"Construction sociale"

Nous le savons tous : la montée de la violence dans la société française n'est qu'une "invention", une "construction sociale", un "fantasme", une création des marronniers médiatiques et des marchands de peur.
Et pourtant des enquêtes de victimation récentes, décryptées par l'excellent Obertone, tendent à prouver le contraire :
[www.atlantico.fr]
Et pan sur Mucchielli !

Tiens, un journaliste intelligent et qui décrit le réel ! Ça alors...

Auteur d'un livre préfacé par Xavier Raufer.

Ah oui, c’est l’auteur de La France orange mécanique. Quelqu’un sait-il des choses à propos de cet ouvrage ?

Excellent X. Raufer (il est dans le collimateur de Mucchielli).

Une chose m'échappe cependant. Ne faisait-il pas partie des plus proches conseillers du ministre de l'Intérieur sous la période Sarkozy avec Bauer et d'autres?

Vous parlez, j'imagine, de Xavier Raufer. Je me permets à ce sujet de citer l'introduction à l'entretien avec lui publié dans les Cahiers :

Xavier Raufer n’est pas un dissident. Criminologue réputé, professeur dans les universités, enseignant en France et en Chine, conseiller de diverses instances nationales et internationales, directeur de collection et auteur de nombreux ouvrages, dont le dernier, Quelles guerres après Oussama ben Laden ? vient de paraître chez Plon, il est souvent présent sur les plateaux de télévision. Parce qu’il défend, en matière de criminologie, avec une pugnacité remarquable, des idées et un savoir criminologique fort différents de la bonne pensée répandue par la presse et les sociologues organiques, il est en butte depuis des années à l’hostilité rageuse de ceux-ci, mais pense qu’ils ont perdu la bataille.

L'auteur vient de m'adresser son livre. Si mon avis intéresse quelqu'un, je viendrai ici vous dire ce que j'en pense, d'ici quelques jours.

Quelqu’un sait-il des choses à propos de cet ouvrage ?


Suivez le lien :

[www.ring.fr]


En librairie le 17 janvier prochain. Un livre qui devrait faire date.

« L'auteur vient de m'adresser son livre. Si mon avis intéresse quelqu'un, je viendrai ici vous dire ce que j'en pense, d'ici quelques jours. »

Certo. Grazie.

Citation
Sébastien Brémond
Suivez le lien :

[www.ring.fr]

En librairie le 17 janvier prochain. Un livre qui devrait faire date.

Bigre, voilà un ouvrage qui donne froid dans le dos rien qu'à en livre la quatrième de couverture. Le titre est extrêmement frappant. Espérons que ce livre sera médiatisé comme il semble, a priori, le mériter; notamment en ces temps de "taubiratisaton" de la justice...

En parlant de criminologues, il est amusant de constater que notre bien-aimé Nicolas Demorand, roi des pourfendeurs de préjugés, emploie des guillemets pour en parler (mais qu'il n'en utilise pas pour évoquer les sociologues).
(A noter, également, le merveilleux remède en trois points qu'il nous livre tout de go pour résoudre définitivement le problème des banlieues : "régler la question des contrôles de police au faciès ; légaliser le cannabis ; donner le droit de vote aux étrangers non-communautaires" — rien que ça...)

[mobile.liberation.fr]

Citation
Pierre-Marie Dangle
"régler la question des contrôles de police au faciès ; légaliser le cannabis ; donner le droit de vote aux étrangers non-communautaires"

Vous oubliez les plants de tomates.
Michéa aime à rappeler qu'il existe à Bruxelles une liste de graines de tomates 'naturelles' que les semenciers souhaitent faire interdire pour obliger à l'achat des graines dites 'constructeur'; ce qui lui fait encore dire qu'on finira par légaliser le cannabis au nom du libéralisme culturel et par interdire la tomate au nom du libéralisme économique.
Dans dix ans, les gens cultiveront des plants de cannabis sur leur terrasse tandis qu'ils leurs faudra dissimuler les plants de tomates.
Mais tout ça ne vient ni de la gauche ou de la droite, c'est le libéralisme. Le libéralisme ajuste l'espace public pour en faire un marché. Orange Mécanique, c'est le marché. En quinze ans, le marché de la sécurité a été multiplié par 100.
Le plus simple serait peut être de se tourner du côté de la french américan foundation et de demander ce que pensent, Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Jeannette Bougrab, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, du prix de la tomate ?
J'en oublie ?

"[...] régler la question des contrôles de police au faciès ; légaliser le cannabis ; donner le droit de vote aux étrangers non-communautaires."

De toutes façons, on ne peut accorder aucun crédit à quelqu'un qui fait un tel usage du point-virgule.

En ce qui concerne le livre La France orange mécanique, je propose un petit jeu : essayons de deviner les mots qui seront inévitablement employés dans les critiques des médias "qui font l'opinion". Je suggère : sécuritaire, fantasme, idéologie ou délire sécuritaire, peur, jouer sur les peurs, peur de l'autre, xénophobie, crispation, repli, paranoïa, jeu du Front national, exagération, délire, mauvaise foi, manipulation, provocation malsaine, malsain, nauséabond, réaction, réactionnaire, réac, Zemmour, et Marine Le Pen.

Citation
Bernard Tascius
Vous oubliez les plants de tomates.
Michéa aime à rappeler qu'il existe à Bruxelles une liste de graines de tomates 'naturelles' que les semenciers souhaitent faire interdire pour obliger à l'achat des graines dites 'constructeur'; ce qui lui fait encore dire qu'on finira par légaliser le cannabis au nom du libéralisme culturel et par interdire la tomate au nom du libéralisme économique.
Dans dix ans, les gens cultiveront des plants de cannabis sur leur terrasse tandis qu'ils leurs faudra dissimuler les plants de tomates.
Mais tout ça ne vient ni de la gauche ou de la droite, c'est le libéralisme. Le libéralisme ajuste l'espace public pour en faire un marché.

???
Si certaines semences se retrouvent interdites, cela ne le sera pas par le marché ni les principes du libéralisme. Bien au contraire, c'est l'état qui interdit et fait les lois, ce qui est totalement à l'opposé du libéralisme! L'Union Européenne est une ruche où les lobbyistes pullulent afin d'y développer un "capitalisme de connivence" qui a pour but d'évincer toute forme de concurrence, donc de liberté, ce qui est à nouveau totalement contraire au libéralisme. En supprimant la régulation du marché par l'UE ou les états, vous supprimez aussitôt toute forme de distorsion du libre marché et donc le capitalisme de connivence pour en revenir à un capitalisme véritable et sain.

Il est franchement étonnant que vous en arriviez à nommer "libéralisme" ce qui est de l'étatisme pur. Si c'est à Zemmour que vous vous référez, je vous conseille vivement de vous boucher les oreilles lorsqu'il parle économie car on ne peut rien apprendre d'intelligent et de factuel sur cette matière de la part d'un marxiste-communistoïde-jacobin revendiqué.

A moins, cher Lequeux, qu'on ne le passe plus simplement, et plus radicalement, sous silence.

Citation
Sébastien Letocart
Il est franchement étonnant que vous en arriviez à nommer "libéralisme" ce qui est de l'étatisme pur.

Je citais Michéa. Il donne une définition claire du libéralisme dans son ouvrage " l'empire du moindre mal ". Le libéralisme est une émanation du protestantisme. Pour échapper aux guerres de religion du XVI et XVII siècles, le protestantisme intervient pour que la noblesse cesse de s'entre-tuer. Elle érige en modèle le bourgeois, et incite les nobles à pratiquer le commerce, à faire la guerre à la Nature, plutôt qu'à pratiquer des guerres intestines. Dans le même temps, est créé le droit libéral, droit qui s'oppose au droit romain, et qui a pour finalité de remplacer le 'juste' (au sens moral du terme) par la justesse (au sens de ajustage). On ajuste l'espace public au besoin du commerce.
Le libéralisme, c'est la réunion du commerce et de l'ajustage de l'espace public. Si l'espace public est modifié pour une forme de commerce ou d'une autre, c'est qu'on est dans le libéralisme.
En Hollande, la prostitution (un commerce comme un autre) gênait la boucherie (un autre commerce comme un autre) .
On a donc ajusté la rue de façon à satisfaire les uns et les autres. C'est ça le libéralisme.
Une ligne de séparation a été tracé dans la rue de façon à satisfaire les uns et les autres, avec un trottoir gauche dédié à la prostitution, et un trottoir droit dédié à la boucherie, de sorte que chacun allait pouvoir y vendre sa viande. Après quoi, on a demandé aux bouchers d'éclairer les vitrines en rose et aux prostituées de les éclairer en bleu, histoire qu'il n'y ait pas de confusion possible.
Quant aux considérations morales, elles seront désormais reléguées à l'espace privé.
Pour ceux que ça intéresse, une université de Nouvelles Zélande forme à un DEUG de prostitution, DEUG qui a tout de libéral en dépit de son caractère étatique.

La légalisation du cannabis serait une catastrophe pour certaines banlieues, obligées de se tourner vers des formes plus violentes d'enrichissement. Demorand me paraît une aberration grammaticale telle que "rue passante" pour "rue passée" et quelques cas où le participe présent s'est indûment substitué au participe passé. Il faut restituer la forme correcte : Demoré.

Citation
Pierre-Marie Dangle
A moins, cher Lequeux, qu'on ne le passe plus simplement, et plus radicalement, sous silence.

C'est possible, en effet. Nous aurons toujours la critique de Didier Goux, bien-pensant notoire.

Une première recension d'Atlantico

Il n'y a pas besoin de lire "La France orange mécanique", mais cet article suffira je pense ; j'ai rarement lu un tel "fait divers" et reste étonné qu'il n'ait pas provoqué de débat national :

"Puis je les ai vus jeter un bloc de glace sur ma portière". L'enfer a duré une vingtaine de minutes Face au fracas, Serge Juillard décide de descendre constater l'ampleur des dégâts. "Il faisait nuit, je ne voyais rien, j'ai juste entendu, "viens" et deux minots de 11-12 ans se sont jetés sur moi. Ils ont commencé à me frapper à la tête et au ventre. J'ai vu la haine dans leurs yeux." Serge Juillard, transporteur et ancien employé des abattoirs est pourtant gaillard (...)

"Ils m'ont mis à terre d'une balayette et les coups ont commencé à pleuvoir de tous les côtés." L'enfer va durer une vingtaine de minutes environ. "Ils ont dû être une quinzaine au total à me taper, à des degrés divers, estime Serge Juillard. Ils ont même utilisé une barre de fer. Ils se la passaient pour me taper, un peu comme dans une tournante…" La victime pense à "faire le mort" pour qu'ils cessent, mais "la douleur me faisait crier". Il n'a même plus la force de leur dire d'arrêter. "Ils m'ont cassé le fémur et la jambe et malgré ça ils continuaient à frapper. Ils me marchaient sur les mains, prenaient même de l'élan pour me mettre des coups de pieds dans les testicules…", égrène Serge Juillard. Leur violence était gratuite. Je me suis vu partir quand je les ai entendu se dire'finissons cette face de craie'".

[www.laprovence.com]

Quelles ont été les suites de cette affaire ? Les jeunes gens coupables ont-ils été en maison de redressement 1 an, 2 ans ? Je ne sais pas.

Mais ce "fait divers" et aussi d'autres, accompagnés de torture, peu médiatisés, paraissent quand même symptomatiques d'autre chose que de "misère sociale".

Tous les articles de ce genre publiés depuis dix ans dans la presse quotidienne pourraient suffire. Ceux qui veulent voir ont vu depuis longtemps, en effet, et ils n'ont nullement besoin de lire mille témoignages ; ceux qui ont les yeux bandés ne verront toujours rien, même après mille témoignages. C'est toute la limite du fait divers et des statistiques.

Il m'étonne toujours que la plupart de "ceux qui ne veulent pas voir" soient férus de sciences humaines ; or en psychanalyse, un petit événement comme un lapsus est censé révéler un lourd processus sous-jacent. En revanche, les "faits divers" ne révèlent rien, ne disent rien...