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Communiqué n° 1619 : Sur les dangers que représente l’huile de palme

Communiqué n° 1619, mardi 30 juillet 2013
Sur les dangers que représente l’huile de palme

Le parti de l’In-nocence condamne vivement les déclarations onctueuses et serviles du Premier ministre M. Ayrault en présence du Premier ministre malaisien visant à rassurer ce dernier sur le fait que la France ne serait pas hostile à l’huile de palme et se félicitant de l’échec d’un projet de taxation de cette huile dont le Parlement français avait eu l’initiative.

Le parti de l’In-nocence rappelle que la filière de l’huile de palme établit tous les ans des centaines de milliers d’hectares de plantations dans le sud-est asiatique en réduisant à néant la biodiversité de régions entières ; que l'île de Bornéo, et Sumatra en Indonésie connaissent depuis dix ans un rythme de déforestation par essartage sans précédent ni comparaisons possibles avec ceux que l’on rencontre sur d’autres continents ; que ces régions où la forêt primaire est régulièrement incendiée pour laisser place à ces plantations subissent une pollution atmosphérique par les fumées toxiques qui présentent un risque sanitaire non négligeable pour les populations, causent des pertes de productivité et des dégâts aux cultures vivrières, et contribuent à réchauffer l’atmosphère ; que les sols qui accueillent ces plantations sont défoliés par des produits chimiques qui les rendent infertiles aux cultures après l’arrachage des palmiers ; que l’huile de palme est une spéculation industrielle qui ne profite dans ces pays qu’à des cartels dont les collusions politico-financières avec les oligarchies au pouvoir sont abondamment documentées ; que cette huile est nocive à la santé humaine et que cette nocivité n’en est pas moins abondamment documentée par toutes études scientifiques effectuées en indépendance de ces cartels et de leurs représentants et lobbyistes en Europe.

Le parti de l’In-nocence se félicite que l’étiquetage de ces huiles soit prochainement rendu obligatoire sur les produits de consommation en France, appelle à une large diffusion de l’information sur les méthodes d’exploitation de cette filière industrielle et leurs effets néfastes sur l’environnement, l’économie et le bien-être des populations des régions productrices et appelle à un boycott général de ces produits en Europe, qui doit durer tant que ces méthodes et leurs effets se perpétueront par le fait de cette industrie et par l'action irresponsable de ses agents et relais dans notre pays et dans l’Union européenne.
Il sufit de se poser une fois à l'aéroport de Kuala Lumpur pour avoir une idée du problème : pendant une dizaine de minutes on survole des plantations, à perte de vue. L'état de Selangor est submergé.

L'huile de palme en tant que telle est un bon produit, si elle est utilisée de façon traditionnelle (par exemple pour faire frire les fameux beignets de Bahia) et en quantité raisonnable, un peu comme le beurre. Le problème est que ses qualités chimiques et son faible coût en font un élément de choix pour les préparations industrielles (de la matière grasse, du sel, du sucre, et vous avez un produit industriel). Quand vous voyez, dans un hypermarché "huile végétale", méfiez-vous. Sans huile de palme, les sandwichs que bien des gens achètent pour leur déjeuner dans les grandes villes seraient d'horribles choses mollasses. Sans huile de palme, les fameuses "viennoiseries" coûteraient 0.20 € de plus l'unité. Résultat des courses, on en engloutit, de cette huile, des quantités industrielles. On dirait que les gens n'ont pas la force de se préparer une nourriture saine.




Et de plus haut :


Il faut se réjouir de voir le parti de l'In-nocence, qui rappelons-le est un parti écologique, s'en prendre aux nocences environnementales autant que sanitaires que provoquent les techniques industrielles de production alimentaire, lesquelles, en toute logique, sont à la fois préjudiciables à la nature, à la vie sauvage, à la faune, à la flore, aux animaux d'élevage, aux modes de vie traditionnels, aux économies locales et à la santé humaine. Mais derrière l'ensemble de ces désastres écologiques, au sens le plus large du terme, se profile toujours le spectre de la surpopulation planétaire dont la mondialisation de l'économie et l'industrialisme ne sont jamais que les corollaires inévitables. Le seul moyen raisonnable de tenter de limiter l'épuisement suicidaire des ressources naturelles et de stabiliser un tant soit peu l'effarante détérioration des conditions de vie terrestre les plus élémentaires consisterait à pratiquer la décroissance non seulement industrielle mais démographique. L'absurdité consiste à laisser croître indéfiniment les populations humaines dans un monde qui lui est malheureusement fini et dont dépend cependant notre survie autant collective qu'individuelle. Le péril démographique reste le grand tabou écologique philosophique, religieux et politique ; il est l'unique cause de tous les maux qui ravagent le monde, celui qui à tous les autres donne un retentissement monstrueux.

En ce qui regarde l'huile de palme, il me semble qu'il faut distinguer entre l'huile de palme de production industrielle, issue des grandes plantations de monoculture intensive d'Indonésie, de Malaise ou de Thaïlande - celle que dénonce à juste titre le communiqué du parti de l'In-nocence -, et l'huile de palme de culture traditionnelle à usage local, ou de culture biologique destinée à l'exportation, cette dernière étant, si je ne me trompe, essentiellement issue de Colombie. La diabolisation médiatique et quelque peu mono-maniaque de l'huile de palme en soi me paraît un tant soit peu excessive, sinon abusive. Certes cette huile végétale est naturellement riche en acides gras saturés (lipides qui ont tendance à encrasser les organismes et à contribuer à toutes sortes de maladies, dont les cardiovasculaires et les inflammatoires) et pauvre en acides gras insaturés et poly-insaturés (acides gras essentielles, dits Oméga 3, 6, 9 et même 7, qu'il faut impérativement apporter à l'organisme par le biais de l'alimentation et qui, entre autres, assurent le bon fonctionnement des échanges cellulaires), mais c'est également le cas du beurre de cacao ou encore des graisses animales, viandes et produits laitiers, qui ont en outre l'inconvénient de fixer les polluants et autres perturbateurs endocriniens et hormonaux, a fortiori lorsque ces aliments sont issus d'élevages dits conventionnels (non-biologiques). Sans compter que si l'on comparait l'impact environnemental de la production de viande à celui de la production d'huile de palme, nul doute que le parti de l'In-nocence se verrait en toute logique dans l'obligation morale de prôner le végétarisme, voire le végétalisme (mais j'entends déjà la révolte des carnivores invétérés...).
La nocivité potentielle de l'huile de palme (j'y reviens prudemment) est à la fois due à sa généralisation dans l'industrie alimentaire (essentiellement pour des raisons de coût avantageux), à sa consommation régulière et excessive (par consommation de produits exclusivement industriels), ainsi qu'au procédé d'hydrogénation artificielle dont elle fait souvent l'objet, ce que ses détracteurs oublient trop souvent de préciser. L'hydrogénation d'une huile végétale liquide par un procédé chimique (généralement, et très grosso modo, les puristes rectifieront et nuanceront, par ajout de dihydrogène et de nickel) permet de solidifier et de stabiliser le produit pour en faciliter l'usage industriel et en augmenter le rendement commercial. Inévitablement, ce procédé modifie la structure moléculaire de la chaîne des lipides, et produit ce que l'on appelle des acides trans, réputés nocifs pour la santé, voire carcinogènes. C'est pourquoi le procédé d'hydrogénation de l'huile de palme est strictement interdit en alimentation biologique. Si cependant l'huile de palme n'a pas encore été totalement bannie des produits biologiques, nonobstant les byzantines polémiques dont elle fait l'objet, c'est qu'elle reste une source végétale de lipides quasi incontournable pour fabriquer des produits susceptibles d'être conservés plusieurs mois avant que d'être consommés, tels que les biscuits, par exemple.
En effet, la majeure partie de la production de cette huile est destinée à l'hydrogénation, procédé nocif (il est question d'interdire les huiles hydrogénées en Californie, par exemple). C'est à dire que ces plantations qui s'étendent à perte de vue, y compris de vue aérienne, n'existent à nulle autre fin que celle de garnir les rayons de supermarché du monde (et pas seulement du monde développé -- l'hyper-marché sévit aussi dans le tiers-monde, demandez à Carrefour) de paquets de biscuits, de chips, de crisps, etc. décorés de couleurs criardes et bourrés de cancer et de plaques de cholestérol (pour le dire vite et très inélégamment) et surenveloppés de cellophane et autres matières plastiques et colorants non-biodégradables. La catastrophe écologique et sanitaire est un tout, elle forme cycle de mort, comme l'écologie elle-même est faite de cycles : la production est destructrice d'environnement, la consommation est cause de morbidité, et l'élimination impossible des résidus industriels de cette production-distribution fait que des détritus imputrescibles en retournent polluer l'environnement d'immondices multicolores décorés de petits mickeys. De la préparation des sols où seront mis en terre ces palmiers à la décharge sauvage où flottent les poches plastiques des éléments d'emballage des produits de consommation, en passant par l'encrassement des organismes des consommateurrs, le saccage est complet, ininterrompu, parfait.
En somme ce qui est en cause ici — une fois de plus — c'est l'agriculture industrielle et, plus largement, le complexe agro-alimentaire dont elle n'est qu'une des composantes. Peut-être aurions-nous dû titrer le communiqué "Sur les dangers que représente la culture industrielle de l'huile de palme".Cela dit je préfère quand même les palets bretons pure beurre même s'il vaut mieux les consommer, eux aussi, avec modération.
Vous ne saviez pas qu'en breton "beurre" est féminin ?
Messieurs, pas de théorie du genre ici !
L'Archipel-poubelle : entre les plantations de palmiers oléagineux et les eaux où flottent des petits mickeys multicolores, point de solution de continuité. Le cycle de l'incurie politique et écologique et de la destruction de toute esthétique et de toute beauté, et de l'empoisonnement des paysages et des hommes, en certains lieux du monde, à l'instar de l'arc-en-ciel aux cercle superposés, réalise une boucle entière, un cercle refermé sur lui-même:





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