Vœux peillonesques

Voici les vœux de notre ministre : Vœux de Peillon

Étrange de nous souhaiter des vœux de bonheur : est-ce bien le rôle d’un ministre de tutelle ?
L’autosatisfaction qui suit est consternante : « une belle année pour l'école » ???
Vivent « les personnels de l’éducation nationale » !!! Quel niveau !
« Ce sera la première vraie année de la refondation de l’Ecole de la République » (majuscules de lui) ! Je ne sais pas ce qu’est une “vraie année”, la précédente était sans doute une fausse année. Quant à sa refondation, c'est du vent !
« L’École vous souhaite le meilleur » : c'est du niveau d'un VRP ! Il drague les élèves d’une manière odieuse : « c’est VOTRE École qui veut VOTRE réussite, de quelque territoire que vous soyez, quels que soient vos résultats » : Réussir quels que soient ses résultats, c’est une trouvaille !
« Une École qui vous aime, qui veut vous tendre la main pour vous permettre de réussir, de vous épanouir, de devenir des citoyens. » Tout y est : l’affectivité dégoulinante et la doxa républicaine.
L'appel aux parents (« la communauté éducative est une très large communauté... ») est un peu “in cauda venenum”, car ce sont souvent eux qui rendent le travail difficile !

Des vœux démagogiques, polémiques (« des années difficiles, qui sont finies ») et vides, où seule apparaît une autosatisfaction nourrie d’idéologie et d’affectivité niaise. Et ça se dit philosophe...

2012 ne fut certes pas une « vraie année », cher Virgil Waldburg, mais notez bien que ce fut déjà une « belle année » selon notre ministre. 2014, qui sera vraisemblablement une « bonne année », complètera la triade et marquera, à n'en pas douter, le commencement de l'ère de la réussite pour tous !

“L’autofictif”, blog d’Éric Chevillard, billet n° 1786, mercredi 2 janvier 2013 :

« Apprendre à tenir correctement l’outil scripteur, tel est l’un des objectifs affiché de la moyenne section de Maternelles. N’y aurait-il pourtant pas là comme une contradiction dans les termes ? »

Citation
Jean-Michel Leroy
“L’autofictif”, blog d’Éric Chevillard, billet n° 1786, mercredi 2 janvier 2013 :

« Apprendre à tenir correctement l’outil scripteur, tel est l’un des objectifs affiché de la moyenne section de Maternelles. N’y aurait-il pourtant pas là comme une contradiction dans les termes ? »

A cette formulation pédante, je ne peux que répondre "Soit mais comment ?" suite à une discussion avec une orthophoniste spécialisée dans la remédiation aux problèmes de logique chez l'enfant. Celle-ci m'expliquait que l'école maternelle française, à force de demander aux enfants de faire des "activités" qui ne sont pas en phase avec leur maturité, au lieu de les aider à progresser, brûlait les étapes et omettait la mise-en-place des prérequis nécessaires à l'acte de "tenir un crayon correctement".
En un mot, pour arriver à tenir un crayon, le petit d'homme doit d'abord manipuler divers objets afin de travailler ce que l'on appelle la "motricité fine". Tout cela prend beaucoup de temps, d'ailleurs.

Je me souviens d'ailleurs qu'à la maternelle de l'école publique, l'institutrice made in IUFM voulait à tout crin faire écrire leur prénom aux élèves. Le travail des prérequis n'ayant pas été fait, d'ailleurs. Ces exercices étaient salués par des smileys qui indiquaient à nos petits singes savants et à leurs géniteurs si cela était bien.

C'est à la fin de cette année scolaire que j'entrepris les démarches nécessaires à l'inscription de ma fille dans une école privée. Elle eut alors comme institutrice une vieille dame qui ne connaissait pas les smileys, ni les IUFM et faisaient observer le monde aux enfants, grâce à toutes sortes de manipulations.

Ma fille fit de grands progrès et apprit au CP à tenir un crayon.

Jean-Paul Brighelli à propos des mirifiques réformes de Vincent Peillon


Et cet autre billet sur le même sujet, tout à fait savoureux :
[blog.causeur.fr]

Cela dit, M. Peillon a raison sur une chose: c'est bien de l'enseignement catholique que vient le danger... C'est d'abord, comme on sait, dans ses établissements, souvent en proie à la violence, que, chaque jour, le principe de laïcité et les valeurs de la République sont foulés au pied, que la langue française subit les pires outrages. Il était donc temps de remonter les bretelles de ces intégristes, de ces fauteurs de troubles identitaires que sont les professeurs du privé!

[www.lefigaro.fr]