Question aux In-nocents

Vous connaissez mon goût pour les statistiques. Vous connaissez aussi mon peu de considération pour le journal de M. Bergé.

Il se trouve que ce journal se surpasse ces derniers temps.

Se trouve-t-il encore, parmi les habitués de ce forum, des acheteurs ou des abonnés ?

S'il en subsistait, ces personnes seraient-elles assez aimables pour m'indiquer pourquoi elles continuent à donner l'argent à la bergesque société ?

Je trouve cela du plus grand intérêt, le fait de contribuer financièrement et en toute liberté à une entreprise à l'exact opposé des vues qu'on peut avoir, et comprendre pourquoi des gens in-cons agissent ainsi.

Pourquoi des Russes “in-cons”, sous le régime soviétique, lisaient-ils la Pravda ?

Ils ne la lisaient pas, ils l'achetaient car son format était idéal pour emballer le poisson.

Blague à part, la presse officielle de l'Europe de l'est était justement réputée ne pas être lue.

Je tiens à mon in-con. En effet, con et nocent ont des points communs. Je suppose que les gens qui interviennent ici ne sont ni cons, ni nocents. C'est pourquoi je leur demande pourquoi, s'ils achètent le Monde, ils le font. Est-ce par habitude ? est-ce par plaisir masochiste ?

Entendons-nous : je lis les articles du Monde, un peu dans l'idée que c'est effectivement la Pravda. Je les lis sur le site gratuit (vous me direz que je contribue à la publicité, c'est vrai, mais c'est "The Lesser Evil") mais je ne paierai jamais un euro ou un euro et quelque pour acheter ce torchon.

J’ai un ami, belge, qui achète quotidiennement Le Monde (il n’est pas abonné et paie donc chaque jour le prix du journal au kiosque) et n’en lit jamais une ligne. Il l’achète et c’est tout.

Je précise : les Belges sont hors concours !

Je lis ce journal tous les jours depuis plus de vingt ans. Cependant je n'y suis plus abonné, mon employeur l'est et met le journal à disposition. Je ne contribue donc plus financièrement.

Ceci dit, je serais toujours abonné sans l'offre généreuse de mon patron. Malgré tous les défauts que l'on sait, je continue à le lire car il reste le plus complet : sur l'international, le cinéma, la politique française, etc.

Si l'on garde bien en tête tous les défauts de ce journal, sa lecture est très enrichissante.

Plusieurs fois ce journal m'a exaspéré au point de ne plus vouloir m'en approcher (par exemple l'éditorial de Colombani en 2007 : Sarko/Royal, surtout pas Bayrou) mais je n'ai jamais cédé.

Le Monde = la Pravda ? Soyons sérieux !

Information biaisée en ce qui concerne l'international, quant à la politique intérieure la "prétendue objectivité" du Monde était déjà connue il y a trente ans, je me rappelle très bien la campagne électorale de1978.

Les pages "Culture" sont quant à elles délicieuses, voyez plutôt, aujourd'hui :

[www.lemonde.fr]

C'est Cécile qui va être contente...

Citation
Jean-Marc du Masnau
Les pages "Culture" sont quant à elles délicieuses, voyez plutôt, aujourd'hui :

[www.lemonde.fr]

C'est Cécile qui va être contente...

C'est un lien vers un article réservé aux abonnés... Vous en êtes encore ?

Je ne suis absolument pas abonné, le lien s'ouvre sans problème sur mon PC.

Voici la fin de l'article, dont vous vous délecterez, je pense :

Sa voix, qu'on a connu volontiers écorchée, frissonne là d'une sobre gravité. Rongée par l'inéluctable, elle évoque aussi le rayonnement des souvenirs amoureux : "Dans le parfum des nuits sans pareil/Et l'éclat des corps qui s'émerveillent/Ses lèvres avaient un goût de miel/On regardait droit dans le soleil".

Prélude d'un album, baptisé Horizons, qui doit sortir le 18 novembre, la chanson, enregistrée cet été au studio Vega, à Carpentras, est également accompagnée d'une vidéo. Filmée dans un jardin, cette version live du morceau voit Pascal Humbert accompagner à la contrebasse un Bertrand Cantat à la guitare, assis sur le dos d'un banc, son chant escorté par celui des oiseaux. Barbu poivre et sel, les cheveux en bataille, le visage creusé, vieilli, baignant dans la lumière d'un nouveau matin.

Il s'agit de Bernard Cantat.

Le "rayonnement des souvenirs amoureux"... je suppose qu'il y a un solo de batterie...

Si vous essayez de me, de nous dire que certains journalistes du Monde sont des ratés, vous ne nous apprenez pas grand-chose.

J'essaie simplement de vous dire que les journalistes ratés sont au Monde ce que les brebis sont au troupeau, ou plutôt ce que les loups sont à la meute, meute devant laquelle vous semblez en adoration.

Libre à vous après tout de vous faire bouffer, votre réponse répond à ma question.

Le Monde est Bien, nous L'adorons malgré quelques scories, IL est irrempaçable.

Je suppose que lire Le Figaro où écrit M. Riouffol ne vient pas à l'esprit dans ce cas.

Je suppose que le même raisonnement s'applique à France 2, qui est à la Télévision ce que le journal de M. Bergé est à la presse écrite.

Le Figaro, Le Monde, c’est tout pareil, ils recopient des dépêches d’agence qui sont rédigées par la très-orwellienne AFP. Telle celle-ci, qui date de ce matin et que je copie-colle du Figaro :

Ce matin à Marseille, un jeune homme de 17 ans qui venait de commettre un vol à main armée dans un bar tabac du 12e arrondissement a été blessé par le gérant du bar, a rapporté La Provence.

Vous voyez, l’inversion est totale. La nouvelle, c’est qu’un jeune homme a été blessé par un buraliste. C’est un fait divers. Il y a une victime, qui est ce jeune homme. Il y a un auteur des faits, qui est le buraliste.

On signale en passant, dans une proposition relative, qu’il s’agit d’un braquage, mais d’abord ça n’a rien à voir — et puis d'abord si c’est son métier, à ce jeune, de braquer les buralistes, hein, il a peut-être une copine enceinte et un appartement, il faut bien qu’il gagne sa croûte — et en second lieu il ne saurait y avoir de lien causal entre le braquage et la réaction du buraliste, car pour l’AFP la légitime défense, ça n’existe pas, c’est une invention de l’extrême droite, raison de l’emploi du passé : le jeune homme venait de commettre un vol à main armée ; il n’était pas en train de commettre un vol à main armée, et donc le buraliste n’avait absolument pas le droit de le blesser comme il a fait.

Où situez-vous Rioufol, Henri ?

D'autre part, je ne vois pas ce que la phrase que vous citez a de criticable. Elle expose clairement les faits : il y a un blessé, qui est qualifié de malfaiteur. Que voulez-vous de plus ?

En général, le français, contrairement à l'anglais, n'aime pas la forme passive. Dans cette phrase, le centre de l'action (il l'a cherché, il l'a eu) est bien le mafaiteur-blessé, d'où la nécessité de le faire clairement apparaître comme sujet de son action. Il est sujet parce que c'est de sa faute.

Voulant absoudre le Monde et dénigrant le Figaro, que reprochez-vous donc au désastre dans ce cas ?

Cher Jean-Marc,

Dans un journal normal, paraissant dans un monde normal, le même fait divers aurait été rapporté plus ou moins comme ceci :

Un buraliste met ses agresseurs en fuite

La vigilance du gérant d’un bar tabac du 12e arrondissement de Marseille lui a permis de sauver sa caisse et peut-être sa vie. Face à l’irruption, tôt ce matin, de trois individus cagoulés et armés de fusils à pompe, le patron a eu le réflexe de saisir son fusil et a fait feu à trois reprises sur ses agresseurs. Voyant la tournure des événements, deux des voyous se sont enfuis. Le troisième, qui souffre d’un gros hématome à la cuisse, est resté sur place et a été cueilli par la police. Il s’agit d’un mineur appartenant à [la communauté gitane/la colonie maghrébine]. Il a été placé en foyer fermé.

(Bon, pour être sûr de faire journalistique, et donc d’écrire suffisamment mal, j’ai essayé de pondre tout ça sans respirer, mais je n’ai pas réussi. J’ai dû reprendre souffle après « le troisième ».)

D’ailleurs je pense que la presse de province aurait écrit cela à peu près comme je viens de le faire.

Je n'ai absolument pas à me justifier auprès de vous mais comme il vous arrive souvent de délirer et que là, vous atteignez des sommets, je me résous à le faire quelque peu.

"J'essaie simplement de vous dire que les journalistes ratés sont au Monde ce que les brebis sont au troupeau, ou plutôt ce que les loups sont à la meute, meute devant laquelle vous semblez en adoration."

De l'adoration ? Où cela je vous prie ?

"Libre à vous après tout de vous faire bouffer, votre réponse répond à ma question."

J'ai écrit que je savais ce que je lisais et qui l'écrivait. Merci de me prêter suffisamment d'esprit critique quand je lis Le Monde.

"Je suppose que lire Le Figaro où écrit M. Riouffol ne vient pas à l'esprit dans ce cas."

Je lis très régulièrement Le Figaro et M.Riouffol également. Le même genre de bêtises se trouvent et dans Le Monde et dans Le Figaro (pour résumer, un manichéisme complètement stupide qui n'a jamais mené à rien si ce n'est à la ruine de ce pays ; Etienne Mougeotte = Colombani).

"Je suppose que le même raisonnement s'applique à France 2, qui est à la Télévision ce que le journal de M. Bergé est à la presse écrite."

Je ne regarde quasiment jamais la télévision et ne regarde plus les journaux télévisés depuis belle lurette.

Je ne lis plus ce journal depuis la Yougoslavie, enfin les guerres de là-bas : ça me donnait des palpitations et des bouffées de colère. Mais on peut continuer de l'acheter : savez-vous qu'un chercheur, paraît-il, a mis la main sur le courrier des lecteurs du Times, et sur la lettre d'une dame qui protestait contre le changement de papier du journal, sur lequel son chat ne venait plus s'allonger, car le grain du nouveau papier ne convenait plus à son postérieur ?

Christophe,

Vous avez raison, je me suis emporté, mais le journal de M. Bergé provoque chez moi ce genre de réaction.

Je dirai donc cela autrement : il y a une presse imparfaite (Le Figaro) et une presse méchante (Le Monde).

Pour le reste, je suis sur la même ligne que le sagace Henri.

Je lis Le Monde mais aussi Libération (sur internet donc partiellement) et puis aussi j'écoute France Inter.
Parce que c'est intéressant de voir l'idéologie en action. Je me demande toujours comment ils vont appréhender la réalité.
Comment la réalité va s'articuler avec leurs dogmes. C'est passionnant: les anathèmes, les sujets évités, les boucs émissaires, le déni, l'adhésion sans recul à une pensée, le refus de débattre, l'insulte, l'opinion sûre d'elle-même, l'arrogance, la curée, l'esprit grégaire. Tout y est, c'est passionnant.
Vous vivez en direct ce qui a dû se vivre dans les pays communistes.

Lire, nous sommes tous d'accord, je crois. Je parlais d'acheter.

Citation
Serge Diot
Je lis Le Monde mais aussi Libération (sur internet donc partiellement) et puis aussi j'écoute France Inter.
Parce que c'est intéressant de voir l'idéologie en action. Je me demande toujours comment ils vont appréhender la réalité.
Comment la réalité va s'articuler avec leurs dogmes. C'est passionnant: les anathèmes, les sujets évités, les boucs émissaires, le déni, l'adhésion sans recul à une pensée, le refus de débattre, l'insulte, l'opinion sûre d'elle-même, l'arrogance, la curée, l'esprit grégaire. Tout y est, c'est passionnant.
Vous vivez en direct ce qui a dû se vivre dans les pays communistes.

Pareil.

Philippe Muray ne manquait aucune édition des "Nuits Blanches", il allait vérifier sur place la monstruosité des rassemblements d'illuminés du roller et, chaque jour, il lisait tout un tas de cochonneries journalistiques. Bref, il ne toisait aucune des productions désastreuses de notre temps. Renaud Camus écoute encore "France Culture", pratique de laquelle il tire une éclairante "revue" (voir sa page Facebook). Ces auteurs glanent sur les terres de l'ennemi des éléments indispensables au développement de leur oeuvre. On peut s'en inspirer. Ne serait-ce que pour le plaisir retors de tomber, au détour d'un article du "Nouvel Obs" sur l'optimisme, sur ces propos qui, pour n'avoir ni queue ni tête, n'en disent pas moins long sur l'abyssale connerie de l'époque: (c'est une actrice, la dénommée Audrey Dana, qui parle) " On se dit:"C'est maintenant! Il faut profiter!" Et quand on pense à tout ce qu'on peut faire, je me dis que c'est vraiment magique d'être humain... Est-cela l'optimisme? Sans doute. Et tout cas, ça me dynamise..."

Il est cruel de vouloir que les personnes qu'on estime inintelligentes soient en plus malheureuses et déprimées.

Jean-Marc,

il semblerait que Jean-Luc soit d'accord avec vous : Le Monde ? c'est «la "Pravda" du système»

Pierre n'est pas content non plus.

Oui, Pierre est très en colère. C'est qu'il aime à faire goûter son bâton de Bergé aux journalistes qu'il emploie.

Une nouvelle nouvelle, dans le Journal de M. Bergé que des In-nocents achètent.

A l'occasion de l'expulsion de la demoiselle kossovare, les lycéens parisiens sont en train de manifester contre les expulsions d'enfants scolarisés.

[www.lemonde.fr]

Citation
Jean-Marc du Masnau
Une nouvelle nouvelle, dans le Journal de M. Bergé que des In-nocents achètent.

A l'occasion de l'expulsion de la demoiselle kossovare, les lycéens parisiens sont en train de manifester contre les expulsions d'enfants scolarisés.

[www.lemonde.fr]

Ce journal, vous semblez le lire autant, sinon plus, que les In-nocents (parmi lesquels, je crois, le premier d'entre eux) qui l'achètent.

Ceci dit, belle jeunesse antiraciste!, qui, sûrement sur le coup d'une saine colère, a écrit "Non aux expulsion". Pas grave, le message est passé...

Je ne sais comment vous le dire : je le lis mais je le lis gratuitement.

Je n'ai en revanche pas accès aux articles abonnés, et je réussis à m'en remettre.

Sur le fond, je ne comprends pas comment des In-nocents et "Le premier d'entre eux" (on se croirait au Parti socialiste, avec leur idée du "Premier départemental") peuvent donner de l'argent, des Euros, des sous, de la monnaie à M. Bergé et à son organe (de presse).

Je reviens à la question de ces manifestations : à l'approche des vacances octroyées pour Toussaint, les puceaux travaillés par leurs hormones, et bien que ravagés d'acné, ne ratent pas une occasion de sortir dans la rue histoire de peloter en public les pisseuses leurs compagnes (lesquelles seront évidemment habillées en salopes).

Citation
Jean-Marc du Masnau
Je ne sais comment vous le dire : je le lis mais je le lis gratuitement

N'oubliez pas que la lecture gratuite du site internet du journal permet à ce dernier de gagner l'argent de la publicité. Lors de la négociation des tarifs de la publicité sur le site du journal, le nombre de "clics" est pris en compte. Donc, toute gratuite qu'elle soit, votre lecture permet à votre cher journal de vivre...

Certes, et je l'avais indiqué, mais tout de même moins bien, beaucoup moins bien.

C'est, en quelque sorte, le moindre mal. Croyez-moi, si tous les gens de droite se bornaient à ne lire le Monde (ou des morceaux de celui-ci) que sur internet, les recettes chuteraient de façon très importante et M. Bergé ne pourrait combler les manques.

Dans ces conditions, le journal qui publia la tribune de Badiou à la gloire de Pol Pot n'aurait qu'à mettre la clé sous la porte (à moins que ses journalistes ne changent leur régime alimentaire et se mettent à brouter de l'herbe), ou alors à modifier radicalement sa façon de voir.

Je prêche dans le désert, il me semble, et on semble adorer payer ce journal "plein pot", hé bien qu'on paye donc, mais qu'on ne pleure pas après.

Citation
Jean-Marc du Masnau
Les pages "Culture" sont quant à elles délicieuses, voyez plutôt, aujourd'hui :

Même constat sur le site du Figaro.