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Communiqué n° 1529 : Sur le dégel, à l’initiative de la France, du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne

Communiqué n° 1529, jeudi 14 février 2013
Sur le dégel, à l’initiative de la France, du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne

Le parti de l’in-nocence proteste vigoureusement contre l’initiative prise par les autorités françaises qui ont indiqué au ministre des Affaires étrangères turc que la France était désormais favorable à la relance des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, après des années d’interruption notamment dues à une décision qu’avait prise Nicolas Sarkozy.

Le parti de l’in-nocence rappelle qu’il n’éprouve aucune hostilité à l’égard de la Turquie, qu’il est favorable à l’établissement d’excellentes relations de voisinage entre l’Union européenne et la Turquie, mais que l’intégration de celle-ci à celle-là lui paraîtrait un total contresens historique, géographique et civilisationnel propre à vider la construction européenne de sa substance, de son sens, et de l’adhésion populaire qui lui est indispensable.
15 février 2013, 01:05   (Débaptiser l'Europe ?)
(On pourrait prendre au mot les partisans de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne : puisque la déesse Europe n'a jamais mis les pieds* sur le continent éponyme, acceptons cette adhésion tout en en faisant sortir l'ensemble des États qui la composent actuellement. Recréons ensuite avec ces derniers une nouvelle confédération dont il restera à choisir la figure représentative. Ainsi l'Union européenne sera composée de la seule Turquie, à laquelle pourra se joindre ensuite d'autres pays du Moyen-Orient (Liban, Syrie...), et la composition de l'actuelle union sera toujours identique mais réunie sous la bannière de cette Confédération nouvelle.)

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(* seulement la main !)
C'est douteux mais pas tout à fait impossible semble-t-il.

D'après Wikipédia (c'est moi qui souligne) :

Une tradition répandue considère que le nom du continent est celui d’Europe fille d'Agénor (en grec ancien Εὐρώπη / Eurṓpē), personnage mineur de la mythologie grecque, fille d’Agénor, roi de Tyr, et de Téléphassa, et soeur de Cadmos, Phénix et Cilix.
Une autre tradition ferait d'Europe la sœur de Libye.
Selon un mythe d'origine crétoise, cette princesse phénicienne jouait sur le bord de la mer lorsque Zeus se métamorphosa en un taureau blanc pour la séduire et l'emporta sur l'île de Crète. Elle y aurait donné naissance à trois fils : Minos, Rhadamanthe et Sarpédon. Zeus maria ensuite Europe à Astérion, futur roi de Crète, qui éleva les fils de Zeus.
Hérodote mentionne existence d'une tradition qui voit en elle l’origine de la dénomination d’un continent que, pourtant, elle n’aborda pas. En effet, Europe passa d'Asie Mineure en Crète, et de Crète en Lycie. L'historien met vigoureusement en doute l'assignation au continent européen du nom d'une phénicienne. Il refuse le vieux mythe crétois et considére l'Europe, qu'il assimile de préférence à la Grèce, comme un prolongement continental en opposition avec la Libye, qui représente l'Afrique et l'Asie.
Le nom « Europe » fut analysé sous divers angles et l'origine [mythologique] controversée.
L’analyse la plus répandue considère ce mot comme une combinaison des mots grecs eurýs (εὐρύς, « large »), la racine Ok, « œil » ; ṓps, (ὤψ, « le regard », qui finit par se généraliser dans le sens d'« aspect ».
La première mention connue du mot provient néanmoins d'une stèle assyrienne qui distingue les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, le « couchant », et Assou, le « levant ». L'origine des noms grecs Eurôpê et Asia se trouve vraisemblablement dans ces deux termes sémitiques. Les marins phéniciens désignaient ainsi les deux rives opposées de la Grèce actuelle et de l'Anatolie (Ἀνατολή signifiant pareillement, en grec, le levant). En grec, dans un hymne à Apollon datant d’environ 700 avant notre ère, Eurôpê représente encore, comme Ereb, le simple littoral occidental de l’Égée. La mythologie grecque perpétuerait l’origine sémitique du mot en en faisant le nom d’une princesse phénicienne.
A son prochain passage à Berlin, M. Fabius aura droit à un grand coup de règle sur les doigts bien mérité. Curieux destin quand même que celui de l'Allemagne qui, ayant voulu dominer l'Europe par la force, la domine maintenant par la Raison. Je mets à dessein la majuscule de la déesse révolutionnaire, c'est le seul apport d'une France décadente à l'économie moribonde.
Citation
Alain Neurohr
A son prochain passage à Berlin, M. Fabius aura droit à un grand coup de règle sur les doigts bien mérité. Curieux destin quand même que celui de l'Allemagne qui, ayant voulu dominer l'Europe par la force, la domine maintenant par la Raison. Je mets à dessein la majuscule de la déesse révolutionnaire, c'est le seul apport d'une France décadente à l'économie moribonde.

Oh ! La déesse révolutionnaire ne peut-elle pas aussi être celle de Kant ? Quant à dominer l'Europe, Napoléon, n'est-ce pas, s'y était employé aussi, qui n'était pas Prussien.

Quoi qu'il en soit, voici encore une bien mauvaise nouvelle et un choix détestable et dangereux du gouvernement Hollande.

Je me demande ce que Laurent Fabius espère par cette manoeuvre.
Quoi qu'il en soit, voici encore une bien mauvaise nouvelle et un choix détestable et dangereux du gouvernement Hollande.

Itou.
« Ereb, le « couchant », et Assou, le « levant ». L'origine des noms grecs Eurôpê et Asia se trouve vraisemblablement dans ces deux termes sémitiques »

En hébreu, erev, soir, Arav, aravi, l'Arabie, arabe ; les Levantins seraient aussi bien du ponant.
Qu'Arabes et Européens portent en fait le même nom, voilà qui est plaisant...
Il me semble tout de même que pour les Sumériens, le monde se limitait aux plaines alluviales du Tigre et de l'Euphrate, borné par les monts du Liban --nommés Ereb (là où résidait le monstre humbaba, dans l'épopée de Gilgamesh), et par les contre-forts de l'Himalaya, nommés Assou. Dans cette hypothèse, les deux termes n'auraient rien de sémitique puisque la langue sumérienne était une langue agglutinante, comme le Basque.
Mon dictionnaire hébreu indique pour erev une origine akkadienne puis araméenne, qui sont des langues sémitiques, erêbu, signifiant "qui est entré", puis "couchant" (le soleil entrant dans la terre).
Votre dictionnaire n'est pas en cause puisqu'il précise les correspondances entre l'akkadien et l'hébreu. Il suffit de reprendre la chronologie.
La période akkadienne correspond à ~2400~2200.
Les cités-états sumériennes: ~3400~2400. Parmi elles, Uruk dont Gilgamesh est le roi: ~2700.
En fait la période sumérienne démarre autour de ~5000 ! Elle s'étend sur 2500 ans. Une théorie très sérieuse fait l'hypothèse que la période pré-dynastique egyptienne seraient en fait 'sumérienne'. Les sumériens seraient arrivés en Egypte par le sud, par cabotage le long de la péninsule arabique, grace à des boutres, qu'iils auraient enduits de goudron (que l'on trouve naturellement en Irak). De nombreux pétroglyphes égyptiens tendent à affirmer cette hypothèse, (ils indiquent le transports de bateaux depuis la mer rouge jusqu'au Nil, à travers le désert). Par ailleurs, beaucoup de monuments du sud égyptien, parmi les plus anciens, sont carrément de signature 'sumérienne'.

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J'ai cherché dans le précieux manuel de sumérien de John L. Hayes le nom que l'on donne à l'Ouest dans les textes. Même quand le sumérien cessa d'être parlé, on continua de l'écrire, à la façon du latin en Europe, et d'employer en akkadien et autres langues sémitiques ce que l'on appelle des "sumérogrammes", des mots sumériens que chacun prononçait, d'ailleurs, selon son bagage linguistique. En somme la période sumérienne s'étend bien au-delà de l'époque de disparition de la langue, vers 1600.

La dix-huitième leçon du manuel de Hayes propose le texte d'un élément de porte au nom du roi Shu-Sin, qui régna de 2037 à 2029 (période dite de Ur III) et fit bâtir ou restaurer un mur défensif contre les incursions de nomades amorites venus de l'Ouest et du Nord-Ouest. Ce mur, ou plutôt ce limes, ce système de fortifications, joignait le Tigre et l'Euphrate en un lieu où les deux fleuves étaient proches.

Le mot sumérien qui désigne l'Occident est MAR-TU ou encore MAR-DU, et il a deux significations : c'est un nom géographique et un nom ethnique, et l'on ignore lequel des deux sens est premier. Au sens ethnique, il désigne les Amorrites nomades sémites de l'Ouest (dont on n'a absolument aucun reste matériel, mais seulement des traces onomastiques). Il est attesté dès le XXV° siècle et désigne dans un texte de Fara une personne au nom sumérien, mais venant de l'Ouest, ou peut-être amorrite d'origine. A la ligne suivante de mon texte d'Ur III, on trouve la forme Tidnum pour désigner une tribu amorrite particulière, ou bien peut-être l'ensemble du peuple. Hayes associe ce mot, présent dans de nombreuses langues de la région, aux Dedanim de la Bible hébraïque.

Voici un extrait : "Pour Shara, prince de An, fils chéri d'Inanna, son père, Shu-Sin, prêtre ishib de An, prêtre gudug aux mains pures d'Enlil et de Ninlil et des plus grands dieux, roi qu'Enlil a choisi dans son coeur aimant pour être le berger de la terre, roi puissant, roi d'Ur, roi des quatre quartiers, quand il construisit le mur des MAR-TU (ou bien : le mur de l'Ouest), dont le nom est 'celui qui maintient les Tidnum au loin', quand il repoussa les forces des MAR-TU vers leur propre pays ..."

Il faut ajouter que le sumérien pour esclave, arad, contient le signe "montagne", et certains le font dériver de l'akkadien waradu, racine verbale qui veut dire "descendre" (parente de l'hébreu yarad). Les esclaves venaient en effet des régions montagneuses. D'autres donnent l'étymolgie MAR-TU à ces noms (comment est-ce possible phonétiquement ?), ces hommes de l'Ouest que les Sumériens réduisaient en esclavage, avant d'être envahis par eux.

Autre source (Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, article Amorrite) : MAR-TU est aussi le nom d'un dieu guerrier d'origine récente, puisqu'il ne figure pas dans la liste des dieux tutélaires des cités sumériennes. Au premier millénaire enfin, après la disparition du peuple amorrite en tant que tel, seule reste la signification géographique du point cardinal en langue sumérienne.

Je ne trouve pas de terme plus général. L'article Cartes de ce même dictionnaire décrit de nombreux documents, mais du point de vue d'un habitant de Sumer, au sud de l'Irak actuel, l'ouest est un désert où rôdent des bandits, alors que le nord, le sud et l'est sont des directions plus intéressantes pour le commerce, les échanges et la politique. Aussi les textes sont-ils plus prolixes sur ces trois directions, semble-t-il, que sur l'ouest, qui ne revêt pas la même charge symbolique et théologique que dans l'Egypte ancienne.

Il est donc possible que les mots cités par M. Tascius soient en fait de l'akkadien que l'auteur de sa source a pris pour du sumérien. L'épopée de Gilgamesh a connu une telle diffusion qu'elle fut traduite en de multiples langues. L'ouest et l'Europe n'ont d'intérêt en ces temps-là que pour les peuples côtiers, Phéniciens, ou nations anatoliennes tributaires des Hittites, ou encore Egyptiens (il y a des preuves archéologiques d'échanges commerciaux entre Crétois et Egyptiens). Mais Sumer, pour autant que je sache, est associé aux peuples du plateau iranien, aux Sémites voisins d'Assyrie et de Babylonie, et surtout aux cultures de Jiroft, de l'Indus et de Dilmun, dans la péninsule arabique.
18 février 2013, 09:32   Rem nominatam fit
Citation
Alain Eytan
« Ereb, le « couchant », et Assou, le « levant ». L'origine des noms grecs Eurôpê et Asia se trouve vraisemblablement dans ces deux termes sémitiques »

En hébreu, erev, soir, Arav, aravi, l'Arabie, arabe ; les Levantins seraient aussi bien du ponant.
Qu'Arabes et Européens portent en fait le même nom, voilà qui est plaisant...

Donc le Grand remplacement était pour ainsi dire "gravé dans la pierre" de longue date !...
Serait-ce pour lever cette ambiguïté, consciemment ou non, qu'à leur apogée, avant l'avènement des Américains, les dit "Européens" préférèrent se nommer "Occidentaux" ?
Je tombe par hasard, en lisant la "biographie" du roi babylonien Hammu-rabi (1792-1750) de Dominique Charpin, sur l'article "Hiérarchie militaire" du Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, où il apparaît que l'élite militaire et politique des royaumes sémites de Babylonie, au début du II° millénaire avant notre ère, est constituée d'Amorrites, nomades de l'Ouest sédentarisés et assimilés à la civilisation urbaine et sédentaire. Non seulement des rois comme Hammu-rabi ou Zimri-Lim sont des "Occidentaux", mais l'état-major des armées aussi : ainsi, une division (200 à 300 hommes) est commandée par un "général", qui, dans cette culture bilingue, porte le nom sumérien de GAL MAR.TU (grand de l'Ouest) et akkadien de rabi amurri, chef amorrite. Le phénomène, d'ailleurs, n'est pas exceptionnel : on le retrouve dans l'histoire orientale (et même, à la réflexion, romaine) à toutes les époques. Une société sédentaire achète des mercenaires, constitue à ses frais une caste militaire qui finit par prendre le pouvoir politique et par acheter, à son tour, d'autres mercenaires. L'originalité de la Mésopotamie antique est qu'elle recrute à certaines époques dans l'Ouest semi-désertique, tandis qu'en d'autres temps, c'est l'Asie centrale et les peuples turcs qui ont fourni les plus nombreux contingents.
A quoi joue donc madame Merkel ???

Angela Merkel plaide pour la Turquie dans l'UE

J'ai du mal à comprendre son revirement. Que cherche-t-elle ? A plaire à la communauté turque de son pays ? A nuire à la France ? A ne pas paraître à la traîne après ce que rappelle le communiqué du parti ?

Quant à cette phrase : "Si nous n'y prêtons pas attention, l'heure va venir où l'Europe sera plus intéressée par la Turquie que la Turquie par l'Europe", là encore, je suis perplexe. Est-ce de basses questions stratégiques qui la,qui nous motivent ? En quoi l'Europe a-t-elle si besoin de la Turquie ?
Il y a les élections cet automne, aussi, et les électeurs allemands d'origine turque sont, comment dire, nombreux. En tout cas, ce changement de position ne suffira pas, même dans un premier temps, à éloigner Ankara de ses alliés les moins fréquentables.
A quoi joue donc Madame Merkel ?
Je la crois roublarde et très maline, habilement cachée derrière ses airs de grosse frisonne en train de ruminer sa prochaine déclaration. Ce qui nous ramène au bovidé qui franchit le Bosphore (passage du boeuf) pour déposer Europe du "bon côté"... Elle sait que le dossier turc est tellement empêtré dans les histoires de Chypre-Nord, de droits de l'homme, de respects des minorités arménienne (le très peu qu'il en reste) et kurde (le beaucoup qui se manifeste bruyamment, y compris à Paris), qu'il a à peu près autant de chances d'aboutir que la création de deux Etats sur le territoire du mandat britannique de Palestine. Faire plaisir aux Turcs pour quelque faveur politique ou économique, ça mange très peu de pumpernickel.
Guido Westerwelle, avec sa phrase turcophile, est l'idiot utile de cette femme profonde et réfléchie.
Quelqu'un a-t-il déjà lu des ouvrages de l'historien et sociologue turc Hamit Bozarslan, qui enseigne à l'EHESS et a publié plusieurs livres sur la question kurde, la sociopolitique du Proche-Orient et Cent mots pour dire la violence dans le monde musulman ? Une Histoire de la Turquie, de l'Empire à nos jours, chaudement recommandée par le Club du livre d'histoire, vient de paraître.
05 mars 2013, 19:25   Que fait-on en ces lieux ?
"Quand les soldats turcs bizutent les Allemands"

Les soldats allemands déployés en Turquie n'en peuvent plus du bizutage infligé par leurs alliés ottomans. Stationné dans la ville de Kahramanmaras (Sud), à la demande d'Ankara, dans le cadre de la mission de l'Otan visant à protéger la frontière turque contre d'éventuelles attaques syriennes, à l'aide de missiles Patriot, le contingent de la Bundeswehr essuie brimades et humiliations depuis son arrivée sur place, il y a un mois. Berlin tente de calmer le jeu alors qu'un rapport parlementaire allemand alarmiste insiste sur les difficultés des troupes allemandes sur place. [...]

Reconnaissant une «situation difficile», le ministère allemand de la Défense tente de tempérer en évoquant des «différences culturelles» et en affirmant qu'Ankara fait tout pour améliorer l'accueil des forces allemandes.


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Mais où sont passés les fabuleux Sassanides ?... et qu'est devenue la douce Schéhérazade ?
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