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Communiqué n° 1493 : Sur ces Français qui choisissent l’exil fiscal

Communiqué n° 1493, mardi 11 décembre 2012
Sur ces Français qui choisissent l’exil fiscal

Le parti de l’In-nocence ne tient pas à s’associer aux voix presque unanimes qui fustigent ces Français fortunés — et notamment cette semaine M. Gérard Depardieu — qui choisissent de s’établir hors de nos frontières pour échapper aux taux d’imposition confiscatoires pesant sur eux. Il ne conçoit que trop bien que ces citoyens absurdement surtaxés veuillent fuir la spoliation dont ils font l’objet, aussi catastrophique en ses effets économiques que moralement indéfendable. Il n’en estime pas moins, de façon générale, que c’est dans son propre pays qu'il faut combattre les injustices ou les persécutions petites ou grandes dont soi-même ou ses compatriotes sont les victimes, plutôt que d’aller profiter ailleurs, quitte à les compromettre, des libertés, des sécurités ou des conforts que d’autres peuples ont su acquérir ou défendre. M. Gérard Depardieu et ses pairs en grosses contributions fiscales ont par définition la voix qui porte. Ils se rendraient plus utiles à leur patrie, et à la société en général, en exposant leur point de vue parfaitement légitime ou en rejoignant les forces qui, elles, luttent sur place pour le défendre.
Le futur siège du P.I. : 1.800 m² habitables pour 50 millions d'euros : Gérard Depardieu met en vente son hôtel particulier parisien

[www.rtl.fr]
Tiens, je note que Libération a fait sa une sur Depardieu et lui tombe dessus à bras raccourcis
Pourtant un grand nombre de sportifs, d'acteurs, de chanteurs français pleins aux as ont élu domicile en Suisse, à Monaco, en Belgique, en Irelande. Par exemple toute l'équipe de France de tennis entraîneurs compris vit en Suisse.
Et cela ne provoque pas d'émois particuliers chez nos prescripteurs d'opinions.
Je serais curieux de savoir si le populaire Yannick Noah a toujours payé ses impôts en France.
L'observation de l'actualité, de ses emballements, de ses victimes sacrificielles jetées en pature ne laisse pas de me réjouir ou de me consterner.
C'est que Depardieu affiche depuis quelques années d'intoléraaables amitiès avec des personnalités de droite et des dirigeants étrangers au nationalisme il est vrai exacerbé. Bref, en passant de la gauche culturelle (Duras, Godard, Téchiné, les festivals d'été, où, de retour d'un séjour humanitaire au Burkina, on vient écouter de grands acteurs déclamer de grands textes ) à la "droite" (ou à tout le moins ce qui n'est pas la gauche), il a commis l'irréparable, franchi la ligne rouge. Ce qui lui vaut de figurer à présent sur la Liste des personnalités-voyous de Libération.
Les membres de l'équipe de France de tennis entraîneurs compris ne vivent pas tous en Suisse.
Juste un exemple : Michaël Llodra habite Rueil-Malmaison.
Il faut lire "La ville sans juifs" d'Hugo Bettauer (1925). Un politicien qui préfigure le nazisme soulève la haine populaire contre les juifs, jugés trop riches. Ceux-ci sont chassés de Vienne et très vite l'économie s'effondre.
Citation
Alain Neurohr
Il faut lire "La ville sans juifs" d'Hugo Bettauer (1925). Un politicien qui préfigure le nazisme soulève la haine populaire contre les juifs, jugés trop riches. Ceux-ci sont chassés de Vienne et très vite l'économie s'effondre.

Et pourquoi pas un tel rapprochement, cher Alain Neurohr! Vous avez bien raison de l'oser.

On pousse à l'exil Bernard Arnault, prodigieux entrepreneur (like it or not), 4ème fortune mondiale, et Gérard Depardieu, acteur génial jusqu'au début des années 2000 et le plus rentable d'Europe depuis trois décennies, cependant que l'on continue d'accueillir à bras ouvert, et en les orientant dès leur arrivée sur le sol français vers les guichets de l'Etat-Providence, tous les diffuseurs d'incivilités et de nocences d'Afrique noire et du Maghreb.
C'est surtout par leur manque d'amour pour la France que ces riches fuyards nous mèneront à l'effondrement. D'autre part, qui a fait la fortune de Depardieu, sinon les Français, les spectateurs français de toutes classes sociales qui ont payé leurs places de cinéma ? Que serait-il aujourd'hui sans eux ?
Bernard Arnault et Gérard Depardieu ont attendu d'avoir passé le cap de la soixantaine pour s'exiler. Vous appelez cela des fuyards?

Partis de rien, ils ont fini par incarner le luxe et la comédie français.

Tous les deux auront été saignés, une bonne partie des centaines de millions de francs et d'euros qu'ils auront versé au titre de l'impôt finissant sous forme d'allocations familiales et autres AME à des Comoriens et des Arabes, qui, eux, c'est certain, n'en n'ont jamais eu cure du destin de la France!

Mais comment, de manière générale, peut-on soutenir cette hypocrisie qu'est le "patriotisme fiscal"?..
Patriotisme suffira, le "fiscal" est inutile en effet. De mon point de vue ces personnes qui incarnent la France à différents titres, justement parce qu'elles l'incarnent, devraient montrer leur attachement à ce pays -- qui leur doit, certainement, mais auquel ils doivent aussi -- et ne pas émigrer en pleine crise d'identité nationale (et peut-être, surtout, au moment où s'observe une rupture profonde entre le peuple et les élites).
Citation
Olivier Lequeux
leur manque d'amour pour la France
Mais de quoi parlez-vous ?
Par manque d'amour, les travailleurs frontaliers du Nord vont en Belgique, en Angleterre plutôt que de travailler en France. Les cadres supérieurs recherchent des emplois en Irlande. Dans l'Est de la France, tout le monde travaille au Luxemboug. MMe Merkel a invité les français qui n'ont pas de travail, a venir en Allemagne. En Alsace, les frontaliers vont en Allemagne. Les entreprises alsaciennes, faute de trouver du personnel, déposent des offres d'emploi dans les Ardennes. Dans le Jura, en Savoie, tout le monde se tourne du côté de la Suisse. En Suisse encore, la quasi totalité des métiers d'ouvriers qualifiés est entre les mains des travailleurs frontaliers français.
Tout ces gens qui sont des travailleurs frontaliers, n'aiment-ils pas la France ?
En fait, la France est un pays d'émigration: je dis bien d'émigration, par le travail. Ils font la fortune des tous les pays limitrophes.
Et cette situation est sans équivalent. Au luxembourg, les travailleurs allemands se comptent sur le bout des doigts.
En Allemagne, pas un seul travailleur suisse. En Suisse, pas un seul travailleur allemand.
La France est un pays d'exilés fiscaux et d'exilés sociaux. Ils cotisent dans les caisses de retraites, anglaises, belges, luxembourgeoises, allemandes, suisses, par désamour sans-doute.
Dans la quasi totalité des départements frontaliers, les habitants vont faire leur plein d'essence, de cigarettes, d'alcool dans les pays limitrophes. Ils payent leur TVA à l'étranger. Il ne le font pas çà par désamour. Ils le font parce que c'est facile. Et cette histoire dure depuis 40 ans.
En Lorraine, la quasi totalité des entreprises ont déménagé leur siège au Luxembourg, le Luxembourg paradis fiscal, la Lorraine, pays d'exode fiscal, pauvre, à l'abandon et abandonné sciemment, qui a vu sa pauvreté s'accentuer année après année, depuis 40 ans. Les seules entreprises à investir en Lorraine, à fournir du travail, à se créer même, ce sont les entreprises allemandes, parce que la Lorraine entre dans leur zone d'influence.

Si aujourd'hui, Gerard Depardieu pose problème, c'est seulement que la gangrène atteint Paris-intra-muros. Cette classe politique est totalement autiste et ne l'atteint, que ce qui lui tombe dessus. D'ailleurs, c'est simple, la France est un pays de colonisés et de colonisateurs. Le désert francais décrit par Peyrefitte, n'est rien d'autre que le produit d'une colonisation.
La France, c'est Paris. Le reste ne compte pas. Pour prendre conscience que la gangrène est dans ce pays, il fallait qu'elle atteigne la capitale. Voilà. c'est fait. Merci Gégé. Et vive la gangrène libre.
Ceux qui émigrent pour trouver du travail, c'est-à-dire pour survivre, ou pour vivre moins mal, ne quittent pas la France par caprice, mais par nécessité. C'est tout à fait différent. On peut trouver mille raisons excellentes de quitter son pays, mais le refus de se soumettre à un impôt n'en est pas une à mes yeux. D'ailleurs rappelons que beaucoup ne la quittent pas, et qui sont soumis à la même fiscalité, et qui paieront en silence.
Quant à ceux qui vont acheter leurs cigarettes au-delà de la frontière... ils ne reviennent pas ?
On ne peut toutefois contester le fait que ceux qui quittent leur pays par refus de s'acquitter des taux d'imposition, surtout s'ils resteront, après avoir payé, pratiquement aussi richissimes qu'avant, témoignent par cela qu'il accordent plus d'importance à leur fortune qu'à ce pays.
C'est la grève des riches, Alain. Les fonctionnaires français ont le droit de grève, comme tous travailleurs, ils jouissent aussi d'un droit de retrait; le droit de retrait des riches, homologue au premier, est de fiche le camp quand ce qu'on leur impose ne leur plait pas. Quand les employés de la SNCF ou d'Air France, ou les contrôleurs aériens, décident d'arrêter de faire circuler les trains ou voler les avions les jours de départ en vacances, en laissant des dizaines de milliers d'autres travailleurs sur le carreau, personne ne songe à leur reprocher leur antipatriotisme ou leur manque d'amour pour leur compatriotes, n'est-ce pas ?
Les travailleurs 'pauvres' peuvent donc aller partout où bon leur semble, vendre leurs compétences, sans qu'on les accuse d'abandon, de caprice, au nom de la liberté. Les travailleurs riches, au contraire, doivent laisser leur argent en France, produire en France et nourrir les français: quand on est riche, on n'abandonne pas l'Etat et ses caprices.
J'ai du mal à comprendre les deux dernières interventions, nous viennent-elles de France ? Personnellement, je m'exile en Suisse.
Mais les employés de la SNCF en grève restent en France.

"Droit de retrait", "Grève des riches", dites-vous : chiche ! Qu'au lieu de fuir, de quitter le navire, de s'exiler piteusement, la queue entre les jambes et le mensonge aux lèvres ("J'ai une tante qui habite Bruxelles...", "Je suis un citoyen du monde..."), ils descendent dans la rue, ils se réunissent, achètent des pages de publicité dans les journaux, fassent du lobbying, paradent sur les plateaux de télévision en expliquant leurs "revendications". Qu'ils menacent de quitter la France, et même qu'ils la quittent, mais tristement, fièrement – et après la lutte (finale).
Depardieu dit avoir payé l'an dernier en impôts 85 % de ses revenus de l'année. On peut tourner ça dans tous les sens, on ne sortira pas du constat du caractère évidemment confiscatoire de ce prélèvement. Sachant d'autre part la gabegie financière dans laquelle vivent l'État et les collectivités territoriales, les gaspillages énormes au profit des associations, notamment celles de l'antiracisme dogmatique qui peuvent grâce aux subventions, par exemple attaquer en justice Renaud Camus, au profit des immigrés clandestins, par exemple par l'aide médicale gratuite, etc., on comprend assez bien qu'il ait tiré sa révérence.
Il n'y a aucune raison de remettre en cause la parole de l'acteur, mais j'aimerais bien savoir comment il est possible de payer en impôts 85 % de ses revenus de l'année 2011 en France (sachant, notamment -- car Depardieu est soumis à bien d'autres taxes, évidemment -- que le taux d'imposition maximum est toujours fixé à 41 % pour les revenus de l'année dernière).
Comme pour d'autres sujets sensibles, pour la "voix du peuple", voir les commentaires !
Citation
Olivier Lequeux
Il n'y a aucune raison de remettre en cause la parole de l'acteur, mais j'aimerais bien savoir comment il est possible de payer en impôts 85 % de ses revenus de l'année 2011 en France (sachant, notamment -- car Depardieu est soumis à bien d'autres taxes, évidemment -- que le taux d'imposition maximum est toujours fixé à 41 % pour les revenus de l'année dernière).

Cher Olivier, voilà un article du Monde qui répond à votre légitime question: [www.lemonde.fr]

De crainte que vous ne puissiez l'ouvrir, je reproduis ci-après l'extrait qui, si j'ose dire, compte:

Il est tout à fait possible d'être imposé à 85 % sur ses revenus en 2012. Cette possibilité générale, qui ne dit rien du cas Depardieu, tient aux réformes successives de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) décidées par la droite puis par la gauche pour cette année. "Plusieurs centaines de personnes ont été imposées à plus de 85 % en 2012", estime même le président UMP de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez.

"UN ISF LIGHT"

Toute cette affaire a commencé en 2011. Cette année-là, Nicolas Sarkozy finit par supprimer le bouclier fiscal sous la pression de la crise et de sa propre majorité parlementaire. En échange, l'ISF est considérablement allégé : le seuil d'imposition est relevé de 800 000 à 1,3 million d'euros, le nombre des tranches du barème est réduit de 7 à 2 et le taux marginal ramené de 1,8 % à 0,5 %. Il devient, comme le disent les socialistes, "un ISF light".

"L'ISF a été divisé par plus de deux, ce n'est plus qu'un impôt croupion. Le taux d'imposition sur les patrimoines supérieurs à 17 millions est passé de 1,8 % à 0,5 %. Ce n'est pas une baisse d'impôt, c'est un démantèlement !", s'était indigné l'économiste Thomas Piketty dans Le Monde du 8 octobre 2011.

La gauche est revenue sur cette réforme, comme s'y était engagé François Hollande. Elle a souhaité que l'ISF payé en 2012 fût à peu près équivalent à ce qu'il aurait été sans l'allégement de 2011.

Pour ce faire, elle a instauré une contribution exceptionnelle sur la fortune au titre de l'année 2012, votée avec le collectif budgétaire d'août. Le produit de cette "surtaxe" a été évalué à 2,3 milliards d'euros et le rendement total de l'ISF 2012 à 5,175 milliards (contre 4,3 milliards en 2011). En 2013, un nouveau barème prendra le relais.
Merci pour cet article intéressant Cher Pierre Jean.
(Selon ma logique bornée, la grève des riches, ce serait de cesser d'être riche, et sur place (en payant le plus d'impôts possible notamment), pas de continuer de l'être ailleurs.)
Le procès en sorcellerie fiscale fait à Gérard Depardieu est des plus abjects et des plus hypocrites !

En effet, Gérard Depardieu a choisi l'exil fiscal lorsque le gouvernement socialiste a mis en place sa mesure démagogique (reposant davantage sur le ressentiment social, la haine des riches et du succès que sur l'efficacité économique) qui consiste à imposer les plus gros revenus.
Il a eu le tort de dire haut et fort son ras-le-bol. Au pays du politiquement correct, cela ne pouvait pas plaire.

Néanmoins, concrètement, pendant de longues années, M. Depardieu est demeuré sur le territoire français et y a payé des impôts qui devaient être fort importants. Contrairement à Emmanuel Béart (gauchiste et contestatrice d'opérette), Yannick Noah (autre gauchiste d'opérette), Alain Delon, Johnny Hallyday, il ne s'est pas enfui depuis belle lurette pour échapper à l'impôt.
Il a choisi de partir car "trop, c'est trop".

Dans ce contexte, le traîner dans la boue est à la fois vil, lâche et d'un immonde parti-pris.
Et maintenant, Gérard Depardieu est russe...
"A voix nue" invite Gérard Depardieu

Pour les nostalgiques et les curieux. Malgré les efforts de "Libération", à écouter Gérard Depardieu, je ne parviens nullement à le trouver antipathique et encore moins "minable" !
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