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Communiqué n° 1675 : Sur une couverture du “Nouvel Observateur”

Communiqué n° 1675, jeudi 9 janvier 2014
Sur une couverture du “Nouvel Observateur”

Le parti de l’In-nocence juge totalement scandaleuse, d’une rare bassesse et d’une parfaite déloyauté, la couverture pour cette semaine de l’hebdomadaire “Le Nouvel Observateur” qui, avec le sous-titre LA HAINE, en énormes caractères, expose côte à côte les portraits de MM. Dieudonné M’bala M’bala, Alain Soral et Éric Zemmour, le dernier n’ayant absolument rien à voir avec les deux premiers, sinon d’appartenir au camp des victimes de leurs obsessions. Éric Zemmour est un journaliste et un essayiste qui s’efforce, dans des conditions terriblement difficiles tant le débat est verrouillé, d’exprimer la vérité sur la substitution ethnique dont notre pays et l’Europe sont le théâtre. Il n’a jamais exprimé de haine pour personne, ses propos sont aussi mesurés qu’éclairants. Prétendre tenir la balance égale, sous prétexte d’impartialité, suppose-t-on, entre deux provocateurs patentés, spécialistes de la transgression répétitive, d’une part, et d’autre part un intellectuel qui met à son travail plus de scrupule de vérité que la plupart des autres et qui n’a nulle cohorte à sa disposition, c’est témoigner une patente volonté de diffamer et de nuire, dans la plus cynique mauvaise foi.
J'aurais aimé que l'on aille encore plus loin, plus fort dans la dénonciation de cette Une , tant elle me révulse. Je crois qu'il y aura un avant et un après cette Une. La date de sa parution ouvre une époque de chasse à l'homme qui ne s'embarrasse plus des précautions qui pouvaient gêner Plenel, Dely et cie. L’hallali est sonné et je crains que ce pauvre Zemmour vive des heures difficiles dans les jours à venir ; comme il doit en vivre de très difficiles aujourd'hui. Je pense à lui et à sa famille qui vont voir son visage dans tout Paris avec ce mot, HAINE, si terrifiant.

On a réclamé sa tête il y a quelque temps, ils vont l'exiger maintenant.

Le monde, pour moi, va maintenant se diviser en deux catégories : ceux que cette Une a choqué et les autres.
Cette couverture est tout simplement déshonorante pour ses auteurs et pour l'hebdomadaire. Le ton, les objectifs et la méthode sont tout à fait dignes du Völkischer Beobachter.
Les mêmes qui, à la moindre occasion, mettent graaavement en garde contre le deux poids deux mesures et les fameux amalgames (l'islam n'est pas l'islamisme, etc.) assimilent, comparent ici E. Zemmour à des chefs de sectes antisémites et négationnistes. Ils le mettent sur le même plan. Entre les lignes de cette 'une' abjecte, il faut donc lire que Zemmour est aussi sûrement "islamophobe" que Dieudonné et Soral sont antisémites. La nocivité que lui prêtent ces ordures serait ainsi équivalente à celle de ces deux frappadingues... Des salauds irresponsables et d'une malhonnêteté intellectuelle proprement sidérante, voilà ce que sont les fous qui ont osé cette image!
En dehors du caractère ignominieux du montage et de sa très grande ressemblance avec l'imagerie de propagande dénonciatrice nazie ou stalinienne, ce qui me frappe beaucoup ici, c'est l'incongruité de ce terme de "haine" appliqué à Zemmour. Quiconque l'a entendu sait qu'il peut avoir l'humour caustique, vif, mais jamais haineux. Cet homme respire au contraire la gentillesse, la bonté. Du coup le montage en serait presque comique d'imbécillité — presque, mais en fait pas du tout car ce qui pue la haine à plein nez ici, c'est l'attitude de l'hebdomadaire à l'égard de Zemmour ; et c'est évidemment un grand classique que ces accusations qui se veulent injurieuses et consistent à accabler quelqu'un en l'accusant de ce que, précisément, l'on ressent, fait ou a envie de faire. C'est, tout bêtement, le fameux "c'est çui quil' dit qui l'est" des cours de récréation.
« Bien entendu, cela suffit à démontrer — mais on le savait déjà — que l’obscurantisme, l’ignorance militante, la cruauté enfantine, la médiocrité enchantée d’elle-même, l’outrage gratuit, la manipulation grossière, la calomnie dégueulasse, la falsification éhontée, le mensonge aggravé comme unique mode de non-pensée, la bêtise crapuleuse, la méchanceté tenace, l’intolérance réelle, la putréfaction mentale, l’ordure (bref, toutes les composantes ordinaires du Mal), ne sont en aucun cas de notre côté, mais bien évidemment du leur. »

(Achille-Dave Hoody, octobre 2013)
J'ai pour ma part l'impression, en cette affaire, que le gouvernement se paye le luxe d'être à la fois sincère dans ses motivations et son rejet, viscéral, de l’antisémitisme outrancier et caricatural de Dieudonné, et par-dessus le marché intelligemment pervers dans ses machinations, en voulant tirer profit de la contradiction entre son propre remplacisme manifeste, d'une part, et la sorte de croisade qu'il entreprend contre un personnage faisant incontestablement figure d'idole et de maître à penser auprès d'un public de prédilection composé de Remplaçants, risquant apparemment de se mettre ceux-ci à dos, d'autre part.
Paradoxalement, c'est de la bonne politique, et comment ne pas applaudir à cette monstration de l’honnêteté jointe à la ruse ?

Personnellement, je n'interdirais pas les spectacles de Dieudonné, mais fourbirais plutôt des armes dialectiques, ou autres, pour le combattre sur son terrain ; mais qu'il fasse les frais des velléités machiavéliques du pouvoir en place ne me gênerait pas terriblement non plus, je l'avoue... Après tout, l'éventualité qu'il devînt l’emblème de la liberté d'expression me paraîtrait encore plus perverse que la perversité qui voudrait le faire passer à la trappe.




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« Le comique est un des plus clairs signes sataniques de l'homme. »

(Baudelaire, De l'essence du rire et généralement des comiques dans les arts plastiques)

Belle chute de la chronique !

Pas mal non plus : l'article d'Élisabeth Lévy dans Causeur.
Citation
Pierre Jean Comolli
Les mêmes qui, à la moindre occasion, mettent graaavement en garde contre le deux poids deux mesures et les fameux amalgames (l'islam n'est pas l'islamisme, etc.) assimilent, comparent ici E. Zemmour à des chefs de sectes antisémites et négationnistes.

Très juste !
Alain Eytan ose parler de la sincérité et de l'honnêteté des socialistes à propos de l'antisémitisme : il pousse le bouchon loin !
En effet, voici quinze ans que les juifs sont harcelés, menacés et agressés par des français musulmans dans certains quartiers, tout ceci dans l'indifférence et le silence de la gauche.
On a même assassiné des enfants parce qu'ils étaient juifs et il n'y pas eu de grandes manifestations pour dénoncer ces crimes odieux.
Conséquence : les juifs ne se sentent plus en sécurité en France et ils émigrent.

[www.lefigaro.fr]
Il est vrai que je ne dispose d'aucun moyen de sonder les âmes et les cœurs des "socialistes", en bloc ou un par un ; toujours est-il que je crois même ces gens-là capables, par extraordinaire, de "sentiments vrais", de conviction idéologique et d'indignation non feinte, notamment quand il s'agit d'attitudes et de propos juteux à caractère antisémite assez explicite : oui, mon impression est que Manuel Valls est tout d'abord sincère dans sa détestation et sa vindicte, ce qui n'exclue pas que se surajoutent là-dessus des motifs plus savamment calculés.
Je partage le point de vue d'Alain Eytan.
La "sincérité" du ministre importe peu en l'occurrence.

"M. Manuel Valls, en tant que personne, n’apprécie pas les facéties plus que douteuses du bouffon à la quenelle. Il n’est d’ailleurs pas seul dans ce cas et, toujours en tant que personne, c’est son droit le plus strict. Le problème, c’est qu’en tant que ministre, ayant pour mission à un poste particulièrement exposé et délicat de concilier les nécessités de l’ordre public et le respect des libertés – dont la liberté d’expression –, il devait s’interdire de faire interférer ses sentiments personnels dans l’exercice de sa charge, de poursuivre d’une vindicte personnelle l’objet de son animosité, de faire d’un dossier parmi d’autres l’enjeu et le tremplin de ses ambitions politiques et de chercher, en s’abritant du paravent de la morale et en usant de tous les moyens que l’État a mis à sa disposition, une victoire qui ne l’honore pas et qui – s’il y a une justice, comme on dit – ne devrait pas être portée à son crédit."

Dominique Jamet, Boulevard Voltaire
Nul doute non plus que Pol Pot ait été sincère dans sa détestation et sa vindicte, comme le sont en général tous les lanceurs de purge qui vouent aux gémonies, lancent l'opprobre public dans des campagnes enflammées ou emballées -- il faut lire les récentes déclarations édifiantes de Mme Taubira sur le sujet Dieudonné -- sur ceux qui ont trop bien servi le régime et dont il est temps de se débarrasser quand ils deviennent des loose cannon (*), quand ils "dérapent trop loin" et s'en montrent embarrassants, quand leur purge est politiquement profitable et doit produire un dividende politique opportun. La purge en régime socialiste révolutionnaire (le maoïsme en fournit une éloquente illustration) c'est cela même : l'appel à la vindicte populaire, à la création de troubles à l'ordre public (ce que Valls a osé faire en début de semaine), à la coercition d'exception contre l'homme ou la faction à purger.

Le Barnum organisé par Valls & co. autour de Dieudonné n'est qu'un prolongement, un side show, du cirque Dieudonné lui-même et il intervient au moment choisi pour occuper les médias, qui pourraient se trouver tentés cette semaine de trop parler de Hollande et de ses frasques et de l'échec du gouvernement à produire quoi que ce soit de positif depuis son installation au pouvoir à quelques semaines d'une consultation électorale majeure.

Nous sommes devant un régime qui est en train de se forger une très vilaine habitude : celle de cibler un citoyen, un personnage en vue, qui a pu le soutenir dans le passé, et de le jeter aux chiens en poussant des youlous médiatiques dans le double but de

1. masquer son impéritie dans sa gestion du pays;
2. se rallier des franges qu'il s'était jusque là aliénées dans le corps électoral et social .

Le précédent avait été celui de Gérard Depardieu, conspué, villipendé par le premier ministre au son des tam-tam de la presse aux ordres (Libération, Inrock, etc.), et toujours pour brouiller le scandale de l'un des ministres les plus en vue du régime : Jérôme Cahuzac, dont personne ne sait aujourd'hui si, lui, a bien réglé ses amendes fiscales.

Sincères, les manipulateurs le sont souvent, mais eux-mêmes sont assujettis à un mécanisme qui nous asservit et c'est bien lui, le mécanisme de la purge idéologique, essentiel ou consubstantiel à tout pouvoir socialiste qui est le sujet véritable de ces crises, l'acteur et le metteur en scène de la démoralisation de la vie publique en France socialiste.

(*) [www.linguee.fr]
Eh bien je trouve qu'en l'occurrence Jamet pratique un peu la politique de l'autruche, comme Zemmour d'ailleurs, en réduisant si commodément le phénomène Dieudonné à une inoffensive bouffonnerie sans réelle conséquence : cet adversaire n'est pas dénué d'envergure, quel qu'en soit l'aloi, et de certaine puissance de conviction obsessive et apparemment haineuse qui rencontre à l'évidence succès et retentissement, allez savoir pourquoi au juste... Je partage moi aussi entièrement l'opinion exprimée par Afchine Davoudi plus haut : « Alors quoi ?
Valls a raison de lutter contre Dieudonné. Il ne fait là que son travail. Pour s'ériger en contre-pouvoir face à lui (de nos jours, ce sont les amuseurs qui détiennent le pouvoir...), ainsi qu'il est éminemment souhaitable ; pour ne pas le laisser dire tout et n'importe quoi et prospérer sans réagir, il prend des risques non négligeables, on en conviendra.
Rien à faire, je n'arrive pas à me ranger aux côtés de ceux qui ont décrété qu'il fallait conspuer le gouvernement quoi qu'il dise ou fasse. J'ai comme tout un chacun mille choses à lui reprocher, et d'abord sa politique générale et son remplacisme qui va de soi, mais dans cette affaire, il a jusqu'à présent mon soutien, puisqu'il s'en prend à un agitateur dangereux, dont l'antisémitisme ne fait l'objet d'aucun aucun malentendu... »

Je ne comprends pas non plus pourquoi Valls dérogerait en l'occurrence à sa charge, on croit même rêver tant cet article est mâtiné de mauvaise foi : n'existe-t-il pas en France de lois condamnant le racisme, l'antisémitisme, l'apologie des crimes contre l'humanité et leur négation ? et le rôle d'un ministre n'est-il pas de les faire respecter ??

Ne soyons donc pas si benoîtement belle âme, pour une fois, et tirons un peu les marrons du feu (dans un sens dérivé) : si Renaud Camus est malheureusement inquiété par de telles lois, dont on peut toujours discuter le bien-fondé mais non révoquer en doute l'existence même, alors je trouve parfaitement normal et même nécessaire qu'un Dieudonné s'y frotte aussi, ce serait d'ailleurs la moindre des choses...
Cher Eytan, je ne vous comprends pas. On ne soigne pas le mal par le mal. Comment ne voyez-vous pas que la décision du pouvoir exécutif de faire fi de la justice pour imposer une procédure d'exception ad hominem est un triple déni de démocratie qui non seuelment donne à Dieudonné l'auréole du martyre mais, plus grave, opère un tournant décisif vers le toalitarisme ? Tout cela pour un bouffon, pur produit d'ailleurs de ce multiculturalisme que nous vantent tant ceux qui veulent la peau de l'intéressé, sans pour autant( et ce n'est sûrement pas un hasard) le moindre début de commencement d'autocritique de leur part, bouffon que presque personne ne connaissait et que tout le monde connaît aujourd'hui. Il ne s'imposait à personne, ceux qui voulaient l'entendre et le voir payait pour ses spectacles et ses cassettes. Point final.
D'ailleurs si l'on condamne Dieudonné comment alors autoriser le Coran et la Sunna bien plus insultants pour les juifs que l'humoriste et qui sont lus, eux, à des millions d'exemplaires ? Or gageons que toute critique du Coran sera désormais interdite. Manipulaton, vous dis-je !

Rappelez-vous : en Algérie, le FlS fut viré manu militari du pouvoir qu'il avait gagné démocratiquement par les urnes. Résultat : se justifiant par ce déni démocratique à son détriment, le FIS en question s'est vengé en déclenchant une terrible guerre civile qui a fait moins cent mille morts.

(Message corrigé deux fois)





(Message modifié)
Pour illustrer mon intervention à propos du silence et de l'indifférence de la gauche au climat d'antisémitisme régnant dans certains quartiers en France, voici un article de Christian Authier dans l'Opinion Indépendante qui décrit très bien ce phénomène.

Antisémitisme : les yeux grands fermés


Lâcheté, politiquement correct et déni du réel assurent la prolifération d’un antisémitisme dévastateur.


Samedi 2 juin, près de l'école juive Beth Menahem à Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, trois jeunes portant des kippas ont été pris à partie par une bande de dix autres jeunes qu’ils connaissaient. D’abord insultés, les jeunes Juifs ont ensuite été frappés à coups de marteau et de barre de fer. Le gouvernement et les différents partis politiques ont bien sûr condamné cette agression antisémite… A coups d’euphémisme et de déclarations lénifiantes.


Délit de faciès


Les réactions les plus éclairantes sont venues de représentants de la communauté juive. «Il y a déjà eu toute une série d'actions comme celles-ci à Villeurbanne», a ainsi rappelé Richard Prasquier, président du Crif, tandis qu’Ariel Goldman, porte-parole du Service de protection de la communauté juive, précisait que «Villeurbanne a été le théâtre d'une agression au marteau à caractère antisémite, il y a quelque temps». De son côté, le grand rabbin Richard Wertenschlag de la synagogue de Lyon déplorait ces «incidents de plus en plus fréquents que l'on commence, hélas, à banaliser» tout en dénonçant un «climat irrespirable.» Joël Mergui, président du Consistoire, confirmait cette mauvaise pente : «Il ne se passe pas une semaine sans qu'on ne relève des insultes, des agressions, des inscriptions de nature antisémite en France. Je refuse de pouvoir imaginer que des Juifs aient à faire un choix entre leur identité et leur sécurité.» M. Mergui a déclaré encore que «chaque acte antisémite devait être traité comme un fait exceptionnel, grave et pas comme un acte banal».

Ariel Goldman a, pour sa part, relevé une récente recrudescence des agressions antisémites : «Dans le seul mois qui a suivi l’affaire Merah, nous avons dénombré 140 actes de ce type, détaille Ariel Goldman. Cela représente un tiers des violences que nous avions recensées sur toute l'année 2011.» «On est au XXIème siècle et on a des jeunes qui sont agressés à coups de barre de fer et de marteau parce qu'ils portent une kippa», a déclaré Alain Jakubowicz, président de la Licra et avocat lyonnais. Interrogé sur le fait que les agresseurs étaient d'origine maghrébine, il a appelé à «se méfier du délit de faciès». Louable prévention, mais en France, en 2012, c’est le port de la kippa – et non de la coiffe bretonne, du turban sikh ou du voile islamique – qui semble être un «délit de faciès» puni de coups de marteau par certaines petites crapules ou d’une balle dans la tête…


«Franchement, on devrait vous exterminer.»


Richard Prasquier a fait preuve de plus de lucidité en livrant cette opinion incorrecte : «Tout se passe comme si Mohamed Merah était devenu une sorte de modèle, un exemple à suivre». En effet, l’auteur des tueries de Montauban et de Toulouse, au cours desquelles il exécuta sept personnes, dont un enseignant et trois enfants juifs, n’a pas suscité que de la répulsion. Dans certains quartiers parisiens, des affiches antisémites ont ridiculisé ses victimes juives. A Toulouse, quelques dizaines de personnes – dont des jeunes filles voilées – rendirent bruyamment hommage à l’assassin au quartier des Izards où il avait grandi. Plus inquiétant encore, ses actes n’ont pas suscité l’émoi que l’on pouvait attendre. Le dimanche suivant l’opération du Raid, 6000 à 10 000 personnes manifestaient à Toulouse en souvenir des victimes. Le Carnaval a rassemblé récemment 60 000 toulousains, à peu près autant que ceux venus écouter Jean-Luc Mélenchon place du Capitole. Loin d’être l’occasion d’une prise de conscience et d’une mobilisation générale face à la haine qui travaille de larges pans de la société, l’affaire Merah n’a été que l’un de ces «événements» médiatiques que la société du spectacle produit à la chaîne avant de devenir un objet de refoulement et de déni. A tel point que les antisémites n’ont même pas eu le sentiment de devoir faire profil bas quelques temps…

Manifestation en hommage à Mohamed MerahEn effet, un mois après la tuerie de Toulouse, l’Université du Mirail était le théâtre d’une manifestation antisémite bénéficiant d’un silence assourdissant dans les médias. Le 25 avril, des individus – dont des jeunes filles voilées – perturbent sur le campus une conférence sur le thème «Avoir vingt ans en Israël» en s’en prenant à l’extérieur à un stand sur fond d’insultes et de bousculades. On tente d’arracher un drapeau israélien comparé à un drapeau nazi, on appelle au boycott d’Israël, un slogan en arabe (faisant référence à une bataille des premiers temps de l'islam qui symbolise la domination des musulmans sur les Juifs) est scandé. Les appels au meurtre fusent. Une jeune femme s’exclame : «Franchement, on devrait vous exterminer.» Les images de ce déferlement sont visibles sur Internet et l’Union des étudiants juifs de France a porté plainte pour «incitation à la haine raciale».


Antisémitisme et racisme anti-blancs


«Fait isolé», «ne pas stigmatiser» : on connaît les éléments de langage que le politiquement correct fait circuler dès que des «jeunes» se livrent à des actes indéfendables, mais à force de ne pas vouloir «stigmatiser», on ne fait qu’encourager les propagateurs de haine. Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, la France – pourtant biberonnée à la tolérance et à l’antiracisme – a vu sur son territoire : des synagogues incendiées, des profanations de cimetières juifs, des insultes et des agressions physiques à l’encontre de Juifs, des provocations verbales sur le génocide ou Israël (Cf. Dieudonné), un assassinat en bande organisée (Ilan Halimi), un massacre dans une école juive… Chaque fois, ou presque, les indignations vertueuses furent au rendez-vous. Or, la situation empire. Après l’agression de Villeurbanne, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a évoqué des actes «d'une extrême gravité» et rappelé sa «détermination à lutter contre toute agression à caractère religieux», mais le député communiste du Rhône André Gerin ne s’est pas contenté de ces déclarations de bonnes intentions : «Oui, la gangrène intégriste existe bel et bien dans des quartiers de France. Se diffuse ce poison de l‘obscurantisme religieux qui nourrit l’antisémitisme et le racisme anti-blancs. Arrêtons de faire l’autruche».

Le nouveau gouvernement sera-t-il capable de rompre avec la politique de l’autruche ? Il est à craindre que non. Christiane Taubira, ministre de la Justice, veut supprimer les tribunaux correctionnels pour les mineurs de 16 à 18 ans, récidivistes et passibles d’une peine d’au moins trois ans d’emprisonnement. Quant au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, il veut d’abord lutter contre le «délit de faciès», à l’encontre notamment des «jeunes», lors des contrôles de police et demande à ses services une étude «sur ce qui a dysfonctionné» dans l’affaire Merah. Il serait plus utile d’étudier ce qui a dysfonctionné dans la République laïque pour faire du jeune Français Mohamed Merah un djihadiste enragé… Quant aux associations antiracistes, SOS Racisme et MRAP en tête, elles ont – passées les postures d’usage – d’autres chats à fouetter. Il est plus confortable de poursuivre le journaliste Eric Zemmour pour «machisme» et «racisme» à l’encontre de Madame Taubira que de s’attaquer au racisme réel et meurtrier qui gangrène la France.

Christian Authier
Citation

Le dimanche suivant l’opération du Raid, 6000 à 10 000 personnes manifestaient à Toulouse en souvenir des victimes.

J'ajoute que cette manifestation, hors son tout premier rang, était presque exclusivement non-diverse.
» On ne soigne pas le mal par le mal. Comment ne voyez-vous pas que la décision du pouvoir exécutif de faire fi de la justice pour imposer une procédure d'exception ad hominem est un triple déni de démocratie qui non seulement donne à Dieudonné l'auréole du martyre mais, plus grave, opère un tournant décisif vers le toalitarisme

Chère Cassandre, accessoirement, et ce n'est qu'une opinion personnelle, dans certaines circonstances il faut soigner le mal par le mal, notamment quand il n'y pas d'autre possibilité...
Dans le cas qui nous occupe, je persiste à croire que le mal n'est pas engagé (d'un côté tout du moins, oserai-je ajouter) : vouloir interdire la tenue du spectacle d'un individu qui constamment depuis des années contrevient de façon évidente, me semble-t-il, à certaines lois en cours dans le pays, n'est pas faire fi de la justice, ni mettre le pied dans un irrésistible engrenage totalitariste, ni ressusciter abominablement l'esprit de Pol-Pot.
J'ai déjà dit que s'il ne tenait qu'à moi, je n'interdirais pas ce spectacle ; mais le cas échéant, je n'y verrais pas, que voulez-vous, la liberté d'expression herself bafouée de la façon la plus insupportable et la voie grande ouverte à toutes les exactions liberticides. Cela me semble un peu exagéré...

Et la "bouffonnerie" a bon dos ; Dieudonné me semble de moins en moins être un bouffon, de plus en plus un "politique" absolument sérieux promouvant un programme et une ligne de pensée explicites et reconnaissables, qui mérite après tout qu'on s'intéresse à son cas particulier, si la justice le permet, plutôt qu'on ne s'obstine à n'y voir aveuglément que de la bagatelle.
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