Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 1249 : Sur la nécessité d'armées françaises et européennes

Communiqué n° 1249, jeudi 16 juin 2011
Sur la nécessité d'armées françaises et européennes

Le parti de l'In-nocence remarque à quel point l'actuelle intervention militaire de la France aux côtés de ses alliés en Libye révèle la faiblesse des capacités d'intervention armée de notre pays. Cette faiblesse est d'ailleurs le reflet de celle qui affecte l'Europe en tant que continent et civilisation, l'Union européenne en tant qu'institution. L'une comme l'autre laissent un paresseux et irresponsable désengagement en matière d'armement et de troupes les conduire rapidement — en parallèle avec le Grand Remplacement d'une part, la Grande Déculturation de l'autre — vers une véritable sortie de l'histoire ne leur allouant plus dans le monde, en mettant les choses au mieux, qu'un statut de région-témoin qui a toute chance d'être plutôt un rôle de région-victime.

Le parti de l'In-nocence estime urgent que l'Union européenne se ressaisisse sur ce point et comprenne les enjeux d'une indispensable capacité d'intervention militaire autonome, du même ordre que celle des États-Unis. Il pense que la France, qui est avec la Grande-Bretagne la moins démilitarisée des nations européennes (ce qui n'est pas beaucoup dire), doit jouer un rôle important dans cette reconstitution de la puissance armée du continent, ne serait-ce qu'en mettant fin à son propre abandon dans ce domaine et en restaurant une armée et une marine qui la placent à l'abri de l'impuissance et du ridicule.
Cela comprend-il, pour le P.I., le retour à la conscription ?
Nos troupes sont trop dispersées sur la planète.
Ce n'est pas exactement un désengagement, ni un problème de conscription. Les techniques militaires modernes font que les matériels (et surtout leur maintenance) sont d'un coût phénoménal.

Acheter un avion, c'est cher. Lui permettre de voler en ayant les services techniques adaptés, c'est encore plus cher.

Une solution passe sans doute par des regroupements de moyens, notamment pour ce qui est de la maintenance, et dans la spécialisation.

Voici quelques exemples de coûts à l'heure de vol :

Hawkeye : 40.300 €/h.
Rafale : 39.000 €/h.
Atlantique 2 : 18.800 €/h.
Super Etendard : 13.000 €/h.
Super Frelon : 10.000 €/h.
Citation
Jean-Marc
Une solution passe sans doute par des regroupements de moyens, notamment pour ce qui est de la maintenance, et dans la spécialisation.

J'adore ce genre de phrase, typique de l'ère hyper-moderne, et qu'on lit tous les jours un peu partout : dans les magazines économiques, dans les manuels de contrôle de gestion, dans les rapports de consultants, dans les documents des secrétariats d'état, etc.

Lorsqu'on est étudiant dans école de management, il suffit de produire, ou de plutôt copier-coller des phrases de cet acabit pour être assuré d'obtenir la note de 12/20.
Que voulez-vous, Jack, je préfère avoir 12 que d'être nul en gestion.

Si vous avez une solution géniale, indiquez-là nous.

Je prends un exemple : pourquoi avons-nous une trentaine de bases aériennes ? ne vaudrait-il pas mieux les regrouper et faire ainsi des économies ?

Pourquoi avons-nous deux flottes, l'une à Toulon, l'autre à Brest ?

Pourquoi nos régiments sont-ils répartis sur tout le territoire, au lieu d'être situés dans des camps sur le modèle des forts de l'armée américaine ? savez-vous qu'à Fort Bragg il y a l'équivalent de vingt-cinq régiments ?

Pourquoi sommes-nous incapables de penser notre organisation en terme de nouvelles menaces ? pourquoi ne créons-nous pas des forces combinées aéronavales du type "Marines" ?
L'armée française, ceci dit, a fait d'énorme progrès.

Elle est beaucoup plus opérationnelle qu'il y a trente ans, période des gros effectifs quasi-inutilisables.

A la caserne d'Agen, en 1977, pour vous donner une idée :

- l'armement des soldats était le MAS 36 (carabine à répétition !) ;

- mon pistolet d'officier était le MAS 35, calibre 7.65 (ou .32), très efficace pour tuer des ennemis de taille inférieure à celle d'un mouton ;

- les camions étaient des GMC qui avaient connu au moins l'Algérie ;

- les véhicules légers étaient des jeeps Willys, dont une de 1943.
Il faut aussi analyser le manque d'autonomie logistique de nos armées qu'une telle démarche européenne doit incorporer.
Je ne sais pas si, en Libye, cela se passe aussi mal que ça.

Nous n'avons pas de pertes, de grandes parties du territoire libyen sont débarassées du tyran, et celui-ci perd du terrain peu à peu.

Par ailleurs, le nouveau Gouvernement vient de signer un accord sur une sorte de rétention des clandestins sur son territoire.

Ne vaut-il pas mieux un Gouvernement qui aura mis du temps à s'installer avec notre appui qu'un gouvernement fantôche assis, si je puis dire, sur les baïonnettes d'une action apide ?
Je pensai à cette réflexion qui se rapportais à l'armée :

Un capitaine a désobéi pour gagner un combat, alors du point de vue de l'armée, il a démérité car il n'est pas obéissant - ce qui est un principe premier de l'armée -, et, du point de vue de ses hommes, il a tous les honneurs car ils ont gagné - évitant ainsi d'y laisser la vie.

J'en tire la conclusion que la liberté est plus sensée et judicieuse que l'obéissance.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter