Rapprochement

Je lis ce forum depuis plusieurs années, je prends attentivement connaissance de tous les communiqués du PI, et je me pose aujourd'hui une question qui, sans doute, me fera passer pour un importun ou un butor -- mais cela n'est pas très grave -- : un rapprochement du PI avec Debout la République a-t-il déjà, ou ne pourrait-il pas à l'avenir, être envisagé ? Je n'ignore pas les points de désaccord entre les deux mouvements (sortie de l'euro notamment), mais sont-ils réellement de nature à rendre cette collaboration impossible ? N'y a-t-il pas dans leurs programmes respectifs une assez grande proximité ? (Y aura-t-il une bonne âme disponible pour refaire mon éducation politique, voilà la question, en ces lieux plutôt désertés... ?)

Cher Quentin Dolet, comme vous je me pose parfois ce genre de questions, et il m'arrive aussi de déplorer que ces lieux soient plutôt désertés. A votre question, je répondrai que le PI (auquel je n'appartiens pas) aura beaucoup de mal à s'allier avec un parti qui ne place pas le Grand Remplacement au tout premier rang de ses préoccupations. Tel n'est pas le cas de Debout la République. Ce dernier mouvement semble avant tout souverainiste. Or, il me semble que le PI n'est, lui, pas très vigoureusement souverainiste. Il y a même eu ces derniers temps, je trouve, une nette inflexion européenne du PI. En quoi c'est le PI qui a raison. A quoi bon donner ou redonner sa pleine souveraineté à un peuple, le nôtre, qui ne serait plus du tout le même ?

Merci d'avoir répondu à mon appel Cher Thierry Noroit. Un seul être repeuple le désert. Bien sûr, le point du Grand Remplacement n'est pas au cœur du programme souverainiste de DLR. Certes, il est évident qu'on ne peut vouloir redonner sa souveraineté qu'à un peuple digne de ce nom, un peuple encore existant ; mais je ne crois pas qu'il soit possible de rendre à la France sa souveraineté en acceptant sa dilution politique dans la Communauté européenne. Comment pourrons-nous maîtriser les flux migratoires, par exemple, si nous demeurons soumis aux règles de l'Europe en la matière ? Il ne me semble pas que DLR propose d'ailleurs une rupture totale avec l'Europe, mais qu'il suggère, comme le PI, ou le FN, des aménagements spécifiques.

La France, Cher ami, est bien capable de se laisser envahir toute seule, sans qu'il soit besoin d'invoquer le lacis des lois et directives européennes. La contre-colonisation qui nous défigure et nous détruit est, comme son nom l'indique,
un effet amplifié de la funeste colonisation des siècles passés. Les pays européens les plus atteints par le Grand Remplacement sont précisément les anciens Etats coloniaux : France, Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne même. La Pologne est-elle atteinte par un Remplacement similaire ? L'Autriche, la Hongrie, l'Italie ?

Nous devons rester farouchement attachés à notre continent européen. A l'Occident. Le repli sur soi souverainiste ou, disons, hyper-souverainiste, ferait vite ressembler la France à une Corée du Nord africaine. Les élites fuiraient à toutes jambes, comme elles le font déjà sur une plus petite échelle, la loi du moindre effort prévaudrait dans tous les domaines dans l'hexagone, ne resteraient en majesté que nos Encombrants-Reproducteurs, dévorateurs d'allocations, saccageurs du territoire, massacreurs de la langue.

Il subsiste - en-dehors des institutions de Bruxelles, certes - une Europe cultivée, où la circulation est aisée, où les langues et les convictions se comprennent, sont compatibles. On le voit bien si l'on observe d'un peu près les étudiants Erasmus, par exemple. Il y a en profondeur, dans l'Europe de l'Est notamment, et dans la jeunesse, une admiration pour la culture et la civilisation françaises qui se manifeste dans la remarquable maîtrise de la langue française de beaucoup d'étudiants russes, polonais, ukrainiens, polonais (roumains, n'en parlons pas, ce sont nos frères d'au-delà des Carpathes). La France a conservé un prestige presque intact auprès d'eux. N'allons pas nous replier sur nous alors que l'Europe (la civilisation de l'Europe) a besoin de nous comme nous avons besoin d'elle.

Pour ma part, je ne me vois donc pas approuver un mouvement politique qui place le souverainisme français (avec toutes les nuances que vous voulez) en tête de ses préoccupations - et qui fait mine de ne pas s'apercevoir du mortel Remplacement.

En effet : le remplacisme est une maladie européenne qui concerne aussi bien la Communauté que les nations qui la constituent. Il est donc vain, trompeur, contre-productif d'opposer par principe celles-ci à celle-là et le combat doit être mené sur les deux fronts.

Les pays européens les plus atteints par le Grand Remplacement sont précisément les anciens Etats coloniaux : France, Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne même. La Pologne est-elle atteinte par un Remplacement similaire ? L'Autriche, la Hongrie, l'Italie ?

Il me semble que vous vous avancez un peu. L'Allemagne avait-elle colonisé la Turquie? L'Italie est très fortement touchée par une immigration d'Afrique sub-saharienne où elle ne fut jamais. Et la Suède, quelles colonies africaines a-t-elle a se reprocher ? L'Irlande même, est touchée. Oui, la République d'Irlande ! L'UE promeut un mouvement de contre-colonisation dans tout son espace occidental, que l'auto-flagellation qui se pratique dans certains de ces pays ne fait que stimuler et parfois, chez les acteurs de ce mouvement appuyés par leurs amis politiques autochtones, justifier, à travers le fallacieux prétexte d'une histoire coloniale débitrice qui appellerait leur venue.

Je suis tout à fait d'accord avec l'idée que l'immigration est un problème qui doit être abordé du point de vue national, et du point de vue européen. Seulement, l'Europe telle qu'elle existe, telle qu'elle fonctionne, ne peut évidemment apporter aucune solution en raison des divergences d'intérêt et de vision politique de ses membres. Il faudrait au moins qu'une volonté commune, en matière de protection des frontières, anime la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne -- au moins. Ce qui est déjà difficile à susciter au sein d'un seul pays, sera encore plus dur à obtenir de quatre, cinq ou dix pays réunis. Je ne dis pas que c'est impossible, mais s'il y a urgence, alors il faut absolument sortir des cadres actuels de la Communauté, car ce n'est pas demain la veille qu'on la verra se mettre d'accord sur ce point.