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Être enseignant aujourd’hui

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
24 janvier 2013, 23:25   Être enseignant aujourd’hui


« De tout ce peuple les meilleurs étaient peut-être encore ces bons citoyens qu’étaient nos instituteurs. Il est vrai que ce n’étaient point pour nous des instituteurs, ou à peine. C’étaient des maîtres d’école. C’était le temps où les contributions étaient encore des impôts. J’essaierai de rendre un jour si je le puis ce que c’était alors que le personnel de l’enseignement primaire. C’était le civisme même, le dévouement sans mesure à l’intérêt commun ; notre jeune École normale était le foyer de la vie laïque, de l’invention laïque dans tout le département, et même j’ai comme une idée qu’elle était un modèle et en cela et en tout pour les autres départements, au moins pour les départements limitrophes. Sous la direction de notre directeur particulier, le directeur de l’école annexe, de jeunes maîtres de l’École normale venaient chaque semaine nous faire l’école. Parlons bien : ils venaient nous faire la classe. Ils étaient comme les jeunes Bara de la République. Ils étaient toujours prêts à crier “Vive la République !”.

« “Vive la nation”, on sentait qu’ils l’eussent crié jusque sous le sabre prussien. Car l’ennemi, pour nous, confusément tout l’ennemi, l’esprit du mal, c’était les Prussiens. Ce n’était déjà pas si bête. Ni si éloigné de la vérité. C’était en 1880. C’est en 1913.

« Trente-trois ans. Et nous y sommes revenus.

« Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs. Sveltes ; sévères ; sanglés. Sérieux, et un peu tremblants de leur précoce, de leur soudaine omnipotence. Un long pantalon noir, mais, je pense, avec un liséré violet. Le violet n’est pas seulement la couleur des évêques, il est aussi la couleur de l’enseignement primaire. Un gilet noir. Une longue redingote noire, bien droite, bien tombante, mais deux croisements de palmes violettes aux revers. Une casquette plate, noire, mais un croisement de palmes violettes au-dessus du front. Cet uniforme civil était une sorte d’uniforme militaire encore plus sévère, encore plus militaire, étant un uniforme civique. Quelque chose, je pense, comme le fameux cadre noir de Saumur. Rien n’est beau comme un bel uniforme noir parmi les uniformes militaires. C’est la ligne elle-même. Et la sévérité. Porté par ces gamins qui étaient vraiment les enfants de la République. Par ces jeunes hussards de la République. Par ces nourrissons de la République. Par ces hussards noirs de la sévérité. Je crois avoir dit qu’ils étaient très vieux. Ils avaient au moins quinze ans. Toutes les semaines il en remontait un de l’École normale vers l’École annexe ; et c’était toujours un nouveau ; et ainsi cette École normale semblait un régiment inépuisable. Elle était comme un immense dépôt, gouvernemental, de jeunesse et de civisme. Le gouvernement de la République était chargé de nous fournir tant de jeunesse et tant d’enseignement. L’État était chargé de nous fournir tant de sérieux.

« Cette École normale faisait un réservoir inépuisable. C’était une grande question, parmi les bonnes femmes du faubourg, de savoir si c’était bon pour les enfants, de changer comme ça de maître tous les lundis matins. Mais les partisans répondaient qu’on avait toujours le même maître, qui était le directeur de l’École annexe, qui lui ne changeait pas, et que cette maison-là, puisque c’était l’École normale, était certainement ce qu’il y avait de plus savant dans le département du Loiret et par suite, sans doute, en France. Et dans tous les autres départements. Et il y eut cette fois que le préfet vint visiter l’école. Mais ceci m’entraînerait dans des confidences. J’appris alors (comme j’eusse appris un autre morceau de l’histoire de France), qu’il ne fallait pas l’appeler monsieur tout court, mais monsieur le préfet. D’ailleurs, je dois le dire, il fut très content de nous. Il s’appelait Joli ou Joly. Nous trouvions très naturel (et même, entre nous un peu nécessaire, un peu séant) qu’un préfet eût un nom aussi gracieux. Je ne serais pas surpris que ce fût le même qui encore aujourd’hui, toujours servi par ce nom gracieux, mais l’ayant légèrement renforcé, sous le nom de M. de Joly ou de Joli préside aujourd’hui à Nice (ou présidait récemment) aux destinées des Alpes Maritimes et reçoit ou recevait beaucoup de souverains. Et les premiers vers que j’aie entendus de ma vie et dont on m’ait dit : On appelle ça des vers, c’était les Soldats de l’an II : ô soldats de l’an deux, ô guerres, épopées. On voit que ça m’a servi. Jusque-là je croyais que ça s’appelait des fables. Et le premier livre que j’aie reçu en prix, aux vacances de Pâques, c’étaient précisément les fables de La Fontaine. Mais ceci m’entraînerait dans des sentimentalités.

« Je voudrais dire quelque jour, et je voudrais être capable de le dire dignement, dans quelle amitié, dans quel beau climat d’honneur et de fidélité vivait alors notre enseignement primaire. Je voudrais faire un portrait de tous mes maîtres. Tous m’ont suivi, tous me sont restés obstinément fidèles dans toutes les pauvretés de ma difficile carrière. Ils n’étaient point comme nos beaux maîtres de Sorbonne. Ils ne croyaient point que parce qu’un homme a été votre élève, on est tenu de le haïr. Et de le combattre ; et de chercher à l’étrangler. Et de l’envier bassement. Ils ne croyaient point que le beau nom d’élève fût un titre suffisant pour tant de vilenie et pour venir en butte à tant de basse haine. Au contraire ils croyaient, et si je puis dire ils pratiquaient que d’être maître et élèves, cela constitue une liaison sacrée, fort apparentée à cette liaison qui de la filiale devient la paternelle. Suivant le beau mot de Lapicque, ils pensaient que l’on n’a pas seulement des devoirs envers ses maîtres mais que l’on en a aussi et peut-être surtout envers ses élèves. Car enfin ses élèves, on les a faits. Et c’est assez grave. Ces jeunes gens qui venaient chaque semaine et que nous appelions officiellement des élèves maîtres, parce qu’ils apprenaient à devenir des maîtres, étaient nos aînés et nos frères. Là j’ai connu, je dis comme élève maître, cet homme d’un si grand cœur et de tant de bonté qui fit depuis une si belle et si sérieuse carrière scientifique, Charles Gravier, et qui est je pense aujourd’hui assistant de malacologie au Museum. Et qui devrait être plus. Là j’ai connu, dans le personnel même de l’École normale, l’économe, M. Lecompte, le type même de ce que tout ce monde avait de sérieux, de sévère, de ponctuel, de juste, de probe, et en même temps de ponctuel et de délicat ; et en même temps de bienveillant et d’ami et de sévèrement affectueux ; et en même temps de silencieux et de modeste et de bien à sa place. En lui se résumait tout l’ordre de cette belle société. Ces fonctionnaires, ces instituteurs, cet économe ne s’étaient aucunement ni retranchés ni sortis du peuple. Du monde ouvrier et paysan. Ni ils ne boudaient aucunement le peuple. Ni ils n’entendaient aucunement le gouverner. À peine le conduire. Il faut dire qu’ils entendaient le former. Ils en avaient le droit, car ils en étaient dignes. Ils n’y ont point réussi, et ce fut un grand malheur pour tout le monde. Mais s’ils n’y ont point réussi, je ne vois pas qui pourrait s’en féliciter. Et qui, à leur place, y a jamais réussi. Et s’ils n’ont pas réussi, c’est que certainement c’était impossible.

« Sortis du peuple, mais dans l’autre sens de sortir, fils d’ouvriers, mais surtout de paysans et de petits propriétaires, souvent petits propriétaires eux-mêmes, de quelque lopin de terre quelque part dans le département, ils restaient le même peuple, nullement endimanché je vous prie de le croire, seulement un peu plus aligné, un peu plus rangé, un peu ordonné dans ces beaux jardins de maisons d’école. Avant tout ils ne faisaient pas les malins. Ils étaient juste à leur place dans une société bien faite. Ils savaient jusqu’où ils iraient, et aussi ils y parvenaient infailliblement.

« C’était en 1880. C’était donc dans toute la fureur et la gloire de l’invention de la laïcisation. Nous ne nous en apercevions pas. Nous étions pourtant bien placés pour nous en apercevoir. Non seulement les écoles normales, nouvellement créées, je pense, non seulement les jeunes écoles normales étaient le cœur et le foyer de la laïcisation, mais notre École normale d’Orléans était une pure entre les pures. Elle était une des têtes et un des cœurs de la laïcisation. Heureuse enfance. Heureuse innocence. Bénédiction sur une bonne race. Tout nous était bon. Tout nous réussissait. Nous prenions de toutes nos mains et c’étaient toujours de saines nourritures. Nous allions au catéchisme, le jeudi je pense, pour ne pas déranger les heures de classe. […]Nous étions des petits garçons sérieux de cette ville sérieuse, innocents et au fond déjà soucieux. Nous prenions au sérieux tout ce que l’on nous disait, et ce que nous disaient nos maîtres laïques, et ce que nous disaient nos maîtres catholiques. Nous prenions tout au pied de la lettre. Nous croyions entièrement, et également, et de la même créance, à tout ce qu’il y avait dans la grammaire et à tout ce qu’il y avait dans le catéchisme. Nous apprenions la grammaire et également et pareillement nous apprenions le catéchisme. Nous savions la grammaire et également et pareillement nous savions le catéchisme. Nous n’avons oublié ni l’un, ni l’autre. Mais il faut en venir ici à un phénomène beaucoup moins simple. Je veux parler de ce qui s’est passé en nous pour ces deux métaphysiques, puisqu’il est entendu qu’il faut bien qu’il y ait une métaphysique dessous tout. Je l’ai assez dit, du temps que j’étais prosateur. Nous venons ici à une difficulté extrême, à un point de difficulté. C’est le moment de ne point esquiver les difficultés, surtout celle-ci qui est importante. C’est le moment aussi de prendre ses responsabilités. Tout le monde a une métaphysique. Patente, latente. Je l’ai assez dit. Ou alors on n’existe pas. Et même ceux qui n’existent pas ont tout de même, ont également une métaphysique. Nos maîtres n’en étaient pas là. Nos maîtres existaient. Et vivement.

« Nos maîtres avaient une métaphysique. Et pourquoi le taire. Ils ne s’en taisaient pas. Ils ne s’en sont jamais tus. La métaphysique de nos maîtres, c’était la métaphysique scolaire, d’abord. Mais c’était ensuite, c’était surtout la métaphysique de la science, c’était la métaphysique ou du moins une métaphysique matérialiste (ces êtres pleins d’âme avaient une métaphysique matérialiste, mais c’est toujours comme ça), (et en même temps idéaliste, profondément moraliste et si l’on veut kantienne), c’était une métaphysique positiviste, c’était la célèbre métaphysique du progrès. La métaphysique des curés, mon Dieu, c’était précisément la théologie et ainsi la métaphysique qu’il y a dans le catéchisme.

« Nos maîtres et nos curés, ce serait un assez bon titre pour un roman. »

Charles Péguy, Cahiers de la Quinzaine, 16 février 1913.
Je tiens à préciser que si la plupart de mes collègues hommes enseignent dans une tenue proche de celle de cette couverture, je reste fidèle envers et contre tout au costume sombre et cravate. Au lycée, nous sommes deux à porter costume et cravate, le proviseur et moi. Seulement ses costumes ressemblent furieusement à ceux d'un VRP (ils sont clairs et mal coupés).
J'ai toujours pensé que la forme comptait.
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 09:30   Re : Être enseignant aujourd’hui
C’est tout à votre honneur, cher Virgil.
Certes, mais je ne fais malheureusement pas école. Je suis un peu vu comme un clown ou un snob.
Ne soyez pas trop durs avec ce prof' ; vous voyez bien qu'il fait l'effort de retirer ses mains de ses poches pour la photo.
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 10:11   Re : Être enseignant aujourd’hui
C’est très bien, ça “clown et snob” ! Je pense qu’il faut habiter cette double condition.
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 10:12   Re : Être enseignant aujourd’hui
C’est tout de même impressionnant à quel point Le Nouvel Observateur rend bien compte du monde tel qu’il est : ce jeune homme représente très bien ce qu’on a à l’esprit quand il est question de “professeurs en voie de clochardisation”, par exemple.
N'exagérez pas Leroy, vous voyez bien que ce professeur a fait l'effort d'ôter sa capuche, tout de même ! C'est un geste de bonne volonté qui mérite d'être salué.
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 10:51   Re : Être enseignant aujourd’hui
Citation
Virgil Waldburg
Certes, mais je ne fais malheureusement pas école. Je suis un peu vu comme un clown ou un snob.

Ah, je ne suis donc pas le seul !

Fonctionnaire de catégorie A, je considère qu'il est indispensable de mettre costume et cravate. Mais je suis le seul, les grands chefs mis à part, à en porter.

Le journaliste du nouvel Obs est sans doute habillé de la même façon (sauf que les prix du jean et du polo ne doivent pas être les mêmes. Il y a une hiérarchie du jean et du polo qu'il ne faut pas négliger et qui sert de marqueur).

(message modifié)
N'exagérez pas Leroy, vous voyez bien que ce professeur a fait l'effort d'ôter sa capuche, tout de même ! C'est un geste de bonne volonté qui mérite d'être salué.
Absolument.
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 11:12   Re : Être enseignant aujourd’hui
Vous prenez ce type, vous lui retirez son sourire, vous le laissez s’encrasser quelques jours et, en ne changeant rien d’autre, vous obtenez un clochard (d’apparence).
Il faut être habillé comme eux, ne pas faire les efforts comme eux et toute discipline que l'on s'impose est perçue comme un affront fait à ces gens qui ont abandonné l'idée même de discipline, qu'elle soit vestimentaire ou autre d'ailleurs.

Quel psycho-rigide vous faites...
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 12:04   Re : Être enseignant aujourd’hui
Citation
Virgil Waldburg
Certes, mais je ne fais malheureusement pas école. Je suis un peu vu comme un clown ou un snob.

surtout si vous vous obstinez à utiliser une craie sur les tableaux velleda.
Citation
Jean-Michel Leroy
Vous prenez ce type, vous lui retirez son sourire, vous le laissez s’encrasser quelques jours et, en ne changeant rien d’autre, vous obtenez un clochard (d’apparence).

Énorme!
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 12:13   Re : Être enseignant aujourd’hui
« ...utiliser une craie sur les tableaux Velleda. » Vous me plonger dans des abîmes insoupçonnés de perplexité, cher Michon. C’est sensationnel, ce machin à deux vitesses !
Michon me suggère une belle idée de poème pour évoquer les rapports problématiques, au vu de la grève des maternelles parisiennes, entre socialisme et éducation : La Rose et le Velleda.
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 12:43   Re : Être enseignant aujourd’hui
Ah oui, ça ferait un excellent titre, mon cher ! Il faudrait demander des subventions à la Mairie de Paris pour financer cet acte de création festif, écologique et citoyen.
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 13:53   Re : Être enseignant aujourd’hui
Citation
Jean-Michel Leroy
Vous prenez ce type, vous lui retirez son sourire, vous le laissez s’encrasser quelques jours et, en ne changeant rien d’autre, vous obtenez un clochard (d’apparence).

N'est-ce pas le cas de beaucoup ? Et puis des clochards en veston, ça se trouve.

Plus sérieusement, cette tenue raconte beaucoup de choses : un enseignant, aujourd'hui, doit être habillé comme ses élèves, surtout ne pas s'en distinguer ! Dans certains endroits, les élèves ignorent ce qu'est un océan, une vache, ou une cravate.

L'enseignant croit sans doute pouvoir se mettre ses élèves dans sa poche, et à bon compte, par une espèce d'assimilation vestimentaire. Or, c'est l'effet inverse qui se produit, bien noté par Leroy. Il ressemble à un clochard, il porte bien ses 1600 euros net pas mois. Ce n'est pas ça qui va faire remonter, dans l'esprit de nos enfants, l'estime qu'ils ont pour la profession d'enseignants. Il ne manque plus que cet énergumène arrive dans son bahut en trottinette et son compte est bon.

D'ailleurs, niveau recrutement, le défi est loin d'être gagné :


Enseignants : le défi du recrutement est loin d'être gagné

Vincent Peillon trouvera-t-il assez de professeurs à recruter ? Dans la perspective de créer 60 000 postes d'ici à la fin du quinquennat, le ministre de l'éducation nationale a fixé à 22 100 le nombre de postes ouverts aux concours 2013 de l'enseignement – 6 000 de plus qu'en 2012. Mais son défi est loin d'être gagné.

Car la crise de recrutement frappe toujours la profession. Selon les premiers résultats des épreuves écrites d'admissibilité du capes, qui viennent de paraître, il y a moins de candidats admissibles que de postes dans certaines disciplines. Alors même que la seconde étape de la sélection, les oraux d'admission, n'est pas encore passée – elle se déroulera de mai à juillet –, il est déjà certain qu'il y aura des postes non pourvus à la rentrée. C'est le cas en lettres classiques (108 admissibles pour 200 postes) et en éducation musicale (116 admissibles pour 130 postes).

Dans d'autres disciplines, la pression est forte. En lettres modernes, il y a seulement 1 155 candidats admissibles pour 1 000 postes. En mathématiques, il n'y en a que 1 329 pour 1 210 postes. Il n'est pas garanti non plus que, dans ces disciplines, le capes fasse le plein. A moins que le jury ne brade le concours! La nouvelle est un mauvais signal pour M. Peillon, qui doit assurer le recrutement de 150 000 enseignants d'ici à 2017 – à la fois pour remplacer les départs en retraite et pour répondre aux besoins du terrain.

Pourtant, son entourage se montre plutôt optimiste et "pressent" qu'il y aura moins de postes vacants que l'an dernier (15 % de non pourvus en 2012). Les annonces répétées du ministre d'un recrutement massif de professeurs auraient même déclenché un "appel d'air". Les 1 500 candidats de plus que l'an dernier présents aux écrits du capes en seraient la preuve.

IMAGE DÉGRADÉE DU MÉTIER

La crise de recrutement dans l'éducation nationale n'est pas nouvelle. Déjà en 2011, un poste sur cinq était resté vacant à l'issue des concours. Les disciplines dites "déficitaires" sont toujours les mêmes : les lettres classiques, les mathématiques, l'éducation musicale, les lettres modernes, l'anglais et l'allemand. Les raisons de cette désaffection sont connues : suppression de 80 000 postes depuis 2007, élévation du niveau de recrutement à bac +5, quasi-suppression de la formation professionnelle des professeurs, salaire jugé insuffisant (environ 1 500 euros net par mois au démarrage), image dégradée du métier...

Pour attirer les candidats lors des sessions à venir, le ministre mise sur trois leviers. Le premier est la création, en septembre, des écoles supérieures du professorat et de l'éducation dans lesquelles les étudiants apprendront leur futur métier. Ils seront payés à hauteur d'un mi-temps pour assurer six heures de cours. Le second, ce sont les "emplois d'avenir professeur" : 6 000 étudiants boursiers seront recrutés chaque année jusqu'en 2015 dans les collèges et les lycées pour y effectuer des missions d'"appui éducatif". En contrepartie, ils s'engageront à passer le concours. Vincent Peillon, qui ne cesse de faire l'éloge de la profession d'enseignant, a même lancé une campagne de publicité déclinée en trois slogans: "Qui veut apprendre à apprendre?"; "Qui veut la réussite de tous?"; "Qui veut étudier l'esprit libre?"

Des mesures insuffisantes, pour le SNES-FSU. Le principal syndicat des enseignants du secondaire revendique un dispositif de "prérecrutement" plus large que celui des emplois d'avenir professeur, qui ne cible que les boursiers. "Il faut des aménagements de service pour que les assistants d'éducation et les enseignants non titulaires puissent préparer les concours dans de bonnes conditions, estime Caroline Lechevallier, secrétaire nationale. Une revalorisation salariale et une amélioration des conditions d'entrée dans le métier sont également nécessaires."

Les efforts de la gauche pour susciter des vocations paieront-ils ? Il est trop tôt pour le savoir. Les candidats de la session 2013 se sont inscrits au concours en juin et juillet 2012, soit juste après l'alternance. Les efforts s'évalueront sur la session 2014, dont les inscriptions sont en cours, et dont les épreuves écrites se dérouleront de manière anticipée dès le mois de juin.

Aurélie Collas
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 13:57   Re : Être enseignant aujourd’hui
La vérité, c’est que les élèves sont bien plus sensibles à l’aura d’un professeur en complet trois-pièces sombre avec une cravate serrée autour de son cou qu’à celle (inexistante) d’un semi-clochard vêtu en d’jeuns, c’est-à-dire comme eux. Ils n’iraient pas jusqu’à s’extraire eux-même de ce style vestimentaire mais ils sentent bien (sans pouvoir l’intellectualiser vraiment, je crois, sans tirer toutes les conclusions de cette sensation) que ce professeur leur en impose.
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 14:09   Re : Être enseignant aujourd’hui
Citation
Jean-Michel Leroy
La vérité, c’est que les élèves sont bien plus sensibles à l’aura d’un professeur en complet trois-pièces sombre avec une cravate serrée autour de son cou qu’à celle (inexistante) d’un semi-clochard vêtu en d’jeuns, c’est-à-dire comme eux. Ils n’iraient pas jusqu’à s’extraire eux-même de ce style vestimentaire mais ils sentent bien (sans pouvoir l’intellectualiser vraiment, je crois, sans tirer toutes les conclusions de cette sensation) que ce professeur leur en impose.

D'accord avec vous : le costume complet instaure une supériortié, ressentie chez les élèves comme chez d'autres. On aimerait cependant que cette supériorité naisse dès que l'enseignant ouvre la bouche, mais bon....

En Flandre, un futur prof sur trois ne situe pas les USA
« Les raisons de cette désaffection sont connues : suppression de 80 000 postes depuis 2007...  »

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer le rapport  ?

Elle ajoute « environ 1 500 euros net par mois au démarrage ... ». C'est ce que gagne, au mieux, un architecte diplômé débutant, à Paris. On ne sache pas qu'il y ait pénurie de candidats pour ce métier.

« élévation du niveau de recrutement à bac +5 ... ». Soit, et l'on touche là à un des aspects du problème : il y a pénurie d'admissibles alors même que mille cinq cents candidats de plus se sont présentés au concours. On voit bien qu'il y a un problème de niveau des candidats, un peu comme en Flandre belge en somme. C'est vrai quoi, bac + 5, on n'a pas idée ! Il va bientôt falloir se contenter de candidats ayant le bac, comme 80% de leur classe d'âge sans doute.

« image dégradée du métier... » Enfin ! Mais pourquoi au fait ?
Citation
Marcel Meyer
« Les raisons de cette désaffection sont connues : suppression de 80 000 postes depuis 2007...  »

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer le rapport  ?

La suppression de postes se traduit par un nombre moindre de postes ouverts aux concours donc, mécaniquement, par un nombre moindre de candidats (la probabilité (ressentie) d’être recruté dépendant du nombre de places annoncées).
« un nombre moindre de postes ouverts aux concours » : vous êtes sûr ? Y compris dans les disciplines dites déficitaires ?
De toute façon ce mécanisme ne jouerait que si la difficulté des concours en était augmenté. Ce n'est pas le cas puisqu'on n'arrive pas à pourvoir les postes ouverts. Si donc les gens se jugent incapables de réussir c'est qu'ils savent qu'ils n'ont pas le niveau, ce qui n'a aucun rapport avec la suppression de postes.
Jean-Michel,

Je trouve le costume trois-pièces sombre peu adapté, c'est une tenue très solennelle et qui a perdu de sa justication dès lors que les bâtiments ont été davantage chauffés (avec l'horrible conséquence du "tomber de la veste") et surtout que les montres se sont portées au poignet, supprimant ainsi l'intérêt de la poche-gousset.


Le risque d'être confondu avec un ordonnateur des pompes funèbres est alors grand.

Préferez à cela le style "classique décontracté", qui met un peu de fantaisie soit pas la couleur, soit par la coupe.




Il me semble que cela est fort imposant, tout en n'étant pas ceci :


Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 22:19   Re : Être enseignant aujourd’hui
Je poussais le raisonnement jusqu’au bout, cher Jean-Marc. L’on n’est certes pas obligé d’être harnaché comme Sean Connery mais je pense qu’il vaut plutôt être proche de son style que de celui du jeune homme dont la photographie ouvrait ce “fil”. J’ajoute que j’ai eu un professeur de Lettres, normalien, très jeune (moins de trente ans, je pense), qui venait tous les jours en complet trois-pièces dispenser ses cours.
Le style de Sean Connery me paraît très bien, je pensais à cette image, qui a sauté :

[4.bp.blogspot.com]
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 22:26   Re : Être enseignant aujourd’hui
Mais, à vrai dire, les vêtements de Connery, c’est encore beaucoup trop relâché. Ce qu’il faut, c’est ça :

Non, je ne suis pas de votre avis.

Ce qui compte, c'est l'allure générale. Le complet porté par Edouard VII n'est pas relâché, car porté avec élégance, alors qu'un habit porté sans élégance est ridicule, et ce d'autant plus qu'il n'est pas sur mesure, à la Charbovari, "un nouveau habillé en bourgeois".


En fait, pour être élégant (sauf lorsque c'est un uniforme, genre City), le costume trois-pièces doit être porté avec détachement, alors que le complet américain simple (c'est à dire avec épaules légèrement rembourées) avec la cravate adaptée (c'est à dire avec le noeud "four in hand") doit être porté de façon stricte.

Observez ceci, toujours Sean Connery :



James Bond a les mains dans les poches : inélégant en France, correct en Angleterre (certes, Connery est Ecossais, direz-vous).
Utilisateur anonyme
25 janvier 2013, 23:51   Re : Être enseignant aujourd’hui
Quoi qu’il en soit : cravate.
Oui, je suis entièrement d'accord.
Shawn s'est lui-même un peu modernisé par la suite ; d'ailleurs on se demande si cet outfit trois-pièces sans poches ne conviendrait pas davantage pour mater vos sauvages.


Citation
Pierre-Marie Dangle
Ne soyez pas trop durs avec ce prof' ; vous voyez bien qu'il fait l'effort de retirer ses mains de ses poches pour la photo.

Est-ce un prof' ? Nous n'en savons rien. Il s'agit peut-être d'un intermittent du spectacle ayant réussi le casting du Nouvel Obs pour illustrer ce numéro.
En outre, en début de carrière, le malheureux aurait du mal à s'offrir ses emplettes sur Jermyn Street ! Or comme le dit Virgil, rien n'est plus attristant qu'un "costume mal taillé" qui vous donne l'air d'un chef de rayon qui voudrait bien avoir l'air mais qu' a pas l'air du tout.

Le prof' néo-look aussi veut avoir l'air, l'air cool. En tout cas, certains médias lui assignent cette obligation avec de type de couverture.
Bathmologiquement, les grands professeurs, ceux des sommets, Heidegger, Heisenberg, semblaient s'appliquer à illustrer le principe d'incertitude s'agissant de l'ajustement de l'habit, comme ici Heisenberg, professant un mépris manifeste pour les tailleurs de Jermyn Street en prouvant l'adage plus l'homme est grand plus le pantalon est large, ou encore le fameux questionnement fondamental pourquoi y a-t-il un homme dans ces pantalons plutôt que rien ?


Le Nouvel Observateur a fait une erreur de casting... En effet, dans le secteur public deux professeurs sur trois sont des femmes ! Et dans le secteur privé, trois sur quatre sont des femmes.
Dans ma carrière en lycée, il m'est arrivé parfois d'être le seul homme dans un conseil de classe et souvent nous étions deux sur douze.
J'attends que nos féministes réclament la parité dans l'enseignement...
Question habillement, il me semble que les femmes sont en général mieux tenues que les hommes.
Quant aux hommes, ils devraient déjà bannir le tee-shirt ; d'ailleurs les proviseurs ont le pouvoir d'exiger que les professeurs soient habillés correctement mais je ne me rappelle pas qu'un collègue ait fait l'objet d'une remarque à propos de sa tenue vestimentaire négligé.
C'est la volonté de toute la communauté éducative qui manque malheureusement : donc il ne faut pas rêver, le costume- cravate n'est pas pour demain !
Philippe Versini, je suis en train de regarder du coin de l'oeil Les Gaîtés de l'escadron (sur TV5 Asie), film en noir et blanc de 1932 d'après l'oeuvre de Courteline, avec Fernandel, Raimu et même le jeune Gabin. Vous ne vous doutez pas combien votre message (que je relis intérieurement avec la voix de l'adjudant Flick) semble être pris dans les dialogues de ce film, qui est un nanar comme le cinéma français en a rarement produit de comparables. Vous avez contribué à égailler mon dimanche soir. Je devrais vous en être reconnaissant.
Un ajout à la discussion. Nous pouvons déduire le prix d'un costume par an de notre déclaration de revenu, preuve que nous sommes censés en avoir un. J'ajouterai que le fait d'enseigner en costume et en cravate me coûte de l'argent : en plus du costume qu'il faut acheter et souvent faire retoucher pour qu'il soit à la bonne taille (manches et longueur de veste), il faut évidemment le confier régulièrement au pressing, ainsi que la cravate. Mes collègues qui enseignent en jeans, polo, chaussures de sport font une grasse économie - et c'est moi qu'on regarde comme le personnage privilégié, car c'est l'image qu'on me renvoie, au prétexte que je serais agrégé.
Lors d'une journée "banalisée" (comme on dit bien vilainement), consacrée non aux cours mais à des réunionites, je vins sans cravate, mais toujours en costume. On me fit une remarque (une sorte de question) sur l'absence de la cravate et je leur dis qu'elle était réservée aux élèves. Chez eux, il manque tellement tout, qu'il est difficile de commencer à faire des remarques.
Je suis d'accord sur le fait que les femmes sont souvent mieux habillées - mais cette tendance connaît malheureusement un grand nombre d'exceptions.
Utilisateur anonyme
27 janvier 2013, 19:41   Re : Être enseignant aujourd’hui
Délicieuse, cette idée que la cravate est réservée aux élèves, cher Virgil...
C'est pour eux que je vais au lycée, pas pour le proviseur ou mes collègues... même si je m'entends bien avec certains !
Citation

Philippe Versini, je suis en train de regarder du coin de l'oeil Les Gaîtés de l'escadron (sur TV5 Asie), film en noir et blanc de 1932 d'après l'oeuvre de Courteline, avec Fernandel, Raimu et même le jeune Gabin. Vous ne vous doutez pas combien votre message (que je relis intérieurement avec la voix de l'adjudant Flick) semble être pris dans les dialogues de ce film, qui est un nanar comme le cinéma français en a rarement produit de comparables. Vous avez contribué à égailler mon dimanche soir. Je devrais vous en être reconnaissant.


Pauvre Francis Marche, votre mépris et votre mégalomanie vous égarent !
Utilisateur anonyme
28 janvier 2013, 15:13   Re : Être enseignant aujourd’hui
Quand ça veut pas, ça veut pas...

"Capes 2013 : moins d'admissibles que de postes ouverts

Selon les pre­miers résul­tats des concours ensei­gnants 2013, le nombre de can­di­dats admis­sibles au Capes est infé­rieur au nombre de postes ouverts dans cer­taines disciplines.

Ainsi, il n'y a que 108 admis­sibles au Capes de lettres clas­siques pour 200 postes offerts. De même, seuls 116 can­di­dats pas­se­ront l'épreuve d'admission du Capes d'éducation musi­cale, pour 130 postes ouverts.

D'autres dis­ci­plines risquent de souf­frir d'un défi­cit de can­di­dats. En mathé­ma­tiques, par exemple, 1 329 can­di­dats sont admis­sibles pour 1 210 places, et en lettres modernes, 1 155 pour 1 000 places. A l'issue de l'épreuve d'admission, il n'est donc pas cer­tain que tous les postes soient pour­vus dans ces disciplines."

(source : vousnousils.fr)
Versini, ceux qui se montrent incapables de développer un argument sans recourir à des commentaires ad hominem et user de qualificatifs désobligeants visant la personne de leur interlocuteur témoignent un esprit faible et dénué d'humour, dommageable à celui de nos débats.
Utilisateur anonyme
28 janvier 2013, 18:33   Re : Être enseignant aujourd’hui
Du calme, du calme ! Ne nous entretuons pas bêtement ; ne nous annulons pas mutuellement en gaspillant notre énergie... Bonne soirée à tous !
Voici mon intervention.

Citation

Philippe Versini

Le Nouvel Observateur a fait une erreur de casting... En effet, dans le secteur public deux professeurs sur trois sont des femmes ! Et dans le secteur privé, trois sur quatre sont des femmes.
Dans ma carrière en lycée, il m'est arrivé parfois d'être le seul homme dans un conseil de classe et souvent nous étions deux sur douze.
J'attends que nos féministes réclament la parité dans l'enseignement...
Question habillement, il me semble que les femmes sont en général mieux tenues que les hommes.
Quant aux hommes, ils devraient déjà bannir le tee-shirt ; d'ailleurs les proviseurs ont le pouvoir d'exiger que les professeurs soient habillés correctement mais je ne me rappelle pas qu'un collègue ait fait l'objet d'une remarque à propos de sa tenue vestimentaire négligé.
C'est la volonté de toute la communauté éducative qui manque malheureusement : donc il ne faut pas rêver, le costume- cravate n'est pas pour demain !

Voici votre réponse.

Citation

Francis Marche

Philippe Versini, je suis en train de regarder du coin de l'oeil Les Gaîtés de l'escadron (sur TV5 Asie), film en noir et blanc de 1932 d'après l'oeuvre de Courteline, avec Fernandel, Raimu et même le jeune Gabin. Vous ne vous doutez pas combien votre message (que je relis intérieurement avec la voix de l'adjudant Flick) semble être pris dans les dialogues de ce film, qui est un nanar comme le cinéma français en a rarement produit de comparables. Vous avez contribué à égailler mon dimanche soir. Je devrais vous en être reconnaissant.

Je suis vraiment désolé d'avoir assombri votre lundi, après avoir égayé votre dimanche...
Sur le fond, j'ai eu beau chercher des arguments dans votre réponse à mon intervention mais je n'en ai pas trouvé, mais je laisse les lecteurs de ce forum juge de qui a avancé des arguments et qui a usé de qualificatifs désobligeants.
Cher Philippe,

Voyez plutôt dans l'allusion de Francis un hommage : l'adjudant Flick est en effet joué par Camus.

Notez aussi le clin d'oeil de Francis qui fait revenir sur le tapis le mariage pour tous, grâce au capitaine Hurluret, venu directement de "tante Hurlurette", le jurisconsulte co-auteur du Code civil des Français qui limita cependant le mariage aux couples sexo-non-identiques.

Nous voici donc egaillés et égayés.
Utilisateur anonyme
08 février 2013, 11:42   Re : Être enseignant aujourd’hui
Vous envisagez une carrière dans l'enseignement ? Des enseignants répondent à vos questions

Certains portent le costume ; tout n'est pas perdu. (Je conseille à chacun de relire, comme je l'ai fait dernièrement, ce qu'écrivait Renaud Camus sur cette question de la prolétarisation de l'enseignant, dans Du Sens, c'est passionnant).

Reste qu'il faut en déployer des moyens, humains et financiers, pour convaincre celles et ceux qui veulent devenir enseignant de sauter le pas !
Je me demande, à la lecture de ce fil, si on doit dire un costume ou un complet, dans ce sens...

Costume me semble un peu équivoque, considérez l'exemple : "que pensez-vous du costume que M. X portait à Mardi-gras ?", il n'est pas évident qu'on parle d'un complet.
Citation
Jean-Marc du Masnau
Costume me semble un peu équivoque,

Moi aussi je pense à me lancer dans le prêt-à-porter, mais je n'ai pas encore choisi ma clientèle (sensible).
signé, Bogäz Hölük


(modifié)
Cela ne me dit pas si on doit dire complet ou costume. Y a-t-il un usage à ce propos ?
Je n'en ai pas la moindre idée. Mais il y a cet article, si cela peut vous aider.
Vincent Peillon invité des "Matins" de France Culture

Vêtu de son costume, le sémillant franc-maçon Vincent Peillon dégoisait ce matin sur France Culture. Avis aux amateurs !
14 février 2013, 12:07   Re : Être enseignant aujourd’hui
Le duc Francis de la marche d'Asie, célèbre pour sa fougue, et le fringant jeune roy Jehan Michel, primus inter pares et grand vassal de sire Renaud de l' In-nocence, après avoir querellé et rompu bravement moult lances ont consenti à échanger leur épée en signe de réconciliation.
Utilisateur anonyme
14 février 2013, 12:14   Re : Être enseignant aujourd’hui
La grande prêtresse Cassandre, vénérée jusqu’en des régions où la main de l’homme n’a jamais mis le pied, adulée avec ferveur par des foules raisonnables et éclairées, cette prêtresse a parlé.

Le roy Jehan de Michelet se soumet à son enseignement, rappelle à l’occasion d’un serment d’obéissance fait à cette prêtresse son plein consentement à la suzeraineté de Renaud, seigneur des terres d’In-nocence et grand prince de Plieux.

Le jeune Jehan pardonne au duc d’Asie, dont il sait que la charge est pesante, et espère qu’il lui pardonnera aussy, car le Jeune sait que devant l’Ancien sa faute est grande.

Fait ce jour, en ce lieu
De par la grâce de Dieu



(Ici les sceaux des signataires.)

Utilisateur anonyme
14 février 2013, 13:21   Re : Être enseignant aujourd’hui
Citation
Jean-Michel Leroy
où la main de l’homme n’a jamais mis le pied

Excellent !
14 février 2013, 16:37   Re : Être enseignant aujourd’hui
J'allais le dire !
Utilisateur anonyme
14 février 2013, 16:46   Re : Être enseignant aujourd’hui
Oh, vous savez, je ne pense pas être le premier à avoir fait cette petite pirouette ; je suis certain que l’on trouve ça chez Dac, ou chez Desproges...
Cela fait aussi Ponson du Terrail, je suppose que cette main était aussi froide que celle d'un serpent.
14 février 2013, 23:02   Re : Être enseignant aujourd’hui
Tel Achille sous sa tente, le duc au verbe haut semble vouloir bouder en ses lointaines marches asiates. De quel Patrocle faudrai-t- il la mort pour qu'il revienne céans sceller la trêve proposée afin de se battre à nouveau avec ses pairs contre le Mahomettan aux noirs dessins ?

(message modifié : mahomettan sans "t" of course !)
Petit clin d'oeil (en direct de Séoul).

Utilisateur anonyme
18 février 2013, 16:39   Re : Être enseignant aujourd’hui
Être enseignant aujourd'hui, c'est être un sacré tireur.

Article du site Le Café pédagogique, bien connu des professionnels de la profession (le site, pas l'article, enfin du moins pas encore, quoique déjà, peut-être)

Au Texas, l'entrainement des enseignants au tir a commencé....

Faut-il armer les professeurs pour faire face aux tireurs fous comme celui de Newtown ? La question se discute aux Etats-Unis. Education Week publie un reportage dans une ville du Texas où un groupe d'enseignants a décidé de s'entraîner au tir au cas où leur administration les autoriserait à porter une arme. Peu l'ont fait mais déjà le port d'arme est autorisé en Utah.


Le reportage explique que l'entrainement est nécessaire et que cette mesure est souvent jugée plus facile qu'entraîner toute une école à des règles de sureté élémentaire et plus économique que de payer des gardes. Ce qu'il ne dit pas c'est que les premiers adversaires de cette mesure sont les policiers : ils n'ont pas envie d'être pris pour cibles par des enseignants en cas d'alerte. Les parents pourraient bien se joindre à eux : quand on tire et qu'on loupe la cible, la balle finit bien quelque part...
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