Communiqué n° 1184 : Sur la situation en Égypte

Communiqué n° 1184, lundi 14 février 2011
Sur la situation en Égypte

Le parti de l'In-nocence exprime la vive déception qu'il éprouve à voir le mouvement égyptien pour la liberté s'arrêter à mi-chemin ou même avant et n'aboutir jusqu'à présent qu'à un transfert de pouvoir entre un dictateur corrompu issu de l'armée et de nouveaux chefs militaires, eux-mêmes représentants de considérables intérêts économiques. L'armée dirige l'Égypte depuis plus d'un demi-siècle. Qu'à l'issue d'une "révolution" qualifiée d'"historique", et dont on avait espéré et l'on espère encore qu'elle ébranlerait l'ensemble des dictatures du monde arabo-musulman, cette même armée prenne en charge les affaires courantes, décide des légitimités et précise le calendrier politique des mois à venir, cela ne constitue pas une nouveauté. Or c'est de la capacité des sociétés et des États arabo-musulmans à prouver leur compatibilité avec la liberté et l'État de droit que dépend la possibilité d'échapper à un affrontement frontal ou à un divorce entre l'Occident et cette partie du monde.

Pourtant, le putsch, c'est très occidental...

[a7.idata.over-blog.com]

L'armée est en Égypte la seule structure d'ordre capable d'assurer une passation de pouvoirs et d'encadrer la transition, si jamais un changement politique significatif devait se faire jour. Sans elle, ce sera l'anomie, qui est la plus dangereuse des puissances liberticides.

Alain, cela me semble tomber sous le sens, je regarde la presse israélienne en ligne et je vois que ce point fait consensus.

En effet, cher Jean-Marc ; il faut d'ailleurs relever le fait que la presse, dans son ensemble, n'a jamais témoigné une très vive inquiétude. Plutôt, comme la classe politique dans ensemble, une expectative prudente mais calme, comme si, pour reprendre une expression que j'avais lue chez Osinato, les "structures" n'avaient pas été réellement dépassées...

Alain, "El Periodico" de Barcelone titrait, ce samedi, et en arabe "Loué soit le Seigneur".

D'autre part, je ne comprends pas comment on peut qualifier de dictateur un homme qui est en fait la façade d'un système, d'une structure (Pinochet et Franco étaient des dictateurs car ils avaient réussi à capter la structure à leur profit).

De même, M. Bouteflika est tout ce que vous voulez, sauf un dictateur : derrière lui, ce sont les cadres militaires et les entrepreneurs qui leur sont liés qui agissent.

Entièrement d'accord avec vous, Jean-Marc.
(Il y eut tout de même une petite frayeur en Israël quand on apprit qu'il y avait eu des explosions autour du pipeline acheminant le gaz d'Égypte en Israël (40% du gaz en provient), mais apparemment l'approvisionnement devrait reprendre très prochainement. On a du reste a découvert d'importants gisements de gaz au large des côtes, et comme j'y suis un peu intéressé (quelque 1000% de rendement en plusieurs mois !!), alors ça va...)