Communiqué n° 590, lundi 3 mars 2 008 : Sur des pratiques déplacées

Le parti de l’In-nocence est scandalisé par les pratiques révélées dans l’affaire de l’organisation patronale "UIMM" et par les décisions qui les prolongent, visant à les couvrir sans vergogne et renvoyant au temps du Comité des Forges.

Le parti de l'In-nocence ne voit pas au nom de quoi le mouvement patronal dans toutes ses composantes serait exonéré de la transparence d'autre part exigée de chacun à tout propos, et rappelle que ce mouvement, du fait de ses responsabilités, se doit tout particulièrement d’être exemplaire. A l’évidence, cela concerne aussi tous les autres syndicats, ce qui rend d'autant plus souhaitable une rénovation profonde des modes de la relation sociale en France.

"..Comité des Forges... ... rénovation profonde de la relation sociale en France.."

Le PI célèbre à sa façon le soixantuitisme...

JGL note quelques arborescences plus bas qu'il ne peut se gausser de Lacan parce qu'un collègue à lui eut le génie, l'art discutable, de lui faire briller des lumières lacaniennes quand JGL, semble-t-il, n'en demandait pas tant.

Ce militant de la GP, gépiste génie méconnu, exerça une petite heure, auprès de notre JGL, un ministère particulier: celui de la conviction critique contagieuse, né d'un certain art défunt, celui de l'invention des temps à venir.

Glucksmann parle ainsi de Mai 68: invention des temps à venir.

Mai 68 fut, plus qu'un fait générationnel, un marque-temps historique, comme l'avait été, de par le monde, la deuxième Guerre mondiale, qui abolit certains plans condamnables et condamnés pour que naissent plus glorieuses certaines espérances: en Inde, en Indonésie, en Afrique de l'Est, puis de l'Ouest, partout, sauf en Amérique (du Sud comme du Nord) et sauf ausssi en Italie et en Allemagne voire au Japon, ces derniers territoires abattus en 1945 devant attendre des vingt-cinq à trente ans une forme plus sage et plus complexe d'avenir; Mai 68 n'est rien, et les soubresauts dépressifs maoïstes qu'évoque Le Glucks pas davantage.

Sauf ceci: cette année-là, partout, de Varsovie à Mexico, en passant par Tel Aviv, est né un homme-nouveau-malgré-lui, l'histoire générationnelle maïeuticienne de cette venue se chargea de remplacer le Grand Homme par le Moyen Homme. L'homme de Mai, de Mexico, et des mondes moyens, certes pas l'Homme de New York ni l'Homme de Moscou, mais cette année-là à Francfort, à Paris, en passant par Pékin et Djakarta et Paris et Francfort, et Mexico vint au monde. Les très grands hommes, grands vieillards virent d'un très mauvais oeil cet avènement de l'Homme Moyen.

Glucksmann, homme moyen, penseur moyen et solitaire, ne se reconnaît pour adversaires que ceux-là : les grands hommes, les triomphateurs d'une part, et d'autre part leurs rivaux perdants, les looseurs historiques des sixties et seventies, les Cocos toutes-versions.

Mai 68 consacra la naissance de l'Homme Moyen, incapable d'être une vraie Bête Noire (voyez Cohn Bendit se défendre d'être monstre) et ce pendant ennemi déclaré, incompressible ennemi des Grands du jour historique précédent.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Francis est une bonne plume, en tout cas. Une des raisons, pour moi, de venir ici.

Quant à Cohn-Bendit, je ne l'ai jamais vu aussi insupportable que dans la dernière émission Ripostes. Quelle tête à claques !

« Francis est une bonne plume, en tout cas. Une des raisons, pour moi, de venir ici. »

Tout le monde n'est pas forcément chatouilleux aux mêmes endroits, cela dit.

Ce commentaire doit être du Bourjon, c'est pas possible autrement.

La fin des années 40 virent en Afrique, en Asie, en Europe surgir des chef d'Etat qui étaient des grands hommes (je vous passe les noms car vous les avez en tête comme nous tous), lesquels tous, peu ou prou, oeuvrèrent à la décolonisation, soit au démembrement du vieux monde au sortir de la plus grande guerre qu'ait jamais connue l'humanité; que ces hommes fussent issus des puissances coloniales ou des territoires colonisés, ils s'imposèrent de toute leur haute figure historique.

Une génération plus tard, en 1968 en France mais un peu plus tôt (1965 en Indonésie) ou un peu plus tard (au Mexique) ou encore dans toute une époque qui encadra cette date (Révo. Cul. en Chine) apparaît un phénomène générationnel de bousculade et de mise à terme de cette domination des "Grands". Il est remarquable que cette remise en cause, cette poussée générationnelle eut lieu dans des Etats qui n'étaient pas les superpuissances établies, celles qui orchestraient la guerre froide, mais plutôt dans des pays de moyenne importance (la Chine était alors encore d'une poids géopolitique moyen, membre des pays non alignés, etc). Or à entendre Glucksmann dans cet entretien avec Zemmour et son comparse, c'est bien de cela qu'il s'agit: l'avènement d'un homme moyen qui prit chez nous pour cible la grandeur gaullienne et qui visait partout ailleurs les grands hommes de la génération précédente valut aussi, et dans un même mouvement lisible à une autre échelle, essor des puissances moyennes, et la micro-contestation domestique de la dangereuse grandeur des grands systèmes qui s'affrontaient alors dans la Guerre froide se superposa à la turbulente mise en cause de la grandeur des chefs de guerre d'antant. D'où mon insistance sur l'avènement d'un Homme Moyen, qui aujourd'hui encore, recueille pour critiques la Droite et la Gauche des grands systèmes (hérités de la Guerre froide et pour l'essentiel faillis) ainsi qu'a tenu à le montrer Glucksmann ce soir-là lorsque pris à parti par Zemmour et Nalleau.

Voilà sans doute ce que j'aurais dû écrire hier pour me faire entendre, et accessoirement recueillir de vous une critique plus étoffée, voire plus intelligente, que celle dont vous nous avez gratifiés.

Je reconnais avec vous que c'est plutôt la brosse à chient-dent qu'il faut à certains cuirs d'hippopotame pour se sentir chatouillés, Didier Goux. Ne comptez pas sur moi pour vous la passer sur l'échine.

(Message supprimé à la demande de son auteur)