Don’t act

Extrait de l’article du Figaro.fr à propos du refus du dessinateur Tardi d’être décoré de la Légion d’honneur :

« Philippe Druillet n’aurait jamais pardonné à son grand ami, s’il avait accepté la Légion d’honneur. “C’est marrant parce qu’il y a deux jours, j’ai entendu son nom à la radio, cité dans la liste des nommés à la Légion d’honneur. J’ai cru que c’était une erreur. Et je me suis dit : mon petit Jacques, si tu l’acceptes, toi qui as bossé sur la Commune et la Guerre de 14, tu es un traître à ton œuvre. Je te casse la gueule et je fous tes bouquins sur le trottoir sans même passer par un brocanteur. On se connaît depuis 45 ans. Le pauvre chéri, s’il avait accepté, je l’aurais tué sur place, mais il a réagi comme il le fallait.” Don’t act. “Ce n’est pas une insulte que de refuser cette décoration. Il ne faut pas y voir de la haine, simplement, ce n’est pas sa place. Cela ne correspond pas à ce qu’il a dit, dessiné et exprimé toute sa vie.” »

Que comprendre ? Que les journalistes qui ont écrit cet article de connaissent pas l'expression dont acte, et la confondent avec une phrase en anglais.

Anne effet...

Ah, c'est beau, c'est émouvant, c'est même impressionnant, ces rebelles qui vous refusent une Légion d'honneur avec un tel panache...
"si tu l'acceptes, toi qui as bossé sur la Commune et la Guerre de 14, tu es un traître à ton œuvre." — Quels cons, ces dessinateurs ! Si encore ils la refusaient parce qu'elle est galvaudée (chanteurs de variété, sportifs égoïstes, fabricants de best-sellers, etc.) ; mais non, ils se font simplement une petite gloriole d'endosser les frusques, usées jusqu'à la corde, du libertaire d'opérette.
Quant au "don't act", je ne peux pas croire qu'il s'agisse d'une erreur : plutôt d'un jeu de mots assez mauvais.

Je me suis aussi dit cela. L'usage voudrait que le jeu de mot de mot soit suivi d'un (sic). Mais bon, les usages....

Il faudrait alors : « Don’t act (sick) », cher Lothaire...

Quant à la Légion d’honneur, j’ai appris cet après-midi en me renseignant sur elle à l’occasion de travaux sur un communiqué que l’on lira peut-être ici bientôt que Mme Geneviève de Fontenay l’avait refusée au prétexte... qu’il ne fallait pas désacraliser le ruban et qu’elle ne voulait pas qu’on la donne à n’importe qui. Elle est remontée dans mon estime.

Citation
Renaud Camus
Anne effet...

Cette prononciation est très dousteblazique.

Citation
Pierre-Marie Dangle
"si tu l'acceptes, toi qui as bossé sur la Commune et la Guerre de 14, tu es un traître à ton œuvre." — Quels cons, ces dessinateurs ! Si encore ils la refusaient parce qu'elle est galvaudée (chanteurs de variété, sportifs égoïstes, fabricants de best-sellers, etc.) ; mais non, ils se font simplement une petite gloriole d'endosser les frusques, usées jusqu'à la corde, du libertaire d'opérette.
Quant au "don't act", je ne peux pas croire qu'il s'agisse d'une erreur : plutôt d'un jeu de mots assez mauvais.

Mais est-ce bien raisonnable de la refuser sous le prétexte qu'elle est galvaudée, n'est-ce pas une façon de dire qu'on l'accepterait volontiers si elle nous mettait au rang des grands héros de la nation, n'est-ce pas manquer d'humilité au suprême degré ? Je préfère encore l'attitude de Tardi, qui la refuse parce qu'il a toujours, dit-il, « brocardé les institutions ». Cela témoigne au moins d'une certaine cohérence.

Point n'est besoin non plus d'une grande humilité pour "brocarder les institutions" ; c'est à la portée du premier gougnafier venu, et il y a foule pour participer. Quant à la cohérence, je ne vois pas qu'il s'agisse d'une bien brillante qualité dès lors qu'elle est au service d'une telle attitude. Mais, pardonnez mon mouvement d'humeur... en réalité, je me contrefiche de ce Monsieur Tardi (et de ses états d'âme).