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L' Union Européenne, le nouveau système soviétique

Envoyé par Gérard Rogemi 
Je vous propose d'aller visionner une déclaration percutante de Vladimir Boukovsky concernant l'Union européenne que j'ai trouvé sur le site de Fdesouche.

On clique


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PS: cette interview est sous-titrée en francais.
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 11:03   Re : L' Union Européenne, le nouveau système soviétique
Le PI est dès l'origine très européen, c'est l'un des rares points qui m'ont gênés dans son programme. J'ai peut-être tort mais je continue à penser que l'Europe est sans doute la plus vaste escroquerie de notre temps, et la plus funeste, à terme.
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 11:24   Re : L' Union Européenne, le nouveau système soviétique
"Percutant" ou caricatural et outrancier ? Je m'étonne vraiment que quelqu'un qui a connu de près la terreur soviétique puisse tranquillement se livrer à ce genre de comparaison, et aller jusqu'à l'identification du goulag et du "politiquement correct". Il est en tout cas bien triste de voir un dissident de la trempe de Boukovsky limiter son raisonnement au principe simpliste (mais efficace par son aspect "percutant") de l'analogie, grosse ficelle rhétorique que l'on a déjà vu si souvent employée dans les discours de propagande de l'ex-URSS... ("Union des Républiques Socialistes Soviétiques, seulement quatre mots et déjà quatre mensonges.", disait Soljenitsyne).
Me voici pour une fois en désaccord sur le fond avec vous, cher Alexis. Vous avez bien entendu raison de relever le caractère outrancier de la comparaison. Mais je crois que cette outrance recouvre malgré tout une vérité, celle de l'appartenance du "totalitarisme mou" à la catégorie du totalitarisme.
J'avoue avoir toujours eu un faible pour Vladimir Boukovsky dont je compile depuis des années livres, articles, entretiens, etc..

Pour ma part j'ai été très logntemps un partisan enthousiaste de l'Europe et cela d'autant plus que j'habite depuis 34 ans en Allemagne. Mais l'évolution de cette entité "molle" vers l'Etat Universel depuis la signature du traité de Maastricht me révolte profondément!
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Un ancien dissident soviétique met en garde contre une dictature de l’Union Européenne

Vladimir Bukovsky, l’ancien dissident soviétique âgé de 63 ans, craint que l’Union Européenne ne soit en train de devenir une autre Union Soviétique.

Dans un discours prononcé à Bruxelles en février 2006, Mr. Bukovsky a qualifié l’UE de « monstre » qui doit être détruit le plus tôt possible, avant qu’il ne se transforme en un Etat totalitaire en pleine puissance.

Mr. Bukovsky a rendu visite au Parlement Européen il ya quelques mois sur l’invitation du FIDESZ, le Forum civique hongrois. Le FIDESZ, membre du groupe chrétien-démocrate européen, avait invité l’ancien dissident soviétique, vivant en Angleterre, à l’occasion du 50e anniversaire de la révolte hongroise de 1956. Après sa rencontre du matin avec les Hongrois, Mr. Bukovsky a fait un discours l’après-midi dans un restaurant polonais de la Trier Straat, en face du Parlement Européen, où il a parlé sur l’invitation du Parti de l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP), dont il est le parrain.


Une interview avec Vladimir Bukovsky sur l’imminente UERSS

Dans son discours, Mr. Bukovsky fit référence à des documents confidentiels venant des dossiers soviétiques qu’il fut autorisé à lire en 1992. Ces documents confirment l’existence d’une « conspiration » pour transformer l’Union Européenne en une organisation socialiste. J’ai assisté à la rencontre et tapé le discours. Une transcription, ainsi que le fragment audio (environ 15 minutes), peut être trouvé plus bas. J’ai eu aussi une brève interview avec Mr. Bukovsky (4 minutes), dont une transcription et un fragment audio peuvent aussi être trouvés ci-dessous. L’interview sur l’Union Européenne a dû être abrégée parce que Mr. Bukovsky avait d’autres engagements, mais elle m’a rappelé quelques souvenirs, quand j’avais interviewé Vladimir Bukovsky vingt ans auparavant, en 1986, alors que l’Union Soviétique, le premier monstre qu’il avait si vaillamment combattu, était encore vivant et florissant.

Mr. Bukovsky fut l’un des héros du XXe siècle. Encore jeune homme, il dénonça l’utilisation de l’emprisonnement psychiatrique contre les prisonniers politiques dans l’ancienne URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques, 1917-1991) et passa au total douze ans (1964-1976), depuis l’âge de 22 ans jusqu’à 34 ans, dans les prisons, les camps de travail et les institutions psychiatriques soviétiques. En 1976, les Soviétiques l’expulsèrent en Occident. En 1992, il fut invité par le gouvernement russe pour servir d’expert témoignant au procès conduit pour déterminer si le Parti Communiste Soviétique avait été une institution criminelle. Pour préparer son témoignage, Mr. Bukovsky obtint l’accès à un grand nombre de documents des archives secrètes soviétiques. Il est l’une des rares personnes à avoir vu ces documents, puisqu’ils sont encore classifiés. En utilisant un petit scanner portable et un ordinateur portable, cependant, il réussit à copier beaucoup de documents (certains avec une mention de haute sécurité), y compris des rapports du KGB au gouvernement soviétique.

Une interview avec Vladimir Bukovsky

Paul Belien : Vous avez été un célèbre dissident soviétique, et maintenant vous tracez un parallèle entre l’Union Européenne et l’Union Soviétique. Pouvez-vous expliquer cela ?

Vladimir Bukovsky : Je fais référence aux structures, à certaines idéologies qui sont inculquées, aux plans, à la direction, à l’inévitable expansion, à l’effacement des nations, ce qui était le but de l’Union Soviétique. La plupart des gens ne comprennent pas cela. Ils ne le savent pas, mais nous le savons parce que nous avons été élevés en Union Soviétique où nous devions étudier l’idéologie soviétique à l’école et à l’université. Le but ultime de l’Union Soviétique était de créer une nouvelle entité historique, le peuple soviétique, sur tout le globe. La même chose est vraie dans l’UE aujourd’hui. Ils tentent de créer un nouveau peuple. Ils appellent ce peuple les « Européens », quoi que cela signifie.
D’après la doctrine communiste ainsi que de nombreuses formes de pensée socialiste, l’Etat, l’Etat national, est supposé disparaître. En Russie, cependant, c’est le contraire qui arriva. Au lieu de disparaître, l’Etat soviétique devint un Etat très puissant, mais les nationalités furent effacées. Mais quand vint le temps de l’effondrement soviétique, ces sentiments réprimés d’identité nationale revinrent en force et ils détruisirent presque le pays. C’était si effrayant.

PB : Pensez-vous que la même chose puisse arriver quand l’Union Européenne s’effondrera ?

VB : Absolument, vous pouvez presser un ressort seulement jusqu’à un certain point, et la psyché humaine est très résistante, vous savez. Vous pouvez la presser, vous pouvez la presser, mais n’oubliez pas qu’elle accumule toujours de la force pour rebondir. Elle est comme un ressort et elle revient toujours en force.

PB : Mais tous ces pays qui ont rejoint l’UE l’ont fait volontairement.

VB : Non, ils ne l’ont pas fait. Regardez le Danemark qui a voté contre le traité de Maastricht deux fois. Regardez l’Irlande [qui a voté contre le traité de Nice]. Regardez beaucoup d’autres pays, ils sont sous une énorme pression. C’est presque du chantage. La Suisse a été forcée de voter cinq fois dans un référendum. Les cinq fois ils l’ont rejeté, mais qui sait ce qui arrivera la sixième fois, la septième fois. C’est toujours la même chose. C’est un truc pour les idiots. Les gens doivent voter dans des référendums jusqu’à ce que les gens votent de la manière souhaitée. Ensuite ils doivent s’arrêter de voter. Pourquoi s’arrêter ? Continuons à voter. L’UE est ce que les Américains appelleraient un mariage forcé.

PB : Que pensez-vous que les jeunes devraient faire concernant l’UE ? Sur quoi doivent-ils insister, démocratiser l’institution ou simplement l’abolir ?

VB : Je pense que l’UE, comme l’Union Soviétique, ne peut pas être démocratisée. Gorbatchev a tenté de la démocratiser et elle a éclaté. Ce genre de structure ne peut jamais être démocratisé.

PB : Mais nous avons un Parlement Européen qui est choisi par le peuple.

VB : Le Parlement Européen est élu sur la base de la représentation proportionnelle, ce qui n’est pas une vraie représentation. Et sur quoi vote-t-on ? Le pourcentage de graisse dans les yoghourts, ce genre de chose. C’est ridicule. On lui donne la tâche du Soviet Suprême. Le parlementaire moyen peut parler six minutes par an à la Chambre. Ce n’est pas un vrai parlement.

Transcription du discours de Mr. Bukovsky à Bruxelles

En 1992, j’ai eu un accès sans précédent aux documents secrets du Politburo et du Comité Central qui avaient été classifiés, et qui le sont encore maintenant, pour 30 ans. Ces documents montrent très clairement que toute l’idée de transformer le marché commun européen en Etat fédéral fut acceptée par les partis de gauche européens et par Moscou comme un projet conjoint que Gorbatchev appela en 1988-89 notre « maison commune européenne ».

L’idée était très simple. Elle apparut pour la première fois en 1985-86, quand les communistes italiens rendirent visite à Gorbatchev, suivis par les sociaux-démocrates allemands. Ils se plaignaient tous que les changements dans le monde, particulièrement après que Mme Thatcher ait introduit la privatisation et la libéralisation économique, menaçaient de balayer toutes les réalisations (comme ils les appelaient) de générations de socialistes et de sociaux-démocrates – menaçant de les inverser complètement. Par conséquent la seule manière de résister à cette agression du capitalisme sauvage (comme ils l’appelaient) était de tenter d’introduire les mêmes buts socialistes dans tous les pays immédiatement. Avant cela, les partis de gauche et l’Union Soviétique s’étaient opposés à l’intégration européenne surtout parce qu’ils la percevaient comme un moyen de bloquer leurs buts socialistes. A partir de 1985, ils changèrent complètement de vision. Les Soviétiques parvinrent à la conclusion et à un accord avec les partis de gauche, que s’ils travaillaient ensemble ils pouvaient détourner tout le projet européen et l’inverser complètement. Au lieu d’un marché ouvert, ils le transformeraient en un Etat fédéral.

D’après les documents [soviétiques], 1985-86 est le moment-clé. J’ai publié la plupart de ces documents. Vous pouvez même les trouver sur internet. Mais les conversations qu’ils ont eues sont vraiment révélatrices. Pour la première fois vous comprenez qu’il y a eu une conspiration – très compréhensible pour eux, puisqu’ils tentaient de sauver leurs peaux politiques. A l’Est, les Soviétiques avaient besoin d’un changement de relations avec l’Europe parce qu’ils entraient dans une crise structurelle prolongée et très profonde ; à l’Ouest, les partis de gauche craignaient d’être balayés et de perdre leur influence et leur prestige. Donc c’était une conspiration, faite par eux, négociée et élaborée tout à fait ouvertement.

En janvier 1989, par exemple, une délégation de la Commission Trilatérale vint voir Gorbatchev. Elle comprenait Nakasone, Giscard d’Estaing, [David] Rockefeller et Kissinger. Ils eurent une très jolie conversation où ils tentèrent d’expliquer à Gorbatchev que la Russie Soviétique devait s’intégrer dans les institutions financières du monde, comme le Gatt, le FMI et la Banque Mondiale.

Au milieu de la conversation, Giscard d’Estaing entre soudain en piste et dit : « Mr. le Président, je ne peux pas vous dire exactement quand cela arrivera – probablement dans 15 ans – mais l’Europe va devenir un Etat fédéral et vous devez vous y préparer. Vous devez élaborer avec nous, et avec les dirigeants européens, la manière dont vous réagiriez à cela, comment vous permettriez aux autres pays d’Europe de l’Est d’interagir avec lui ou comment en faire partie, vous devez être prêt ».

C’était en janvier 1989, à un moment où le traité de Maastricht [1992] n’avait même pas été esquissé. Comment diable Giscard d’Estaing savait-il ce qui allait se passer dans 15 ans ? Et surprise, surprise, comment devint-il l’auteur de la constitution européenne [en 2002-03] ? Très bonne question. Ça sent la conspiration, n’est-ce pas ?

Heureusement pour nous, la partie soviétique de cette conspiration s’effondra avant et elle n’atteignit pas le point où Moscou aurait pu influencer le cours des événements. Mais l’idée originelle était d’avoir ce qu’ils appelaient une convergence, par laquelle l’Union Soviétique s’adoucirait quelque peu et deviendrait plus sociale-démocrate, pendant que l’Europe occidentale deviendrait sociale-démocrate et socialiste. Ensuite il y aurait eu une convergence. Les structures devaient s’adapter l’une à l’autre. C’est pourquoi les structures de l’Union Européenne furent initialement bâties dans le but de s’adapter à la structure soviétique. C’est pourquoi elles sont aussi similaires dans leur fonctionnement et dans leur structure.

Ce n’est pas un hasard si le Parlement Européen, par exemple, me rappelle le Soviet Suprême. Il ressemble au Soviet Suprême parce qu’il a été conçu comme lui. De même, quand vous regardez la Commission Européenne, elle ressemble au Politburo. Je veux dire qu’elle lui ressemble exactement, sauf pour le fait que la Commission a maintenant 25 membres et que le Politburo avait habituellement 13 ou 15 membres. A part ça, ils sont exactement les mêmes, ne rendant de compte à personne, sans être directement élus par personne. Quand vous regardez toute cette activité bizarre de l’UE avec ses 80.000 pages de règlements, ça ressemble au Gosplan. Nous avions une organisation qui planifiait tout dans l’économie, dans les moindres détails, cinq ans à l’avance. C’est exactement la même chose qui se passe dans l’UE. Quand vous regardez le type de corruption de l’UE, c’est exactement le type soviétique de corruption, allant de haut en bas, plutôt que de bas en haut.
Si vous parcourez toutes les structures et tous les traits de ce monstre européen émergeant, vous remarquerez qu’il ressemble de plus en plus à l’Union Soviétique. Bien sûr, c’est une version plus douce de l’Union Soviétique. S’il vous plaît, ne vous méprenez pas. Je ne dis pas qu’il a un Goulag. Il n’a pas de KGB – pas encore – mais je surveille très attentivement des structures comme l’Europol par exemple. Cela m’effraye réellement parce que cette organisation aura probablement des pouvoirs plus grands que ceux du KGB. Ils auront l’immunité diplomatique. Pouvez-vous imaginer un KGB avec l’immunité diplomatique ? Ils devront nous contrôler pour 32 sortes de crimes – dont deux sont particulièrement effrayants, l’un est appelé racisme, l’autre xénophobie. Aucune cour criminelle sur terre ne définit une telle chose comme un crime [ce n’est pas entièrement vrai, puisque la Belgique le fait déjà – PB]. Donc c’est un nouveau crime, et nous avons déjà été avertis. Un membre du gouvernement britannique nous a dit que ceux qui s’opposent à l’immigration incontrôlée du tiers-monde seront considérés comme racistes et que ceux qui s’opposent à la poursuite de l’intégration européenne seront considérés comme xénophobes. Je crois que Patricia Hewitt a dit cela publiquement.

Donc, nous avons maintenant été avertis. Pendant ce temps, ils introduisent de plus en plus d’idéologie. L’Union Soviétique était un Etat dirigé par l’idéologie. L’idéologie d’aujourd’hui de l’Union Européenne est sociale-démocrate, étatiste, et en grande partie politiquement correcte. Je surveille très attentivement la manière dont le politiquement correct se répand et devient une idéologie oppressive, sans parler du fait qu’ils interdisent de fumer presque partout maintenant. Regardez la persécution de gens comme le pasteur suédois qui a été persécuté pendant plusieurs mois parce qu’il a dit que la Bible n’approuve pas l’homosexualité. La France a voté la même loi de crime d’injures [hate crime] concernant les gays. La Grande-Bretagne est en train de voter des lois de crime d’injures concernant les relations raciales et maintenant le discours religieux, et ainsi de suite. Ce que vous observez, mis en perspective, est une introduction systématique d’idéologie qui pourrait être renforcée plus tard par des mesures oppressives. Apparemment c’est tout le but de l’Europol. Autrement pourquoi en aurions-nous besoin ? L’Europol me paraît très suspect. Je surveille très attentivement qui est persécuté, pour quelle raison, et ce qui se passe, parce que c’est un domaine dans lequel je suis un expert. Je sais de quelle manière le Goulag apparaît.

C’est comme si nous vivions dans une période de démantèlement rapide, systématique et très cohérent de la démocratie. Regardez ce projet de réforme législatif et de réglementation. Il transforme les ministres en législateurs qui peuvent introduire de nouvelles lois sans en parler au Parlement ni à quiconque. Ma réaction immédiate est : pourquoi avons-nous besoin de ça ? La Grande-Bretagne a survécu à deux guerres mondiales, à la guerre contre Napoléon, à l’Armada espagnole, sans parler de la guerre froide durant laquelle on nous disait à tout moment que nous pouvions avoir une guerre mondiale nucléaire, sans aucun besoin d’introduire ce genre de législation, sans avoir besoin de suspendre nos libertés civiles et d’introduire des pouvoirs spéciaux. Pourquoi en avons-nous besoin maintenant ? Ceci peut transformer votre pays en dictature en un rien de temps.

La situation d’aujourd’hui est vraiment sinistre. Les principaux partis politiques se sont fait complètement avoir par le nouveau projet de l’UE. Aucun d’entre eux ne s’y oppose vraiment. Ils sont devenus très corrompus.

Qui va défendre nos libertés ? C’est comme si nous allions vers une sorte d’effondrement, une sorte de crise. Le résultat le plus probable est qu’il y aura un effondrement économique en Europe, ce qui arrivera forcément avec cette croissance des dépenses et des taxes. L’incapacité à créer un environnement compétitif, la sur-réglementation de l’économie, la bureaucratisation, cela va conduire à un effondrement économique. L’introduction de l’euro était une idée particulièrement folle. La monnaie n’est pas supposée être politique.

Je n’ai aucun doute là-dessus. Il va y avoir un effondrement de l’Union Européenne tout comme l’Union Soviétique s’est effondrée. Mais n’oubliez pas que quand ces choses s’effondrent, elles laissent une telle dévastation qu’il faut une génération pour s’en remettre. Pensez seulement à ce qui se passera s’il arrive une crise économique. Les récriminations entre nations seront immenses. Ça pourrait mener à une explosion. Regardez l’immense nombre d’immigrants du tiers-monde vivant maintenant en Europe. Cela a été encouragé par l’Union Européenne. Que se passera-t-il avec eux s’il y a un effondrement économique ? Nous aurons probablement, comme en Union Soviétique à la fin, tellement d’affrontements ethniques que cela donne le vertige. Dans aucun autre pays il n’y a eu autant de tensions ethniques que dans l’Union Soviétique, sauf probablement en Yougoslavie. Donc c’est exactement ce qui arrivera ici aussi. Nous devons nous préparer à cela. Cet immense édifice de bureaucratie va s’effondrer sur nos têtes.
C’est pourquoi, et je suis très franc là-dessus, plus tôt nous en finirons avec l’UE, mieux cela vaudra. Plus tôt elle s’effondrera, moins il y aura de dégâts pour nous et pour les autres pays. Mais nous devons faire vite parce que les eurocrates agissent très rapidement. Il sera difficile de les vaincre. Aujourd’hui, c’est encore simple. Si un million de gens marchent sur Bruxelles aujourd’hui, ces types s’enfuiront jusqu’aux Bahamas. Si demain la moitié de la population britannique refuse de payer ses impôts, rien ne se passera et personne n’ira en prison. Aujourd’hui vous pouvez encore faire ça. Mais je ne sais pas quelle sera la situation demain avec un Europol en pleine puissance bourré d’anciens officiers de la Stasi [est-allemande] ou de la Securitate [roumaine]. Tout peut arriver.

Nous perdons du temps. Nous devons les vaincre. Nous devons nous asseoir et réfléchir, élaborer une stratégie le plus rapidement possible pour obtenir un effet maximum. Autrement il sera trop tard. Donc que dirais-je ? Ma conclusion n’est pas optimiste. Jusqu’ici, en dépit du fait que nous avons des forces anti-UE dans presque chaque pays, ce n’est pas assez. Nous perdons et nous gaspillons du temps.

Publié sur www.brusselsjournal.com/node/865
Je connais les thèses de Boukovsky (que je partage dans une certaine mesure) depuis une quinzaine d'années. Dans cette vidéo, Boukovsky a eu le tort de jouer au militant et de durcir le parallèle entre URSS et UE, au point de faire se recouvrir les deux entités politiques - ce qui heurte le simple bon sens.

Le parallèle entre les deux Unions, soviétique et européenne, peut être éclairant (sur l'Union européenne : sur l'URSS, tout est dit), à condition qu'il reste partiel - c'est-à-dire qu'il ne porte que sur quatre ou cinq points -, et que les différences (car il y en a, et d'importance) soient exposées : socialisation des moyens de production et d'échange d'un côté, socialisme d'Etat et social-libéralisme de l'autre; frontières hermétiques vs absence de frontières; Goulag, déportation, extermination de peuples vs suppression de la peine de mort et peines de prison réduites au minimum; restauration d'un quasi-esclavage vs réduction du travail; etc.

Le premier point en commun, qu'a exposé Boukovsky, est la haine des nations et des Etats-nations qui forment le coeur idéologique des deux Unions; le deuxième est l'idéocratie ou la croyance que les lois, directives, consignes, rapports (des kilomètres de rapports), décrets, campagnes de propagande vont et doivent changer les réalités (dont les uns comme les autres ont horreur), ou en les améliorant, ou en les rabotant; le troisième est la bureaucratie - bras armé de ces idéocraties; le quatrième est le mépris des peuples et des volontés populaires, l'aversion pour le "populisme" (ce Démon) étant une invention léniniste, que les eurocrates ont faite leur; le cinquième est la volonté de niveler toutes les aspérités ou de fondre les spécificités de chaque pays d'Europe, comme de chaque pays entré de force dans l'URSS, dans une même bouillie "droits de l'hommiste" et bien pensante.
Les auteurs de L'Encyclopédie (milieu du XVIIIe s.) comme ceux du Dictionnaire universel, dit de Trévoux (une dizaine d'éditions entre 1704 et 1781), qui étaient les uns et les autres de deux bords opposés, convenaient, en dépit de leurs divergences philosophiques, de la même conception de l'Europe : c'est un continent qui a des limites connues (Oural et Bosphore); l'Europe est "blanche" (c'est le sens du nom propre, de la fille d'Agénor enlevée par Zeus : en araméen, Ouvrappa signifie "blanche" (de peau ? à vérifier); elle est chrétienne; elle a porté la civilisation à un niveau qu'aucune autre entité n'a jamais atteint; ce continent est formé de peuples et de nations diverses, variées, qui parlent tous une langue qui leur est propre, et qui ont des moeurs et des coutumes spécifiques. L'Union européenne est à mille lieux de cette conception, comme l'Union soviétique était à mille lieux de l'idée que les Russes se faisaient de la Russie éternelle ou les Ouzbeks de leur pays.
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 17:03   Re : Totalitarisme et démocratie
Si je comprends bien certaines interventions de JFBrunet, il considère que quelques unes des thèses qui s'expriment ici ne sont rien d'autres que les vieilles thèses de l'extrême droite antidémocratique.

Admettre peu ou prou qu'il y ait un fond de vérité dans la comparaison de M. Boukovsky entre l'UE et l'URSS - qui relèveraient de formes de totalitarisme apparentées - me paraît constitutif d'un déni de réalité et d'une critique haineuse de nos institutions démocratiques, s'apparentant, en effet, à certaines thèses de l'extrême droite.
Je suis pourtant convaincu que ces dernières ne sont pas celles du PI. Il serait donc prudent de ne pas faire naître des apparences contraires par des propos trop abrupts.
Cher Corto,

De quelles théses de l'extrème-droite anti-démocratique parlez-vous. Priére de préciser svp.

Peut-on considérer, du point de vue suisse (êtes-vous d'ailleurs citoyen suisse?) la commission de Bruxelles comme une institution démocratique?

Les théses du PI sont connues (voir le programme, communiqués, etc...) et je ne pense pas que les billets postés sur ce forum par des liseurs qui n'en sont pas membres (comme moi) engagent le P.I. de quelque maniére que ce soit.
Heureusement pour nous, la partie soviétique de cette conspiration s’effondra avant et elle n’atteignit pas le point où Moscou aurait pu influencer le cours des événements. Mais l’idée originelle était d’avoir ce qu’ils appelaient une convergence, par laquelle l’Union Soviétique s’adoucirait quelque peu et deviendrait plus sociale-démocrate, pendant que l’Europe occidentale deviendrait sociale-démocrate et socialiste. Ensuite il y aurait eu une convergence. Les structures devaient s’adapter l’une à l’autre. C’est pourquoi les structures de l’Union Européenne furent initialement bâties dans le but de s’adapter à la structure soviétique. C’est pourquoi elles sont aussi similaires dans leur fonctionnement et dans leur structure.

Franchement, nous sommes en plein délire, et je ne parle même pas de Giscard d'Estaing en Lénine de l'UE et d'Europol aux mains des anciens de la Stasi et de la Securitate ! Je me demande vraiment comment l'on peut sérieusement prendre en considération de telles élucubrations.
16 avril 2008, 18:25   Dictatures
Pour ma part, je partage entièrement l'opinion de JGL. Je ne serai donc pas plus long.
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 19:24   Re : Dictature et démocratie
"C’est presque du chantage. La Suisse a été forcée de voter cinq fois dans un référendum. Les cinq fois ils l’ont rejeté, mais qui sait ce qui arrivera la sixième fois, la septième fois."
Absurde et faux. La Suisse n'a jamais voté sur l'entrée du pays dans l'UE.

"Le premier point en commun, qu'a exposé Boukovsky, est la haine des nations et des Etats-nations qui forment le coeur idéologique des deux Unions (...)".

Oui, une des thèses de l'extrême droite antidémocratique a toujours été de glorifier la race, la nation et l'Etat-nation. Ainsi, par exemple, cher Rogémi, reconnaîtrez-vous l'auteur de cette défense et illustration inoubliable :

"La nation n'est pas la simple somme des individus vivants ni l'instrument des fins des partis, mais un organisme comprenant la série indéfinie des générations dont les individus sont des éléments passagers ; c'est la synthèse suprême de toutes les valeurs matérielles et spirituelles de la race...


B. L'Etat doit être réduit à des fonctions essentielles d'ordre politique et juridique... Les pouvoirs et les fonctions actuellement attribués au Parlement doivent être limités... L'Etat est souverain et cette souveraineté ne peut ni ne doit être entamée ou diminuée (...).L'Etat doit être le gardien jaloux, le défenseur et le propagateur de la tradition nationale, du sentiment national, de la volonté nationale..."
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 19:32   Re : Dictature et démocratie
Corto, Corto, on nous l'a trop faite, celle-là ! Est-ce parce que Mussolini ou n'importe lequel des épouvantails que vous choisirez a dit qu'il fait beau ce soir que c'est forcément faux — même si le ciel est bleu ?

En quoi la première phrase que vous citez est-elle "inoubliablement" scandaleuse ?
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 19:39   Re : Dictature et démocratie
Bravo, Boris. Je ne dis pas que la phrase est scandaleuse,mais qu'elle a toujours pour auteur des personnes appartenant à l'extrême droite antidémocratique. Rien d'autre.
Vous n'allez tout de même pas prétendre, mon cher Corto, que vous croyez réellement que la "glorification de la nation et de l'Etat-nation" est une "thèse de l'extrême-droite antidémocratique" ? Pour qui nous prenez-vous ?
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 21:44   Re : Dictature et démocratie
Non, cher Marcel Meyer. je ne crois pas et surtout je ne dis pas

Citation

que la "glorification de la nation et de l'Etat-nation" est une "thèse de l'extrême-droite antidémocratique"

En revanche, je crois, en effet, que cette phrase :

Citation

La nation n'est pas la simple somme des individus vivants ni l'instrument des fins des partis, mais un organisme comprenant la série indéfinie des générations dont les individus sont des éléments passagers ; c'est la synthèse suprême de toutes les valeurs matérielles et spirituelles de la race...

est assez caractéristique de l'extrême droite antidémocratique.


Citation

Pour qui nous prenez-vous ?

Si vous parlez de vous à la première personne du pluriel, je dirai que j'ai pour vous et vos opinions attention et respect. Sinon, merci de préciser à qui ce "nous" majestueux se réfère.
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 21:45   Re : Dictature et démocratie
Il me semble, cher M.Corto, et sans vouloir vous offenser, que vous mélangez un peu tout.
Vouloir défendre l'existence des nations et des Etats-nations face à une entreprise (la construction de l'UE) qui semble vouloir les nier ne signifie pas les "glorifier", ni en faire des absolus.
Ensuite, vous semblez confondre dans vos messages les termes de "nation" et de "race" qui, dans leur sens actuel, ne se confondent absolument pas (sur l'ambiguité, volontairement entretenue ou non, autour du terme de "race", je vous renvoie à "Du sens", de R.Camus).
Les extraits que vous citez ne sont donc pas significatifs et ne prouvent absolument pas qu'il existe un lien nécéssaire entre opposition à l'UE et extrême-droite anti-démocratique.
Ce genre de rapprochements hâtifs et de pseudo-raisonnements, assez fréquent (c'est un euphémisme) dans les grands médias, et qui rappelle certains des procédés du stalinisme, démontrerait à lui seul la justesse des thèses de Boukosvky.
J'ai cité votre phrase "Oui, une des thèses de l'extrême droite antidémocratique a toujours été de glorifier la race, la nation et l'Etat-nation. " en omettant la race, puisqu'il était question ici de la nation et de l'Etat-nation.

Non, ce n'était évidemment pas un nous de majesté. Je voulais dire qu'il ne fallait pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages ni les liseurs de ce forum pour des naïfs à qui on pourrait fraire accroire que vous pensez réellement une telle, comment dire, une telle énormité ?

Bref, je ne comprends rien à votre démenti, mais cela n'a pas grande importance puisque cela ne pouvait pas être sérieux. Je crois cela parce que j'ai, moi aussi, de l'attention et du respect pour ce que vous écrivez (en règle générale).
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 22:34   Re : Dictature et démocratie
Il est possible que vous n'ayez pas tout tort, cher M. Ottavi, en ce qui concerne mon intervention sans doute trop hâtive. Mais après ce bref acte de contrition, permettez-moi de relever à mon tour que si dite intervention vous
"rappelle certains des procédés du stalinisme" et démontrerait à elle seule "la justesse des thèses de Boukosvky", votre conclusion ne me semble pas non plus fondée sur un syllogisme bien rigoureux ou seulement convaincant, si l'on considère le torrent d'inepties et d'outrances (celles-ci reconnues aussi bien par Alexis que par Marcel Meyer)que comportent lesdites thèses exposées ci-dessus.
16 avril 2008, 23:12   Soviet suprême
Tout de même, lorsque je lis :

"Il ressemble au Soviet Suprême parce qu’il a été conçu comme lui"

en parlant du Parlement Européen, je m'interroge...


En revanche, je trouve la formule de Rogémi :



"Mais l'évolution de cette entité "molle" vers l'Etat Universel depuis la signature du traité de Maastricht me révolte profondément!"

Fort pertinente.
16 avril 2008, 23:18   Clovis
Bien cher JGL,

A propos de toponymie, savez-vous que les Turcs appellent l'Europe "Frengistan", pays des Francs ?

Il est vrai qu'ils nomment "Yunanistan" la Grèce...
Citation
A propos de toponymie, savez-vous que les Turcs appellent l'Europe "Frengistan", pays des Francs

Le terme de "Frengistan" est tout à fait approprié même si les pays latins n'en sont plus du tout conscients mais les Francs ou par extension les germains sont à l'origine politique de presque tous les pays européens, y compris la Russie (les roux scandinaves).

Je crois qu'il y a en francais plus de 600 mots qui proviennent de l'ancien germain.

Un exemple simple: qui sait que le prénom Bernard vient de Bären hard cad fort comme un ours?
Cher Alexis,

Sur ce sujet, butiné par Boukovsky, un double scepticisme serait de mise: le vôtre certes, mais aussi...le sien.

Permettez-moi de vous rappeler que Romain Rolland, opéra son "coup de barre décisif en faveur de la Révolution Soviétique" (ses termes, ses majuscules) dans sa réplique à Gaston Riou intitulée Europe, élargis-toi, ou meurs ! du 1er janvier 1931...

Boukovsky parle de ce que nous ne connaissons que très mal, ou plus exactement, son regard sur l'Europe s'opère sous un angle inédit, l'angle opposé, suivant une perspective historique en miroir par rapport à la nôtre. C'est une prospective, une vision du présent depuis le futur. La Russie actuelle, désoviétisée, a un temps d'avance sur nos idéologues français qui tous, peu ou prou, se rangent en deux catégories de clones vingtiémistes: les Alain-Badiou et les Jacques-Attali.
En outre le type de démarches des Occidentaux vis à vis de l'URSS dans les années Gorbatchev (85-91) est tout à fait plausible et classique: dans un premier temps (1985) une double crise affectant les deux camps impose la recherche de solutions inédites (c'est ainsi que l'on avait vu, en Mai 40, l'Empire Britannique et l'Empire Français, caresser l'idée d'une fusion face à la menace hitlérienne !) puis, lors de cette rencontre de janvier 1989 rapportée par Boukovsky, on tend une perche au perdant pour qu'il consente à sortir du jeu en s'associant à ses vainqueurs. Rien de délirant là-dedans, seulement des cas de figure stratégiques tout à fait classiques.

Ce qui serait même étonnant est qu'on ne se soit pas douté plus tôt de l'existence de ces tractations.
La remarque de notre ami Corto soulève, à mon sens, plusieurs questions.
1. Les étiquettes politiques, qui étaient peut-être justes entre les deux guerres, sont devenues, pour la plupart d'entre elles, inadéquates. Il y a quatre-vingts ans, elles étaient adaptées à une situation (désastre de la guerre, bolchevisme ou fascisme, fin de la France rurale, épuisement du conflit République v monarchie, laïcité triomphante); aujourd'hui, les situations ont changé du tout au tout. Pourtant, les étiquettes restent. L'enjeu, aujourd'hui, c'est l'être de la France, sa survie, ou sa continuation sur son erre ou son héritage ou sa simple perpétuation. On est loin des débats des années 1900 ou 1950. L'extrême-droite, c'était une jeunesse en armes et près d'en découdre avec ceux d'en face, des milices ou des services d'ordre msusclés, la haine raciale, les délires scientistes... Je ne vois rien de tel dans ce qui est nommé "extrême-droite".
2. Il suffit d'écouter pendant quelques minutes nos spécialistes de Sciences-po pour comprendre qu'ils moulinent un vocabulaire, des notions, des phrases, des discours (nationalisme, populisme, ultra-libéralisme, fascisme et néo-fascisme, etc...) qui n'ont plus que des liens ténus avec le réel : ils tiennent Berlusconi pour un fabricant de macaronis, Poutine pour un nouveau Raspoutine, l'Iran pour un pays qui est en passe de devenir démocratique, etc. Le seul qui écrive quelque chose d'intelligible qui soit en prise sur le réel est Manent.
Depuis la fin de la guerre, la représentation graphique que l'on diffuse des "idées" politiques (un segment de droite pourvu d'un point central et deux demi-segments d'égale longueur ou un demi-camembert, censé représenter un hémicyle) est trompeuse : la représentation juste serait celle du plan incliné (et fortement incliné), dont le centre (le point d'équilibre) se trouverait tout au bout, près de l'extrémité droite du plan - ce qui signifie que, pour ce qui est des idées politiques, notre pays a massivement basculé à gauche, et même à l'extrême-gauche, au point que (et c'est ma thèse) même ce qui est aujourd'hui considéré comme à gauche ou de gauche n'a plus rien à voir avec ce qui a été pendant deux siècles ou plus la gauche : le libre examen, la liberté de conscience, la laïcité, le peuple, la défense des "ouvriers" et des prolétaires, la "nation", la souveraineté du peuple, tout cela a disparu à "gauche"...
3. Je ne connais pas Boukovsky : il semble qu'il soit proche des milieux conservateurs anglais hostiles à l'UE - en gros, c'est le parti de Churchill ou de Mme Thatcher. Il n'y a pas "d'extrême-droite" dans cela. Boukovsky a fait l'expérience des hôpitaux psychiatriques de l'URSS comme moyen de traiter les opposants. Il en est peut-être sorti paranoïaque, mais cette expérience a aiguisé son sens de la liberté, qui est absolu. Il est fort possible que, vue de la dissidence, l'UE ait quelques-uns des traits de l'ancienne URSS : le dire et en débattre, ce n'est pas faire le lit de l'extrême-droite, c'est renouer avec les règles (oubliées partout) de l'échange intellectuel.
Utilisateur anonyme
17 avril 2008, 09:04   Re : L' Union Européenne, le nouveau système soviétique
Il est fort possible que, vue de la dissidence, l'UE ait quelques-uns des traits de l'ancienne URSS : le dire et en débattre, ce n'est pas faire le lit de l'extrême-droite, c'est renouer avec les règles (oubliées partout) de l'échange intellectuel.

Vous avez raison sur ce point, mais ce n'est pas ce que dit Boukovsky : sa thèse est que le projet de l'UE a été originellement conçu sur le modèle soviétique et que ses structures sont "similaires dans leur fonctionnement". Il y a certainement des points de comparaison sur le plan de la bureaucratie, mais affirmer que l'UE est le décalque du système soviétique me semble en effet relever davantage de la paranoïa que de l'analyse politique sérieuse.
Utilisateur anonyme
17 avril 2008, 09:54   Re : Tentative unique d'explication.
Bon, cher Marcel Meyer, je tente de m'expliquer pour ne plus y revenir (car je n'aurai pas la tentation du dernier mot à la Jean Robin).
Tout d'abord, il est exact qu'il n'y a pas de suite logique entre mon premier message - qui contestait toute possibilité de parenté ou même de vague analogie entre le totalitarisme d'Etat de l'ancienne URSS et les structures étatiques et supra-étatiques (telles que l'UE) occidentales actuelles - et mon second message où j'affirmais qu'une des thèses de l'extrême droite antidémocratique a toujours été de glorifier la race, la nation et l'Etat-nation. En ne prenant pas en considération le terme de "race" qui était (ou aurait dû être si je m'étais expliqué clairement) le pivot de ma phrase, vous pouviez aisément, en effet, vous gausser de mon propos.

Je crois pourtant qu'il y a au moins deux grandes représentation de l'Etat-nation. La première, sans doute la plus usuelle, repose sur le primat d'une volonté commune de vivre ensemble dans une même structure étatique en partageant des valeurs essentielles semblables. La seconde donne le primat à un facteur qui l'emporte sur cette volonté commune (ma citation de Mussolini le montrait clairement), par exemple la race, la religion ou la langue. L'extrême-droite non démocratique - pour autant qu'il ne s'agisse pas que d'une étiquette trompeuse, comme le dit JGL (mais cette désignation est utilisée par nombre d'historiens) - donne généralement le primat à la race sur la volonté commune de vivre ensemble. C'est, je crois, le cas de certains mouvements flamands extrêmistes.

Voilà, je veux croire, qu'au bénéfice de cette explication, mon propos vous apparaîtra un peu moins "énorme".
17 avril 2008, 10:09   Clovis
Cher Jean-Marc

Oui, je connaissais ces deux mots.
Les auteurs du Dictionnaire de Trévoux y font allusion (le Frankistan) et ils en tirent une certaine fierté, cette appellation confirmant, selon eux, la prééminence de la France en Europe et surtout dans les pays soumis alors à l'Empire ottoman - ce que les faits historiques confirment sans doute.
Il y avait dans les années 1940-60 en Egypte un écrivain (de nationalité égyptienne) qui se nommait Ramsès Younan (je ne suis plus sûr de l'orthographe de ce nom), mariée à une Polonaise et dont la fille faisait dans les années 1970, en France, dans le gauchisme (à Libé, je crois qu'elle était normalienne). Son épouse (elle était alors veuve) disait volontiers que "Younan" était le nom qu'on donnait dans les pays arabes (peut-être en Turquie) aux Grecs ou aux individus de lointaine ascendance grecque. En fait, je n'arrive pas à me rappeler (je ne l'ai peut-être jamais su) d'où vient ce nom Yunan ou Younane.
Voilà qui clarifie en effet votre propos et je vous en remercie. Mais l'opposition entre ce que vous appelez les deux grandes représentations de l'Etat-nation me paraît discutable.

La première, à laquelle il a souvent été fait allusion ici par le biais du concept de "plébiscite quotidien" tiré de Renan, décrit ce qui fait que la nation vit : elle vit pour autant qu'existe cette volonté commune de vivre ensemble dans le cadre d'un Etat particulier. C'est ce que j'appelais naguère la nature quelque peu tautologique de la nation : elle existe dans l'exacte mesure ou existe le sentiment de son existence. Cette conception n'est nullement incompatible avec l'idéologie fasciste ou nazie à la fois parce que la volonté de la nation peut s'exprimer par d'autres canaux que le vote démocratique et aussi parce que le plébiscite est très souvent employé dans les régimes fascistes pour, précisément, exprimer l'unité de la nation (dans leur cas, derrière son guide).

La seconde concerne les facteurs qui ont créé cette volonté commune et qui la maintiennent vivante (ou pas) et qui sont de nature historique et géographique. Ces facteurs ne sont pas forcément tous présents, il existe des nations moins homogènes que d'autres. Vous remarquerez toutefois que celles qui comprennent des populations parlant des langues différentes et se pensant comme appartenant à des peuples différents ont beaucoup de mal à vivre ensemble, la Confédération helvétique constituant un cas absolument unique (et magnifique (ce qui rend possible cette exception formant une question en soi)). Parmi ces facteurs qui peuvent ou non exister, il y a la race. Celle-ci peut-être comprise au sens étroitement ethnique du terme ou dans le sens ancien : le lignage, les ancêtres communs. C'est de cela que découle la notion de patrie, la terre qui est la nôtre parce qu'elle nous a été léguée par nos pères, avec la mémoire du passé commun ; toutes choses qui forgent ce "nous" dont parle très bien Millet dans la citation que j'ai postée.

Ce "nous" peut fort bien s'adopter, il est ouvert, jusqu'à un certain point, à l'agrégation d'éléments exogènes (ou allogènes si l'on préfère), à condition qu'ils adoptent le lignage, exactement comme un enfant adopté adopte le lignage de sa famille d'adoption : on peut lui dire "nous", "nos ancêtres" et il se sentira absolument descendant des Gaulois. Et ce "nous" peut disparaître, il peut mourir car si la nation vit par son passé commun, elle a tout autant besoin, pour continuer à vivre, de croire en son avenir.
17 avril 2008, 12:20   A propos de Younan
Les langues sémitiques anciennes ont adapté le nom de l'Ionie, partie du monde hellénique mieux connue des Orientaux que la Grèce continentale, et par ce nom d'Ionie on désigne, en hébreu, en assyrien ou en perse, le monde grec. L'hébreu biblique a Yavan (avec un V qui peut se prononcer W), l'assyrien, je ne sais plus, car j'ai égaré ma carte de l'ancien Orient, mais si ma mémoire est bonne, le nom de la satrapie perse (ou du groupe de satrapies) dont la capitale était Sardes se nommait "Yaunâ" en vieux-perse. Le nom s'est conservé dans le composé Yunânestân, où le suffixe persan -estân ou -istân, issu d'une racine indo-européenne commune signifiant se tenir, être là, (stare, istemi), désigne les noms de lieux. Du persan, l'appellation est passée, comme tant d'autres, au turc ottoman.

"Franc", souvent arabisé en Faranj, a aussi une intéressante histoire : pour les Arabes (et les Perses sassanides avant eux), les Romains (Roumis) étaient ... les Grecs orthodoxes, sujets de l'empire romain (d'Orient). Cela se retrouve encore dans le nom de la forteresse bâtie par Mahomet II en face de Constantinople, Roumeli Hissar. Quand, à l'occasion des Croisades, on vit apparaître des Occidentaux chrétiens fort différents des chrétiens romains d'Orient, on les nomma Francs, peut-être du nom qu'ils se donnaient, malgré les ambassades de Charlemagne aux califes de Bagdad. Ce dernier empereur se disait romain, mais en Orient, personne ne lui reconnaissait ce titre. Franc n'est pas exactement français, faut-il le rappeler, il y avait deux Francies, l'occidentale et l'orientale (c'est l'Allemagne), et en fin de compte, la langue franque était parlée surtout ... en Flandre.
17 avril 2008, 12:58   Re : A propos de Younan
Quand les Arabes appellent les sujets de Constantinople les Romains (Roumis), ils font preuve de beaucoup plus de fidélité au passé réel que les Européens qui, à la suite d'on ne sait quel historien du XIXe siècle, ont ressuscité le vieux nom de Byzance pour évoquer Constantinople et l'Empire romain d'Orient en les "barbarisant".

Depuis que je sais cela, je m'efforce de ne plus employer le terme "byzantin". C'est parfois difficile.
17 avril 2008, 13:24   Yunan et Byzance
Bien chers Henri et JGL,

La Grèce est, à ma connaissance, le seul pays qui s'appelle d'une façon (Hellada) et qui soit nommé par ses voisins de façon encore différente, qu'ils soient à l'est ou à l'ouest (Greece, Grèce... et Yunan).

Pour ce qui est de Byzance, je ne partage pas la vision d'Henri. Pour moi, il n'y a pas une église catholique tout court à Constantinople, et une catholique romaine à Rome, comme disent les Américains. Rome est en Italie, et elle a été irrémédiablement perdue par les orientaux.
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