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Islamisme et christianicide au journal de France Culture

Envoyé par Henri Chatterton 
Journal de France Culture, 7 heures du matin, ce jeudi 15 août. Au moment où j’allume, la speakerine est en train de lire avec le plus grand sérieux la liste des condamnations émanant des régimes et mouvements islamiques suite la journée sanglante d’hier au Caire : la Turquie, le Hamas, l’Iran, le Qatar, absolument comme si France Culture était la chaîne islamiste d’un émirat « frère ».

Puis on en vient au 15 août. C’est l’occasion de rappeler que les catholiques ont processionné hier, qu’ils processionneront aujourd’hui. L’universitaire de service vient dire que la laïcité n’interdit pas les manifestations de la religion sur la voie publique, bien au contraire. Il suffit d’une déclaration en mairie, et qu’il n’y ait pas de trouble à l’ordre public. Puis M. Moussaoui, du CFCM, vient rendre compte avec force circonlocutions du sentiment des musulmans qu’on les empêche, eux, d’exprimer leur religion sur la voie publique, qu’il y a un « deux poids, deux mesures ».

J’ai entendu ce matin, dans le prétendu journal d’une prétendue radio culturelle qui est financée avec mes impôts une pleureuse islamiste qui, après qu’elle a eu fini de se lamenter sur le sort de ses frères tombés, est passée de l’affliction à la rancœur et a entrepris de souiller, de déprécier, dans la mesure de sa malfaisance, la solennité de l’Assomption, à grand renfort de calomnies (il est beaucoup question d’une mystérieuse « droite de la droite »), d’allusions obliques et de lourds sous-entendus. Un auditeur qui débarquerait de la planète Mars retiendrait de tout cela que les catholiques (« la droite de la droite ») tiennent ici le haut du pavé, et qu’en plus ils sont hypocrites, qu’ils s’abritent derrière la prétendue laïcité pour brimer les pauvres musulmans, qui eux doivent se cacher, mais qu’on voit clair dans leur jeu, que ça ne durera pas toujours.
On lisait dans la presse en ligne d'hier que les morsistes, après avoir compté leurs tués, s'en sont allés brûler des églises coptes au sud du Caire, en guise de "représailles".

[www.lefigaro.fr]


Silence radio du côté des épiscopats et du Vatican, bien évidemment. Quant à France culture, je préfère ne pas savoir.
Ce ne sont pas trois églises qui ont été attaquées comme le raconte Le Figaro, mais au moins vingt-deux. Sept églises catholiques, quinze églises coptes orthodoxes ou protestantes.

[www.asianews.it]

Il se passe une chose presque incroyable. Les médias occidentaux ont fait le choix de passer délibérément sous silence les exactions commises contre les chrétiens.

Si les médias ont fait ce choix en application de l'argumentaire « antiraciste » — ce qui reste évidemment à démontrer — (en gros, il ne faudrait pas mentionner ce qui est détriment de l’islam, parce que cela attiserait l’« islamophobie »), ce serait alors la preuve définitive que le prétendu « antiracisme » est une idéologie criminelle, que ceux qui s’en sont faits les thuriféraires sont des criminels.
L'attitude des non-croyants et des antichrétiens sur ces événements n'est pas forcément étonnante ; en revanche, l'attitude de l'église catholique, quelle est-elle ? Les catholiques commencent-ils à s'inquiéter de ce qui se passe pour les Coptes ? Leurs médias donnent-ils une véritable place à cette actualité ?
Hier soir à la télévision, j'ai vu un passage de la messe de l'Assomption à Paris, et l'évêque mentionnait dans sa prière, explicitement, les Coptes. Il m'a surpris, car il tranchait sur les habitudes de langage ordinaires de l'église catholique. Elle évite, me semble-t-il, de prier pour des chrétiens seuls, mais prend soin de les noyer dans une diplomatique généralité. Je manque toutefois d'expérience du langage ecclésiastique pour dépasser le stade de l'impression. La solidarité des mahométans entre eux par-delà les frontières, ou celle des Juifs, ne m'a jamais choqué. J'ai donc beaucoup apprécié cette intention de prière d'un évêque chrétien pour d'autres chrétiens.
Les médias explicitement chrétiens donnent évidemment une place au christianicide, mais pas une place éminente. La Croix de ce 16 août note ainsi qu’en Égypte les coptes sont « attaqués systématiquement » par les Frères musulmans, qu’on est en à « une cinquantaine d’églises incendiées en vingt-quatre heures ». Mais cela figure en page 3, pas en une.

De façon générale, il y a un refus de donner la prééminence à sa propre communauté, ce qui est au départ une façon saine de s'opposer à cette mode qui consiste pour chaque minorité plus ou moins bidonnée (les musulmans, les gays, les gros, les barbus à lunettes, etc.) de glapir sans cesse qu’on la discrimine, mais qui devient très étrange quand on en arrive à la persécution et au génocide. Je pense que les lecteurs de La Croix s’attendent à ce que « les coptes sont attaqués systématiquement » et « une cinquantaine d’églises incendiées en vingt-quatre heures » figurent en une, au moins dans les titres secondaires.
Que voulez-vous, le Pape lui-même se soucie davantage du sort des musulmans que de celui des chrétiens d'Orient... Pour ce qui est du peu d'importance accordé par la presse au martyre des coptes d'Egypte, un cynique dirait que ces derniers, citoyens de seconde, troisième ou quatrième zone, peuvent difficilement avoir droit à la une des journaux: ils sont à la leur place en page deux, trois ou quatre.
Il y a aussi que les journalistes (je garde l’exemple de La Croix) sont journalistes avant d’être chrétiens. Ils partagent l ‘intégralité des préjugés de leur corporation, ainsi que le manque de discernement qui semble être la marque distinctive de cette peu glorieuse profession.

Dans la page 3 que je citais plus haut, les journalistes interrogent François Burgat, directeur de l’Institut français du Proche-Orient (l’un de ces chercheurs qui ont plus que de la sympathie pour l’islam politique). Burgat explique que les coptes ont commis l’erreur stratégique de s’afficher avec le régime militaire. Or un simple lecteur de journal sait que le pape copte s’est montré le 3 juillet avec le général Al-Sissi, mais qu’il y avait aussi... le recteur de l'institut Al-Azhar, et Mohamed Al Baradeï, représentant l’opposition démocratique. Curieusement, personne n’incendie la mosquée Al-Azhar.

Burgat se contente ici de propager la doxa frériste (le coup d’État d’Al-Sissi est un complot copte). Cette doxa qu’on retrouve dans les commentaires du Figaro en ligne.

[www.lefigaro.fr]

Au fait, c’est bizarre, il n’y a pas des lois qui interdisent l’incitation à la haine et à la violence sur la base de la religion ? Je lis, sous la plume de Khalid11 : « Les coptes qui s'allient avec les laicards et les militaires pour chasser un pouvoir élu démocratiquement et massacrer des musulmans, cela ne choque personne. Qui sème le vent récolte la tempête », et sous celle d’Omid Irani : « Il faut pas vous plaindre... prendre part a un coup d'état et massacrer les gens qui le dénoncent puis pleurer pour les coptes..... »
Et "La Croix" qui interviewe F. Burgat, maintenant... Tout cela est déprimant au possible. Puis on a envie de répondre à ce Khalid11: "Et les militaires ils sont quoi, bouddhistes?"
En tout cas, je persiste à féliciter l'armée égyptienne, qui fait beaucoup plus pour les coptes actuellement en envoyant au tapis les islamistes par centaines que tous les pleurnichards occidentaux, lesquels appellent à la retenue, à la modération.

Il faut au contraire appeler l'armée égyptienne à écrabouiller ces fauteurs de trouble, comme le fit Mohammed Ali en empilant les têtes des wahhabites au début du XIXème siècle.
Citation
Jean-Marc du Masnau
En tout cas, je persiste à féliciter l'armée égyptienne, qui fait beaucoup plus pour les coptes actuellement en envoyant au tapis les islamistes par centaines que tous les pleurnichards occidentaux, lesquels appellent à la retenue, à la modération.

Entièrement d'accord.

Je crois pour ma part que nous ne nous démarquons pas assez du discours hypocritement humaniste ambiant. Dès qu'il s'agit de violence, toute position publique se doit immanquablement - et indépendamment de la position de l'intervenant sur le sujet traité - de commencer par un "bien sûr, c'est regrettable" ou quelque propos approchant.

Peut-on rappeler ici que la violence est constitutive des civilisations ? Qu'elle s'impose pour dénouer les conflits face à l'autre violence, celle de l'adversaire, et qu'elle se doit alors d'être plus forte en intensité ?

A-t-on oublié les leçons de Georges Sorel sur le rôle de la violence en politique ?

J'ai vu ce matin, rediffusé en Asie par TV5, un reportage de France 2 sur le moine birman Wirathu et son mouvement bouddhiste "969". Aux antipodes des "pleurnichards occidentaux", il n'a aucune prévention de langage pour justifier la violence dont il use pour protéger "sa religion et sa race" de la menace qu'il voit pour son peuple dans le prosélytisme musulman.

Au-delà de la Birmanie, ce prosélytisme musulman en terres non mahométanes n'est-il pas une violence en soi perpétrée contre les civilisations ?

Qu'on le veuille ou non, le choix remplaciste des autorités en Occident finira par y commander la violence comme unique solution de survie. Autant s'y préparer.

Et, en ce qui concerne l'Egypte, affirmons sans retenue applaudir des deux mains à l'opération de nettoyage menée par l'armée au profit de sa population et prions pour son succès.
Hélas l'armée égyptienne, loin s'en faut, n'a jamais protégé les coptes... Bien au contraire: elle les a même souvent massacrés (ou laissé se faire massacrer) pour, "à l'algérienne", faire passer les islamistes pour des terroristes. Je l'applaudirais à tout rompre si, en effet, l'unique objectif de son action était de liquider, héroïquement, les Frères.
Citation
Pierre-Jean Comolli
Hélas l'armée égyptienne, loin s'en faut, n'a jamais protégé les coptes...

Il semble que ce ne fût pas toujours le cas. Je ne suis pas un spécialiste de la question, mais on dit que sous Nasser et Sadate ils ont été tranquilles, que seul Moubarak s'en ait servi aux fins que vous rappelez.

Il m'apparaît que les choses aujourd'hui ont changé avec la participation des coptes au gouvernement. Du moins en fondé-je l'espoir.
C'est en partie vrai, cher Eric. Il faut dire, qu'à l'époque, Nasser et Sadate étaient trop occupés à se débarrasser des juifs. Les coptes (qui, en Orient, ont "remplacé" ces derniers en tant que boucs émissaires ou objets de dégoût), pour leur interminable malheur, sont les dindons de la farce, pris, selon l'expression rebattue, entre le marteau de l'armée (qui n'a jamais empêché la ré-islamisation de l'Egypte) et l'enclume islamiste. Bref, aujourd'hui comme hier, un bijoutier copte est volé puis égorgé: ni le général assis sur ses millions, ni l'homme de la rue et ni l'aspirant imam du quartier ne verseront une larme.
Comme tout un chacun a pu le remarquer depuis cinq décennies par le truchement de ce merveilleux instrument de propagande hypnotique, de falsification et de remplacement de la réalité qu'est l'image télévisée mondialisée, il est une coutume fort répandue au sein des foules musulmanes indignées autant que vindicatives, lorsque celles-ci se trouvent à dessein rassemblées devant des caméras de télévision, en quoi ces modernes obscurantistes sont parfaitement intégrés à la société médiatique, marchande et publicitaire (allez, messieurs les mahométans talibanesques, encore un dernier et tout petit effort pour entrer triomphalement dans la civilisation (sic) planétaire du consumérisme servile et du divertissement généralisé qui vous ouvre grand ses bras fraternels et droit-de-l'hommistes !), laquelle consiste à piétiner rageusement dans la poussière locale les drapeaux américain et israélien, après toutefois que d'y avoir mis le feu. Les foules militantes qui, ces derniers jours, dans les pays où prédomine la confession musulmane, se sont ''spontanément'' rassemblées devant les caméras de télévision pour témoigner de leur soutien indéfectible aux aimables et démocratiques Frères musulmans sévèrement et spectaculairement réprimés par la police et l'armée égyptiennes n'ont bien entendu pas manqué d'observer ce rite collectif de haine et de meurtre symbolique à l'endroit des deux pays concernés et de longue date satanisés ; ce nonobstant le piteux et bien mal récompensé embarras conciliateur du gentil Obama.

Il va sans dire que l'honneur de la France, de notre peuple et de notre civilisation, ne sera pas rétabli aussi longtemps que notre drapeau ne bénéficiera pas de pareil traitement. À croire qu'il arrive un moment dans l'histoire d'une nation où l'inexorable déclin qui la frappe, emportant avec lui tout un peuple d'hébétés, de couards et de soumis, a atteint un tel point de non retour qu'elle se mesure au fait que la haine de jadis se voit remplacée dans l'esprit de l'ennemi par l'indifférence la plus dégradante, comme il sied à quelque quantité désormais négligeable.
Je lis, sous la plume de Khalid11 : « Les coptes qui s'allient avec les laicards et les militaires pour chasser un pouvoir élu démocratiquement et massacrer des musulmans, cela ne choque personne. Qui sème le vent récolte la tempête », et sous celle d’Omid Irani : « Il faut pas vous plaindre... prendre part a un coup d'état et massacrer les gens qui le dénoncent puis pleurer pour les coptes..... »

Juste pour rire un peu, et parce qu’on est dimanche : j’avais signalé au censeur du Figaro.fr les messages de sympathie adressés aux coptes par Khalid11 et Omid Irani. Nous voici donc au royaume de la micro-décision. En relevant les compteurs, je découvre que Khalid11 a été « modéré », mais qu’Omid est toujours là. Bref, déclarer à des gens qu’on est en train de génocider : « Qui sème le vent récolte la tempête », ça ne passe pas (du moins pas dans Lefigaro.fr). Leur dire : « Il ne faut pas vous plaindre », ça passe.
Excellent. Cela appuie l'image de pleureuses des coptes, dignes "héritiers" d'autres génocidés fameux, les juifs, qui c'est bien connu, l'avaient bien cherché et étaient allés à l'abattoir sans rechigner.
Ces journalistes doivent être fort désemparés face à la tournure que prend ce qu'ils nous avaient unanimement présenté comme une grande vague de "démocratisation" des pays arabes !
Leur joie (comme si le rôle des journalistes était de faire partager la "joie" et non de rendre compte aussi sérieusement que faire se peut des faits et de tenter d'y apporter une analyse impartiale) lors du renversement de Moubarak était parfaitement ridicule et déplacée. Je me souviens de reportages de la BBC World Service où une journaliste hilare, souriant de toutes ses dents ne se tenait plus de liesse. On se serait cru à une sorte de gala où l'allégresse est de mise.
A posteriori, je me demande pour quelles raisons les rédactions avaient choisi de présenter ces mouvements de façon aussi biaisée. J'ai beau avoir peu de considération pour la gent journalistique et ses capacités d'analyse, je demeure persuadée qu'en présentant ces "révolutions" de façon aussi positive, ils oeuvraient à des fins idéologiques, cherchaient à fausser la réalité.
Pour leur malheur, la réalité les a rattrapés !
Leur malheur, leur malheur... Comme s'ils étaient capables de remords, d'autocritique, de distance vis-à-vis d'eux-mêmes, mais non, ils ont la bonne conscience insubmersible, la certitude chevillée au corps, la foi dans leur rôle de chevaliers du Bien inébranlable, et le réel ne peut rien, absolument rien contre ça.
Marcel,

Je ne suis pas de votre avis : en Égypte ou en Tunisie, les islamistes se voient opposer la droite (on doit donc les soutenir), les militaires (idem) mais aussi la Gôche : ça, ce doit être terrible pour les journalistes, le conflit de deux Biens.
Malgré mon état de néo-arrivant (sur ce forum), je me permets deux remarques :

- j'ai été fort étonné, en écoutant l'émission récente de "C dans l'air" consacrée aux derniers événements égyptiens, d'entendre des invités, notamment Robert Solé, Copte lui-même je crois, évoquer sans détour les persécutions dont sont victimes ses coreligionnaires et poser clairement le problème du rapport de l'islam aux minorités. Sans que sur le plateau, si je ne m'abuse, personne n'ait démenti ces propos ni entonné l'antienne de l'islam, "grande religion de paix et d'amour".

- je crois aussi que si certains événements égyptiens mais aussi syriens, tunisiens ou libyens sont si difficiles à interpréter par la médiacratie, c'est que, depuis 1789, toutes les révolutions ou quasi toutes, tous les mouvements populaires ou la majorité d'entre eux ont été perçus, à juste titre souvent, comme facteurs de progrès sociaux et politiques, d'émancipation. Or nous sommes ici clairement dans un cadre violemment régressif (le fantasme du retour au "califat").
Je me permets à mon tour cette remarque : votre "à juste titre souvent" mériterait, ce me semble, bien des commentaires et des nuances, voire quelques inscriptions en faux.

Mais vous avez raison de dire que le mot, quasi thaumaturgique, de "révolution" agit comme un puissant hypnotique sur la caste médiatique. C'est un mot qui sert à faire avaler toutes sortes de sornettes et couleuvres idéologiques (les fameux serpents à sornettes), mais qui peut tout aussi bien servir à faire vendre des voitures ou des paquets de lessive, voire des tampons hygiéniques - c'est-à-dire comme un régicide peut mener loin l'émancipation de l'humanité.
Je voulais surtout dire, Sébastien, que dans l'imaginaire européen moderne les mots "révolution" ou "émeutes" sont presque systématiquement liés à l'idée de progrès et d'émancipation. Ceci est vrai pour les journées de 1830 et 1848 mais aussi pour la Commune et même le Printemps de Prague ou l'occupation de la place Tian'anmen. Le principal contre-exemple récent étant bien entendu la révolution iranienne. Or la caste médiatique ne procède que par raisonnements binaires. Il lui est donc très difficile d'admettre qu'un mouvement populaire violent puisse être orienté non vers une espérance d'émancipation mais dans un sens strictement inverse (voir ces images effrayantes, en Tunisie ou en Egypte, de femmes en burqua hurlant leur désir d'esclavage domestique ; voir au Bangladesh ces foules de barbus haineux réclamant la peine de mort pour les blogueurs athées).
Votre remarque, Patrick Andrew, me semble très profonde et expliquer bien des difficultés des journalistes à "comprendre le monde".
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