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La France devrait-elle se méfier des étrangers ?

Envoyé par Gérard Rogemi 
Texte à lire.

La France devrait-elle se méfier des étrangers ?
Par Nils SINKIEWICZ
Publié le 12 décembre 2011

Depuis plusieurs mois, associations et universités se mobilisent contre la circulaire du 31 mai 2011 compliquant le changement de statut pour les étudiants étrangers souhaitant travailler en France. Signé par le Ministre de l'Intérieur Claude Guéant et le Ministre du Travail Xavier Bertrand, ce document a été complété au mois d'août par un nouveau durcissement de la législation pour les travailleurs étrangers d'origine extra-européenne.

Le plus curieux néanmoins n'est pas la politique de M. Guéant mais la vague sympathie des médias pour les personnes mobilisées au sein du collectif dit « du 31 mai », qui parle d'embaucher des étrangers alors que le chômage touche un Français sur dix. Un mot d'ordre qui contraste fortement avec le consensus en vigueur sur la nécessité de protéger l'Hexagone contre la concurrence étrangère.

Une position incohérente

La cause des étudiants et travailleurs étrangers fait fond sur l'idée que la libre circulation des hommes et des idées sert l'intérêt général. Or, cette conviction que l'immigration « de travail » est « une chance pour la France » est a priori incompatible avec l'anti-libéralisme proverbial de la société française, très méfiante à l'égard de la mondialisation et de la concurrence étrangère.

Faut-il se réjouir et y voir la preuve que l'opinion est de plus en plus favorable aux principes de compétitivité et de libre-échange ? Nullement. Car en France, la défense des étrangers ne procède pas d'une réflexion de fond sur les bienfaits de la concurrence, mais d'une obligation morale, celle de faire front contre la xénophobie. Ainsi, par le truchement de l'antiracisme, la critique du plombier polonais et de la concurrence chinoise, symptômes de la mondialisation, cohabite avec l'éloge du travailleur africain, symbole de l'amitié entre les peuples.

Il y aurait donc le mauvais travailleur étranger et le bon travailleur étranger. Le mauvais travailleur étranger, c'est celui qui « prend le travail des Français ». Le bon travailleur étranger, à l'inverse, c'est celui dont les syndicats, les socialistes et le collectif du 31 mai prétendent qu'il n'est pas en concurrence avec le travailleur français, soit parce que ce dernier réclame un salaire trop élevé, soit parce qu'il n'est pas assez qualifié – comme l'explique doctement Nabil, un jeune diplôme d'HEC Paris.

La concurrence vue par ceux qui y gagnent

Cet argument est habile, dans la mesure où il persuade les Français qu'ils peuvent à la fois approuver l'immigration professionnelle et désapprouver la mondialisation dont elle procède. Mais il faudra leur expliquer ce que signifie le mot « concurrence » si nul ne peut regarder comme un concurrent quiconque fait « la même chose pour moins cher ». Libre à chacun d'approuver ou de désapprouver que les Français soient confrontés à la concurrence étrangère, mais par pitié, qu'on ne vide pas les mots de leur sens !

Il faudra expliquer aussi comment nos entreprises en arrivent à recruter des étrangers plutôt que des Français. Certes, ces derniers ne sont « de toute façon » pas assez qualifiés, rappelle le collectif du 31 mai. Mais ce n'est pas une fatalité : rien n'empêche les Français de penser, comme Xavier Bertrand, que ce retard peut être rattrapé.

Les personnes mobilisées contre la politique de M. Guéant voudraient nous faire croire, en d'autres termes, qu'il n'y a pas de concurrence entre les travailleurs français et les travailleurs étrangers, et que par conséquent, les premiers peuvent accepter les seconds sans sacrifier ni leurs intérêts ni leurs convictions sur le rôle de l'État face à la mondialisation. Mais la vérité, c'est que travailleurs français et étrangers sont bel et bien concurrents, et que la méfiance à l'égard de la concurrence implique nécessairement cette peur de l'étranger que l'on impute aujourd'hui au Ministre de l'Intérieur.

Ce que révèle donc la polémique autour des étudiants et travailleurs étrangers, ce n'est pas la sensibilité prétendument libérale des médias et de l'opposition politique, mais leur refus d'assumer les implications politiquement incorrectes de leur méfiance à l'égard de la concurrence étrangère. Comme si pour une fois, on se tournait vers le marché pour corriger les effets pervers de l'interventionnisme, et non plus l'inverse.

La source i c i
Il y a, sur ces sujets, une mauvaise compréhension des choses. Le problème n'est pas, comme le prétendait le Front National, que les immigrés "prennent le travail des Français", car si une nouvelle personne vient sur le territoire, elle occupe certes un emploi mais en même temps, elle consomme, et donc contribue à créer des emplois.

Le problème de l'immigration pourrait se comparer à celui des imprimantes qui sont très peu chères à l'achat mais qui consomment au fil du temps des cartouches d'encres qui, elles, sont très chères. Si on veut regarder le coût de l'immigration, il ne faut pas considérer uniquement ce qui se passe au niveau des nouveaux arrivants, mais voir les conséquences à long terme, car ce qui compte n'est pas l'immigration en elle-même mais plutôt l'intégration, car c'est cette dernière qui a des conséquences sur l'économie.
Si une population immigrée s'intègre bien elle aura, au bout d'une ou deux génération, des taux de chômage, de délinquance ou de consommation de prestations sociales inférieurs ou égaux à ceux de la population générale, ce qui ne coutera rien au pays (voir lui fera gagner de l'argent) et aura une influence comparable à un accroissement naturel de la population autochtone.
Par contre, si une population s'intègre mal, elle aura des taux de chômage, délinquance et consommation de prestations sociales supérieures à ceux de la population générale, ce qui sera un fardeau financier. C'est ce qui se passe actuellement avec l'immigration originaire d'Afrique Noire et du Maghreb qui a commencé à venir en France dans les années 70. Pour connaître les coûts réels, il faudrait prendre en compte tous les coûts "périphériques", et non pas seulement les données provenant des salaires ou cotisations sociales comme le font les statistiques officielles. Or il est clair que ces populations coûtent, en moyenne, beaucoup plus cher à l'Etat que la population "de souche", même pauvre. Prenez par exemple le logement : la dégradation de l'habitat est beaucoup plus rapide dans les quartiers immigrés car les habitants les entretiennent moins, sans compter tous les sabotages et autres destructions volontaires de bâtiments publics qui sont l'apanage de ces quartiers (écoles vandalisées, incendies criminels de tout ce qui symbolise l'Etat) qu'il faut à chaque fois reconstruire. Les "plans banlieues" et autres projets de rénovation urbaine coûtent des sommes faramineuses qui bénéficient uniquement aux "zones sensibles" (c'est-à-dire celles peuplées de gens issus de l'immigration) et jamais à la France rurale, même si celle-ci est souvent pauvre. J'avais lu dans un livre une comparaison entre une cité de banlieue et une ville de la France profonde : les subventions publiques par habitant étaient mille fois supérieures dans le cas de la ville de banlieue… (Par ailleurs, les habitant de la France profonde, par pudeur ou méconnaissance, ne font parfois pas les démarches pour toucher les minimas sociaux auxquels ils ont pourtant droit, scrupules dont ne me semblent pas autant pourvus les habitants des quartiers sensibles, soutenus par toutes les associations qui n'ont que le mot de "droits" à la bouche…) Sans compter toutes les autres dépenses périphériques qui n'auraient pas de raison d'être pour la population autochtone : frais de justice du fait du taux de criminalité supérieur, construction de mosquées, subventions gigantesques aux associations communautaristes et antiracistes, frais liés aux divers organismes, commissions et études officielles chargés de l'intégration, de la "diversité", de la lutte contre les "discriminations", etc. C'est tout cela qui, à mon avis, fait que l'immigration actuelle nous coûte très chère, sans compter la baisse du niveau scolaire qui fait que les individus en question seront moins performants sur le marché du travail et donc, contribueront moins à la création de richesses.

Regarder les choses par le petit bout de la lorgnette en disant que les immigrés prennent le travail des français me parait absurde car le problème est avant tout celui décrit ci-dessus, tout comme les discours qui prétendent que les délocalisations n'ont que des effets pervers, ou que la mécanisation est néfaste car elle détruit l'emploi. Ces mécanismes de pensée proviennent d'erreurs de raisonnement qui considèrent les effets immédiats en ne voyant pas ceux à long terme et négligent le principe de réorganisation interne et d'auto-régulation de l'économie. Car s'il est vrai que la mécanisation ou les délocalisations font perdre des emplois de façon immédiatement visible, ils permettent aux entreprises de réduire leurs frais, donc de produire à moindre coût, donc de proposer des objets moins chers aux consommateurs, qui vont avoir plus d'argent à investir dans d'autres produits, ce qui créera d'autres emplois, et ainsi de suite…
La volonté d'empêcher les licenciements, de bloquer les loyers (encore une absurdité lancée récemment par la gauche), de consommer national, témoignent d'une vision socialiste de l'Etat que tous les partis politiques français semblent malheureusement partager, de l'extrême gauche à l'extrême droite...
Utilisateur anonyme
26 décembre 2011, 20:51   Re : La France devrait-elle se méfier des étrangers ?
Permettez-moi de vous faire respectueusement remarquer que si les immigrés prennent le travail des Français (et tel est bien le cas puisque les Trente glorieuses sont terminées depuis belle lurette) il s'agit là tout de même d'un sérieux problème. Mais surtout, il me semble qu'il est absurde - à notre époque - de reprocher aux immigrés leur insuffisante intégration, leur surdélinquance ou leur tendance exagérée à frauder (tout ceci étant parfaitement avéré par ailleurs). C'est là une façon pour le coup de regarder par le mauvais bout du téléscope. Peut-être que l'on pouvait procéder ainsi dans les années quatre-vingt, lorsque les chiffres en présence autorisaient encore d'imaginer la possibilité d'une acculturation réussie et d'une véritable intégration. Tout ceci n'a plus cours désormais. Nous ne sommes mêmes pas capable de le faire pour les souchiens. Comment prétendre le faire pour des Somaliens débarqués à Lampedusa ? A notre époque, les immigrés ne s'installent plus chez nous, mais chez eux, au sein de leur propre civilisation et de leur propre culture, que font vivre chez nous des communautés déjà installées, formant des morceaux de pays étrangers regroupés au sein de quartiers ou de cités, ou bien même virtuellement (Skype et la télévision par satellite permet de rester relier à tout moment avec les siens). Dans cette configuration ou coexistent des portions de civilisation, les questions de délinquance et de fraude restent secondaires. Personne, même les communautés africaines ou arabes, ne souhaite encourager ces phénomènes, qui ne permettent pas de fonder un ordre viable sur le long terme. Si l'immigration massive apporte avec elle une proportion de délinquants et de fraudeurs nettement plus élevée que dans la population d'origine (et cela n'est pas douteux !) son caractère funeste pour la civilisation du pays hôte ne réside pas principalement là, à mon avis, mais bien plutôt dans le simple fait que l'immigration est massive. Car plus encore que les délinquants, les immigrés qui travaillent honnêtement contribuent à faire disparaître le caractère français de la France, en faisant souche, une souche nouvelle qui s'alimente d'idées, mœurs, religions et usages venus de leur pays d'origine et qui va se développant au lieu et place de celle de la civilisation du pays hôte (les délinquants : poussière sur l'édifice, non l'édifice lui-même...). Ainsi ce sont les immigrés honnêtes et travailleurs qui participent le plus de la perte rapide du caractère français de la France et de son peuple (car le peuple français existe vraiment, contrairement aux affirmations du cathéchisme républicain officiel). En outre, ils sont en général de commerce agréable et offrent quotidiennement à toute personne de bonne foi la preuve vivante que l'on peut très bien s'accomoder de voisins entièrement dépourvus d'origine française, de culture française, voire même de langue française, tout en vivant en France honnêtement et en rendant service aux autres. Ainsi donc, je pense que le vrai drame est beaucoup plus insurmontable et profond que vous ne le pensez. Pouvait-il en aller autrement dans un pays de valeurs chrétiennes, professant à tout crin l'amour inconditionnel du prochain ? Hélas non sans doute. Rappelons qu'aujourd'hui, affirmer l'existence d'un caractère propre du peuple français n'est pas loin d'être pénalement répréhensible. Bientôt, le temps faisant son affaire, il sera trop tard pour changer tout cela. C'est peut-être déjà le cas. Nous sommes en bonne voie d'américanisation. Alors, oui, vu sous cet angle, on peut toujours se focaliser sur l'écume, les voyous, les fraudeurs et tutti quanti... quand bien même ils seraient tous brusquement évanouis, cela changerait-il quelquechose au naufrage ?
Utilisateur anonyme
26 décembre 2011, 21:13   Re : La France devrait-elle se méfier des étrangers ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Parmi les étrangers qui vivent en France depuis longtemps et que nous apprécions, il pourrait se dégager une sorte de conseil capable d'avertir les nouveaux venus quand ils passent les bornes. Leur voix serait, peut-être, mieux écoutée.
Utilisateur anonyme
27 décembre 2011, 11:02   Re : La France devrait-elle se méfier des étrangers ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Si parmi vos invités quelqu'un se laisse aller, il vaut mieux que ce soit un autre invité qui le recadre plutôt que vous dont les propos peuvent être interprétés de travers.
Utilisateur anonyme
27 décembre 2011, 13:05   Re : La France devrait-elle se méfier des étrangers ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
« Si parmi vos invités quelqu'un se laisse aller, il vaut mieux que ce soit un autre invité qui le recadre plutôt que vous dont les propos peuvent être interprétés de travers. »

Si le maître de maison est aimé et respecté, aucun invité ne prendra la mouche d'être repris par son hôte et aucun invité n'aura à suppléer et bientôt, le pli prenant vite, à s'arroger l'autorité défaillante du maître légitime. C'est au maître de maison d'inspirer l'amour et le respect par ses mérites et la maison qu'il représente.
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