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La famille défavorisée, le cadre bénévole et la Ministre au grand coeur (fable nocente du XXIème siècle)

Envoyé par Thierry Noroit 
Nouvelle intéressante recueillie dans Le Monde, version électronique, ce 29 janvier 2013.

On notera les incessants glissements de sens, comme si de rien n'était, de "famille défavorisée" à "famille en grande difficulté" pour arriver à : "rien n'interdit aux pauvres...". Comme si la pauvreté était une nuisance en soi.

L'argent n'a pas d'odeur, mais la pauvreté en a une", écrivait Paul Léautaud. Une famille défavorisée vient de se le voir rappeler samedi, alors qu'elle visitait le Musée d'Orsay, à Paris, rapporte Le Figaro. Un couple et leur petit garçon d'une dizaine d'années déambulent en toute insouciance parmi toiles de maître et statues quand un gardien les prie instamment de bien vouloir quitter le musée. Incompréhension de la famille. "Des visiteurs se sont plaints" de leur odeur, s'entendent-ils répondre.

C'est un cadre bénévole du mouvement ATD (Agir tous pour la dignité), qui rapporte l'incident. Ce jeune homme avait décidé d'accompagner la famille en grande difficulté au musée, se souvenant de cette initiative de la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, qui avait convié en décembre quatre cents bénéficiaires d'associations caritatives à des visites commentées d'expositions parisiennes, avec pour mot d'ordre : "La culture est un vecteur de lutte contre les inégalités."

Le jeune bénévole refuse tout d'abord d'obtempérer, objectant que personne ne s'est plaint et que rien dans le règlement n'interdit aux pauvres de visiter des musées, mais ils sont encerclés dans une grande salle de la section Art nouveau, parmi les moins fréquentées, par quatre agents persuasifs. La famille se retrouve donc une nouvelle fois sur le trottoir, pour une question d'hygiène. Contacté par Le Figaro, le Musée d'Orsay s'est dit peiné par cet incident et a dit regretter la "maladresse" de ses agents
.
J'ai d'abord été horrifié en découvrant cette histoire sur le site du Figaro. J'ai pensé à la honte que pouvait ressentir cette famille, à ce que pouvaient ressentir les parents, devant expliquer à leur(s) enfant(s) pourquoi ils devaient quitter le musée (sauf à mentir bien entendu). J'ai vomi ces gens venus se plaindre de l'odeur et de leur gêne. Et j'ai maudit ces agents de la sécurité osant venir demander à cette famille de partir et j'ai loué la pugnacité du jeune bénévole.

Puis je me suis dit que ce n'est pas parce que l'on est défavorisé que l'on doit négliger son hygiène ; que ce n'est pas parce que l'on est pauvre que l'autre doit supporter, sans mot dire, les nuisances causées (hygiène, bruit) dans un musée, un château, etc.

Puis j'ai pensé à la honte que pouvait ressentir cette famille, à ce que pouvaient ressentir les parents, devant expliquer à leur(s) enfant(s) pourquoi ils devaient quitter le musée (sauf à mentir bien entendu)...
Pauvre mais propre. Autrefois, c'était possible, y compris sans eau courante.. C'était une des manières hautaines dont usaient les pauvres pour imposer aux récalcitrants le respect de leur dignité.
Ça l'est toujours, en tout cas à Paris où il y a des bains-douches gratuits et bien tenus un peu partout.
Quelle épouvantable histoire... J’avoue qu’elle me laisse totalement désemparé.
Que feriez-vous, Maître, dans un cas semblable à Plieux ? Les cellules de soutien psychologique seraient-elles prêtes en pemanence à remédier à la rudesse éventuelle de vos gardiens ?
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