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Les optimistes ne feront pas de vieux os

Envoyé par Louis Piron 
"Le pessimisme fait vivre plus longtemps"

Les personnes âgées pessimistes sur leurs perspectives de bonheur futur vivent plus longtemps et en meilleure santé que celles qui se montrent optimistes, selon une étude allemande. "Les personnes âgées qui s'attendent à un degré de satisfaction limité quant à leur situation personnelle à l'avenir vivent manifestement plus longtemps et en meilleure santé que les personnes âgées qui s'imaginent un avenir en rose", écrit l'institut économique allemand DIW, citant une étude universitaire.

[www.lefigaro.fr]


En voilà une bonne nouvelle !
Citation
Louis Piron
"Le pessimisme fait vivre plus longtemps"

Les personnes âgées pessimistes sur leurs perspectives de bonheur futur vivent plus longtemps et en meilleure santé que celles qui se montrent optimistes, selon une étude allemande. "Les personnes âgées qui s'attendent à un degré de satisfaction limité quant à leur situation personnelle à l'avenir vivent manifestement plus longtemps et en meilleure santé que les personnes âgées qui s'imaginent un avenir en rose", écrit l'institut économique allemand DIW, citant une étude universitaire.

[www.lefigaro.fr]


En voilà une bonne nouvelle !

La bile noire conserve, j'en étais sûr!
Une nouvelle à relativiser. D'autres études montrent que les optimistes vivent plus longtemps. C'est l'excès de confiance qui peut conduire à des échecs mais non la confiance en tant que telle.

Citation

D’innombrables études le démontrent. L’une des plus significatives, la célèbre Nun Study (« étude des nonnes » -« Positive emotions in early life and longevity : findings from the nun study », collectif in Journal of Personality and Social Psychology, 2001) concerne un groupe de religieuses partageant les mêmes conditions matérielles d’existence, ce qui permet de distinguer l’influence des facteurs psychologiques sur leurs durées de vie. En étudiant les lettres de motivation rédigées avant leur entrée au couvent dans les années 1930, des psychologues de l’université du Kentucky ont pu déterminer que les religieuses identifiées comme les plus optimistes avaient vécu, en moyenne, dix ans de plus que les moins positives, et en meilleure santé.

De son côté, le sociologue néerlandais Ruut Veenhoven estime, après avoir analysé une trentaine d’études convergentes, que les gens les plus satisfaits vivent entre sept et dix ans de plus que ceux qui le sont moins. Le pouvoir du moral sur la guérison est moins bien démontré, les études se contredisant parfois – l’une montrant l’effet bénéfique des groupes de parole sur des malades du cancer (« Effect of psychosocial treatment on survival of patients with metastatic breast cancer », collectif in Lancet, 1989), une autre ne pouvant le confirmer (« The effect of group psychosocial support on survival in metastatic breast cancer », collectif in New England Journal of Medicine, 2001). Quant à l’optimisme excessif, prudence : imaginer sa réussite peut conduire à relâcher son effort, et donc à l’échec.

[www.psychologies.com]
Citation
Sébastien Brémond
Une nouvelle à relativiser. D'autres études montrent que les optimistes vivent plus longtemps. C'est l'excès de confiance qui peut conduire à des échecs mais non la confiance en tant que telle.

Citation

D’innombrables études le démontrent. L’une des plus significatives, la célèbre Nun Study (« étude des nonnes » -« Positive emotions in early life and longevity : findings from the nun study », collectif in Journal of Personality and Social Psychology, 2001) concerne un groupe de religieuses partageant les mêmes conditions matérielles d’existence, ce qui permet de distinguer l’influence des facteurs psychologiques sur leurs durées de vie. En étudiant les lettres de motivation rédigées avant leur entrée au couvent dans les années 1930, des psychologues de l’université du Kentucky ont pu déterminer que les religieuses identifiées comme les plus optimistes avaient vécu, en moyenne, dix ans de plus que les moins positives, et en meilleure santé.

De son côté, le sociologue néerlandais Ruut Veenhoven estime, après avoir analysé une trentaine d’études convergentes, que les gens les plus satisfaits vivent entre sept et dix ans de plus que ceux qui le sont moins. Le pouvoir du moral sur la guérison est moins bien démontré, les études se contredisant parfois – l’une montrant l’effet bénéfique des groupes de parole sur des malades du cancer (« Effect of psychosocial treatment on survival of patients with metastatic breast cancer », collectif in Lancet, 1989), une autre ne pouvant le confirmer (« The effect of group psychosocial support on survival in metastatic breast cancer », collectif in New England Journal of Medicine, 2001). Quant à l’optimisme excessif, prudence : imaginer sa réussite peut conduire à relâcher son effort, et donc à l’échec.

[www.psychologies.com]

Aaah zut, je m'apprêtais à broyer du noir...
"En étudiant les lettres de motivation rédigées avant leur entrée au couvent dans les années 1930, des psychologues de l’université du Kentucky ont pu déterminer que les religieuses identifiées comme les plus optimistes avaient vécu, en moyenne, dix ans de plus que les moins positives, et en meilleure santé."

N'y-a-t-il pas confusion entre être optimiste, imaginer l'avenir en rose, et avoir une attitude positive, des intentions positives ?
"Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté." (Alain)


Par conséquent, être optimiste, ce n'est pas imaginer l'avenir en rose, puisque cela exige un effort de la volonté. Le pessimisme est naturel à l'homme, eu égard à sa situation, l'optimisme est une tension de la volonté, quelque chose de non naturel, voire d'anti-naturel. De là le ridicule à être optimiste, quand la situation est franchement catastrophique.
Citation
Louis Piron
"En étudiant les lettres de motivation rédigées avant leur entrée au couvent dans les années 1930, des psychologues de l’université du Kentucky ont pu déterminer que les religieuses identifiées comme les plus optimistes avaient vécu, en moyenne, dix ans de plus que les moins positives, et en meilleure santé."

N'y-a-t-il pas confusion entre être optimiste, imaginer l'avenir en rose, et avoir une attitude positive, des intentions positives ?

Formulé différemment : Une religieuse pouvait être pessimiste lorsqu'elle observait l'évolution du monde dans les années 30, et en même temps avoir la volonté positive d'enrayer cela en entrant personnellement dans les ordres. Dans ce cas-là, dans quelle catégorie vos "psychologues" la classèrent-ils ?
"Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté." (Alain)

Personnellement, cette phrase m'a toujours paru assez sotte : car enfin, la volonté, de quoi est-elle à son tour, sinon d'humeur, elle aussi ?
Citation

Une religieuse pouvait être pessimiste lorsqu'elle observait l'évolution du monde dans les années 30, et en même temps avoir la volonté positive d'enrayer cela en entrant personnellement dans les ordres. Dans ce cas-là, dans quelle catégorie vos "psychologues" la classèrent-ils ?

Je crois que vous confondez ce qui relève du général et ce qui relève de l'individu. On peut être pessimiste quant à la tournure des événements du monde et optimiste à l'égard de son bonheur personnel. Quand on interroge les Français sur l'évolution de la crise de l'euro (par exemple), ils sont souvent pessimistes. Mais si on les interroge sur leur situation personnelle, ils se disent optimistes. Ce paradoxe est très fréquent.

Je ne crois pas qu'on entre dans les ordres dans l'intention d'enrayer une crise mondiale. Ce serait vraiment présomptueux. On devient religieux (ou religieuse) pour suivre le Christ. C'est un choix qui relève de la mystique et non de la politique.

Les psychologues se sont contentés de classer les lettres de motivations des religieuses, en fonction des idées qui y sont exprimées, plus ou moins positives. Ils ont dû aussi s'appuyer sur les écrits personnels laissés par les religieuses (journaux ou autres). Et ensuite ils les ont comparés à leur espérance de vie. Comme je n'ai pas lu cette étude, je ne peux pas vous dire si le travail en question a été fait avec tout le sérieux requis. Je suppose que oui.
Citation

car enfin, la volonté, de quoi est-elle à son tour, sinon d'humeur, elle aussi ?

La volonté est raisonnable, l'humeur est changeante et fluctuante. Saisissez-vous la différence ?
La volonté, raisonnable ? C'est mal connaître la nature humaine que d'avancer une telle naïveté. Autant pourrait-on dire, du reste, que la raison est volontaire (et l'on s'y aveuglerait tout autant). Quant à l'humeur, là aussi je serai en complet désaccord avec vous, cher Brémond. A moins, en effet, que vous ne fassiez référence, comme cela semble être le cas, à ce que l"on peut désigner sous le nom de dispositions, par exemple (je ne suis pas dans de bonnes dispositions — je suis de mauvaise humeur, donc), auquel cas je vous concède que l'humeur peut être "changeante et fluctuante" (encore que...) ; et c'est en ce cas de sautes d'humeur qu'il conviendrait bien mieux de parler : mais vous ne pourrez alors subordonner le pessimisme, qui est une affaire sérieuse, l'affaire de toute une vie peut-être, à quelques simples variations cénesthésiques ; d'ailleurs, il ne vous échappera pas, à ce stade de la réflexion, qu'il y a une contradiction dans les termes à accoler un état (le pessimisme) à une affection (l'humeur, sous cette acception). Non, il faut entendre ici l'humeur comme la tendance dominante du tempérament, comme constitutive du caractère. C'est une tout autre histoire, alors.

(Notez bien que la phrase d'Alain, que je persiste à trouver ridicule, peut parfaitement être renversée sans rien perdre de son caractère péremptoire et injustifiable : L'optimisme est d'humeur, le pessimisme est de volonté. Cela n'est ni plus vrai, ni plus faux que l'inverse. C'est une proposition creuse, sans valeur.)
01 mars 2013, 02:28   Les beaux principes
» L'optimisme est d'humeur, le pessimisme est de volonté

C'est à peu près ce qu'avançait Leopardi.

« L’espérance n'abandonne jamais l'homme quant à la nature — mais quant à la raison. Aussi font preuve de sottise ceux qui affirment qu'on ne peut se suicider sans une sorte de folie : sans cette dernière, il serait impossible de renoncer à l'espoir, etc.
Tout au contraire, c'est une heureuse et naturelle folie, mais une folie véritable et continue, que de ne cesser d'espérer, et de vivre, chose directement opposée à la raison, qui nous montre trop clairement qu'il n'est pour nous nulle espérance. » (Zibaldone)


Quant à la phrase d'Alain, elle est très certainement d’inspiration kantienne, en tout cas ça y ressemble : la "volonté raisonnable" de M. Brémond, c'est la volonté déterminée par la raison (d'où doit découler l'action bonne, bien sûr).
Encore faut-il une volonté antérieure à la volonté conforme aux principes de la raison pratique, et qui engage à se soumettre à son jugement : c'est ce que Kant a appelé, je crois, faute de mieux, la... "bonne volonté". Eh oui...
Quoi qu'il en soit, cette dernière ressortit effectivement à la catégorie psychologique du "principe", de la conviction solidement arrimée au tréfonds d'un soi plus homme que bête, plus raisonnable que corporel, contre vents, marées, atrabile et tous risques de dérives humorales.
"Le pessimisme porte en soi une espèce de joie virile" (Dutourd, Petit Journal). Voilà une remarque assez pertinente, me semble-t-il, que l'on peut compléter en ajoutant que si la littérature et les arts en général comptent nombre de représentants masculins de cette Weltanschauung, c'est en revanche sur les doigts d'une main que l'on peut dénombrer leurs pareils du sexe féminin.
Il y a deux sortes de pessimistes (en gros) : les pessimistes à la Cioran, chez qui la mélancolie de façade cache une certaine jubilation. C'était un bon vivant, paraît-il, quelqu'un qui possédait une conversation merveilleuse, donc très recherché dans les dîners en ville.

Et puis il y a les pessimistes à la Albert Caraco. Chez lui, la noirceur prédomine. Si joie il y a, elle est extrêmement ténue. Inutile de dire que la sociabilité de l'écrivain n'était pas très grande, si on la compare à celle de Cioran.

En ce qui me concerne, je prèfère les pessimistes de la première catégorie. Leurs écrits sont plus respirables, l'écriture est plus jubilatoire.
03 mars 2013, 21:57   Acedia
Je tiens le pessimisme jubilatoire pour une façon de resquillage, un vitalisme emprunté qui masque son jeu : le sentiment de l'insuffisance existentielle doit être respiratoire et communiquer alentour son asphyxie.
Utilisateur anonyme
03 mars 2013, 22:37   Re : Acedia
Assez d’accord avec Alain Eytan pour le jugement “normatif” mais assez d’accord avec Sébastien Brémond pour le jugement “personnel”...
04 mars 2013, 11:46   Re : Acedia
Cher Alain Eytan, pourquoi diable l'insuffisance existentielle serait-elle seule responsable du pessimisme ? Question annexe : pourquoi ne serait-elle pas non plus possiblement responsable de l'optimisme ?
Au hasard de mes lectures, je tombe sur ce mot de Gramsci: "Le pessimisme de la connaissance n'empêche pas l'optimisme de la volonté."

Au lieu d’opposer les termes, d'essayer de leur attribuer une nature, Gramsci les lie en les articulant. C'est beaucoup plus fort. Mais c'est l'inspiration du malicieux Dutourd citée par Dangle qui emporte mon adhésion.
04 mars 2013, 20:24   Re : Acedia
En principe, parce que ce qui est jugé en soi et fatalement mauvais, ne pouvant apporter que douleur plutôt que plaisir, manque et déréliction plutôt que plénitude et épanouissement, a plus à voir avec l'"insuffisance" qu'avec ce qui pourrait procurer une entière satisfaction.
Il reste, bien entendu, que rien ne vous empêche dans l'absolu (si par exemple vous êtes nietzschéen ou maso dans l'âme) de trouver du plaisir dans le déplaisir, et de nourrir certain contentement de la pire ou mauvaise tournure du cours des choses.

(Une définition générale dans le Lalande : « Doctrine d'après laquelle le mal l'emporte sur le bien, de sorte que ne pas être vaut mieux qu'être. »)
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