Le parti de l'In-nocence est écoeuré par les félicitations empressées et chaleureuses que, d'après le Kremlin, le nouveau président élu de Russie a reçues de M. Nicolas Sarkozy, président de la République française, qui serait allé jusqu'à parler d'« élections convaincantes » ce qui, étant donné la sinistre farce qu'ont constituée la campagne électorale et le déroulement du suffrage, est allier le cynisme à la complaisance honteuse.
Le parti de l'In-nocence est bien conscient des usages en de pareilles circonstances, et il reconnaît la déplaisante nécessité qu'il y avait sans doute à une forme quelconque de "félicitations", ou de reconnaissance du forfait accompli. Il estime profondément scandaleux en revanche que le président de la République ait cru devoir mettre à cette démarche affligeante une promptitude et une chaleur, affirmées par Moscou et que Paris n'a pas démenties, malgré le ton plus modéré et embarrassé des réactions tardives à usage interne. Comme naguère à Mouammar Kadhafi, une invitation dans notre pays a même été lancée, et elle n'est pas rendue moins déplacée par l'attitude tout aussi accommodante et tout aussi choquante d'autres capitales européennes, telles que Berlin ou Londres.