Il y a quelques jours, je me suis présenté, pour y louer une chambre (une nuit, sans petit déjeuner), à l'accueil d'un hôtel du Sud de la France faisant partie d'une chaîne nationale (et même internationale) d'hôtels bon marché.
Derrière le comptoir, se tenaient deux employés d'une trentaine d'années, un homme et une femme, tous deux maghrébins, qui étaient en train de compter leurs pièces et de vérifier des comptes sur leur PC. Ils nous avaient vus (nous, la personne qui m'accompagnait et moi-même); ils s'étaient rendus compte de notre présence; ils savaient que nous étions des clients; il ne nous ont aucune prêté attention, comme si nous n'existions pas ou comme si nous n'étions rien. Un peu plus tard, une troisième employée, maghrébine elle aussi, portant, en guise de voile, un foulard rouge lui cachant les cheveux, est venue au comptoir, où elle prenait son service, avec du retard, semble-t-il, et elle a fait comme si elle ne nous avait pas remarqués.
Le manège a duré cinq bonnes minutes. Je n'ai rien dit. La personne - du troisième âge - qui était avec moi était en train de bouillir, s'indignant du mépris dont les clients de l'hôtel était accablé, et a failli exploser. Je l'en ai dissuadé, lui soufflant à l'oreille "cela ne servira à rien".
En fait, ce sont des comportements de mépris que j'ai observés des dizaines de fois dans les années 1970-80 au Maroc et en Egypte, de la part de serveurs, de toute évidence musulmans, dans les bars ou dans les restaurants ou d'employés à l'accueil des hôtels. Aux Européens, qu'ils tenaient pour des koufars, infidèles, roumis, khawagas, c'est-à-dire pour des moins que rien ou des inférieurs (cela se lisait sur leur visage, dans leur mimique, dans leur regard), ces employés avaint à coeur de faire sentir qu'ils étaient supérieurs et que les maîtres, c'était eux.
Le mépris et la haine ont traversé la Méditerranée. Apparemment, trois décennies de bourrage de crâne à la moraline antiraciste dans les (prétendues) écoles de la cosidetta République n'ont fait que renforcer la nature de ces populations. Ce qui fait l'essence de leur culture et ce qu'il y a de pire en eux n'a pas été canalisé. Au contraire, toutes les vannes ont été ouvertes en grand.