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La religion antiriche des socialistes a trouvé son Tartuffe

Envoyé par Alain Neurohr 
Je suis beaucoup trop paresseux pour être riche. Le soir, au lieu de méditer sur les cours de la Bourse ou de vérifier les comptes de mes entreprises, je regarde à la télévision les vieux films d'Hollywood avec ma brune ou je lis "Le moulin du Frau" d'Eugène le Roy, traduit en occitan (le dernier chic occitaniste consistant à retraduire des oeuvres qui n'auraient pas dû être écrites en français). Il s'ensuit que j'ai beaucoup d'admiration pour tous ceux qui s'acharnent à devenir riches.
Réfutons d'abord deux idéologues discutables : Jésus-Christ et Voltaire. " Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer en paradis". Faux. Steve Jobs s'y trouve, et beaucoup d'autres riches. Le père Thénardier brûle en enfer. Dans "Zadig", le héros éponyme (un mot à la mode, il y a pire) trouve un ministre des finances pour le roi de Serendib en faisant danser les prétendants qui sont passés par le "corridor de la tentation" plein de pièces d'or. Le plus léger des danseurs n'a pas pris d'or, il est nommé ministre grâce à son honnêteté. Faux. Voltaire n'a rien compris à son modèle oriental. Le danseur léger est choisi parce qu'il est le plus intelligent, il n'est pas tombé dans ce piège grossier. Une fois ministre, il s'enrichira lui aussi en pressurant ses administrés.
La France déteste le libéralisme économique et elle crève de cette détestation. Le libéralisme nous enseigne que les vices privés font les vertus publiques, mais la France ne le sait pas. Depuis l'arrivée des socialistes au pouvoir, les riches, nos vaches à lait fiscales, sont plus que jamais poussés en Suisse. Comme si les Helvètes n'avaient pas assez de cheptel (cheptel doublet populaire de capital, mot de formation savante) !
Ce qui soulève le coeur chez Cahuzac, ce n'est pas sa volonté de s'enrichir, c'est son hypocrisie. Il aurait dû être membre d'un parti libéral qui préconisait la douceur fiscale et n'obligeait pas les contribuables à cacher leur argent (bien ou mal acquis, ce n'est pas le problème) à Genève ou à Singapour. Au lieu de quoi il est devenu ministre d'un gouvernement qui a érigé la pauvreté assistée en norme morale incontournable ! Un gouvernement qui attire une immigration incontrôlée par des largesses sociales ruineuses !
Le séisme Cahuzac s'explique par ce moralisme niais, cet égalitarisme de l'argent dont le catastrophique résultat a déjà été décrit par Tocqueville il y aura bientôt deux cents ans. La politique n'a pas à être un concours de pureté morale. Nous voulons des hommes d'Etat cupides, pervers, nymphomanes, qui manoeuvrent les passions humaines et les fassent servir au bien public.
Pervers et cupides, passe, à condition alors qu'ils soient assez habiles pour ne pas se faire prendre prendre la main dans le sac surtout quand ils jouent les pères la Vertu. C'est ce genre d'hypocrisie qui est, en effet, insupportable.
Totuefois il ne suffit pas que les hommes d'état soit pourris de vices privés pour que le bien public soit assuré ! Il ne faut pas oublier le cas, hélas, fréquent où ils se montrent à la fois pervers, cupides ET incapables de contribuer au bien public.
Et puis je cois que cet aphorisme concernait plutôt les entrepreneurs et les personnes privées plutôt que les chefs d'état.
Enfin il me semble que les pères fondateurs du libèralisme prônaient, au contraire, la vertu.
J'ai un peu de mal à me figurer un de Gaulle cupide, pervers et nymphomane...
Utilisateur anonyme
04 avril 2013, 15:24   Re : La religion antiriche des socialistes a trouvé son Tartuffe
Je ne sais absolument pas ce qu'est "la gauche réformiste ", qui peut m'aider ? Merci d'avance.

"C'est toute la gauche réformiste qui est humiliée"
Par François Chérèque (président de Terra Nova, ancien secrétaire général de la CFDT (2002 à 2012)

Mardi 2 avril, jour de l'aveu de l'ancien ministre du budget devant les juges, j'étais dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur pour participer à un colloque sur la lutte contre la pauvreté. La PACA, comme on l'appelle est la région de France, après l'Ile-de-France, où les écarts de revenus sont les plus importants, où les personnes soumis à l'impôt sur la fortune (ISF) sont les plus nombreux, mais également où la proportion de personnes vivant dans des quartiers dit "sensibles" est la plus importante. Il n'y a pas plus de pauvres proportionnellement là qu'ailleurs, mais ils y sont plus pauvres !

C'est dans ce contexte que celui qui, chargé par le gouvernement d'expliquer la nécessité de maîtriser les dépenses budgétaires, puis de mettre en œuvre ces réductions, avoue qu'il n'a cessé, depuis vingt ans, de s'en extraire pour son compte personnel ! Rassurez-vous, ce n'est pas tant le mensonge qui me révolte le plus aujourd'hui, mensonge que je considère à ce stade relevant de la pathologie grave. Se considérer intouchable, surpuissant, quasi immortel dans son cynisme et continuer à prêcher ainsi le juste et le mal pendant vingt ans relève pour moi autant du psychiatre que du juge !

Ce qui me révolte le plus, c'est la honte qu'il fait porter sur la grande partie de ceux qui pensent qu'il est juste de mettre fin aux dérives des finances publiques car elle crée de l'injustice, de l'inégalité et de l'exclusion. Parce qu'au bout de l'histoire, ce sont toujours les même qui trinquent, ceux qui n'ont pas d'autres choix que de recourir à la solidarité collective. Ceux qui ont le plus de moyens, qui peuvent tricher, cacher leur argent à l'étranger, s'en sortent toujours bien.

Et c'est celui qui était chargé de les traquer qui nous explique, contrit, qu'il en fait partie. Avec le risque terrible d'un refuge électoral à l'extrême droite d'une population trahie qui, au final, profitera encore à ceux-là mêmes qu'il était sensé combattre avant que l'on apprenne cette turpitude. En effet, qui peut penser sérieusement aujourd'hui qu'une droite revancharde et radicale réduirait, revenue au pouvoir, ces inégalités insupportables de notre pays. Comment expliquer aujourd'hui qu'il est nécessaire de mettre de l'ordre dans nos finances publiques sans se faire rire au nez, si ce n'est agresser ?

UN SENTIMENT DE MÉPRIS M'ANIME

M. Cahuzac, en révélant ses dérives, à sali deux de mes modèles : Pierre Mendès France et Jacques Delors, qui chacun en leur temps, pour les raisons que je viens de décrire, ont tenté de mettre fin à ce mal français d'utiliser avec excès l'argent que l'on a, sans vivre à crédit sur le compte de nos enfants, pour mieux le redistribuer avec plus de justice. C'est donc toute la gauche réformiste, une gauche sociale, parce que non libérale au sens négatif du mot, qui est aujourd'hui humiliée et qui doit se sentir bien seule.

C'est donc un sentiment de mépris qui m'anime aujourd'hui face à ces soient disant hommes de gauche soit disant morale et qui sombrent dans les turpitudes de l'argent d'autant plus facile qu'il n'est pas le leur.

Il faut donc maintenant aller au-delà de la nécessaire moralisation de la vie politique que propose le président de la République sans tomber dans le "tous pourris" si facile, mais lutter encore plus contre les paradis fiscaux, la fraude fiscale et réformer encore plus le système bancaire avec l'aide de l'Europe.

Monsieur le président, je suis convaincu que, comme moi, vous avez été trompé, mais puisque la finance est votre ennemi, faites-le !

François Chérèque (président de Terra Nova, ancien secrétaire général de la CFDT (2002 à 2012))
Utilisateur anonyme
04 avril 2013, 16:12   Re : La religion antiriche des socialistes a trouvé son Tartuffe
C’est Shrek le président de Terra Nova, maintenant ?!? Eh bien...
César était cupide, Henri IV était le DSK de son temps, Louis XI était pervers, De Gaulle a souvent menti, ils ont pourtant été de grands hommes d'Etat. L'idée puérile de "république irréprochable" méconnaît tout ce que notre littérature et notre histoire des XVIIème et XVIIIème nous ont appris sur les passions, sur le mélange inextricable de boue et de lumière dont nous sommes faits. Un homme politique doit "faire avec". Quand Montesquieu dit que la vertu est le ressort des républiques, il prend le mot au sens latin de courage viril. "Le Monde" et toute la canaillerie journaleuse ont poussé à l'élection d'un "vertueux" (au sens des rosières et des femmes musulmanes voilées), ils ont eu un médiocre, résultat éminemment prévisible.
Oui, il me semble que vous résumez bien la situation.
Les plus hautes autorités morales de l'In-nocence m'approuvent, je vais m'endormir satisfait.
» Nous voulons des hommes d'Etat cupides, pervers, nymphomanes, qui manoeuvrent les passions humaines et les fassent servir au bien public

Cher Alain, vous voulez un vicieux honnête, quoi, un homme tout ensemble vicelard et pervers, et si diligentement, par ce fait, acquis à la bonne cause.
Ce que je ne comprends pas tellement, c'est pourquoi l'hypocrisie elle-même ne ferait pas partie des "vices privés" ? et quel vice ! puisque rendant cet hommage à la vertu publique...
La chaîne Histoire, dans son Journal (absurdement intitulé "Historiquement show"), invitait le psychanalyste Jean Artant, qui vient de publier un Robespierre. J'ai trouvé l'auteur intéressant. Il évoque justement ces questions de vertu, de pureté et d'incorruptibilité républicaines dont j'ai cru entendre quelques échos dans le discours du Président à propos de M. Cahuzac. En Robespierre et dans la propagande terroriste de la fin du XVIII°s, vertu ne se réduit pas à son sens étymologique latin de force virile, comme chez Montesquieu : on doit aussi ajouter la "couche de sens" rousseauiste, sensuelle même (le plaisir de faire le bien), les sentimentales bergeries 1780 (qui faisaient fureur pendant la Révolution, si j'en crois Anatole France), ainsi qu'un certain ascétisme néo-chrétien ou laïcisé.
De Gaulle n' a pas menti, il n'a même pas dissimulé ses intentions (cf. les trois volumes du C'était De Gaulle de Peyrefitte). Ce qui a pu laisser croire aux naïfs qu'il "mentait", c'est qu'il n'a jamais démenti ce que ses adversaires disaient qu'il allait ou voulait faire ("le coup d'Etat permanent" ou "abandonner la France au Grand Capital" !) ou il a retardé le plus longtemps possible l'annonce d'une décision importante (on ne peut exercer le pouvoir qu'en conservant secrètes le plus longtemps possible les décisions à prendre - mais le secret n'est pas un mensonge) ou il a fait souvent "comme si", comme si la France était encore une grande puissance ou comme si le peuple français tout entier avait résisté entre 1940 et 1944 : simuler, comme le fait un acteur, n'est pas mentir.
En tous cas, le mot cupidité n'est certes pas celui qui vient à l'esprit lorsqu'on songe au général...
Cher Henri, le fameux "Je vous ai compris" adressé aux Pieds-Noirs était sinon un mensonge du moins une proclamation sciemment ambiguë. De Gaulle aurait été le premier à rigoler de sa béatification.
Cher Pierre-Marie, je n'exige tout de même pas que les hommes d'Etat aient tous les vices que j'indique pour être grands ! Ce contre quoi je m'insurge c'est le moralisme simpliste, à base de haine de l'argent, que les socialistes ont imposé à la mentalité française et qui nous vaut le "tous pourris" très simplificateur et réducteur de l'extrême droite. Si Marine venait au pouvoir, on découvrirait au bout de trois semaines qu'un de ses collaborateurs est copain de la mafia russe, ou autre chose. Nous vivons sur la terre des hommes, pas dans le ciel des anges ! Je suis sûr que Blaise Pascal en écrivant : "Qui veut faire l'ange fait la bête" avait une claire prescience de la carrière de Jérôme Cahuzac, quelques siècles plus tard.
Cela étant, le sieur Cahuzac ne manque pas d'air, comme on dit. Voyez plutôt :

[www.europe1.fr]

Heureusement que nous sommes dans une République Exemplaire et apaisée. Un ministre félon de M. Sarkozy aurait sans doute mis le feu au Palais-Bourbon.
L'AFP annonce à l'instant que M. Fabius aurait annoncé porter plainte contre Libération à la suite de son édition de demain (je dis bien de demain).
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