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Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
07 septembre 2012, 09:38   Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
07 septembre 2012, 10:38   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Quel dommage qu'ils n'aient pas publié la fin ! Que c'est bête !
Utilisateur anonyme
07 septembre 2012, 14:44   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
Oui, je suis bien d'accord avec Marcel Meyer ! La réponse à la dernière question est d'une puissance absolue ; elle emmène la réflexion camusienne très loin et très haut.
07 septembre 2012, 16:48   Langage des poutre faîtières
Il y avait des caractères propres à chaque communauté ethnique ou culturelle, qui se manifestaient dans des formes de toit, de fenêtre ou d’arcades sourcilières, dans des répartitions de l’ombre et de la lumière à l’intérieur des tableaux, des timbres et des nuances chromatiques au sein de la musique instrumentale, des galbes de meubles, des expressions du visage, des lignes de fuite au sein des jardins, des prééminences de saveur dans la cuisine, des façons d’être de bouleaux, de chênes, de chiens, de pivoines, de ruisseaux, de jeunes filles. Stendhal, quand il voyage dans le Midi, prend soin de décrire le type physique des femmes de chaque ville — pas le costume, non : la bouche, le nez, les yeux. « Le divers décroît » constatait déjà Segalen.

Pour peu que l'on soit loin, et amoureux de tout ce qui nous entoure sans raison profonde véritable ou dicible, voilà ces six lignes qui vous portent au bord des larmes.

Audiberti, par la voix de l'un de ses personnages de son théâtre écrivait (je cite de mémoire) : "refuser de mourir afin de voir encore, en voyageant, la Touraine, par l'aspect de ses fermes, se changer lentement en Poitou".
Hébétude ou hébétitude (cf. la première entrée de ce fil) ? Je crois bien que Camus emploie le premier terme, quand même...
Utilisateur anonyme
07 septembre 2012, 16:55   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cela montre l'audience que Renaud Camus acquiert dans des publications sérieuses.

Renaud Camus écrit bien, et clairement, et s'exprime de même, sans l'exagération et le goût du paradoxe d'autres auteurs.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 19:02   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
Citation
Jean-Marc
Cela montre l'audience que Renaud Camus acquiert dans des publications sérieuses.

Absolument et il y a lieu de s'en réjouir,
Mais est-il vraiment impossible de faire l'éloge de Renaud Camus sans trainer dans la boue un autre écrivain considérable. Chacun a le droit de ne pas aimer Millet, mais est-il raisonnable de rejeter nos alliés naturels ?
Nous (au sens de Millet) allons finirent par croire que certains, et il ne s'agit pas que de vous Jean-Marc mais aussi d'autres contributeurs majeurs du forum, possèdent certaines raisons d'en vouloir à Richard Millet.
Jean-François,


Mon opinion est la suivante.

M. Millet est souvent excessif et approximatif, ce que n'est pas Renaud Camus. Etre excessif et approximatif, c'est ennuyeux pour un essayiste.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 21:13   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Vous vous autorisez à juger Millet romancier ou Millet essayiste : mais il suffit de relire vos interventions pour voir que, malgré de nombreux passages, vous n'avez pas su lire ce texte, vous ne l'avez même pas compris. Vous n'êtes pas le seul, là encore, à l'évidence..


Mais n'y a-t-il pas là un problème, tout de même ?

Que je n'aie pas compris, soit. Mais que je ne sois pas le seul, alors que les autres intervenants du forum sont des gens cultivés, cela me semble montrer que le texte n'est pas forcément très clair.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 21:35   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cela étant, je reviens au texte de Renaud Camus.

Un passage remarquable :

On ne discute pas avec le parti dévot. Comme il ne se conçoit pas d’extérieur, sauf en enfer, ses adversaires sont des maudits et il n’a à la bouche que la malédiction.

C'est remarquable parce que c'est très bien dit, et que c'est vrai.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 21:38   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je ne vois pas ce que cet allo veut dire.

Considérez ce texte. Présentez-le à un étranger cultivé qui aurait appris le français, il le comprendra dans l'instant. Pourquoi être obscur et alambiqué quand on écrit sur des choses sérieuses ?

D'autres auteurs écrivent clairement : Finkielkraut, par exemple.

Il me semble qu'une des caractéristiques du français bien écrit est d'être clair. Cet article est clair.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 21:43   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je rejoins Jean-Marc sur la clarté des écrits de Renaud Camus. Cette clarté est classique et française. Elle maintient notre attention en éveil, et, lorsqu'elle si bien entretenue, éveille l'attention et les consciences. La langue française a dû être créée, officialisée pour cela: être enfin clair, être limpide et simple, et tout à fait impersonnel, nu de bagage et d'expérience. Cette nudité de la langue est très crue, et a pu conduire l'auteur dont on parle vers la crudité qui, de longue date, dans ses écrits, choque les bien-pensants.

Langue crue et classique, qui dévoile et fait surgir la pensée dans son plus bel appareil, statufiée dès la naissance, la première articulation. Langue sans voile aucun. Je suis sûr que, même s'il s'y essayait par jeu, cet écrivain ne pourrait pas être un zélote, un prêcheur musulman: il est trop nu et clair avec tous pour être sycophante. Et c'est du reste à cause de cela qu'il va passer en procès et qu'il risque d'être condamné: pour s'être montré en poil en public, avec le muscle du verbe pour toute vêture.
"Je rejoins Jean-Marc sur la clarté des écrits de Renaud Camus."
Je crois, cher Francis, que nous le rejoignons tous.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 22:52   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
Citation
Jean-Marc
Jean-François,


Mon opinion est la suivante.

M. Millet est souvent excessif et approximatif, ce que n'est pas Renaud Camus. Etre excessif et approximatif, c'est ennuyeux pour un essayiste.

Mais nous avons déjà eu ce débat et j'ai dit que ce n'était pas inexact.
Je trouve simplement que le considérer avec mépris comme une sorte d'adversaire est contreproductif et injuste, et l'approximation de quelques constatations de cet auteur ne saurait le justifier sérieusement. D'ailleurs j'observe que certaines de ces approximation sont imaginaires (Millet ne classe pas Nanterre dans les contrées protestantes, il suffit de relire la phrase).
Je ne pense pas, pour ma part, que l’Éloge soit si compliqué à comprendre.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 23:03   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 septembre 2012, 01:18   Certains
"Nous (au sens de Millet) allons finirent par croire que certains, et il ne s'agit pas que de vous Jean-Marc mais aussi d'autres contributeurs majeurs du forum, possèdent certaines raisons d'en vouloir à Richard Millet."

Que voulez-vous dire ? Entrez dans les détails, nommez les "certains" et éclairez-nous sur les "certaines" au lieu de vous cantonner dans les propos allusifs.

Comme je fais partie de ceux qui ont cru pouvoir prendre la liberté de réfléchir sur le livre de Millet sans y applaudir aveuglément car je ne pense pas que ce soit le cas de le faire, et que j'ai cherché à réfléchir avec conscience, du mieux que j'ai pu et sans arrière-pensées, je trouve infiniment désobligeante l'enfilade de sous-entendus qui s'attache à cette tentative de critique et que vient seconder une perpétuelle et humiliante mise en cause de la qualité de la lecture, si elle ne correspond pas précisément à celle d'autres lecteurs.

La seule existence de points de vue divers et tempérés au sein d'une assemblée qui, me semble-t-il, partage bien des vues, est l'illustration que ce livre ne va pas de soi, à différents égards. Pour ma part, je maintiens fermement que l'essai de Millet, quant à Langue fantôme, n'apporte rien de nouveau aux réflexions de L'enfer du roman, paru en 2010, et que, pour Eloge, l'expression des idées est alambiquée, inutilement alambiquée, et peu m'importe de me demander si Millet est ou n'est pas "dans notre camp". "Notre camp", c'est celui de la liberté de juger quiconque sans se poser cette question.
Utilisateur anonyme
09 septembre 2012, 07:49   Re : Certains
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
09 septembre 2012, 10:19   Re : Certains
Citation
Orimont Bolacre
"Nous (au sens de Millet) allons finirent par croire que certains, et il ne s'agit pas que de vous Jean-Marc mais aussi d'autres contributeurs majeurs du forum, possèdent certaines raisons d'en vouloir à Richard Millet."

Que voulez-vous dire ? Entrez dans les détails, nommez les "certains" et éclairez-nous sur les "certaines" au lieu de vous cantonner dans les propos allusifs.

Comme je fais partie de ceux qui ont cru pouvoir prendre la liberté de réfléchir sur le livre de Millet sans y applaudir aveuglément car je ne pense pas que ce soit le cas de le faire, et que j'ai cherché à réfléchir avec conscience, du mieux que j'ai pu et sans arrière-pensées, je trouve infiniment désobligeante l'enfilade de sous-entendus qui s'attache à cette tentative de critique et que vient seconder une perpétuelle et humiliante mise en cause de la qualité de la lecture, si elle ne correspond pas précisément à celle d'autres lecteurs.

.


Monsieur Bolacre je vous trouve singulièrement désobligeant quand vous opposez ceux qui ont réfléchi sur le livre de Millet (vous évidemment) et ceux qui applaudissent aveuglément (moi sans doute). Si vous vous abaissiez à me lire plus souvent vous trouveriez des messages où je concède certaines faiblesses à l’Éloge, d'autres où je m'efforce de donner ma lecture de l’œuvre.
Je suis aussi navré du persiflage, loin de la critique tempérée dont vous vous recommandez, que je trouve dans certains (je m'accorde le droit d'employer ce mot) messages, d'autant plus qu'ils émanent quelquefois de gens de qualité.
Le débat semble impossible sur le sujet, j'en suis très sincèrement triste, je pensais que c'était vraiment un lieu où nous pourrions parler de Millet sans tomber dans les caricatures.
09 septembre 2012, 11:36   Re : Certains
Il ne faut pas négliger le fait que ce que Millet se risque à vouloir dire dans ce livre est , à tous points de vue, à la limite de l'indicible. Il n'est pas étonnant que dans un cas pareil, une certaine obscurité règne dans sa prose.
Je pense d'autre part que le style d'un écrivain est un tout. C'est au risque d'une certaine obscurité qu'existe le style de Millet mais sans ce risque que, en effet, il n'évite pas toujours, il n'existerait pas de style Millet.
De même on ne peut reprocher à Proust ses phrases (trop ?) longues et parfois littéralement déroutantes car sans elles ce ne serait plus Proust.
Utilisateur anonyme
09 septembre 2012, 11:50   Re : Certains
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 septembre 2012, 12:35   Re : Certains
Chère Cassandre, je pense tout comme vous ! Avec ce texte M.Millet se trouve bien évidemment sur le fil du rasoir.
J'en veux pour preuve qu'il se sent obligé d'affirmer (par deux fois au moins) condamner les actes de Breivik, sans doute par crainte anticipée d'une mauvaise interprétation de ses propos, et comme si la chose n'allait pas de soi...
Utilisateur anonyme
09 septembre 2012, 13:55   Re : Certains
Citation
Phénarète

J'en veux pour preuve qu'il se sent obligé d'affirmer (par deux fois au moins) condamner les actes de Breivik, sans doute par crainte anticipée d'une mauvaise interprétation de ses propos, et comme si la chose n'allait pas de soi...

Je pense que la chose allait de soi pour Millet mais pas pour les avocats de l'éditeur qui sont payés pour éviter les procès Voir La Campagne de France avant et après l'intervention des juristes commentées dans Du Sens.le tout étant de Renaud Camus, vous l'aurez compris.
On peut parier que ce monde faux s'effondre d'un coup, comme le soviétisme. Mais le monde faux soviétique s'est effondré pour faire place au monde faux antiraciste et les dissidents se sont déplacés pour gagner l'Occident. Ce premier effondrement ne laisse donc rien espérer de bon du second.

D'ailleurs, s'agit-il d'un simple effondrement ou d'une étape de plus dans la prolétarisation universelle ? Renaud Camus, élargissant le champ académique du taylorisme, donne la réponse. Disons que les prolétaires soviétiques mobilisés par le Parti au nom de l'Humanité ont fait place aux prolétaires humains mobilisés par l'hyper-classe mondiale au nom de l'Individu. Pourquoi, cette fois, le monde faux s'effondrerait pour de bon ? Reste-t-il après une telle falsification quelque chose de réel ?

L'effondrement soudain est d'autant plus improbable qu'il n'y a plus d'Occident pour les dissidents d'Occident. L'Occident des dissidents soviétiques comptait sûrement plus comme structure d'extériorité que comme modèle. Son contenu importait peu tout comme la querelle pédagogique importe peu à Philippe Nemo qui s'en tient aux structures indispensables à la renaissance attendue. Le philosophe loge l'altérité, qui fait désormais défaut, dans l'Intérêt (l'émulation) que surplombe la République (qui fixe les programmes). Les institutions, structures et symboles, sont notre Occident car elles seules peuvent agir à l'insu des acteurs hébétés et leur permettre ainsi de répondre, contre le conformisme, aux aspirations réelles que leurs intentions déclarées ignorent.
09 septembre 2012, 15:15   Re : Certains
"Disons que les prolétaires soviétiques mobilisés par le Parti au nom de l'Humanité ont fait place aux prolétaires humains mobilisés par l'hyper-classe mondiale au nom de l'Individu."
Très juste.
Un individu "nomade", sans feu ni lieu, sans foi ni loi autres que les siennes, déculturé au nom du métissage ou crispé sur son droit à sa sacro-sainte différence.
Utilisateur anonyme
09 septembre 2012, 15:52   Re : Dissidents, entretien de Renaud Camus à Valeurs Actuelles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
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