Le site du parti de l'In-nocence

Finkielkraut à Ripostes

Envoyé par Jean Robin 
02 mars 2008, 22:41   Finkielkraut à Ripostes
Le thème : mai 68

Vidéo visionnable pendant une semaine sur ce lien : [www.france5.fr]
Quelle tête à claques ce Cohn-Bendit. Sa condescendance hilarante pour A. Finkielkraut m'horripile !

Quant à Madelin il est vraiment représentatif de cette droite libérale qui en fait d'accord sur tout avec le progressisme mondialisée. Lamentable.
Les émissions de ce type, dont le titre annonce quelque chose comme un "débat" (c'est-à-dire une conversation à plusieurs sur un sujet précis, conversation qui s'interrompt quand le sujet est épuisé), sont "inaudibles" ou "insuivables" ou "irregardables" : une sorte de paysage dévasté ou désolé de friches. On a le sentiment désagréable de déroger en les écoutant ; on se sentirait même humilié d'y participer. Comment AF supporte-t-il cela ? Ou il y a de la sainteté en lui, ou il est fasciné par le martyre. L'animateur est de parti pris, il ne rappelle jamais le sujet de l'émission, le sujet lui-même (dont je ne veux pas me souvenir : il était question de révoltes) n'est jamais défini, il jubile quand ça déborde ou quand ça bouillonne. Trois des quatre invités sont des spécialistes de la provocation : plus c'est gros, plus ils sont contents d'eux. Ils sont à la fois roués et rodés : caricature des thèses ou des idées, pirouettes, grimaces, énormes contrevérités énoncées sans sourcilles, etc., tout cela depuis 40 ans, sans jamais se lasser. Ce qui est affligeant, c'est de constater que des institutions '(Sénat de la République ou Parlement européen) offrent une belle carrière à ces provocateurs de profession. Ils est vrai que Cohn-Bendit et Weber peuvent s'autoriser d'incessantes provocations ; ils sont élus au suffrage indirect (le sénateur Weber) ou au suffrage de liste (Cohn-Bendit). Ils n'ont de comptes à rendre à personne.
Bravo Cher JGL pour votre belle peinture de cette caricature de débat. Ce forum vous doit beaucoup. Merci encore.
Utilisateur anonyme
03 mars 2008, 09:58   Re : Finkielkraut à Ripostes
(Message supprimé à la demande de son auteur)
03 mars 2008, 10:10   Re : Finkielkraut à Ripostes
Ce débat m'a étonné car AF avait reçu Cohn-Bendit à Répliques il y a peu de temps et les choses s'étaient quand même bien mieux passées. Le cadre de Répliques y est pour beaucoup, ainsi que l'autorité de l'animateur (Finkie plutôt que Moati), sans oublier la présence de Guaino et l'absence de Madelin et Weber. Sur France Culture, on était allé au fond du débat, là on est hélas resté trop à la surface.
Pour ceux qui, comme moi, préfèrent télécharger l'émission pour la regarder avec leurs propres outils, copier le lien suivant :
[www.france5.fr]

(Je rappelle que l'émission repasse ce soir sur TV5.)
Utilisateur anonyme
03 mars 2008, 10:49   Honte !
"Bravo Cher JGL pour votre belle peinture de cette caricature de débat. Ce forum vous doit beaucoup."

Je pense tout comme vous, cher Rogemi, et la nullité d'un tel débat (qui devrait nous faire honte, si tant est que l'on respecte encore cette "affaire" si sérieuse qu'est le travail de la pensée) nous offre au moins, comme pour nous consoler, ce superbe message de JGL.
03 mars 2008, 11:48   Re : Finkielkraut à Ripostes
Je suis comme vous, je souffre de voir AF, ferrailler seul contre des détracteurs d'aussi mauvaise foi.

Une des tartes à la crème des notables issus de mai 68 est que, soi-disant, la France s'ennuyait ! Comment n'ont-ils pas conscience de l'inconsistance, de la pure subjectivité, de la puérilité d'un tel argument ? Depuis quand les peuples font-ils la révolution parce qu'ils s'ennuient ? Comment ces gens ne voient pas qu'en mettant en avant cet argument débile de gosses de riches, ils révèlent que leur "révolution" n'était qu'un mouvement de fils à papas, soucieux en réalité de se voir piquer, de plus en plus, les bonnes places par les enfants du peuples formés à une école républicaine que, pour cette raison, ils se sont chargés de démolir ? Comment ne se rendent-ils pas compte que, disant cette ineptie, ils révèlent la formidable fracture entre eux et le peuple réel ? Celui-ci, en effet, non seulement, à l'époque, ne s'ennuyait pas, mais éprouvait un épanouissant sentiment de sécurité et un formidable optimisme dans l'avenir, comme en témoigne, justement, ces lignes d'Annie Erneaux : «Le progrès était l’horizon des existences. Il signifiait le bien-être, la santé des enfants, les maisons lumineuses et les rues éclairées, le savoir, tout ce qui tournait le dos aux choses noires de la campagne et à la guerre. Il était dans le plastique et le Formica, les antibiotiques et les indemnités de la sécurité sociale, l’eau courante sur l’évier et le tout-à-l’égoût, les colonies de vacances, la continuation des études et l’atome. Il faut être de son temps, disait-on à l’envi, comme une preuve d’intelligence et d’ouverture d’esprit. En classe de quatrième, les sujets de rédaction invitaient à composer sur “les bienfaits de l’électricité” ou à écrire une réponse à “quelqu’un qui dénigre devant vous le monde moderne”. Les parents affirmaient les jeunes en sauront plus que nous.»
Pour quelqu'un comme moi, issu d'un milieu relativement modeste et qui a vécu cette époque, on ne saurait mieux dire. S'il y eut jamais un peuple aussi près du bonheur que possible, ce fut le peuple français pendant ces années-là !
L'affirmation qu'il fallait briser le carcan d'une société aussi hiérarchisée que l'était la société française est l'autre tarte à la crème des soixante-huitards. Comme si la société actuelle ne connaissait pas de hiérarchies, à ceci près que ce ne sont peut-être pas toujours les mêmes qu'hier ! Il est vrai qu'aujourd'hui, l'ascension sociale, les meilleures places, sont de plus en plus plus obtenues par piston, copinage, réseaux, hérédité, lesquels ont sans dout valu à Cohn-Bendit sa situation, mais ne laissent plus guère de chance au peuple . Est-ce mieux qu'une société hierarchisée selon le mérite républicain mesuré impartialement ?
Quant à la libèration des moeurs, troisième tarte à la crème, elle n'a été possible, pour les hétérosexuels, que par l'existence de la pillule contraceptive inventée par des gens dont le savoir et les méthodes ne devaient certainement rien aux ridicules fantaisies pédagogiques mises à la mode par l'idéologie de 68.
Chère Cassandre, ce tableau irréfutable me plait comme toujours, et détrone bien cette vieille gloire de Cohn-Bendit.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter