Le Paris d'Anne Hidalgo

"Oser Paris", la campagne d'Anne Hidalgo pour les élections municipales

C'est le texte d'Olivier Lequeux sur le Parisianus socialistus festivus qui m'a rappelé cette brochure d'Anne Hidalgo.
Tout y est des poncifs de l'époque. Comme on va bien s'amuser si Anne est élue ! Comme on va bien rigoler ! Diversitude, partagitude sur fond de Paris by night ...
A noter aussi un certain culte de la personnalité, Anne est merveilleuse et si elle a les cheveux teints en noir corbeau, c'est parce que le sang chaud de l'Andalousie coule dans ses veines de binationale qui aime la paëlla et le mafé mais ne dédaigne pas un petit bourguignon un peu ringard, un peu réac de temps en temps car elle nourrit une certaine tendresse pour son pays d'accueil.

M'est avis qu'à la prochaine, inévitable et inopérante néo-réforme des retraites, la position de la belle Anne, qui a pris la sienne à 53 ans je crois, risque d'être un peu inconfortable.

Citation
Patrick Andrew
M'est avis qu'à la prochaine, inévitable et inopérante néo-réforme des retraites, la position de la belle Anne, qui a pris la sienne à 53 ans je crois, risque d'être un peu inconfortable.

Anne Hidalgo s'en tirera par quelque déclaration mensongère et rhétorique en feignant la transparence. Il semblerait qu'en ce qui concerne la publication de son patrimoine, elle ne se soit guère montrée d'une grande honnêteté.

[www.delanopolis.fr]

Encourager le développement d'une flotte de taxis verts. Faire le pari de la voiture électrique. . Se baigner en plein air. Créer un festival de musiques du monde "Paris-folies d'hiver". Promouvoir la nuit festive parisienne à l'échelle internationale. Créer des groupes facebook pour chaque musée parisien. Promouvoir une éducation non-sexiste et non-violente, etc.

A green new world...

What a nightmare.

La couverture de ladite brochure a le mérite de la clarté : [www.anne-hidalgo.net]

L'adversaire d'Anne Hidalgo, c'est différent ?

Ontocratie. Le plus identitaire des discours politiques est celui qui véhicule une injonction permanente à être (ceci plutôt que cela, branché plutôt que ringard, festif et métissé au lieu de sérieux, morne et monospécifique, multiculturel au lieu de bêtement français, polyactif au lieu de concentré sur l'approfondissement ou le perfectionnement d'une activité, etc.)

La Gauche française divine est une ontocratie : elle ne prône que de l'être. Son rôle est d'intimer les citoyens à être à son image. Elle n'agit point contre les maux dont souffre le pays mais, pour remède à ses maux, le sollicite par mille instances à être autrement qu'il n'est. Elle multiplie à son adresse les injonctions à être comme elle l'aimerait enfin. Cette propagande n'est plus politique; elle est ontologique. Les mots manquent, même, pour dire exactement ce qu'elle est. Ontocratique serait la nature d'un tel pouvoir. La Gauche divine se comporte envers le peuple historique de France en mère tyrannique, en marâtre perverse : si tu veux être aimé, soit autre que tu n'es; vois comme tu serais heureux et charmant si tu étais autre.

Les Identitaires et leurs instances patriotiques sont très en deça, très loin derrière l'intensité, la grande surchauffe atteinte par le régime de cette machine ontocratique et son sadisme mental d'inspiration publicitaire.

Paris sera festif; le reste, un peu moins :

L'obsession de cette Gauche à se façonner un peuple qu'elle puisse enfin aimer devrait lui valoir le sobriquet de Gauche pâte-à-modeler, concurremment à celui de Gauche divine.

La Gauche s'amuse. Au coeur de son festif, sous-jacent à lui, il y a son amusement créatif : elle modèle comme un enfant démiurgique des figures et figurines populaires qui lui plaisent. Et cet atelier de modelage enfantin, d'éveil néoténique les doigts dans la pâte à sel, fait entendre son écho langagier, affleure indiscrètement dans le parler bisounours (les papas, les mamans, etc.) et simplifié qu'elle a fini par imposer à la société.

Dans cet atelier, on "métisse" des petits personnages sympas, un corps blanc une tête noire, ou le contraire; on entropise les différences tout en sacralisant leur respect, on s'enchante d'une société qui nous plaise enfin dans un Grand Paris tout rose. La moraline pourrait être le nom de cette pâte à sel, les petits coups d'index et de pouce dans cette matière amorphe et soumise sont les injonctions qu'on lui applique à être et à devenir.

Au-dehors, partout autour de soi, le réel fait rage. Pour l'heure, les chiens de garde de la Gauche pâte-à-modeler, ses nervis qu'elle protège et qui la protègent veillent sur la maison rose et ses amusements:

Citation
Loïk Anton
L'adversaire d'Anne Hidalgo, c'est différent ?

Je suis allée jeter un coup d'oeil au site de campagne de NKM :

[www.nkmparis.fr]

Il est, en comparaison, d'une sobriété toute janséniste ! Il est aussi bien moins attrayant que celui conçu pour Anne Hidalgo. Je ne sais pas s'il s'agit d'un choix de communication ou d'un manque de financement car le site de la candidate PS a dû coûter assez cher.

Vos remarques, cher Francis, sont très intéressantes. Les socialistes contemporains sont à la recherche de "leurs bons pauvres".

Une réaction de Didier Ryckner sur le site Tribune de l'Art.

"Ce texte donne l’impression de vouloir infantiliser en permanence les Parisiens en leur proposant à peu près 365 jours par an de fêtes, de festivals, de défilés de rue... Le monde d’Anne Hidalgo est celui des Bisounours ou de Oui-Oui. Elle veut être le GO d’une ville qui serait un club Méditerranée permanent."

Les choix architecturaux de la mairie PS sont déplorables, c'est un fait ! Néanmoins, je me demande si arracher Paris à son patrimoine ou son patrimoine à Paris n'est pas un choix politique de la part du PS. En effet, leur totalitarisme mou et infantilisant, façon île des Lotophages, leur tiers - mondisme électoraliste, façon "United Colors" de Benetton, ont besoin d'éradiquer le patrimoine, l'histoire, la mémoire.
Or en matière de patrimoine, de mémoire, quoi de plus évident que les legs architecturaux ?

Elephants dans un temple de porcelaine. C'est l'effet qu'ils me font.