Communiqué n° 1707 : Sur l'élection d'Alain Finkielkraut à l'Académie française

Communiqué n° 1707 du vendredi 11 avril 2014
Sur l'élection d'Alain Finkielkraut à l'Académie française

Le parti de l'In-nocence se réjouit de l'entrée à l'Académie française d'Alain Finkielkraut, élu hier, au premier tour, au fauteuil de Félicien Marceau, en dépit de résistances et de rejets dont le fondement avait tout à voir avec l'idéologie et rien avec des considérations esthétiques, littéraires ou intellectuelles.

Le parti de l'In-nocence constate avec plaisir qu'il existe encore un lieu où l'on puisse accueillir avec considération un penseur, vigilant et inquiet, du monde contemporain, un intellectuel qui défend passionnément, dans ses livres, ses articles, à la radio comme à la télévision, infatigablement et sans craindre de susciter critiques, moqueries ou haines, l'école, la culture, le goût de la littérature, l'impérieuse nécessité d'admirer, l'identité historique et morale de la France. C'est bien tout cela, qui est généralement jugé scandaleusement obsolète ou gênant, que l'Académie française a choisi d'honorer en élisant Alain Finkielkraut.

Sans compter qu' Audiard aurait pu appeler cela "Famadihana à Neuilly", j'imagine que l'antisémite Louis Carette doit effectivement s'en retourner.

Je ne sais si Finkielkraut a spécialement attendu que ce fauteuil soit vacant, mais en tout cas son élection tombe très bien.

Un juif succédant à un antisémite, Soral va en faire une jaunisse (comme l'étoile, Soral, comme l'étoile).

l'antisémite Louis Carette

N'est-ce pas un cliché, cher Du Masnau ? Avez-vous des preuves, des écrits ? Louis Carette/Félicien Marceau a été quelque chose comme fonctionnaire du Gouvernement belge sous l'occupation (de la Belgique). Est-ce que cela suffit à en faire un antisémite patenté ? Est-ce que tous les fonctionnaires de Vichy, pour transposer, étaient personnellement antisémites ?

Nous demandons, à juste titre, les plus extrêmes et attentives nuances lorsqu'il s'agit pour nous d'être "jugés" (y compris au sens judiciaire du terme), alors n'allons pas simplifier à outrance lorsqu'il s'agit des autres - ou que cela nous arrange.

Quant à Finkielkraut, n'allons pas préjuger de la teneur de son discours de réception. Est-ce qu'il mettra tellement en avant sa qualité de Juif ? Je n'en suis pas si sûr. De fils d'immigré, certainement. De Juif, on verra. On verrra surtout ce qu'il entend par ce terme si complexe, si mal définissable (cf. son livre Le Juif imaginaire).

En ce qui concerne le collaborateur et antisémite Carette, cet article sur le Nouveau journal, auquel il kollabora.

[textyles.revues.org]

Cher ami, il collabora peut-être à cette publication comme Marcel Aymé et Jean Giono, par exemple, collaborèrent à La Gerbe. C'est-à-dire en donnant des textes littéraires. Dans le long texte que vous mettez en lien, que j'ai lu en diagonale, je l'avoue, je ne trouve que ceci à l'encontre de Louis Carette/Félicien Marceau :

Carette, lui, dans Le Péché de complication, également publié à la Toison d’Or, livre le récit d’une passion amoureuse entre deux adolescents sur fond d’ascension du national-socialisme. Le jeune héros, Paul-Jean, plonge la sève bouillonnante de ses vingt ans dans un ordre nouveau qu’il estime révolutionnaire.

C'est maigre, reconnaissons-le.

Chers amis, je vous trouve bien complaisants envers ce genre de personne.

Félicien Marceau, dans "Les Années courtes", se montre fort disert sur l'enfance de Carette, et plus discret sur ses années de guerre. Pour ses hauts faits, Carette fut condamné à quinze ans de travaux forcés, et déchu de la nationalité belge. Erreur judiciaire ?

Carette ne tenait pas une rubrique culinaire ou sportive, il était directeur des actualités de Radio-Bruxelles. Notez que les informations de sept heures du soir étaient suivies par "La Voix du Reich".

S'agissant des Poulet, j'eus un coup au cœur, parce que je pensai au Poulet dont je lus, il y a assez longtemps de cela, certaines critiques littéraires avec grand plaisir ; mais non, le critique, c'est le frère de Robert, Georges, apparemment "neutre" politiquement, ou du moins non entaché. Ouf !

Citation

Interrogée dans « Le Supplément politique » de Canal + le 29 juin 2014 sur le nouvel immortel, Christiane Taubira déclare : « J’ai beaucoup aimé Alain Finkielkraut, au point que j’achetais systématiquement en cinq exemplaires tous ses livres, parce que j’en offrais un à chacun de mes enfants. » La présentatrice Maïtena Biraben lui demande alors ce qu’elle pense de son dernier livre, L’identité malheureuse. Réponse sèche du Garde des Sceaux : « Il a cessé de penser, il a cessé de penser. Il est en état de marcescence. C’est-à-dire qu’il tient encore debout mais qu’il se dessèche… »

[www.ndf.fr]


Je ne connaissais pas ce beau mot de marcescence. Comme elle s'exprime bien notre Garde des Sceaux !