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Lâche pas l'école !

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 13:23   Lâche pas l'école !
Cette vidéo est assez extraordinaire. Que l'on utilise le rap en cours ou pendant des activités dites pédagogiques (on appelle cela un "atelier rap" – un atelier avec quels outils, quels ouvriers ?), je crois qu'il va falloir s'y faire mais regardez la tenue de ces jeunes (bonnets, gants, casquettes, etc.), sommes-nous dans une école ou dans une MJC ? Et cet enseignant...Il faudrait pouvoir l'interroger pour qu'il nous explique ce qui lui est passé par la tête : leur faire aimer l'école ? leur apprendre à jouer avec les mots, comme ils disent ? à utiliser un dictionnaire, des synonymes ?



Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 14:01   Re : Lâche pas l'école !
Ne vous déplaise, M. de Rivoallan, je ne regarderai pas cet enregistrement.
Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 14:04   Re : Lâche pas l'école !
M. Le Roi n'est donc pas intéressé par tout ce qu'ont pu réaliser nos petites têtes blondes élèves dans le cadre de la semaine de l'orientation et de la persévérance scolaire (si, si, de la persévérance scolaire) ? Vous manquez beaucoup.
04 mars 2013, 14:35   Re : Lâche pas l'école !
Pardonnez-moi mais je ne suis pas d'accord avec vous, sauf s'il s'agit de s'indigner ou de se gausser du style ("musical", vestimentaire, de tenue...). Mais si l'on veut bien écouter ce que disent ces enfants, c'est plutôt émouvant. Tenez, Leroy, si vous le voulez-bien, écoutez jusqu'au bout, laissez passer un moment et dites-nous.
Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 14:42   Re : Lâche pas l'école !
Ah si vous, cher Marcel Meyer, me recommandez d’écouter, je ferai ça !
Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 15:25   Re : Lâche pas l'école !
Citation
Marcel Meyer
Pardonnez-moi mais je ne suis pas d'accord avec vous, sauf s'il s'agit de s'indigner ou de se gausser du style ("musical", vestimentaire, de tenue...). Mais si l'on veut bien écouter ce que disent ces enfants, c'est plutôt émouvant. Tenez, Leroy, si vous le voulez-bien, écoutez jusqu'au bout, laissez passer un moment et dites-nous.

Je m'étonne que vous vous en teniez à ce qu'ils disent. Évidemment, les paroles de ces chansons sont rassurantes mais encore faut-il y croire. Je suis bien certain que ce qui intéresse ceux qui participent à ces ateliers, ce n'est pas tellement de se motiver pour ne pas décrocher, mais plutôt le fait de raper, de faire le rappeur, de faire l'artiste. Leurs accoutrements, la façon même qu'ils ont de s'asseoir, de se mouvoir font qu'immédiatement on a conscience que tout cela est un jeu, une activité.

Je suis tout comme vous sensible à la bonne volonté que semblent manifester ces enfants mais l'on ne peut qu'être perplexe par la voie choisie pour l'illustrer.

Il ne s'agit donc pas pour moi de faire l'éternel grincheux qui peste dès qu'il entend du rap à l'école mais quand même ! S'il s'agit de sauver ces enfants, de les convaincre que l'école est une chance, une aubaine, que le savoir et les connaissances sont des bagages indispensables, ne croyez-vous pas qu'il est impératif de les arracher d'abord et avant à leur milieu ? Faut-il mettre en rap l'idée que la politesse est une bonne chose pour qu'ils l'acceptent ? Faut-il mettre en rap tous les principes qui font que la vie en société est possible pour qu'ils les assimilent ?
Citation
Jean-Michel Leroy
Ne vous déplaise, M. de Rivoallan, je ne regarderai pas cet enregistrement.

De mon côté, je vais attendre un peu. Je suis encore groggy de rage après le visionnage de la séquence Obertone chez les démons d' On est pas couché, la lecture (trop) intensive des suites de l'affaire Iacub et de cet article sur l'arrivée du khat en France. On avait déjà le cannabis consommé au vu et au su de tout le monde par des délinquants multirécidivistes d'origine non-scandinave, on aura bientôt le khat "brouté" par les Africains. Plus que jamais, il va falloir être sur ses gardes, éviter d'être dans les parages le jour où tel Malgache ou Somalien nous fera son p'tit épisode psychotique.
04 mars 2013, 17:12   Re : Lâche pas l'école !
Je ne m'en tiens pas à ce qu'ils disent, cher Christophe Rivoallan, mais ne crois pas nécessaire de m'étendre sur leur style au-delà de ce que j'en ai écrit. Je crois cependant que vous renversez l'ordre des choses. Ce style leur est donné au départ, ils naissent et grandissent avec, et ce qui vient naturellement avec lui, à propos de l'école, c'est un tout autre discours. Celui qu'ils tiennent ici constitue une rupture par rapport aux valeurs qui prévalent bien souvent dans leur milieu. Il peut donc être considéré comme un premier pas, nécessaire mais certes pas suffisant, vers une élévation qui permettrait peut-être à certains d'entre eux d'accéder à une autre style d'expression et de tenue et aux autres d'éviter au moins de rejoindre la racaille. Sont-ils sincères ? La question ne me paraît pas vraiment pertinente. La démarche est celle d'un mimétisme moral qui pourrait préluder à un mimétisme stylistique — ou pas, mais sans premier pas il n'y a pas d'espoir.
Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 18:37   Re : Lâche pas l'école !
Ha ha, Comolli, vous et votre khat venez de me réjouir pour la soirée !
Citation
Jean-Michel Leroy
Ha ha, Comolli, vous et votre khat venez de me réjouir pour la soirée !

Un supplément alors: [www.lemonde.fr] (et ci-dessous).

Avec votre sagacité, vous noterez la tonalité ethnologisante de l'article. Le khat est une substance psycho-active pouvant provoquer des hallucinations et des états de manque? Oui, certes, mais surtout cette substance... libère la parole. A noter également le propos, si j'ose dire, stupéfiant, du diplomate (en gros, on tient là un formidable opium du peuple, on aurait donc de ne point en user pour garantir la paix sociale dans ces pays troublés).

Cette cochonnerie venant s'ajouter aux bières des clochards et aux joints des racailles, cet été, l'ambiance dans nos rues promet d'être animée!

A Djibouti, foire d'empoigne quotidienne pour la "salade"
LE MONDE | 01.03.2013 à 11h30
Par Pierre Lepidi - Djibouti Envoyé spécial


La scène se déroule chaque jour à Djibouti, un peu avant midi. Escortés par des voitures de police, des convois formés de pick-up ou de camionnettes slaloment à vive allure au milieu de la circulation. Le khat, qui est ici en vente libre, a une durée de vie limitée et la population s'impatiente. Rien ne doit ralentir l'arrivage quotidien des tiges, que l'on voit même dépasser à l'arrière des véhicules.
Lire notre enquête : Consommation confidentielle mais saisies record : le khat s'installe en France

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Le système de distribution est parfaitement au point. Après avoir rejoint des hangars de la zone industrielle, la marchandise est répartie dans d'autres véhicules pour alimenter avant 14 heures tous les quartiers de la ville. Dans le même temps, des camions prennent la direction du port. Sur des navettes maritimes, le khat est alors embarqué vers l'autre rive du golfe de Tadjoura pour alimenter le nord du pays.

Selon plusieurs manuscrits, la plante se consomme dans la corne de l'Afrique depuis le XIVe siècle. Une légende raconte qu'un berger éthiopien, après avoir vu ses chèvres ne pas s'endormir grâce aux feuilles, aurait décidé de les goûter.

L'Ethiopie, voisine de Djibouti, est l'unique producteur de la région. Les exportations de feuilles vertes représentent près de 15 % de celles du pays. Cette culture intensive des arbustes, qui a supplanté les autres notamment à l'est, peut s'expliquer par la bonne résistance à la sécheresse et des feuilles et le peu de main-d'oeuvre qu'elles nécessitent, garantissant aux paysans producteurs des revenus stables et réguliers.

A Djibouti, on appelle le khat "la salade". Les échoppes, généralement de couleur verte, s'alignent les unes à côté des autres. A l'intérieur, on trouve trois types de feuilles, plus ou moins chères en fonction de leur qualité. A l'heure du déchargement des estafettes, c'est une véritable foire d'empoigne pour choisir avant les autres ses bottes, ligotées dans des sachets en plastique.

"LE KHAT LIBÈRE LA PAROLE"

La tradition séculaire veut que l'on "broute" (consomme) en groupe, affalé confortablement. Chacun choisit les feuilles les plus vertes des tiges et les mastique jusqu'à former une chique et la placer dans un coin de la joue. Comme le jus assèche la bouche, des canettes de soda, quelques bouteilles d'eau et des paquets de cigarettes sont à portée de main. Le khat détend le corps tout en stimulant l'activité cérébrale, et ses premiers effets se font sentir après une quinzaine de minutes. "Le khat libère la parole, raconte un consommateur. On commence en début d'après-midi, aux heures les plus chaudes de la journée..."

Cette consommation massive de la population, essentiellement masculine, a un impact majeur sur l'économie. "Il faudrait au moins vingt ans pour libérer la Corne de l'Afrique du khat, estime un diplomate européen. Des simples ouvriers aux plus hauts dirigeants de société, tout le monde "broute" la salade ! Mais laisser le khat en vente libre, c'est aussi s'offrir une forme de paix sociale."
Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 19:33   Re : Lâche pas l'école !
Il y a des jours où je préférerais ne pas avoir de connexion Internet...
Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 19:35   Re : Lâche pas l'école !
Il faudrait vingt ans pour libérer la Corne de l’Afrique de l’emprise du khat et il ne faudra pas aussi longtemps pour plonger la France dans cette emprise débilitante...
Utilisateur anonyme
04 mars 2013, 21:18   Re : Lâche pas l'école !
Citation
Marcel Meyer
Je crois cependant que vous renversez l'ordre des choses. Ce style leur est donné au départ, ils naissent et grandissent avec (...).

Voilà pourquoi je trouve scandaleux que l'institution scolaire les entretienne dans ce style. Cet enseignant oublie de les arracher à ce style, à leur milieu. Il choisit la facilité. A quand les tables de multiplication apprises via un slam ?

Pour le reste, vous me semblez bien optimiste, cher Meyer, vous ne m'y avez pas habitué.

Sinon, le khat, quel rapport avec la choucroute ?
04 mars 2013, 22:23   Re : Lâche pas l'école !
Optimiste, sans doute pas mais enfin je préfère à tout prendre voir rapper ces injonctions-là plutôt que les invitations à "niquer" la France.
Utilisateur anonyme
05 mars 2013, 09:04   Re : Lâche pas l'école !
Certes, certes.

Mais j'ai été frappé par un autre détail, en plus des casquettes portées dans la classe, dans l'établissement, de la façon de se tenir sur son siège, de la façon de chanter/parler/rapper, de la chorégraphie (ce geste des mains est insupportable !), etc. : le feutre ! Car l'enseignant/animateur/travailleur social essaie malgré tout de perpétuer un rite : on appelle un élève au tableau pour qu'il s'exprime devant la classe, et là on lui donne non plus une craie mais un feutre. Or ce feutre, le fait de le donner à l'élève/rappeur/artiste ne sert à rien d'autre justement qu'à essayer de nous faire croire que nous sommes toujours en classe, que tout cela a un rapport même vague avec l'école. Mais celui ou celle qui le prend le repose aussitôt car il n'a que faire de cet outil (pourtant utile dans un atelier). Ce qu'il veut, c'est chanter et s'exprimer par le rap, car l'on sait tous que le rappeur est le témoin de la société, que ses mots sont un miroir de la société, etc.

Vous le voyez, j'ai décortiqué cette vidéo qui m'a frappé et je n'ai pas vu, ou pas voulu y voir ce que vous avez pu y voir.

Je suis sans doute dans l'excès puisque ce fil ne donne lieu à aucune commentaire, fors les vôtres.
Utilisateur anonyme
05 mars 2013, 12:21   Re : Lâche pas l'école !
Je trouve votre analyse très juste — et elle recoupe parfaitement ce qu’on peut lire dans Les Inhéritiers.
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