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Spießrutenlaufen

Envoyé par Bernard Tascius 
12 janvier 2013, 23:51   Spießrutenlaufen
Un allemand expliquait sur Arte, qu'imposer le jeans dans les années 80, avait été très Spießrutenlaufen (Gauntlet / Passer par les baguettes). Apparemment, Il s'agit d'une sorte de punition qui consiste à obliger un individu à traverser une foule munie de baguettes, ou de lances, cette foule formant deux rangées de part et d'autre de la personne de façon à pouvoir la piquer au passage. L'ordre social prussien dans toute sa simplicité.
Un jour, j'ai été passé par le Spießrutenlaufen en faisant le plein d'essence dans une station service d'une ville allemande. Comme je n'avais pas respecté leurs usages (dans l'ordre, libérer la pompe, puis aller payer (le contraire de chez nous)), je me suis fait incendier par tous ceux qui étaient sur mon chemin.
J'en suis resté sidéré.

Je note également que ce mot se retrouve sur le wikipedia anglais, esperanto, suomi, mais pas français.
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13 janvier 2013, 13:40   Re : Spießrutenlaufen
Vous auriez dû leur dire que vous ignoriez les usages d'un pays qui a donné au monde la Gestapo.
13 janvier 2013, 14:35   Re : Spießrutenlaufen
Comme ils ont repris du poil de la bête, je ne voudrais pas leur fournir prétexte à revenir nous visiter !

Plus sérieusement, on peut quand même être impressionné par le fait que toutes les sociétés qui imposent leur vigueur industrielle aux autres, Allemagne, Corée, Japon, sont des sociétés dont les structures familiales sont 'la famille souche', famille dont un des éléments anthropologiques majeurs est justement la pression sociale, qui s'applique sur les individus, via les usages, le langage, les lois. L'exemple du Spießrutenlaufen existe sans doute aussi en Corée, au Japon, mais avec des raffinements différents.
Au contraire, en France, dans le bassin parisien, où la société repose sur 'la famille nucléaire' cette façon de faire est non seulement impensable mais apparait comme fortement inacceptable, ce qui démontre la distance (anthropologique) considérable qui existe entre Allemands et Français.
Évidemment, au cours de ces vingt dernières années, les uns, soucieux de se préserver, ont renforcé leur tissus industriel, tandis que les autres, versés dans la volatilité, se sont dispersés dans toutes les directions.
Mais ça n'a surement rien à voir.
L'éducation, ce n'est pas le dressage.
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13 janvier 2013, 15:13   Re : Spießrutenlaufen
Fort heureusement, la famille, souche ou pas, n'a probablement rien à voir là-dedans. La Chine, et une très grande partie de l'Afrique sub-saharienne, sont régis par l'Etat-famille (pour le mot "nation" on se sert du "mot" famille en chinois, et la Chine est la grande famille des Hans) pour l'une et par les codes coutumiers et tribaux pour l'autre. Or le désordre, la bousculade, le chaos règnent en maîtres dans ces deux parties du monde. Du reste le désordre et la productivité industrielle ne sont pas aussi incompatibles que voudrait nous le faire croire le taylorisme. Le désordre produit de la coopération horizontale ou agglutinée qui peut s'avérer très rentable et efficiente. L'essor du Japon industriel ne doit rien au travail à la chaîne, contrairement à des mythes propagés en Occident à une époque. Et l'état de crise permanent, de "panique à bord", tel qu'on peut le voir en Asie (Hong Kong, notamment, qui à cet égard est l'anti-Singapour) produit d'étonnantes flambées de production et de créativité. Et les ressources humaines composant, pour ce type paysage industriel dérégulé, une ressource renouvelable et inépuisable, l'essor industriel s'opère contre toutes les lois du genre enseignées à HEC.
13 janvier 2013, 15:32   Re : Spießrutenlaufen
« Vous auriez dû leur dire que vous ignoriez les usages d'un pays qui a donné au monde la Gestapo. »

Mon dieu...
13 janvier 2013, 16:32   Re : Spießrutenlaufen
Sur le forum, vous pouvez m'appeler Jean-Marc...

Plus sérieusement, ce type de comportement social (un étranger de bonne foi commet une erreur vénielle et se voit pris à partie, alors qu'il n'a aucun moyen de connaître la règle) me semble bien inquiétant.
13 janvier 2013, 16:42   Re : Spießrutenlaufen
La famille souche à tout à voir là-dedans. Elle nait simultanément au néolithique, dans le croissant fertile, au nord de l'Inde, et en Chine. Plus tard, les tribus de bergers nomades mongols l'adoptent pour son efficacité (qu'ils peuvent observer autour d'eux), mais comme ils n'en ont pas vraiment l'usage car ils ne sont pas des paysans, ils l'utilisent afin de renforcer leur cohésion. C'est ainsi que naissent les familles patrilinéaires mongols composées de familles très étendues, autour d'un chef et d'une multitude d'hommes. Cela donne la structure familiale patrilinaire (au sens chinois, han). Quand le troupeau viendra à disparaitre (par exemple une épidémie), ces familles étendues seront alors parfaitement adaptées pour la reconversion en familles guerrières.
Cela donnera Attila et ses huns (les huns == la famille), venus d'Asie Centrale.
Cela donnera côté chinois, Gengis Khan, ce Mongol qui conquiert la Chine et y impose avec ses deux frères le système patrilinéaire (pensez à l'histoire du boisseau de flèches enseigné par sa mère).
De part et d'autre de la Mongolie se trouvent aujourd'hui les deux pays qui ont naturellement adopté un système politique patrilinéaire: le communisme, système familial étendu, qui est l'exacte transposition de la famille étendue russe ou chinoise inspirée des bergers nomades mongols.

Et ce machin-là se retrouve à l'identique dans la péninsule arabique, ou se trouvent des tribus arabes nomades reconverties, tout comme les mongols, dans la razzia (et la religion) parce qu'elles ont abandonné le troupeau et adopté à leur avantage la structure familiale souche, avant de la rendre patrilinéaire. On retrouve donc les mêmes groupes de familles étendues, composées de milliers de princes saoudiens sous la coupe d'un guide. Comme chez les mongols.
(Dans ces structures, on observe un abaissement progressif du status de la femme, et conséquemment, une infantilisation des hommes).
Ce qui se passe en France actuellement avec la religion musulmane, mérite-t-il d'être comparé à l'invasion des huns au IVe siècle ? N'y manque que des champs catalauniques.
13 janvier 2013, 16:46   Re : Spießrutenlaufen
Effectivement, à la lecture de cela on comprend les méfaits du dit "Mariage pour Tous-tes".
13 janvier 2013, 16:57   Re : Spießrutenlaufen
Le mariage pour tous me sidère un peu (aussi).
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13 janvier 2013, 17:02   Re : Spießrutenlaufen
Cela donnera côté chinois, Gengis Khan, ce Mongol qui conquiert la Chine et y impose son système pratilinéaire, emprunté à la Chine quelques siècles plus tôt (pensez à l'histoire du boisseau de flèches enseigné par sa mère).
De part et d'autre de la Mongolie se trouvent aujourd'hui les deux pays qui ont naturellement adopté un système politique patrilinéaire: le communisme, système familial étendu, qui est l'exacte transposition de la famille étendue russe ou chinoise inspirée des bergers nomades mongols.


Pardon mais non. Tout ça est faux ou illusoire. Le système familialiste remonte à l'antiquité chinoise, soit plus de trois mille ans avant l'offensive mongole, il suffit de jeter un oeil sur les analectes de Confucius, lequel pensait la société comme une famille, ou d'ouvrir Le Monde chinois de Jacques Gernet. Le communisme est le contraire d'un système patrilinéaire, ne serait-ce que parce que la collectivisation dissout la transmission patrimoniale et les lignées. Les communismes russe ou chinois partagèrent la même obsession: rompre les lignées dans les campagnes comme au sommet de l'Etat (par le régicide) et faire se lever les fils contre les pères. Le communisme, très semblable à l'islamisme dans ces aspects particuliers, représente la révolte des frères contre les pères en vue d'opérer la main-mise sur la famille et l'Etat (ou sur la horde, pour les nomades), auxquels les islamistes, qu'ils soient Taliban ou Frères musulmans, ajoutent la main mise sur les soeurs. Un des mots d'ordre des communistes chinois était de "casser la boutique à Confucius", soit de manière ramassée: s'emparer de l'Etat en brisant les familles et l'entreprise ou l'exploitation familiale organisée suivant le modèle hiérarchique patriarcal confucéiste.
13 janvier 2013, 17:03   Re : Spießrutenlaufen
Comment cela ? le passage de la famille nucléaire à la famille atomique ne vous plait pas ?
13 janvier 2013, 17:24   Re : Spießrutenlaufen
Le communisme, c'est un guide, un parti. Quand le guide meurt, le parti explose, on purge, et le cycle recommence avec un autre guide. Cela se passe aussi dans les familles patrilinéaires. Quand le chef meurt, la famille explose, se disperse et de telles familles se recomposent, mais ailleurs.
Quant au néolithique chinois, il n'y a pas de contradiction à admettre l'existence de systèmes patrilinéaires en Chine avant l'invasion mongole. Il aura fallu 5000 ans pour passer de la maison ronde à la maison carrée. Alors, au niveau des familles, toutes les involutions, ou les 'marronages' sont possibles.
Ce qu'il faut garder à l'esprit c'est que la famille initiale est la famille nucléaire. La famille nucléaire devient au néolithique famille souche, qui elle-même devient parfois patrilinéaire. Mais en chine par exemple, existent également des sociétés totalement matrilinéaires. Dans ce cas, ce sont des sociétés matriarcales qui sont devenues linéaires par agrégation des femmes (étrangement, leurs maisons sont un peu comme des harems interdits aux hommes, mais agencées comme des maisons closes).
13 janvier 2013, 17:49   Re : Spießrutenlaufen
Il semble vous échapper que le mode de renouvellement des chefs en régime communiste (lequel se retrouve probablement chez les islamistes, comme semble l'indiquer l'évolution historique depuis 2010) est celui d'une promotion interne des frères, par vagues, y compris comme vous l'indiquez, vagues de purges; sa pérennité tient tout entière à la révolution que crée le bouleversement interne de poussée ascendante qu'opère une confrérie, une alliance d'égaux; cependant que le renouvellement des lignées en régime patriarcal (ou matriarcal) se fait par alliance des têtes et agrégation de leurs avoirs et patrimoines. Quelles que soient les similitudes formelles -- le régicide par exemple, est présent aussi bien dans le mode communiste d'accession au pouvoir, comme on l'a vu en Russie il y a un siècle, que dans les rivalités entre lignées de prétendants en régime monarchique ou patriarcal --, il n'en demeure pas moins ce point fondamental: le mode patriarcal d'organisation de la société et de l'économie n'a point l'insurrection pour ressort de son renouvellement, autrement dit, il ne prévoit aucune promotion des frères puînés et des cousins et prévient par les structures sociales du lignage la violence de ces derniers sur les filles et les soeurs.
13 janvier 2013, 18:49   Re : Spießrutenlaufen
Citation
Francis Marche
en régime patriarcal (ou matriarcal) le renouvellement se fait par alliance des têtes

Évidemment, même en régime communiste c'est l'intérêt bien compris de certains qui s'impose à tous. Mais le pouvoir lui, ne se divise pas. Il ne se divise pas quelque soit le type de parti (il n'est qu'à voir l'explosion en vol de M. Didier Bourjon). L'idée d'alliance des têtes, des fortes têtes, et agrégation de leurs (s)avoirs, c'est un concept fumeux. Comme disait Georges Bernard Show(1) "ici, il n'y a plus d'anthropophage depuis que j'ai mangé le dernier". Ou encore, "il n'y a plus de forte tête depuis que j'ai réduit la dernière".
Reste quand même l'exemple très intéressant, le cas Mélenchon, qui est communiste comme je suis scaphandrier.
Pour ne pas mourir de sa belle mort, le parti communiste a fini par embaucher un comédien qui joue le rôle de guide de la révolution, afin que la famille communiste puisse faire 'comme si c'était vrai''. Mais ça, c'est parce qu'on est en France, famille nucléaire.

(1) George Bernard Shaw (correction faite)
13 janvier 2013, 19:11   Re : Spießrutenlaufen
Ha, Gibi Show...
L'homme qui a introduit en Europe ce chien comestible, le chaw chaw...
14 janvier 2013, 03:04   Re : Spießrutenlaufen
Quand j'ai écrit "alliance de têtes" il ne s'agissait pas de leur contenu (quelle drôle d'idée!) mais des alliances des "chefs", ou des têtes couronnées, lesquelles sont exemptes de tout contenu, ce qui fait une grande part de leur gloire. Le communisme -- et semble-t-il l'islamisme -- qui rompent les lignages par l'insurrection des camarades (communisme) ou des frères (islamisme) ne connaissent pas le mode de promotion par fusion-acquisition des têtes, comme les pratiquaient jadis les monarchies d'Occident par le truchement des alliances matrimoniales. Ils sont dans leurs aspirations, leurs programmes, leurs modes de propagation, de promotion, de justification, antagoniques aux principes de la transmission patri/matrilinéaire. L'expression des historiographes, s'agissant du communisme "Machin s'apprête à nommer son dauphin à la ennième Assemblée populaire ou du plénum suprême" recouvre des luttes fratricides entre factions, des égorgements de couloir et autres révolutions de palais d'où doit émerger le "dauphin" que Frère Numéro Un feindra, parfois le couteau sous la gorge, d'avoir désigné ou oint par choix souverain.

Dans le monde islamique, voyez ce qu'ils ont fait, depuis deux ou trois ans du patriarcat; en Egypte: il demeure gisant sous un drap, enfermé dans une cage pour, en pleine agonie spectaculaire, être jugé et re-jugé et subjugué à l'envi par les frères conquérants, et porte nom Mubarak.
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