MANIFESTATION - Samedi, ces militants de Génération identitaire avaient déployé une banderole sur le toit du bâtiment...
La garde à vue des quatre membres de Génération identitaire qui ont participé samedi à l'occupation de la mosquée en chantier de Poitiers (Vienne) pour protester contre «l'islamisation de la France» a été prolongée dimanche, a indiqué le parquet. Ces quatre personnes, âgées de 23 à 26 ans, sont considérées comme les animateurs du mouvement d'extrême droite, dont l'action a suscité une vague de protestations. Elles font l'objet d'une enquête pénale pour «organisation d'une manifestation non autorisée, provocation à la haine raciale, dégradation et vol, participation à un groupement en vue de préparer des violences ou des dégradations en réunion», a précisé le procureur Nicolas Jacquet.
Samedi matin, plus de 70 manifestants avaient déployé sur le toit de l'édifice religieux, à Buxerolles (Vienne), une banderole portant la mention «732, génération identitaire», en référence à l'année 732 où Charles Martel a arrêté la progression des troupes musulmanes au nord de Poitiers. Par cette action Génération identitaire, jeune mouvement proche du Bloc identitaire, cherchait à attirer l'attention sur ses revendications, notamment la mise en place d'un référendum national sur l'immigration et la construction de lieux de culte musulmans en France. «Nous ne voulons plus d'immigration extra-européenne ni de nouvelle construction de mosquée sur le sol français», peut-on lire sur son site Internet. Les manifestants, arrivés sur place vers 6h00 avec une tente et un groupe électrogène, ont accepté d'évacuer les lieux six heures plus tard sous la menace d'une intervention policière demandée par le préfet de la Vienne Yves Dassonville.
Fermes condamnations
Des partis de gauche et des associations ont demandé samedi la dissolution du mouvement d'extrême-droite. Le Parti socialiste par la voix de son premier secrétaire Harlem Désir a dénoncé un «groupuscule fanatique dont les agissements violents sont une menace pour l'ordre public, la sécurité des personnes et pour la cohésion républicaine». Cette action a été vivement dénoncée par l'ensemble de la classe politique à l'image du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a, selon Matignon, condamné fermement «cette provocation qui révèle une haine religieuse inacceptable» et constitue une «agression contre la République et ses valeurs». Pour le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, cet événement montre «combien nous devons promouvoir la laïcité». Les institutions représentatives de l'islam de France ont également fortement réagi. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a dit y voir le signe d'une «nouvelle forme de violence antimusulmane».
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