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Bloc-notes d'Ivan Rioufol : et revoilà le politiquement correct...

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
21 novembre 2008, 18:13   Bloc-notes d'Ivan Rioufol : et revoilà le politiquement correct...
Bloc-notes: et revoilà le politiquement correct...
Par Ivan Rioufol le 21 novembre 2008 0h01 |


Est-ce l'effet d'une impuissance face à la brutalité des faits ? Le politiquement correct, vieille valeur refuge, revient en force. Alors que l'opinion attend des ruptures et que le monde réel contredit les éloges de la pensée borgne, notamment sur la mondialisation ou le métissage culturel, le conformisme des élites va à rebours de la libre parole qui fit élire Nicolas Sarkozy. La droite se serait-elle résolue à emprunter à la gauche creuse ses dénis ? L'ambiguïté reste à lever.

Les prises de positions de l'épouse du chef de l'État, qui milita pour SOS Racisme, contre les tests ADN dans le regroupement familial ou pour le dalaï-lama, sont les effets les plus visibles de l'officialisation des bons sentiments. Sa défense de l'ex-terroriste italienne repentie, Marina Petrella, son soutien au Manifeste pour la discrimination positive, sa critique contre Silvio Berlusconi plaisantant sur Barack Obama "toujours bronzé", sont exemplaires d'un comportement convenable.

Quand le chef de l'État, ces jours-ci, accable à son tour George W. Bush pour son attitude belliciste face à Moscou, il participe au tir à vue contre celui qui ne se sera jamais rangé au " refus de penser la conflictualité ", cet élément du politiquement correct selon Pierre-André Taguieff. Et si François Chérèque (CFDT) exagère quand il s'étonne (Le Monde, mercredi) : "Même le président ne défend plus l'économie de marché", le procès du capitalisme n'aura jamais été aussi bien instruit à l'Élysée.

C'est dans ce contexte que s'épanouit l'obamania, qui fustige les rétifs. Le président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations, Louis Schweitzer, reproche aux manuels scolaires d'être "plutôt le reflet d'hier que de la société que nous voudrions voir". Celle-ci devrait représenter, à son goût, les personnes d'origine étrangère, les handicapés, les homosexuels, les seniors. "Il faut aller un peu au-delà de la réalité (...) afin de donner une image en ligne avec l'ambition qu'on a pour la société". Qui conteste son éloge de la fiction ?

Et qui s'étonne d'entendre le Conseil supérieur de l'audiovisuel juger "inacceptables" les taux de représentation, à la télévision, des personnes "vues comme non-blanches", alors même qu'est ignoré le nombre de Noirs ou d'Arabes ? Georges Frêche (PS) avait fait scandale en évoquant, en 2006, l'équipe de France de football : "Il y a neuf blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre, ce serait le reflet de la société". Mais les encouragements officiels vont au CSA, qui raisonne pareillement.


Frustrations
Ce recours au bien-pensisme, qui voit ce qu'il croit mais ne croit pas ce qu'il voit, n'aide pas la société à se réformer ni à se défendre. Certes, il permet à Bertrand Cantat, qui a purgé sa peine après la mort de Marie Trintignant, de donner ces jours-ci des leçons d'humanisme dans des chansons médiatisées, tandis que les guerres de bandes en plein Paris sont banalisées pour ne pas faire le jeu de l'extrême droite. Déjà, en 1980, l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris, avait été imputé à des néonazis, alors que vient d'être interpellé au Québec l'auteur présumé, libano-canadien, Hassan Diab. Mais cette façon de se moquer des gens risque d'accumuler les frustrations de ceux qui ne se reconnaissent plus dans leurs représentants.

L'écueil est flagrant pour l'école, paralysée hier par une énième grève. Son naufrage mériterait un " Grenelle " pour solder la cléricature syndicale et retrouver un pluralisme démocratique. Quant à l'apologie de la diversité, dont la chaîne publique France Ô (1) est un des porte-drapeaux, elle s'impose en récusant le choc des cultures qui est, pourtant, en train de pousser à des repliements et à des substitutions de population dans certains quartiers ou départements. Le "vivre ensemble", appelé à être le nouveau sentiment national, est refusé dans le monde arabo-musulman, où les indésirables communautés juives et chrétiennes disparaissent. Mais le faire remarquer vaut suspicion.

Une place pour Royal

Le nouveau conservatisme, qui traverse les opinions occidentales qui ont pris conscience de la vulnérabilité de leurs valeurs et de leur mode de vie, ne peut s'identifier à ces discours manufacturés qui bidouillent les faits, laissant croire que les Français ne sont préoccupés que par leur pouvoir d'achat ou que leur pays est coupable de ne pas savoir accueillir d'autres peuples. Il est confortable pour des dirigeants, dépassés par trop de bouleversements, de s'abriter derrière des apparences, en espérant que l'opinion indolente se satisfera de ces trucages. Mais le PS, qui a porté l'aveuglement à son apex, est en train de payer cher sa déconnexion du monde.

Quand Carla Bruni-Sarkozy déclare, mardi soir sur CBS : "La France est ravie de l'élection de Barack Obama", la première dame laisse comprendre que le centrisme de gauche des démocrates a les faveurs de l'Élysée ; ce qui n'est pas une surprise, même si Nicolas Sarkozy n'a pas été élu sur cette ligne. Cependant, c'est aussi sur ce terrain que veut légitimement aller Ségolène Royal, qui cite le nouveau président américain et pourrait s'allier à François Bayrou. Est-ce inconcevable d'imaginer une droite revenant sur ses terres et rejetant pour de bon les faillis mensonges des idéologies progressistes ? Qu'elle laisse donc le politiquement correct à la gauche.



(1) J'aimerais laisser à votre appréciation l'équilibre de l'émission "Toutes les France" consacrée à "La diversité, une chance pour la France", diffusée le 11 et 12 novembre et à laquelle je participais. Mais la vidéo, jeudi soir, était introuvable sur le site.
24 novembre 2008, 12:28   Re : La Bêtise immonde
Il me semble que nous assistons à une entreprise entièrement inédite qui a mis à son service des moyens de communications ignorés des époques antérieures, y compris en Union soviétique ou dans l'Allemagne nazie : l'apothéose de la bêtise. Dépassés les clivages idéologique ! C'est la Bêtise pour la bêtise qui triomphe aujourd'hui sur toutes les lignes et toutes les ondes. On assiste au triomphe, à la revanche sadique, toute honte bue, des crétins et des derniers de la classe. Ils s'en donnent à coeur joie. Une armée de grotesques charlatans s'acharnent à tordre le réel comme Uri Geller prétendait tordre les petites cuillers. La différence est qu'Uri Geller a fini par être confondu et avec lui tous les fanas du paranormal. Impossible, hélas, aujourd'hui de confondre les fanas du pararéel. Au contraire ils sonnent l'hallali pour en finir avec les derniers lambeaux d'intelligence et de bon sens qui restent à ce malheureux pays.
Utilisateur anonyme
24 novembre 2008, 16:47   Re : La Bêtise immonde
Cara Sandra,

Dans un fil assez récent, Alexis écrivait, commentant un autre message : "Il ne faudrait pas non plus écarter totalement l'hypothèse qu'en dehors de toute considération de race ou de religion, vous soyez entouré d'une belle bande d'imbéciles...", à quoi j'avais répondu : "Alexis, c'est l'hypothèse "incontournable" et qui pourrait nous sauver, à condition toutefois que nous-mêmes n'encouragions l'imbécilité, et les équations aussi simplettes que présomptueuses du style : allongement de la vie = allongement du temps du travail." (le choix de cet exemple de bêtise originelle m'était venu dans le sillage d'autres discussions du moment. Je ne le précise pas pour le renier, bien au contraire. A mon avis, cette bêtise immonde qui, je le crois comme vous, se laisse de plus en plus deviner "par delà le bien et le mal" des idéologies, est le fruit monstrueux des amours du travail et de la technique : c'est l'enfant aîné d'une extraordinaire famille de tarés de l'oxymore.)

Cette hypothèse d'une bêtise à l'œuvre comme jamais et disposant de moyens qu'elle n'a jamais eu pourrait nous sauver, si on croit, comme je le fais, que la bêtise, par définition, ne peut triompher sans commettre la balourdise qui se retourne contre elle.
Utilisateur anonyme
26 novembre 2008, 14:55   Re : Pas si bête !
L'équation me semble plutôt être financement de l'allongement de la vie = augmentation de l'âge de la retraite. Elle est plus réaliste que financement de l'allongement de la vie = augmentation des charges sociales des actifs ou que financement de l'allongement de la vie = diminution des retraites. A moins qu' Orimont n'ait des propositions moins simplettes à formuler ?
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