06 avril 2008, 22:43   Re : Demande d'aide
Bravo Henri vous avez touché à l'essentiel.

Mais je me demande si cette affaire de cheveux n'était pas tout simplement un prétexte avancé par la direction de l'institution pour se débarrasser d'une collaboratrice dérangeante?
06 avril 2008, 23:41   Re : Demande d'aide
Suggestion : je suis persuadé que l'on trouverait des choses pertinentes et de bon sens chez le philosophe Alain, grand pédagogue et reconnu comme tel. Je n'ai pas beaucoup de temps, mais si quelqu'un pouvait chercher un peu pour l'ami Corto, la plupart de l'œuvre d'Alain se trouve (en mode "texte") sur un site Québécois :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/Alain.html.
07 avril 2008, 01:11   Re : Demande d'aide
Alain, Propos sur l'éducation, page 42 :

"Ce peuple enfant est capable d'aimer et de respecter, non point d'abord par des pensées, mais par la puissance de tous sur chacun ; et ces sentiments collectifs s'impriment si fortement que, même dans la solitude, il en restera quelque chose. Seulement il faut d'abord que cette foule soit en ordre, et orientée selon le silence et l'attention. Le silence est contagieux aussi bien que le rire. Mais si cette société d'enfants se dispose mal pour commencer, tout est perdu, et souvent sans remède. Le rire secoue même les plus sages et les plus tranquilles. Ainsi ils sentent tous qu'ils sont les parties d'un élément aveugle comme la mer ; ils sentent aussitôt que cette force collective est irrésistible. La politesse, qui est une habitude familiale, n'a plus ici de lieu. L'enfant est à l'état sauvage. Cela a réduit au désespoir plus d'un homme estimable, dévoué, affectueux.

La première pensée qui peut éclairer le maître, en cette situation difficile, c'est qu'il n'y a point de méchanceté en ces désordres, ni même de pensée. Ce sont des effets physiques, qui résultent du nombre. Cette pensée, si on la suit, conduira à un genre d'indulgence et aussi à un genre de sévérité. Car il ne s'agit nullement ici de peser ni de juger ; il s'agit d'empêcher. Et si le maître agit ainsi qu'une force physique, directement opposée au désordre, il triomphera promptement. Je n'entends pas par là qu'il va se battre ; au reste il ne serait pas le plus fort ; mais il dispose de punitions fort sensibles à cet âge remuant, et qui suffisent toujours, pourvu qu'elles soient inflexibles à la manière des forces naturelles.

J'ai observé quand j'étais enfant que ceux qui maintenaient l'ordre comme on balaie, comme on range des objets matériels, étaient aussitôt redoutés par cette indifférence, qui enlevait tout espoir. Et, sans exception, ceux qui voulaient persuader, écouter, discuter, pardonner enfin aux promesses, étaient méprisés, hués, et, chose triste à dire, finalement haïs ; au lieu que les autres, les hommes sans cœur, étaient finalement aimés."
07 avril 2008, 09:43   Re : Demande d'aide

Ce n'est pas que je sois pour les coups de bâton. Pierre Hamp, dans son beau livre où il nous donne l'histoire de ses métiers, raconte qu'un petit pâtissier, pour une maladresse excusable ou non, reçoit aussitôt un coup de spatule sur la tête, un coup qui fait mal. On ne sait pas dire si la rapidité et la précision des mouvements gagnent ou perdent à ce régime ; beaucoup diront qu'il en est des hommes comme de ces chevaux généreux qui se crèveraient à dépasser le voisin, mais enfin qu'il faut frapper encore sur le poteau, si l'on veut obtenir dans le même temps un demi-mètre de plus. Peut-être le boxeur ira encore plus vite à la parade si le coup est réel, et si, pour une fraction de seconde, le nez saigne ou l'œil est poché. Et il ne faudrait point conclure qu'alors sa volonté est esclave et que c'est le mieux ; car c'est l'apprenti boxeur lui-même qui veut que l'on frappe fort, et que ses fautes soient punies selon la force, non selon l'opinion. La méthode de force eut certes ses excès. Locke, en son traité de pédagogie, recommande de rosser très fort le petit menteur. Que manque-t-il ici ? Il manque que l'enfant menteur demande lui-même d'être rossé. C'est là le point. Il faut que l'enfant cherche de lui-même la difficulté, et refuse d'être aidé ou ménagé. Non seulement un tel enfant se trouve, mais c'est l'ordinaire.


Ibid. p. 23.

Je tombe sur ceci, qui plaira à Francis pour la "médiation" :

À l'école se montre la justice, qui se passe d'aimer, et qui n'a pas à pardonner, parce qu'elle n'est jamais réellement offensée. La force du maître, quand il blâme, c'est que l'instant d'après il n'y pensera plus ; et l'enfant le sait très bien. Ainsi la punition ne retombe pas sur celui qui l'inflige. Au lieu que le père se punit lui-même dans son fils.
(Ibid. p. 36)

Beaucoup de textes utilisables, dans ce seul ouvrage, je crois.
(http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/propos_sur_education/propos_sur_education.html.)
07 avril 2008, 10:11   Très grave
Bien cher Boris,


Corto nous écrit :

Elle doit être très grave pour justifier un licenciement immédiat en droit suisse.


Il s'agit là de la règle qui, comme en droit français, justifie le licenciement immédiat. On ne dit pas que tirer les cheveux soit très grave, on dit qu'il faut démontrer que c'est très grave pour justifier le licenciement.
Utilisateur anonyme
07 avril 2008, 10:17   Re : Très grave
Vous avez raison, Cher Jmarc. Reste le fait qu'il ne doit pas être très difficile, en l'occurrence, de le "démontrer". Alors que l'inverse…

Pour démontrer ce genre de choses, désormais, il suffit de les énoncer.
07 avril 2008, 10:50   Re : Très grave
Ne peut-on énoncer alors que de "montrer" à un enfant ce qu'est "tirer les cheveux" quand il s'agit de ses propres cheveux n'est ni un mauvais traitement, ni un outrage, ni une brutalité, ni une vengeance du professeur, et n'est pas à ranger dans la catégorie des sévices ?
Utilisateur anonyme
07 avril 2008, 10:53   Pince-mi
Je connaissais un professeur d'alto (une femme), qui pinçait ses élèves, quand ils l'énervaient trop. J'imagine Corto la défendant, défendant le principe du pincement pédagogique, du pincement en faveur de la culture du mi#… Un grand moment de justice
07 avril 2008, 11:03   Re : Demande d'aide
En désespoir de cause, en ultime parade, présenter le fait comme une revanche féministe , l'institutrice ayant, sans doute, été , enfant, avec d'autres petites filles de son école, le souffre-douleur de gamins affreusement machistes qui, parce qu'elle était une fille, lui tiraient sournoisement les cheveux pour un oui , pour un non. Elle a été à vie marquée comme au fer au fer rouge par ce calvaire et cette humiliation au point que, quand l'occasion lui a été offerte, elle s'est vengée sur cet enfant de ce qu' elle avait avait subi elle-même ainsi que ses camarades, en lui tirant à son tour les cheveux. Désormais s'étant exorcisée par ce geste de tout son ressentiment -justifié- rien ne pourra plus l'empêcher de pratiquer son métier de façon exemplaire.
07 avril 2008, 11:20   Re : Très grave
Exact Bernard: il faut nier qu'il s'agit d'un châtiment, mais bien plutôt d'un geste d'édification contre la violence, bref un geste d'éducateur (la pédagogie par le sensible, retourner la violence contre elle-même, blabla).

Si Corto reconnaît, même implicitement, qu'il s'agit d'un "châtiment corporel", sa cliente ira en prison et Corto devra quitter la Suisse de nuit par les piémonts, chaussé d'espadrilles de corde, son havresac sur le dos et sa maison en flammes dans la vallée.
Utilisateur anonyme
07 avril 2008, 11:33   En espadrille
J'ai une cabane au fond du jardin, et je ne déteste pas qu'on me tire les cheveux.
07 avril 2008, 12:17   Re : Très grave
» il faut nier qu'il s'agit d'un châtiment, mais bien plutôt d'un geste d'édification contre la violence

Et voilà le retournement dialectique, mis en évidence par Francis : ce n'est pas une violence, c'est un geste contre la violence.
07 avril 2008, 12:19   Re : Très grave
» J'ai une cabane au fond du jardin...

Moi, j'ai des sculptures indiennes... (Si vous préférez les estampes japonaises, allez chez Francis...)
07 avril 2008, 12:33   Re : Très grave
Qu'importe le cabanon pourvu ...
Utilisateur anonyme
07 avril 2008, 12:39   Par les cheveux
« (…) Toute ta chevelure est tombée de la tour !… Je la tiens dans les mains, je la touche des lèvres… Je la tiens dans les bras, je la mets autour de mon cou… Je n’ouvrirai plus les mains cette nuit… »
07 avril 2008, 13:05   Re : Par les cheveux
... musique de Debussy, livret belge...
Utilisateur anonyme
07 avril 2008, 17:59   Re : Sun Tzu
Merci Francis, c'est magnifique.
Après une si belle envolée, la partie adverse sera à terre, pantelante et sans voix ! Je prends la liberté d'imprimer votre vigoureuse plaidoierie. Vous avez mon email privé pour votre note d'honoraires.
Utilisateur anonyme
07 avril 2008, 18:41   Re : Retournement dialectique
Merci à tous et à toutes pour tant de judicieuses suggestions. J'avoue que je ne m'attendais pas à un tel soutien, aussi documenté qu'argumenté.

J'emporterai donc dans mes manches vos contributions aiguisées et citerai Alain grâce à Bernard Lombart (je veux croire que les juges sauront de qui je parle). Grâce à Cassandre, je lancerai une tirade sur toutes les petites filles à qui ces vilains machistes de bambins ont tirés les cheveux depuis que la mixité a été instaurée et sur la légitime émotion qu'a pu ressentir l'éducatrice face à un comportement aussi sexiste que barbare qui l'avait profondément bouleversée lorsqu'elle en fut victime à maintes et douloureuses reprises au cours de sa jeunesse gâchée. Je porterai l'estocade en relevant, dans de telles circonstances, le caractère profondément pédagogique et mesuré de sa réaction. Puis, au terme de mon propos, je dirai, comme Rogémi, que tout cela n'était qu'un prétexte pour se débarasser de ma cliente.

Bien entendu, je vous tiendrai informés du jugement qui sera rendu.
07 avril 2008, 19:02   Re : le mot de la fin
Voilà, cher Corto, une esquisse de plaidoirie qui, réflexion faite et tout bien pesé, ne me semble pas tant que ça tirée par les cheveux.
Utilisateur anonyme
07 avril 2008, 19:39   Re : Née Rostopchine
Et n'oubliez pas au passage de mentionner la Comtesse !

07 avril 2008, 20:23   Re : Demande d'aide
Ah, Alexis, il y a bien pire chez nos voisins ! Voyez la littérature qu'ils destinaient aux enfants, il y a un siècle ! Ce fameux Struwwelpeter est vraiment caractéristique !
... musique de Debussy, livret belge...

J’espère que vous n’avez pas l’intention de dire du mal de Pelléas, cher Bernard ! Je vous préviens que je vous tire les cheveux et vous arrache les yeux si vous attaquez mon tout premier opéra, cet éblouissement musical de mes dix-huit ans qui a été le point de départ de ma passion pour le genre!
08 avril 2008, 07:49   Re : Demande d'aide
Mais non ! D'ailleurs, j'aime les apiculteurs.
Utilisateur anonyme
08 avril 2008, 18:34   Re : Demande d'aide
Exscusez-moi d'y revenir une dernière Corto. Une solution, comme dit trop brièvement par moi plus haut, serait donc l'attaque des parents.
Le dialogue normal aurait dû être : - Papa, la maîtresse m'a fait mal, elle m'a tiré les cheveux - C'est terrible, et pourquoi a-t-elle fait ça ? - Parce que je l'avais fait à Corinne et qu'elle voulait me montrer comment ça fait mal ! - Et pourquoi as-tu fais ça à Corinne ? - Parce qu'elle avait jeté mon cahier par terre - Et bien ta maîtresse a très bien fait, ça t'apprendra à ne pas faire mal à tes copines, et en plus pour des bêtises, et maintenant va jouer !
Ces enfants gâtés piquent des crises pour ne pas aller dormir, faire le programme de télévision, avoir satisfaction à tous leurs caprices, alors qu'en se faisant ils crient tout simplement à l'aide pour avoir l'autorité rassurante de leurs parents. Au contraire ceux-ci sont prêts à tout pour les satisfaire et paniquent à l'idée de perdre l'amour de leur enfant. L'hypothèse est donc tout à fait envisageable que ces parents ont voulu démontrer leur amour et leur puissance en attaquant le symbole de l'autorité qu'est l'enseignant.
C'est comme offrir un nouveau jouet à l'enfant. Alors l'enseignant est-il devenu le jouet d'un enfant, par l'entremise de ses parents ? Ce n'est qu'un cas de figure, et cela peut paraître aberrant, mais c'est peut-être bien comme cela que ça tourne et que tout le monde devient fou. Une réparation morale est due à cette enseignante de la part des parents et de la direction de l'école et cela devrait coûter cher, cher Corto ! Il faut faire un exemple car à ce compte il n'y aura bientôt plus d'enseignants.
Utilisateur anonyme
08 avril 2008, 18:36   Un exemplaire
« (…) car à ce compte il n'y aura bientôt plus d'enseignants. »

Vous êtes un sacré optimiste, vous !
Utilisateur anonyme
08 avril 2008, 19:52   Re : Demande d'aide
Ouaip ! Tout cela finira avec des robots, ça au moins ça ne tire pas les cheveux des pauvres petits enfants, et c'est bien parti comme vous le constatez vous-même sur votre fil " Enseigner autrement " cher Boris !
Utilisateur anonyme
08 avril 2008, 22:32   Re : Demande d'aide
Oui, votre scénario, cher Obi Wan, sera ajouté à ma plaidoirie, mais après :
"Et pourquoi as-tu fais ça à Corinne ? " je dirai : "pour la faire pleurer"( car le gosse en question est connu pour son agressivité). C'est mieux, non ?
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 10:06   Re : Demande d'aide
Absolument ! Et si elle témoigne une telle agressivité c'est que quelque chose ne tourne pas rond chez les parents, eux-mêmes suffisamment agressifs pour accabler sans vergogne une enseignante pour une peccadille, pour n'avoir finalement fait que montrer à cette enfant les conséquences de ses humeurs mauvaises, avoir remis les choses à leur juste place qui est minuscule.
Je n'aime pas cette idée mais on serait bien tenté d'enquêter pour savoir si ce père ne promène pas par hasard un molosse écument, n'a pas à son compte quelques agressions sur ses voisins ou autres victimes à portée de main du genre épouse, subordonnés timides et libraire enfermé.
Quant à l'autorité scolaire, lamentable par son manque complet d'autorité dans cette affaire, elle participe à la honteuse dérive de la pénalisation générale qui tient lieu désormais de Morale en nos contrées aux populaces désincarnées.
(je m'énerve, je m'énerve)
Dans cette option, le point délicat serait d'amener le tribunal à comprendre qu'on l'a embarqué dans une histoire cucul la praline sans trop le vexer (!)
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 12:51   Re : Demande d'aide
Avis à Lady Cassandre : Faire attention, il y a toujours des caaaîlloux dans les cabanes au fond des jardins
09 avril 2008, 13:03   Re : Demandez le programme!
Mais non ! D'ailleurs, j'aime les apiculteurs.

Ouf!
Je vois que lors de la saison prochaine, nous aurons un Pelléas à la Monnaie. Avec, - association curieuse mais que je suis impatiente d'apprécier - Anish Kapoor pour la scénographie. (Pierre Audi pour la mise en scène et Mark Wigglesworth à la direction (My God! jamais je ne parviendrai à prononcer son nom! )).
09 avril 2008, 13:10   Re : Demande d'aide
Cher Corto
Ici, une loi « tacite » invite les enseignants à ne jamais toucher, pas même le bout de l’oreille d’un élève ! J’imagine qu’elle vaut pour la France et la Suisse. J’espère toutefois que vous parviendrez à tirer votre cliente de ce mauvais pas car si j’approuve l’esprit de cette loi, je ne parviens pas à désapprouver cette dame.
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 13:22   Re : Demande d'aide
Mais que signifie "une loi tacite" ?
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 13:29   Re : Demande d'aide
C'est une loi promulguée en son temps par un certain Tacite cher Boris.
Aline, vous tombez ainsi tout à trac avec Pelléas et tout le bazar, dois-je vous rappeler que c'est MOI qui voyage dans les galaxies, ben oui quoi, bon...
09 avril 2008, 14:08   Re : Demande d'aide
Je l’ignore aussi. C’était pour faire avancer le Schmilblick !
Soyez attentif, Obi Wan, nom de diable ! Je répondais à un commentaire de Bernard Lombart qui lui-même répondait à un mien commentaire qui lui répondait à lui qui répondait à je que je répondais à lui etc.
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 17:13   Re : Demande d'aide
Vous avouez donc comme toutes les femmes en le masquant sous une accusation quelconque que vous développiez abusivement un deuxième sujet qui n'a rien à voir avec ce fil Aline.
7 avril : Boris Joyce :

« (…) Toute ta chevelure est tombée de la tour !… Je la tiens dans les mains, je la touche des lèvres… Je la tiens dans les bras, je la mets autour de mon cou… Je n’ouvrirai plus les mains cette nuit… »


Bernard Lombart :

... musique de Debussy, livret belge...


Aline :
... musique de Debussy, livret belge...

J’espère que vous n’avez pas l’intention de dire du mal de Pelléas, cher Bernard ! Je vous préviens que je vous tire les cheveux et vous arrache les yeux si vous attaquez mon tout premier opéra, cet éblouissement musical de mes dix-huit ans qui a été le point de départ de ma passion pour le genre!


Bernard Lombart :

Mais non ! D'ailleurs, j'aime les apiculteurs.


Aline :

Mais non ! D'ailleurs, j'aime les apiculteurs.

Ouf!
Je vois que lors de la saison prochaine, nous aurons un Pelléas à la Monnaie. Avec, - association curieuse mais que je suis impatiente d'apprécier - Anish Kapoor pour la scénographie. (Pierre Audi pour la mise en scène et Mark Wigglesworth à la direction (My God! jamais je ne parviendrai à prononcer son nom! )).

Avouez, cher Obi Wan, que je suis patiente !!!
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 20:16   Re : Demande d'aide
C'est le ciel qui jugera, et sur ce sujet aussi, comme je vous le faisais remarquer, j'en connais un rayon !
09 avril 2008, 20:31   Re : rayon apocalyptique
Cassandre : - Nous aurons une tempête cette nuit. Et cependant la mer est si calme. On s’embarquerait sans le savoir et on ne reviendrait plus
Obi : - Aline, hein, eh bien, elle n’arrête pas de développer des fils tout au long des tours et tout le long du jour.
Aline, chantant : - Saint Michel et Saint Raphael, Saint Joseph et Binamé Sainte Brigitte...
Boris, à part : - Les bras m'en tombent. Quelle bouillie… Vraiment triste !
Corto : - Je n’y vois qu’une grande innocence.
Maître de Plieux :- Mais que ces enfants sont pénibles, mais que ces enfants sont pénibles!

Le rideau tombe sur le vieux château auréolé de krakatoatiques lueurs d’apocalypse.

Obilas et Alisande, acte III, scène II
Utilisateur anonyme
10 avril 2008, 10:53   Re : On n'y voit qu'une grande innocence
"Corto : - Je n’y vois qu’une grande innocence".

et un livret enchanteur, chère Aline ! Et quels personnages fantastiques ! Moi qui vous croyais peintre....
Utilisateur anonyme
10 avril 2008, 17:25   Re : Demande d'aide
USA : accusés de harcèlement sexuel en maternelle
De notre correspondantà Washington Philippe Gélie
07/04/2008 | Mise à jour : 23:31 | Commentaires 75
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Par crainte des procès intentés par les parents, les autorités scolaires appellent la police au moindre attouchement dans la cour de récréation.

Randy Castro avait six ans quand il a donné une tape sur les fesses à une fille de sa classe, Katherine DeLeon. Ils s'amusaient dans la cour de récréation de l'école primaire de Potomac View, dans la banlieue de Washington. Cela n'a pas plu à la petite fille.

Elle a dénoncé Randy à la maîtresse. L'institutrice a emmené le gamin chez le principal. Le principal a vite pesé la gravité de l'offense : il a appelé la police. Il a aussi rédigé un rapport qui restera pour toujours dans le dossier scolaire de l'enfant. Son titre : «Attouchements sexuels contre un étudiant, comportement odieux.»

Dans l'Amérique pudibonde, Randy Castro n'est pas un cas isolé. À New York, une directrice d'école a interdit à ses élèves de se toucher pour se dire bonjour. Au Texas, un garçon de 4 ans qui avait un peu trop pressé son visage contre la poitrine d'une assistante maternelle a été accusé de harcèlement sexuel. L'an dernier, 255 élèves du primaire ont été suspendus en Virginie pour des «contacts physiques inappropriés» avec un autre élève. Dans le Maryland, on dénombre 166 cas identiques, concernant 22 élèves en cours préparatoire, 16 au jardin d'enfants et trois… à la crèche.

Un directeur d'école n'est censé appeler la police qu'en cas d'incident «impliquant armes, alcool ou drogue, blessure volontaire ou autre infraction sérieuse». Dans le cas de Randy, des psychologues ont souligné qu'«il est impossible qu'un enfant de son âge comprenne ce qui lui arrive».

Mais les autorités scolaires ont tellement peur des procès qu'elles appliquent sans discernement la «tolérance zéro». Dans les années 1990, la Cour suprême a confirmé la responsabilité des établissements qui manqueraient à l'obligation de mettre fin au harcèlement sexuel, généralement défini comme toute «pression ou contact jugé indésirable par la victime».

Le Washington Post, qui a relaté l'histoire de Randy, a organisé la semaine dernière un forum avec des responsables éducatifs sur son site Internet. Une mère de famille y témoigne en ces termes : «Ma fille de cinq ans a été harcelée sexuellement par un garçon du même âge au début de l'année scolaire. Il l'a prise dans ses bras et l'a embrassée alors qu'elle ne le voulait pas. J'ai été extrêmement contrariée que le principal ne le suspende que pour une semaine. J'avais demandé son renvoi. J'ai aussi voulu porter plainte à la police. Devant leur refus, j'attaque au civil en dommages et intérêts.»

905 000 mineurs maltraités

Le lendemain de ce débat, le Centre de contrôle et de prévention des maladies publiait pour la première fois des statistiques nationales sur les véritables mauvais traitements infligés aux mineurs de 15 ans : 905 000 enfants ont été maltraités par des adultes en 2006 aux États-Unis, dont 91 278 bébés de moins d'un an.

Le directeur de Potomac View refuse de s'expliquer sur le cas de Randy, arguant de la confidentialité du dossier. Mais il a rejeté l'appel de la mère de l'enfant, Claudia Castro, réclamant que l'accusation de délinquant sexuel soit retirée de son carnet scolaire.
ICI
Utilisateur anonyme
10 avril 2008, 18:00   Obi essaie d'attenter à mon intégrité psychologique intime
Dites, Obi, vous voulez nous terroriser, c'est ça ? Vous savez que ça pourrait vous coûter cher ? Moi, en tout cas, je ne vais pas me laisser faire si facilement. Je prends le reste de l'assemblée à témoin.

C'est un peu comme si je sentais vos dents et votre souffle chaud dans mon cou, ce que vous écrivez-là, figurez-vous !
Utilisateur anonyme
10 avril 2008, 19:38   Re : Obi essaie d'attenter à mon intégrité psychologique intime
Hélas cher Boris et vous tous, voici en effet ce qui nous attend si on se laisse entraîner dans une société de la pénalisation. Elle conduit à un nouveau genre de dictature (Oh ! Les fascistes, ce n'est rien, d'ailleurs si chacun de nous s'en occupait d'un) et à une barbarie inouïe. Plus personne ne bouge, tout est enregistré, tout peut être retenu contre vous, vous avez droit à un avocat !

De quoi faire peur aussi au tribunal, cher Corto, si il se rendait complice de cette infernale logique !
Utilisateur anonyme
10 avril 2008, 23:13   Re : Resister
Oui, vous n'avez pas tout tort, cher Obi. Mais Boris a raison : on ne va pas se laisser faire ! Non mais !
11 avril 2008, 19:00   Re : Resister
Quand passez-vous à la télévision, Corto, pour votre affaire qui nous tient en haleine ?
Utilisateur anonyme
11 avril 2008, 23:13   Re : Resister
Le procès aura lieu à la fin du mois et le jugement sera rendu plus tard. Quant à la télévision : je ne défend pas mes clients devant la caméra et la porte du Tribunal comme certains confrères, mais dans la salle d'audience.
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