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Communiqué n° 1662 : Sur l’agression contre un journaliste à “Libération”

Communiqué n° 1662, lundi 18 novembre 2013
Sur l’agression contre un journaliste à “Libération”

Le parti de l’In-nocence, naturellement, en vertu même de son nom et de ses principes fondamentaux, condamne sans réserve, et quelle qu'en soit l’origine idéologique ou psychologique, l’agression dont a été victime un photographe de presse dans les locaux du journal “Libération”.

Le parti de l'In-nocence n’en est pas moins profondément choqué par les discours qui se donnent presque exclusivement carrière à l’occasion de ce crime déplorable, et selon lesquels c’est la liberté d’expression qui serait menacée par toute attaque, voire simple critique, à l’égard de la presse. Ces proclamations toutes mécaniques ne reflètent en rien la réalité de la situation actuelle. Il est bien vrai que la liberté d'expression a été inventée en faveur de la presse mais elle n’a sans doute pas, aujourd’hui, de plus implacable ennemi qu’elle. Le complexe médiatique déculturé s'est érigé seul en quatrième, voire en premier, pouvoir, il régente seul ce que les Français doivent penser, accepter et subir, il décide seul de ceux qui ont ou qui n’ont pas le droit à la parole et à l’existence médiatique. Depuis trente ans il a tout fait, en particulier, pour que n’affleure jamais dans le débat national la réalité du changement de peuple et de la conquête coloniale en cours. Assimiler journalisme et liberté d’expression, même à l’occasion d'une drame navrant, c’est une farce sinistre.
Si l'on veut s'attaquer à Libération, il y a pourtant des arguments plus définitifs qu'un fusil à pompe :

Journalistes de Libé : la toile est leur épouvante
Si l'on veut s'attaquer à Libé, comme il faut dire, on peut aussi regarder les derniers chiffres de vente (résultats déficitaires de plus d'un million d'euros cette année) : le recul sur neuf mois est de 16,5% dont une chute de 29,5% pour ses ventes en kiosque, à 102 221 exemplaires (source L'Express).

Demorand et cie, c'est ça.
AFP Interview Christian Delporte :

Tirs à Libé: une fracture de plus entre l'opinion publique et les médias

Paris — Les commentaires acerbes ou violents de nombreux internautes face au traitement médiatique de la fusillade à Libération témoignent d'une défiance grandissante du grand public à l'égard des journalistes accusés de "matraquage", et d'une dégradation du climat démocratique, estime l'historien des médias Christian Delporte.

Pour lire la suite de l'interview, cliquez ici
Des « brétignis » aux dinosaures, le constat d’un décès.

Contribution au premier volume de la collection « Droit de regard, regards de droite », de Synthèse nationale :

L’effondrement du monopole de l’information.

« L’outrance du déni conjuguée à l’apparition de nouvelles techniques de communication auront eu raison du monopole de l’information. »
On a eu droit pendant deux ou trois jours à une éclairante inversion des postures.

Les "jeunes" qui ont vaporisé des gaz lacrymogènes en direction du préfet de Haute-Savoie ont été arrêtés, gardés à vue (plus de laxisme, plus de complaisance, plus d'excuses), "déférés" (comme on dit maintenant dans les media) et emprisonnés. S'ils s'étaient contentés de tabasser un policier, ils seraient libres comme l'air. Mais ils ont fait pleurer un préfet. Quand des citoyens sont agressés, l'Etat s'en lave les mains; mais quand l'Etat devient une cible, fût-elle symbolique, alors l'Etat se souvient qu'il est le seul à détenir la violence légitime et qu'il lui incombe d'assurer la sécurité. La sienne certes, pour le moment, mais un jour, l'Etat, peut-être échaudé par ces agressions, se souviendra que son devoir est d'assurer aussi la sécurité des citoyens - d'abord au nom de l'égalité en droit.

Sur Canal +, Demorand a instamment demandé à la police d'arrêter celui qui a blasphémé contre la liberté de la presse en tirant sur un photographe. On a entendu les grands mots de barbarie, de sauvagerie, de violences inexplicables, de crimes incompréhensibles, que l'on entend habituellement chez les fascistes. Pendant quarante ans, de malheureux citoyens ont été agressés, volés, assassinés et plus sauvagement que dans les locaux de Libération, sans que jamais ce journal ait exprimé la moindre empathie pour les victimes, réservant son émotion aux délinquants et aux tueurs (surtout s'ils sont "djeunes"). Il a suffi que Libération devienne le lieu d'un crime (qui n'a rien de sauvage, ni de barbare, du moins si on le compare aux assassinats recensés depuis trente ou quarante ans) pour que, immédiatement, le discours change, comme si commettre un crime dans un journal était un crime de lèse-majesté ou comme si M. Demorand et les siens se tenaient pour sacrés. On attend avec impatience de lire les papiers que les journalistes de Libération vont consacrer dans les mois qui viennent aux crimes sauvages ou barbares qui ne vont pas manquer d'être perpétrés dans notre beau pays. On pourra alors vérifier si l'indignation de M. Demorand est ou non à géométrie variable.

Il y a entre ces deux faits un parallèle à établir. Le pouvoir, sacré ou sacralisé, c'est la presse, plus encore que l'Etat, ou ce qui en reste, l'Etat réduit aux élus, mais à condition que ces hommes politiques pensent bien.
«Il a sorti
un fusil
et a tiré,
deux fois»


Ces dix mots, qui constituent à eux seuls — avec les fantaisies typographiques auxquelles nous a habitués ce révoltant torchon (les guillemets français sans espaces) — la « une  » de Libération, représentent le nadir de la presse française. Il était impossible de tomber plus bas. Le plus racoleur des journaux de faits-divers n’aurait pas osé pareil sensationnalisme (« Quatre innocents sacrifiés, l’abominable série noire », dans Le nouveau Détective, ça vous a un air de bulletin paroissial, à côté). La presse d’opinion la plus radicale, d’extrême gauche ou d’extrême droite, n’aurait pas eu une telle impudeur dans le glapissement victimaire.

Libération vient de se suicider en publiant cette « une ».
Ah, si seulement le "forcené" s'était précipité sur les infâmes journaleux de Libé à la machette et les avait découpé en morceaux, ça, ça, c'eût été de la vraie sauvagerie, du sensass digne des pires sanglots d'horreur.
Les apprentis tueurs au fusil de chasse sont de petits bons à rien qui déprécient le métier.

(Mince ! message corrigé, merci, cher Michel)
"Si j'avais su, j'aurais pas venu" a dû se dire le pauvre photographe...
"(...) comme si commettre un crime dans un journal était un crime de lèse-majesté (...)"

C'est un crime de lèse-aristocratie (c'est-à-dire que ces journalistes sont aussi obtus que des aristocrates de 1788 : de la graine d'émigrés.) Même à gauche, d'après ce que j'entends, cette "Une" a du mal à passer (à comparer avec les "Unes" consacrées par ce journal aux crimes de Merah.)
Vu l'identité du criminel, les cris de douleur vont s'atténuer rapidement.
Dans deux jours, un nouvel événement davantage dans la ligne éditorial va masquer cette information "gênante".
Ah bon ? On l’a trouvé ? C’est qui ? C’est qui ?
Citation
Henri Chatterton
Ah bon ? On l’a trouvé ? C’est qui ? C’est qui ?

Un jeune Scandinave de 25 ans, inconnu des services de police, en France, où il étudie l'oeuvre de Proust et envisage de monter un affaire, comme dans son pays d'origine (la Suède, je crois). Il s'agirait d'un regrettable incident, totalement dépourvu de sens.
La question qu'on se pose aujourd'hui à Libé, c'est : "Face à ce cri de révolte, ne devons-nous pas, nous les journalistes, nous remettre en cause ?"
Ah, c’est le monsieur arabe de l’affaire Florence Rey-Audry Maupin. Mais il y a une bande dessinée sur eux, Les Damnés de Nanterre. Le type qui tire des coups de fusil dans le hall de Libé est un personnage de bédé. Quelle modernité, quelle branchitude !
Il n'y a pas forcément de questions à se poser : c'est juste un déséquilibré. "Les faits divers sont faits pour faire diversion" comme disait Bourdieu. Pourquoi vouloir à tout prix chercher du "sens" là où il n'y en a pas forcément, comme diraient nos Amis ?
Il aurait fait feu dans le hall de Libération pour lutter contre un "complot fasciste" : Moderne contre Moderne.
Té, à propos de Moderne contre Moderne, catégorie arroseur arrosé : Charlie Hebdo pleurniche :

[www.lemonde.fr]

(Et ce commentaire excellent : "Maintenant que l'antiracisme est devenu une religion établie, avec clergé, dogmes, livres saints, hérésie, blasphème, excommunications (beaucoup d'excommunications), bras séculier et bûchers, il est temps que Charlie publie une couverture anticléricale, mais je lui pardonne de ne pas l'avoir fait. Trop dangereux. Les islamistes sont des enfants de chœur à côté, et eux n'ont pas les juges à leur service.")
J'ai cru comprendre que le tireur voulait dénoncer un complot fasciste dont les médias seraient complices. Tiens ! Je croyais que c'était la parole libérée de l'"extrême droite" qui, aujourd'hui, était grosse de danger pour la société, potentiellement criminogène ! La réalité se vengerait-elle? Ne serait-ce pas plutôt la parole déchaînée de la gauche, extrême ou pas, 24 heures sur 24 heures dans tous les médias qui voient depuis un mois le fascisme partout, qui aurait poussé cet homme à son acte ?
21 novembre 2013, 21:03   v
Les plus embêtés de tous sont ceux qui, tels Caroline Fourest, avaient cru devoir préciser, croyant faire la part du feu, que d’extrême droite, d’extrême gauche ou simple cinglé, la nature du desperado n’y changerait rien, que ce qui arrivait était dû au climat, carrément nauséabond. Et voilà, il est à la fois d’extrême gauche et cinglé, votre desperado, mais en attendant, il détecte des complots fascistes jusque dans les colonnes de Libé et il revoit probablement les heures les plus sombres de notre histoire à chaque fois que quelqu’un éteint la lumière. Et ça, Cassandre a raison, ça aurait plutôt à voir avec l’hystérie dénonciatrice de la gauche bien-pensante qu’avec des commentaires d’internautes, même très avinés, ou avec des « unes », même de très mauvais goût, de torchons d’extrême droite.

Libé, Le Monde, L’Obs, France Culture, etc., on vous en supplie, fermez-la ! Vous avez déjà provoqué suffisamment de drames. Vous voulez fabriquer un nouveau Mohamed Merah tous les mois ? C’est ça que vous voulez ?
22 novembre 2013, 10:53   Re : v
Je persiste dans mon idée ! Cet homme, connu pour être plus ou moins d'une mouvance d'extrême gauche, se faisait oublier depuis quinze ans. Pourquoi se manifester de cette façon aujourd'hui si c e n'est en raison du climat de chasse au soi disant fascistes et racistes que des média hystériques ont installé dans ce pays depuis un mois. Ce serait l'occasion où jamais de les mettre face à leurs mensonges, leurs manipulations, et leurs fantasmes, et je suis un peu troublée que personne n'y songe.
Amusant. La gauche bobo bien-pensante compte aussi quelques analystes un peu moins bornés que la moyenne.

À lire : Le "tireur fou" et l'opinion publique : une écharde merdique sous la peau

Réalisant trop tard dans quelle impasse médiatique ils se sont fourrés, ces jolis messieurs anticipent aujourd'hui pour notre plus grand bonheur les désastres auxquels ils seront bientôt confrontés.
Bigre, un article lisible sur rue89 !? Tout fout le camp.
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