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Emission “Envoyé spécial” (France 2)

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
15 février 2014, 19:07   Emission “Envoyé spécial” (France 2)
Renaud Camus est apparu — aux côtés de Coûteaux, Tasin et d'autres — dans un reportage d'Envoyé spécial, diffusé semble-t-il avant-hier soir. Les images montrent notamment la manifestation du 8 décembre dernier à Paris. C'est surtout vers la fin, à partir de la vingt-cinquième minute, que Renaud Camus est montré, et cité.

Le reportage en question, intitulé La rumeur du 9-3, peut être revu ici : lien
Reportage d’Elsa Margout, Mélanie Gallard, Michel Tardy, Pierre-Yves Deheunynck, Bérengère Lafont, Aurélien Biette, © 416 et L’Idée - 2014.
La directrice de 416 Production s’appelle Mélissa Theuriau. Elle est l’épouse de Jamel Debbouze.
Utilisateur anonyme
15 février 2014, 20:37   Re : Emission “Envoyé spécial” (France 2)
Oh, même sans cela, vous savez...

Le président du parti consacre d'ailleurs une entrée complète de son journal, celle du 14 février, à ce reportage : lien.
Moi qui n’ai pas la télé, et qui ne la vois donc jamais, j’ai, en voyant (en raccourci, je l'avoue) cette ridicule émission de propagande, trois réactions.
1. Je suis frappé par l’usage délibéré de la rhétorique publicitaire. Le sujet finit sur une image de mignon négrillon jouant avec ses petits camarades blancs dans la cour d’une école rurale, sous la neige (signe de pureté). Le commentaire nous explique que quand les idées sont nauséabondes, il faut ouvrir grand les fenêtres. On pourrait nous vendre au moyen d’une imagerie et d’un commentaire exactement semblables un spray pour désodoriser les appartements. Ceci dans une émission qui se présente comme une émission de « grand reportage ».
2. En fait d’arguments, on joue constamment sur les mots. Exemple : allogène signifierait, selon l’expert quelconque qui prêche la bonne parole, « qui a des gènes étrangers » et moyennant ce tour de passe-passe sémantique, on fait de l’adversaire un tenant du racisme biologique à la Rosenberg. (Conseil d’ami : dites allochtone.) Autre exemple : l’idée selon laquelle les immigrantes auraient un taux de fécondité deux fois supérieur à celui des Françaises est loufoque, parce qu’au bout d’une génération les taux sont alignés. Mais cela veut dire que la première génération a effectivement les taux de fécondité de la société d’origine, et l’idée n’est donc pas loufoque du tout. Elle est seulement disqualifiée au moyen d’un autre tour de passe-passe. Je ne reviens pas sur le tour de passe-passe principal (« Ils sont Français »).
3. Sur un autre plan, on peut interpréter cette navrante pellicule de propagande comme un témoignage de la fin du régime télévisuel. Des gens dont la tâche est d'alimenter la télé du gouvernement, et qui brassent énormément de fric, aimablement fourni par le contribuable, consacrent un sujet entier à « débunker » ce qu’ils lisent sur internet, et qui est écrit par définition par des gens qui n’ont pas un radis. Et l’argument principal, c’est : ne les croyez pas, eux, croyez-nous, nous, parce que nous, on est la télé.
Utilisateur anonyme
15 février 2014, 22:21   Re : Emission “Envoyé spécial” (France 2)
Moi, ce qui me frappe, c'est l'usage de tous ces syntagmes éculés et parfaitement risibles que sont les « heures les plus sombres » et autres « relents nauséabonds », pour ne rien dire de l'éternelle reductio ad hitlerum, pourtant usée jusqu'à la corde. Les derniers mots de ce reportage sont, à ce titre, édifiants. C'est encore mieux qu'une caricature d'antiracisme dogmatique.

En assistant à cela, on se dit que non, que ce n'est pas possible, qu'ils n'espèrent tout de même pas s'en tirer — une fois de plus — avec ces sornettes-là. Eh bien si ! Ah, ces journalistes de France 2, aucune créativité, et surtout, aucune honte !
« Il reste que les lois sur le prétendu “logement social”, qui par la force des choses est très majoritairement un logement pour les immigrés et pour les étrangers, un logement ethnique, ont bel et bien pour effet, sinon pour dessein, d’accélérer le Grand Remplacement et de l’étaler aussi égalitairement que possible dans les recoins de la France entière et dans toutes les zones qui auraient pu, ô miracle, y échapper jusqu’à présent : nos maîtres exigent qu’il y ait de la diversité partout (c’est-à-dire de la substitution). » (Camus)

On rappellera par exemple les visées de la Loi du 18 janvier 2013, suite à la proposition de Madame la ministre de l’égalité des territoires et du logement, et relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social :
-- afin de faire baisser les coûts d’une opération de logement social, le prix de la cession du foncier aux collectivités locales de terrains de l’État sera affecté d’une décote pouvant aller jusqu’à la cession gratuite pour la construction de logements sociaux ;
-- afin de renforcer les dispositions de la loi SRU, l’objectif de logement social a été relevé de 20 à 25% pour les communes de plus de 3 500 habitants et les pénalités dont sont passibles les communes en cas de non respect de ces dispositions ont été quintuplées.

Source : [www.vie-publique.fr]
M. Davoudi a parfaitement raison : les clichés sont la chose la plus remarquable, on en vient à se demander si ce n'est pas fait volontairement, tellement c'est gros.

Le sujet (la propagation des rumeurs) méritait bien mieux (les passages sur l'impossibilité d'opposer des faits à une rumeur sont très intéressants, notamment celui relatif au mariage du maire),

Les Deux-Sèvres et la Vienne sont-elles maudites ? Urbain Grandier, Marie Besnard pour Loudun, les Diaboliques pour Niort ? autrement-dit, cette atmosphère provinciale confinée est-elle propice à cela ?
Je me suis laissé dire que les Deux-Sèvres était le dernier département français où en des mil neuf cent quatre-vingt-trois le natif, très rustique, disait encore j'avions comme dans George Sand. N'est-ce pas merveilleux ?

(cette remarque à l'intention d'Eric Miné qui me voit en vieille duchesse sur ce forum, et pour le contenter amicalement).
Toute cette zone (Loudun, pour la Vienne ; Niort, Parthenay pour les Deux-Sèvres) souffre d'une réputation d'arriération.
Il ne s'agit aucunement, ici, d'un reportage : il s'agit d'un discours militant, dont les ressorts sont extrêmement simples : il faut humilier et impressionner les opposants à l'immigration (qui est devenue le droit de tous à la France). Il faut les débusquer et les offrir en pâture à la foule justicière. Tout cela, avec le ton innocent et sirupeux du petit journaliste qui fait son devoir de citoyen. Ces gens-là préparent la bombe qui les fera exploser.
Il y a tout de même quelque chose de très troublant dans le discours des organes du régime. Ils ne sont plus soumis au principe de non-contradiction. Voici ce qu’écrit Le Nouvel Observateur :

[tempsreel.nouvelobs.com]

Le procédé - bien connu - consiste plutôt à déformer des éléments de la réalité (la prise en compte de la question du "genre") pour étayer la thèse paranoïaque d'un complot. D'une simple sensibilisation à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes ("ABCD de l'égalité"), on infère un plan général visant à nier les différences sexuelles. Du mariage des couples de même sexe, on déduit la volonté de révolutionner les liens de la filiation en généralisant la procréation médicalement assistée (PMA) voire la gestation pour autrui (GPA). Et peu importe que le gouvernement n'ait plus d'appétit pour aucun de ces "changements de société".

On notera que la dernière phrase contredit complètement toute l’argumentation qui précède. Il n’y a pas de « thèse paranoïaque du complot » si le gouvernement a envisagé à un moment de céder aux revendications sur la PMA et la GPA et s’il ne l’envisage plus.

Je finis par me demander à mon tour, à l’instar de M. Du Masnau, si ce n’est pas fait volontairement.

Ou alors, les plumitifs du régime sont tellement désillusionnés qu’ils ne se donnent même plus la peine de soigner leur prose. Ils bâclent les papiers qu’on attend d’eux — extrême droite, complotiste, paranoïaque, odeurs nauséabondes — avant de retourner à leur bouteille de whisky.
Cher Henri,

Cela me fait penser à ces fautes de frappe (les deux périodes ne sont pas comparables, c'est un exemple) du style "Le Maréchal Pütain".

Il me semble évident (l'article que vous citez en est une preuve éclatante) qu'une certaine idéologie est à bout de souffle. Dès lors, et en dehors de tout complot, il y a un jeu tout à fait normal, qui est celui du chiffon rouge, de la provocation à la faute. Il n'y a aucune dictature là dedans, simplement un discours politique un peu plus "clivant", comme on dit, pour rassembler ses partisans et diviser l'adversaire.

Il est dommage qu'on donne alors au Gouvernement exactement ce qu'il attend, en fonçant. C'est sur quoi Finkielkraut (remarquez bien que sur Canal+, il n'a pas été accueilli de façon haineuse, pas du tout même) appelle l'attention, d'ailleurs, quant il évoque la radicalisation. Elle sert en fait, cette radicalisation, l'idéologie en place en posant le débat d'une façon telle que les gens sont épouvantés par les conséquences ultimes du raisonnement. Ecoutez bien Finkielkraut, c'est ce qu'il dit. Ne soyez pas les "Idiots utiles" d'une idéologie.
Jean-Marc, j’aurais tendance à inverser les termes de l’équation. Jetant ses derniers feux, le lobby politico-médiatique en vient à incriminer n’importe quoi, dit par n’importe qui, par exemple l'expression « Français de souche », prononcée par Finkielkraut. Est-ce qu’il y a provocation là-dedans, à laquelle il conviendrait de ne surtout pas répondre, de peur d’une radicalisation ? Rien n’est moins sûr. Ces gens sont simplement enfermés dans leur logique.
Il y a provocation et il faut répondre en souplesse : c'est ce qu'à fait Finkielkraut en disant qu'il éteint d'origine judéo-allemand polonaise. Que voulez-vous qu'on réponde à cela ?
Je persiste à penser qu’il n’y a pas de provocation, ni de stratégie de la tension, mais un système en fin de vie.

Un élément essentiel de la question, c’est que ces gens ont forcément raison dans le format de leur émission, mais plus du tout sitôt qu’on renoue avec la vie réelle. Vous écrivez que Finkielkraut a été bien accueilli sur Canal+. Il n’en reste pas moins que l’émission s’est déroulée comme prévu. On n’a dit que deux choses : 1. Finkielkraut fait toujours partie de la famille ; 2. mais Finkielkraut a mal vieilli, il est devenu le vieil oncle réac, et islamophobe, qu’on invite quand même, en lui disant : maintenant ça suffit, tonton. On est ici dans une propagande d’intégration, de conformisation : via Finkielkraut, on rappelle à tous les règles (pas de retour à l’intégration républicaine, car ce serait « islamophobe », pas de mention du grand remplacement, qui est un thème « d’extrême droite »).

Dans le monde réel, ces admonestations apparaissent comme de sidérantes foutaises, vu le délitement de la société, et le spectateur qui relie ce qu’il sait du monde (la voisine octogénaire jetée au sol par un petit voleur rom ou maghrébin) et ce qu’il entend prêcher (défense de voir ce qui crève les yeux) a le droit de penser qu’on se paie sa fiole. C’est pour cela que les gens sont tellement contents quand ils lisent dans le journal qu’un journaliste, ou qu’un acteur, ou qu’un homme politique s’est fait cambrioler. C’est bien fait !
Plutôt qu'un "système en fin de vie", j'y vois un "système en début de recyclage" (la différence est mince, c'est entendu).

On semble avoir invité Finkielkraut pour enfin l'écouter parce que ses idées sont en passe de gagner la bataille et que le vent tourne. On le convoque en audition spéciale pour, aux yeux du public, commencer à se faire mieux voir. C'est un motif. L'autre motif est d'apprendre, rapidement, en catastrophe, ce que désormais il va falloir penser et dire pour rester en cour. Tout ça se lit sur le visage attentif et déférent de son interlocutrice, et dans le cirage de mocassins que lui prodigue le sieur Demorand.
Le système est-il en "fin de vie" ? A voir les résultats de la Manif pour Tous, le harcèlement judiciaire de Riposte Laïque, la continuation imperturbable du G.R., c'est un peu vite dit.
Et même si le système était en fin de vie, cette fin se mesurerait à l'échelle historique, donc sur 10, 20 ou 30 ans, et pas en quelques mois... Et entretemps le G.R. aurait beaucoup progressé, plus vite que la "fin de vie" supposée du système et assez vite par le relayer.
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