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Charles Koechlin — “Le Buisson ardent”

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
07 mars 2013, 12:33   Charles Koechlin — “Le Buisson ardent”
Utilisateur anonyme
07 mars 2013, 12:37   Re : Charles Koechlin — “Le Buisson ardent”
Le Buisson ardent, op. 203 & 171 est un poème symphonique (1933/1945) du français Charles Koechlin (1867-1950), créé d’après Jean-Christophe, de Romain Rolland (1866-1944), l’ami du compositeur. On y entend notamment des “ondes Martenot”, instrument de musique électronique créé en 1928 par le français Maurice Martenot (1898-1980). Bref, tout cela est très français. Koechlin était le neveu du philosophe Charles Dollfus et avait une grande barbe.
Koechlin, Dollfus : très français, en effet...
Oui, très français : vieille famille alsacienne originaire de Mulhouse et restée française pendant l'annexion à l'Allemagne (1871-1918). Vous noterez que Mulhouse fut le centre de la résistance à la germanisation de l'Alsace-Moselle durant cette période. En 1914 on utilisait encore le français dans la plupart des entreprises de la ville et les troupes françaises qui y pénétrèrent de façon éphémère à l'été 14 y furent accueillies avec des débordements d'émotion, d'enthousiasme et de tendresse, au point que les recrues alsaciennes-mosellanes restèrent très suspectes au yeux de l'état-major allemand jusqu'à la fin de la guerre.
Charles Koechlin était fasciné par Rudyard Kipling. Il a composé de très belles musiques sur le Livre de la jungle, où se trouve un éléphant enchaîné prénommé Nag qui se lamente de ne rejoindre jamais ses frères de jungle. C'est ainsi que son admiration pour Kipling conduisit Koechlin à devenir un peu le Douanier Rousseau de la musique française. Voilà à quoi vous porte l'admiration pour les écrivains : à vous perdre loin de vous-même, et généralement dans l'absurde, quand ce n'est pas le ridicule de l'égarement donquichotesque. Ecoutez plutôt El Barberillo de Lavapiès de Francisco Asenjio de Barbieri, c'est léger, entraînant comme La Vie parisienne, pas moins exotique que Kipling et généralement moins triste que Koechlin -- et c'est tout rempli de voix fruitées habillées de jupons et d'un ténor qu'emporte l'orchestre symphonique de Ténérife dans de puissantes et viriles extases, bref de la musique comme on en composait, et en interprétait encore quand les nations, les pays, les peuples existaient dans leur distinction et leur territoire. Profitez-en il n'y en a plus pour longtemps : la musique disparaît avec les nations. Comme l'expliquait récemment un musicologue ayant contribué aux Cahiers de l'In-nocence n°1 (encore disponible chez l'Editeur, hâtez-vous les stocks ne sont pas inépuisables) la meilleure musique, et souvent la plus révolutionnaire, fut encore tout le 20e siècle la musique des nations. Personne ne sait pourquoi. Est-ce parce que la musique est indissociable de la notion même de corps collectif constitué ? No sé.
PS : on prononce « Quéclin » [keˈklɛ̃].
Utilisateur anonyme
07 mars 2013, 13:44   Re : Charles Koechlin — “Le Buisson ardent”
kékl1, koi.
Utilisateur anonyme
07 mars 2013, 20:08   Re : Charles Koechlin — “Le Buisson ardent”
« France Culture, autre “compositeur oublié” de Mme Broué : Charles Queucheline (Kœchlin). »

Renaud Camus, Twitter, ce jeudi 7.
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